Comment établir et gérer un projet de randonnée à long terme?
Bonjour tout le monde! Quand Suisse Rando m’a invité à venir participer à ce blog et à poster mon premier texte à Pâques, on ne savait pas encore qu’à cette période il allait être demandé aux randonneurs de ne pas s’éloigner de chez eux… Qu’importe : je vais aujourd’hui vous faire part de quelques réflexions sur la notion de projet (ou défi…) de randonnée à long terme. Je vais m’appuyer sur ma propre expérience pour essayer de vous apporter des éléments qui pourraient (ou pourront!) vous motiver à peut-être vous lancer dans votre propre challenge dès que la crise du coronavirus sera passée.
Ma propre expérience de LA VIE EN JAUNE
Il y a six ans, j’ai ressenti le besoin de me lancer dans quelque chose de nouveau. Je faisais beaucoup de sport (course à pied, trail, ski-alpinisme, alpinisme, etc…) mais j’avais un peu l’impression de tourner en rond et d’un peu toujours refaire les mêmes expériences et me retrouver aux mêmes endroits. Je me suis donc questionné pour essayer de savoir quels devraient être les ingrédients d’un nouveau projet. J’ai pu établir que celui-ci devrait me permettre à la fois de faire sport, de découvrir des paysages, d’être en montagne, de faire de la photographie et parfois de la vidéo… et d’accomplir un exploit ! Telles étaient, en gros, les données de base. Et c’est donc pour satisfaire ces envies-là que j’ai décidé de parcourir les 65’000 km de chemins pédestres de Suisse proposés par Suisse Rando. J’ai intitulé ce projet LA VIE EN JAUNE (plus d’infos sur www.lavieenjaune.ch), en référence à la couleur des panneaux de signalisation.
Faire l’inventaire de ses envies
Pour établir un projet (ou défi, ou challenge) à long terme, je conseille donc à chacun de commencer par faire un inventaire de ses propres motivations. C’est très important. Parce qu’en y réfléchissant, on peut trouver beaucoup de centres d’intérêts à associer avec la randonnée. Autrement dit, beaucoup de raisons de marcher (ou courir…)!
On peut imaginer que certains voudront, par exemple, découvrir leurs propres alentours à fond, alors que d’autres voudront plutôt mettre les pieds un peu partout. Certains voudront avant tout voir des animaux, d’autres préféreront les fleurs, les chapelles ou les cabanes de montagne. Certains voudront surtout faire beaucoup de kilomètres, d’autres auront envie de s’attarder dans des auberges. Bref, nous sommes tous différents, et c’est pour cela qu’il vaut mieux essayer de se dessiner son propre projet plutôt que de « copier » celui de quelqu’un d’autre.
Déterminer la taille du projet
Quand on a fait l’inventaire de ses motivations, il faut ensuite déterminer la taille de son projet. Ce qui n’est pas facile ! Pour qu’il devienne un véritable fil rouge et, pour ainsi dire, un objet d’envie et de fierté (avant tout personnelle!), le projet doit avoir une certaine envergure. S’il est trop petit, il sera probablement négligé et peu à peu oublié. Mais s’il est trop grand, il sera irréalisable… et donc probablement abandonné. Il est donc capital de trouver un juste milieu. Un équilibre.
A partir de là, tout est possible : visiter toutes cabanes du Club Alpin Suisse, faire le tour des 175 lacs officiellement répertoriés en Suisse, parcourir tous les chemins de son canton, relier les 2200 communes du pays, photographier toutes chapelles d’une région, essayer de suivre un grand cours d’eau à partir de sa source, tenter de mettre les pieds dans un maximum de carrés kilométriques de la carte au 1 : 25’000, etc. Il y a mille projets à imaginer !
Le plaisir avant tout
Plus un projet est grand, plus il va nous motiver… mais plus nous risquons d’en devenir esclave. C’est pour cela qu’il est très important de bien le définir au départ, mais aussi de s’accorder par la suite de droit de le modifier. Il faut éviter de se faire violence pour réaliser la deuxième moitié de son challenge sous prétexte qu’on a déjà beaucoup investi dans la première. Pour ne pas tomber dans ce piège, il convient simplement de mesurer son plaisir. Si plusieurs fois, en se levant (souvent très tôt…) pour aller réaliser une nouvelle étape, on ne ressent plus d’envie, c’est que quelque chose ne fonctionne plus. Et dans ce cas, il ne faut peut-être pas continuer tête baissée. Abandonner un projet n’est pas interdit, mais mieux vaut-il peut-être juste le réadapter ou le redimensionner. A titre d’exemple, ça m’est arrivé personnellement à deux reprises. D’abord, assez vers le début, je me suis réveillé plusieurs fois avec l’impression de devoir aller au travail. J’ai alors analysé mes dernières étapes et j’ai remarqué que j’allais trop vite. J’ai donc baissé le rythme… et retrouvé le plaisir! Ensuite, il y a un peu plus d’une année, j’ai éprouvé le besoin de retrouver des jours libres pour ma vie „normale“. Alors, j’ai décidé de diminuer la moyenne du nombre d’étapes par mois de 8 à 6, tout en augmentant la moyenne kilométrique de 22,5 à 30. Actuellement, c’est ce qui me convient. Pour la suite, on verra: je m’adapterai en fonction de mes possibilités… et de mes envies!
En fin de compte, un projet est souvent à l’image de son auteur : idéalement équilibré… mais parfois aussi trop ou pas assez ambitieux.
Allez, je vous laisse ici et me réjouis de bientôt entendre parler de vos projets ! Le coronavirus sera bientôt maîtrisé et on pourra retourner à la découverte de tous les magnifiques chemins de Suisse Rando. Patience…
Avec mes amitiés / Pascal
PS: Si le coeur vous en dit, vous pouvez suivre mon projet sur Facebook: https://www.facebook.com/viejaune/
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