Randonner en été

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Le Welschgätterli, région jura soleurois N° 1676
Grindel, Oberdorf — Erschwil, Dorf • SO

Le Welschgätterli, région jura soleurois

Entre Grindel et Erschwil s’étendent des plis jurassiens marqués qui permettent de marcher longuement sur les hauteurs, d’admirer les sommets et les vallées et de traverser tantôt le canton du Jura, tantôt la région soleuroise du Schwarzbubenland. Grindel, en légère surélévation par rapport au Laufonnais, est séparé de celui-ci par une étroite vallée boisée. Le parcours quitte le village en direction de Fringeli et monte par le flanc raide de la forêt. Les panneaux indicateurs mentionnent à présent le Welschgätterli. Pour le rejoindre, il faut passer par des pâturages presque dépourvus de chemins et par la forêt jusqu’à la longue crête du Stierenberg, d’où l’on voit les sommets jurassiens. Par endroits, c’est l’à-pic d’un côté. En cas de vertige, ne pas s’approcher du bord! Le Welschgätterli, ou portail des Welsches, est un col situé entre Montsevelier, dans le Val Terbi jurassien, et Erschwil. Le chemin choisi suit toujours la crête, passant près de rochers où l’on peut s’accrocher à une chaîne, jusqu’au Greierlet. Avant la tête rocheuse boisée du Hörnli, le chemin descend à Erschwil. Attention: ne pas manquer le début de la pente sur quelques lacets raides, car ici, un autre sentier mène au Hörnli.
Wellenberg, dans la vallée d’Engelberg N° 1681
Oberrickenbach, alte Post — Grafenort • NW

Wellenberg, dans la vallée d’Engelberg

Si le discret Wellenberg est célèbre, c’est parce qu’il fut question d’y stocker des déchets radioactifs en 1987. Après des polémiques et huit votations, la dernière datant de 2018, le dossier a été classé sans suite. L’avenir du site comme lieu de randonnée semble assuré. La montée à l’Eggiliberg traverse des bas-marais d’importance nationale et des prairies sèches protégées. Ici le foin est encore rassemblé en meules. Il est conseillé de faire un bref détour par le sommet du Wellenberg, auquel on accède par le flanc sud, un peu exposé, équipé de marches et de chaînes. Ceux qui se sentent mal à l’aise peuvent faire demi-tour. Le chemin quitte ensuite la forêt pour rejoindre le sommet et sa croix, où l’on s’assied pour admirer la vue dégagée sur la vallée d’Engelberg. Le retour à l’Eggiliberg a lieu par le même chemin. Il faut alors gravir une pente assez raide dans la forêt puis traverser un terrain dégagé et d’autres zones marécageuses jusqu’à la chapelle Saint-Théodule (St. Joder) du XVe siècle. Le parcours traverse encore la forêt ainsi que des prairies et emprunte parfois la route vers Grafenort. Là, ne pas manquer la chapelle octogonale Sainte-Croix de 1689, considérée comme un haut-lieu d’énergie… sans rayonnement radioactif.
Paysages des Franches Montagnes N° 1784
Le Bémont • JU

Paysages des Franches Montagnes

Dès que les randonneurs quittent la route principale, au Bémont, ils apprécient la vaste étendue à l’effet libérateur et les vertes collines des Franches Montagnes. La région paisible dégage de l’énergie et le chant des grillons ajoute une note presque méditative. De quoi oublier les passages sur les revêtements durs. La boucle passe par des hameaux isolés, puis par Montfaucon, où une halte culinaire s’impose, avant de retourner au Bémont par des tourbières. La Bosse, le premier hameau, séduit par le charme de ses vieilles fermes. En passant devant la chapelle, on quitte la route pour traverser une belle prairie. Sur la droite, de petits cratères, les dolines, apparaissent dans le sol. A l’autre bout de l’étroite ceinture boisée, voici Les Enfers. Les produits locaux vendus en libre-service devant les fermes typiques du Jura ne manquent pas d’intérêt. Le restaurant «Aux Couleurs du Terroir», à Montfaucon, met lui aussi l’accent sur les articles régionaux. Ceux qui préfèrent manger un pique-nique peuvent faire leurs achats dans le magasin de l’établissement. La randonnée se poursuit sur l’autre versant de la crête sur laquelle se situe Montfaucon, où une allée d’arbres descend vers Le Prépetitjean. De la gare, suivre l’indicateur en direction de Saignelégier, grimper légèrement dans des prairies et passer par deux brefs tronçons boisés avant de retrouver l’étendue verte, ses murs typiques en pierres sèches et ses dolines. Une impression de monotonie pourrait s’installer sur le chemin plat s’il n’y avait le détour vers l’étang des Royes, qui est protégé. Après avoir admiré le lieu, il ne reste plus qu’à faire une petite promenade digestive pour retourner à la gare du Bémont.
Val Tuoi, sauvage et doux N° 1785
Guarda, cumün • GR

Val Tuoi, sauvage et doux

Le voyage jusqu’à Guarda est long. Pour explorer le Val Tuoi, on peut passer la nuit au fond de la vallée, à la cabane Chamonna Tuoi, que l’on gagne à la fin du premier jour. Partant à l’est du village, l’itinéraire suit une route de montagne le long de la Via Uorsin, le «chemin d’Ursli». On la quitte bientôt pour descendre vers la rivière Clozza et rejoindre le chemin menant à Alp Suot sur la partie droite, sauvage, de la vallée. A Alp Suot, on passe de l’autre côté de la vallée, qui est plus doux, et l’on monte tranquillement jusqu’à la cabane au pied du sommet Piz Buin. Mais le personnage d’Ursli continue d’accompagner les pensées. Connaissez-vous ce petit garçon avec son bonnet pointu? Le livre pour enfants de Selina Chönz, illustré par Alois Carigiet, est paru en 1945 et s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires. Ursli a donc déjà conquis quatre générations d’enfants. Il vivait à Guarda, comme sa créatrice. Pour dessiner la maison des parents d’Ursli, Alois Carigiet s’est inspiré de la maison n° 51. Le lendemain, on suit le chemin d’altitude passant par le lac Lai Blau. L’itinéraire part derrière la cabane et grimpe à l’assaut de la montagne. A l’embranchement, il faut prendre à droite pour gagner le lac. Le chemin qui revient à Guarda n’est plus très long, et on a donc le temps de se reposer au bord de l’eau, qui arbore des reflets émeraude tôt le matin. La descente jusqu’à Alp Sura par des alpages parfois marécageux et de beaux champs de fleurs secs est douce, puis se fait plus raide et traverse une forêt clairsemée jusqu’à Guarda. Avant de prendre le car postal pour la gare, on peut partir à la découverte du village d’Ursli.
Le Regelstein et le ski N° 1787
Ricken SG — Ebnat-Kappel • SG

Le Regelstein et le ski

De prime abord, le Regelstein n’a rien d’une montagne. Comme un long dos d’âne herbeux, il sépare le Toggenbourg de la plaine de la Linth. Un mur en pierres sèches marque la frontière. On a du mal à croire qu’il y a plus de 40 ans, la Coupe du monde de ski s’est déroulée ici. Le 2 janvier 1977, le Suisse Heini Hemmi remportait le slalom géant, suivi par son frère Christian et l’Italien Gustav Thöni. Plus de 30 000 spectateurs suivirent la course du Girlen, piste reliant Regelstein à Ebnat-Kappel. Le domaine skiable du Regelstein était apprécié: les beaux week-ends, on y affluait, et des trains menaient directement de la plaine à Ebnat-Kappel. Mais le village est situé à 600 mètres d’altitude et le manque de neige donnait du fil à retordre aux exploitants du domaine. Des courses de la Coupe du monde durent être reportées. Alors les installations furent démontées et vendues en Amérique du Sud. Le refuge Girlen rappelle encore cette époque. Si on le gravit depuis Ricken, on se dit que le Regelstein mérite tout de même le nom de montagne. La montée par la forêt est rude. Et l’on ne profite du panorama que peu avant le sommet. Splendide, il s’étend des sommets orientaux de la Suisse et de la plaine de la Linth jusqu’aux Alpes de Glaris et de Suisse centrale. Sur le chemin d’Oberbächen, on croise des vaches dont le lait sert à fabriquer un excellent fromage. Au restaurant d’alpage, il faut goûter aussi au «Schlorzi», spécialité du Toggenbourg à base de poires séchées et de crème. Pendant la longue descente jusqu’à Ebnat-Kappel passant par Unterbächen et Relis par un bois clairsemé et de jolis marais, on a le temps de brûler ces calories.
Vers le Gällihore N° 1782
Sunnbüel • BE

Vers le Gällihore

Le parcours entre Sunnbüel et le Gällihore offre de belles vues sur Kandersteg, la vallée sauvage du Gasteretal et la Spittelmatte, où passe le chemin de la Gemmi. Au-dessus trône l’Altels. En 1895, à l’aube, une crevasse se forma dans le glacier d’Altels, à 3340 m d’altitude. Un bloc de glace de quelque 4,5 millions de m3 d’épaisseur s’abattit sur la Spittelmatte et se transforma en un torrent de débris de glace qui enterra tout sur son passage. L’onde de pression précédant l’effondrement fit tournoyer dans les airs les poutres et les planches des cabanes d’alpage, les personnes et le bétail présents et déracina un millier d’arbres près du lac Arveseeli. On ne voit plus rien de l’immense avalanche glaciaire, pas même depuis le Gällihore. L’ascension se fait par un étroit chemin dans un grand champ d’éboulis escarpé et se poursuit dans ce même terrain sur deux douzaines de virages en épingles à cheveux. La montée exige parfois un peu d’improvisation. Rien de difficile, mais les passages exposés sont réservés aux personnes non sujettes au vertige. Peu à peu, on se rapproche de la paroi rocheuse raide et imposante du sommet sur laquelle progressent les amateurs d’escalade. Les randonneurs font l’ascension du Gällihore par l’arrière, sur le versant opposé à Sunnbüel. Ils atteignent d’abord le Gratsattel, à 2164 m d’altitude, où, pour la première fois, il y a assez de place pour une pause agréable. L’itinéraire est ensuite moins pierreux et se poursuit à travers une prairie. Le sentier remonte enfin un couloir avant d’atteindre le large sommet. Le chemin du retour est le même. Il est important d’avoir assez de force dans les jambes pour descendre sur le pierrier.
Pèlerinage le long du lac de Thoune N° 1672
Interlaken West — Merligen • BE

Pèlerinage le long du lac de Thoune

Les pèlerins du XVe siècle avaient intérêt à se munir d’une lettre de protection d’un prêtre et à rédiger leur testament car les bandits de grands chemins rôdaient et il n’était pas rare de tomber malade en dormant dans les auberges miteuses. Aujourd’hui, les randonneurs partent le cœur léger sur les traces d’un beau patrimoine culturel et religieux. D’Interlaken Ouest, l’itinéraire suit la promenade du canal jusqu’à la réserve naturelle de Weissenau, qui offre une vue splendide sur le lac et les montagnes. Après Neuhaus et Manor Farm, où se trouvait au Moyen-Age un cellier du couvent d’Interlaken, le chemin vallonné gagne la route que l’on suit jusqu’à Sundlauenen. Là, au croisement, il vaut mieux rester sur le chemin inférieur menant au débarcadère. On monte ensuite vers la route puis, par des marches creusées dans la roche, aux grottes de Saint-Béat. Selon la légende, le pèlerin irlandais Béat en aurait chassé un dragon, au nom de Dieu. L’itinéraire suit les pentes boisées de Beatenberg, en contournant une immense gravière et en offrant ici et là de beaux points de vue. Le chemin traverse une étroite gorge forestière puis rejoint Merligen, d’où la vue sur la pyramide du Niesen est unique.
Toute la variété des Franches-Montagnes N° 1673
La Combe — Tramelan • JU

Toute la variété des Franches-Montagnes

Un haut-plateau doucement vallonné s’étendant sur 200 kilomètres carrés, à 1000 mètres d’altitude, et un climat rude: pas étonnant que la région ait été largement déserte jusqu’au XIVe siècle. Le prince-évêque de Bâle décida alors d’attirer des habitants en exemptant de certains impôts ceux qui venaient défricher et cultiver cette terre, laquelle prit dès lors le nom de «Franches-Montagnes». Les Franches-Montagnes donnent une impression bienfaisante de calme et de liberté. Mais on ne s’y ennuie jamais, grâce au paysage structuré en petites vallées. S’y côtoient dolines, zones humides, pâturages entrecoupés de haies et buissons, forêts clairsemées et hauteurs panoramiques, fermes dispersées, petits villages et étonnantes auberges, comme près de la gare de La Combe. On se croit au bout du monde, mais une imposante bâtisse attend les hôtes. La balade à travers cette contrée unique en son genre débute par une montée dans une forêt. Les panneaux indicateurs sont fiables, mais il arrive que l’on traverse des pâturages sans bien distinguer de chemin. Après Les Genevez, l’itinéraire longe un mur de pierres sèches et traverse bois et pâturages jusqu’à une élévation où une place de grillades invite à une halte avant la descente à Tramelan.
Douce randonnée d’altitude N° 1630
Glaubenberg — Sörenberg • OW

Douce randonnée d’altitude

Selon l’Inventaire fédéral, le site marécageux de Glaubenberg qui s’étend sur 130 km2, est «d’une beauté particulière et a une importance nationale» – c’est d’ailleurs le plus grand de Suisse. Les marais, les forêts et les alpages s’alternent rapidement, offrant une base vitale et un habitat à de nombreux animaux sauvages. Le grand tétras, le tétras lyre et même le lynx y sont de retour. Une raison suffisante d’aller explorer ce paysage situé entre les cantons de Lucerne et d’Obwald au cours d’une randonnée. Le point de départ se situe au col du Glaubenberg, très populaire, qui relie les communes d’Entlebuch et de Sarnen. La première partie du chemin se déroule sur une route d’alpage jusqu’au passage entre Sewenegg et Trogenegg. Puis on monte et on descend le long de la crête, devant une vue splendide sur la couronne des Alpes bernoises et de Suisse centrale. Du col Sattelpass, la montée est raide jusqu’au sommet du Bärenturm, dont le nom laisse à penser qu’on a pu y apercevoir des ours autrefois. Tout près de là, on fabriquait du verre il y a 250 ans. Des vitres, des bouteilles vertes, des verres, des vases et des flacons de pharmacie de formes et de couleurs diverses. Des quantités de bois étaient nécessaires pour la fusion du sable, de la potasse, du calcaire et de la soude. La randonnée se poursuit à ciel couvert jusqu’à Looegg, puis dans une clairière, jusqu’au sommet Haldimattstock et à des alpages marécageux, avant d’arriver à Nünalp. Il est possible d’ajouter un autre sommet à la randonnée, le Nünalpstock, qui culmine à 1900 m. Ensuite, on ne fait plus que descendre les 600 m de dénivelé jusqu’à Sörenberg, où les randonneurs pourront prendre le car postal et un rafraichissement dans l’une des nombreuses auberges.
Belle vue, lieu sacré et site touristique N° 1627
Niederrickenbach — Klewenalp • NW

Belle vue, lieu sacré et site touristique

La légende raconte qu’au temps de la Réforme, un jeune berger sauva une statue de Marie et la cacha dans le creux d’un érable de l’alpage. À la fin de la saison, impossible de sortir la statue. On décida alors d’édifier une chapelle à côté de l’arbre et il fut enfin possible de dégager la statue du tronc pour la placer dans le lieu saint. La chapelle Heilige Maria im Ahorn (Sainte-Marie de l’érable), nommée ainsi en souvenir de l’événement, devint bientôt un lieu de pèlerinage prisé. Au XIXe siècle, on bâtit à côté le couvent de bénédictines Maria Rickenbach. Mais outre ces édifices religieux, ce haut lieu énergétique est aussi apprécié pour sa magnifique situation au-dessus de la vallée d’Engelberg. Le chemin de randonnée de montagne monte en douceur jusqu’à l’alpage Ahorn. De plus en plus raide, il traverse prairies, forêts et pierriers. Après plusieurs virages, le plateau d’Unter Musenalp surprend avec sa superbe vue sur les massifs du Brisen, du Risetenstock et du Schwalmis. Le tronçon escarpé qui redescend par Bärenfallen est bien sécurisé grâce à des marches et des rampes. Le chemin ne présente ensuite plus aucune difficulté. Longeant des prés pentus, observé de temps à autre par quelques vaches, le randonneur arrive à Tannibüel, puis remonte tranquillement jusqu’à l’alpage de Klewenalp. Là, il peut profiter de plusieurs restaurants et places de jeux et d’une vue imprenable sur le lac des Quatre-Cantons, le Rigi, les Mythen et bien d’autres sommets.
Double col au Lötschberg N° 1780
Selden, Gasthaus Steinbock — Rinderhütte • VS

Double col au Lötschberg

De la vallée de Kandertal, il existe deux variantes pour rejoindre Loèche-les-Bains par des chemins de randonnée de montagne. La classique emprunte la route directe de la Gemmi. Considérablement plus longue, mais aussi plus variée et plus attrayante, celle de deux jours passe par l’ancien chemin muletier du col du Lötschen puis par le Restipass. La randonnée débute dans le Gasteretal. Un pont suspendu traverse la Kander à hauteur de l’auberge Steinbock. Un sentier abrupt en zigzag permet de gagner rapidement de l’altitude. On atteint Balme en passant par Gfelalp et Schönbüel, puis il faut traverser le glacier en suivant les piquets orange. Une dernière ascension traverse une pente escarpée parfois exposée, mais sécurisée par un câble. On atteint alors le large plateau du col et son petit lac. Un petit détour par Kummenalp permet de mieux l’admirer. De retour, on suit un chemin d’abord presque plat, avec une belle vue sur le Bietschhorn, puis on redescend une pente modérément raide jusqu’à Lauchernalp. La deuxième étape, depuis Lauchernalp, suit un chemin d’altitude surplombant le Lötschental par des pâturages vallonnés: on traverse Hockenalp, Kummenalp et Restialp, trois hameaux pittoresques. Tout n’est alors plus que solitude et nature. Des paliers mènent au Restipass. La vue y est grandiose: à l’ouest, la vallée du Rhône et le Mont Blanc, à l’est, tout le Lötschental jusqu’au col de la Lötschenlücke. Après le lac de Wysse See et Schnydi, on parvient enfin à Rinderhütte, d’où redescend le téléphérique pour Loèche-les-Bains.
Indomptable Gasteretal N° 1781
Kandersteg, Talstat. Sunnbüel — Selden • BE

Indomptable Gasteretal

Le randonneur remarque bien vite qu’il pénètre dans une vallée sauvage. Le chemin monte abruptement, à l’ombre d’une cluse. La rivière Kander gronde si fort qu’il est difficile de s’entendre. Peu après l’élégante arche de pierre, la route s’aplanit et le marcheur peut apprécier l’idyllique paysage fluvial bordé de rhododendrons. Par une belle journée d’été, la vallée semble paisible et charmante. Mais les apparences sont trompeuses: lors de fortes pluies ou en hiver, lorsque les avalanches dévalent la pente, l’endroit n’est pas des plus hospitaliers. Les intempéries ont formé et forment aujourd’hui encore les contours de la longue vallée encaissée. Rien n’est immuable: les chemins et les routes doivent être régulièrement entretenus car les trombes d’eau engloutissent les constructions. Les habitants, qui ne vivent dans la vallée qu’en été, s’y sont habitués. Le chemin mène ensuite le long de la rive droite de la Kander. L’endroit est si reculé que des joyaux botaniques y poussent encore: sabot de la Vierge, clématite des Alpes, dauphinelle sauvage ou encore diverses petites orchidées rares. Le chemin traverse la plaine, entre de hautes parois rocheuses. Au point 1432, le chemin enjambe à nouveau la Kander et progresse dans une forêt de montagne clairsemée. C’est ici que pousse le très rare épipogon sans feuilles. Comme il ne fleurit – sous certaines conditions – que tous les sept ans, il est difficile à trouver. Le randonneur arrive bientôt à Selden. S’il a envie de poursuivre la marche, il peut longer la Kander jusqu’à l’alpage Heimritz.
Au-dessus du lac d’Oeschinen N° 1783
Oeschinen (Bergstation) • BE

Au-dessus du lac d’Oeschinen

La randonnée panoramique passant par Heuberg est un classique, à juste titre. De l’étroit sentier tracé sur d’abruptes parois rocheuses, au-dessus du lac d’Oeschinen, on voit constamment l’imposant Blüemlisalphorn. Une toile de fond parfaite pour méditer sur la beauté des sommets. Les montagnes ont longtemps été jugées sinistres et laides. Au Moyen Age, on les fuyait. N’étaient-elles pas le lieu de puissances secrètes? Même pour Luther, elles symbolisaient des ruines, dévastées par le déluge biblique. Il faudra attendre le début du XIXe siècle pour que cette peur cède la place au plaisir de la découverte propre au romantisme. L’intérêt pour la montagne et ses habitants provoque alors une vraie ruée vers les Alpes suisses. Entre 1854 et 1865, on voit surtout des Britanniques, alpinistes, universitaires et aristocrates, tenter les premières ascensions. L’art et la littérature véhiculent une image romantique d’un univers alpin idéalisé. On sait aujourd’hui que la perception esthétique des montagnes, très personnelle, est influencée par la culture. Comment se forger une opinion? Par exemple en effectuant la randonnée de montagne de trois heures qui débute à la station supérieure Oeschinen. Au premier croisement, suivre le chemin «Läger, Oeschinensee» puis, à la deuxième bifurcation, la direction «Heuberg». Les marcheurs grimpent avant d’aborder la pièce maîtresse du parcours, un passage panoramique exigeant un pied sûr. Après une heure et demie environ, ils rejoignent Oberbärgli et sa buvette d’alpage. De là, le chemin descend vers le lac d’Oeschinen, où l’on peut se reposer, se baigner ou se restaurer dans une auberge de montagne avant de se diriger vers la télécabine.
Face aux trois géants bernois N° 1632
Sulwald — Grütschalp • BE

Face aux trois géants bernois

On ne les présente plus: l’Eiger, le Mönch et la Jungfrau attirent les foules du monde entier dans l’Oberland bernois. S’éloigner un peu des sentiers battus permet de contempler les trois géants au calme. De Sulwald et la Soustal, on aperçoit les majestueux sommets et l’on peut faire connaissance avec les vaches, dignes représentantes de l’agriculture alpine. «Huit personnes ou une vache», indique le panneau du téléphérique menant d’Isenfluh à Sulwald. En été, le bétail se délecte d’herbes juteuses, laissant place aux randonneurs. Les trois sommets se montrent pour la première fois à Sulwald, au début du tour. La vue sera plus belle encore depuis le col de Sousegg, après deux heures et quelques mètres de dénivelé sur un sentier escarpé débutant à l’ombre de la forêt. Sur l’alpe Suls, les vaches accueillent le randonneur. Cloches, cotons à fromage et boilles à lait devant le chalet indiquent qu’on peut y acheter du fromage d’alpage, à déguster après un crochet d’une dizaine de minutes par le lac de Sulsseewli.. La montée à Sousegg n’est pas de tout repos, mais l’effort est récompensé: le Sulsseewli, le Schilthorn, les deux Lobhorn et bien sûr les trois géants sont là. En contrebas, on peut admirer la Soustal et les méandres du Sousbach. La descente est parfois vertigineuse. Mais la vue sur la vallée d’altitude est toujours plus belle et le ruisseau, en bas, rafraîchira les pieds brûlants d’effort. Le Sousbach accompagne le marcheur jusqu’à l’alpage fromager Sousläger. Sur le dernier bout, le sentier forestier est captivant et touffu, mais le regard porte parfois au loin. Et l’on éprouve alors à quel point cette vallée est isolée.
Entre les vallées N° 1636
Gitschen — Muotathal • SZ

Entre les vallées

Cette randonnée de montagne débute sans grande difficulté: le téléphérique Chäppeliberg (Käppeliberg)-Spilau monte jusqu’à la station amont de Gitschen. La cabane Lidernenhütte, bâtie en 1944 par la section Mythen du Club Alpin Suisse, n’est pas loin: c’est l’occasion de prendre des forces pour la journée. La randonnée mène, sans dénivelé, à l’alpage Lidernen qui offre une vue grandiose sur l’autre flanc de la vallée. Le regard erre sur la chaîne de montagnes: du Chlingenstock et du Hängst au Schwarz Stock en passant par le Lauchstock, le Sisiger Spitz et le Driangel. Les amateurs de fromage pourront s’en procurer de délicieux à l’alpage. Une légère descente par gorges et paliers rejoint Höchi, au cœur d’une vallée romantique et sauvage. Après une ascension parfois abrupte à travers un paysage alpin à la riche végétation, la randonnée se poursuit en direction d’Achslen. On ne s’ennuie jamais sur ce tronçon: passages dégagés et vues à pic alternent avec collines et rochers. Dans cette région isolée, on rencontre souvent des vaches, mais rarement d’autres randonneurs. À Achslen, on choisit le chemin de gauche qui mène aux chalets d’alpage d’Ahöreli, de Riggis et d’Ebnet. La descente offre une vue sur le village de Muotathal et la vallée du même nom. Seule différence: la localité s’écrit avec un h et la vallée sans. La descente se poursuit à travers de larges pâturages et de calmes forêts. La beauté sauvage des gorges de Helltobel se dévoile en franchissant par deux fois le ruisseau Bürgelibach qui dévale la vallée en grondant. En bas, le chemin mène par le fond de la vallée au village que traverse la rivière Muota. La commune offre plusieurs possibilités de restauration non loin de l’arrêt du car postal.
Fascinante chute du Leuenfall N° 1621
Schwägalp — Weissbad • AI

Fascinante chute du Leuenfall

Quel spectacle que celui de l’eau de la chute du Leuenfall qui s’écrase dans les profondeurs! En 2007, le Saint-Gallois Felix Lämmler a battu un record du monde en descendant, en chute libre, la cascade en kayak. Cette randonnée mène de Schwägalp à la fameuse chute, considérée comme un lieu magique. Le chemin passe sous le téléphérique et mène en direction de Potersalp par un terrain dégagé. À droite s’élèvent les parois rocheuses du nord de la chaîne du Säntis, avec le proéminent Öhrlikopf ainsi que l’Altenalptürm et le Schäfler. Sur les alpages communautaires de Potersalp a lieu chaque année durant la saison d’estivage la «Potersalpstobede», une fête populaire. La randonnée continue en direction d’Oberer Borstböhl puis descend dans la forêt par Schwizerälpli et Grossberndli. Les randonneurs arrivent à Lehmen par un tronçon de forêt touffue qui permet d’apercevoir à la fois la chute du Leuenfall et les collines d’Appenzell. L’auberge de forêt Lehmen est idéale pour se restaurer avant d’aller voir la chute. L’eau du Berndlibach tombe de 34 mètres de haut et rejoint peu après le ruisseau Wissbach. Un petit détour sur la gauche du chemin de randonnée s’impose. En traversant le Wissbach, on atteint l’auberge de montagne Ahorn, autre option de restauration. On sillonne alors forêts et vastes prairies, vallées et collines, parfois sur du revêtement dur, pour arriver à Weissbad. On n’y rencontre tout d’abord que quelques chalets, puis de plus en plus de maisons. Avant Weissbad, on peut encore admirer un magnifique panorama sur le Hoher Kasten et le Kamor. La randonnée s’achève à l’arrêt «Appenzell, Sonnenhalb» à Rechböhl ou au village de Weissbad.
Randonnée aux chutes du Seerenbach N° 1622
Quinten — Amden, Lehni • SG

Randonnée aux chutes du Seerenbach

On accède au point de départ de cette randonnée en bateau, en traversant le lac de Walenstadt de Murg à Quinten. Le village n’est accessible qu’à pied, on n’y voit donc aucune voiture. Sis entre le lac et les Churfirsten, le lieu compte moins d’une quarantaine d’habitants et n’est pas sans rappeler les fjords scandinaves. De par sa situation sur la rive ensoleillée du lac, Quinten présente en revanche un climat méridional et une riche biodiversité, ce qui en fait un endroit idéal pour la vigne. La randonnée débute en sortant de Quinten et en longeant le lac. Après une petite demi-heure, le chemin monte en direction du ruisseau Fulenbach à travers une forêt mixte. On peut toujours apercevoir de-ci de-là le bleu profond du lac. Le sentier parcourt un terrain escarpé dont les passages difficiles sont sécurisés, à un endroit même au moyen d’une galerie. Le chemin entame alors une légère descente. À mi-chemin de Betlis, une jolie aire de grillade invite à la pause. Aux alentours de Seeren, le paysage se dégage peu à peu et les randonneurs atteignent les chutes du Seerenbach après une courte ascension. C’est impressionnant de voir l’eau tomber depuis l’une des chutes d’eau les plus hautes du monde. Les trois paliers de la cascade atteignent près de 600 mètres au total. Ils s’observent encore mieux sur la suite du chemin vers Betlis. Après l’auberge Paradiesli, une nouvelle ascension mène à Schöpfsagg, puis on passe le long d’un petit lac artificiel avant de rejoindre l’arrêt du car postal dans le virage de Lehni.
Du Julier au Fuorcla Grevasalvas N° 1786
Julier, La Veduta — Maloja, Capolago • GR

Du Julier au Fuorcla Grevasalvas

Ses voisins font partie des cols les plus importants des Grisons. Les Romains déjà transportaient des marchandises à travers les Alpes en passant par le col du Julier et celui du Septimer. Au Moyen Age, la route commerciale menant aux marchés d’Italie du Nord et au centre économique de Milan passait par là. On appelait «route supérieure» l’itinéraire qui relie Coire à l’Engadine et au Val Bregaglia par Tiefencastel. Entre les deux célèbres cols se trouve un troisième dont la beauté du paysage mérite d’être découverte: c’est le Fuorcla Grevasalvas, qui culmine à 2687 mètres d’altitude. Il faut du muscle pour le gravir. Certes, en partant du col du Julier, on est déjà à 2200 mètres, mais le chemin pierreux est ardu. Il recèle cependant quelques perles. Le lac Grevasalvas est la première. À l’aube, le soleil se reflète dans ses eaux bleu profond, la linaigrette sur ses rives se balance dans le vent. Une bonne heure plus tard, au sommet du col, le panorama est idyllique, avec les lacs de Haute-Engadine, le massif de la Bernina et ses glaciers, ainsi que les têtes rocheuses acérées du Val Bregaglia. La suite du chemin est rude et longue. En descendant vers Plaun Grand, on traverse des pierriers avant d’atteindre le deuxième lac de montagne de la journée, le Lägh dal Lunghin. Cette partie de la randonnée est la plus difficile. On prend tout d’abord de la hauteur en franchissant une large vallée marécageuse, puis l’on suit un sentier étroit, parfois exposé, sur le flanc sud du Piz Grevasalvas. La descente vers Maloja Capolago, directe et abrupte, longe toujours l’Inn, qui prend sa source au col Lunghin, seul triple bassin versant d’Europe.
Au plus près des Alpes (LU) N° 1599
Hildisrieden — Rothenburg Dorf • LU

Au plus près des Alpes (LU)

L’arrière-pays au nord de la ville de Lucerne est formé par un paysage peu spectaculaire comme on en rencontre souvent sur le Plateau: des prés à perte de vue, des arbres fruitiers et de grandes surfaces de forêt entre deux. Mais ici, le panorama est inhabituel: les sommets des Alpes et des Préalpes paraissent si proches qu’on croirait pouvoir les toucher. En parcourant la contrée du nord au sud, on jouit d’une vue impressionnante. Le Rigi et le Pilatus forment les deux extrémités entre lesquelles s’étend la chaîne des Alpes nidwaldiennes et obwaldiennes. Le point de départ est l’arrêt de bus Hildisrieden/Dorf. De l’orée du village, une étendue dégagée débouche sur le hameau d’Ohmelinge. Après un tronçon pittoresque en forêt, on aperçoit entre les arbres la tour pointue de l’église de Rain. Depuis la ferme de Gundolinge, les 2,5 km qui suivent se font majoritairement par de petites routes agricoles peu fréquentées. L’itinéraire rejoint ensuite un chemin naturel et un véritable petit coin de paradis: dans la forêt de Tellewald, une zone de marais offre un abri à différents amphibiens et insectes. Les yeux rivés sur le panorama alpin somptueux, on continue en direction d’Obmoos. De là, il faut ignorer le chemin en direction de Bertiswil/Rothenburg et continuer vers le sud. Idem au prochain embranchement à Chärns. On traverse Moos et des quartiers d’habitation pour gagner l’ancien centre du village de Rothenburg (qui fait aujourd’hui partie de l’agglomération lucernoise), puis de là la gare de Rothenburg Dorf par un pont de bois vieux de trois siècles.
Châteaux et jardins d’ermitages (BL) N° 1623
Arlesheim — Münchenstein, Dorf • BL

Châteaux et jardins d’ermitages (BL)

Le château de Reichenstein, tour de défense massive perchée sur un éperon rocheux imposant, trône au-dessus de Münchenstein. C’est ici que vivait au Haut Moyen Âge la famille Reich: elle veillait sur la sécurité de l’évêché de Bâle et de la collégiale d’Arlesheim, cultivait les terres et levait les impôts. Aujourd’hui, le château n’ouvre que pour des occasions spéciales. Mais la belle randonnée de Münchenstein au château et de là jusqu’à Arlesheim permet tout de même de plonger dans le passé médiéval de la région bâloise. De la gare de Münchenstein, point de départ de la randonnée, le chemin grimpe hardiment. Puis on gravit un étroit sentier dans la forêt jusqu’à ce que celle-ci s’éclaircisse brusquement, laissant apparaître la tour du château entre les cimes des arbres. Arrivé sur place, on peut s’installer sur une des aires de pique-nique et profiter de la vue depuis l’esplanade du château. Puis on continue sur le sentier étroit cerclé de broussailles qui traverse la luxuriante réserve naturelle d’Ermitage-Chilchholz. Cet itinéraire de près de trois heures plaira aux personnes qui s’intéressent à l’histoire, à la géologie et à la nature. Sa deuxième moitié parcourt la vallée tranquille délicatement sculptée par les rivières et glaciers. Un chemin panoramique ourle la vallée et le regard porte au loin entre les arbres. Deux autres temps forts sont encore à venir vers la fin du tracé, car le chemin passe devant le plus grand jardin anglais de Suisse, celui de l’Ermitage, créé en 1785. En poursuivant sa route en direction du village, on arrive enfin à la superbe collégiale, emblème d’Arlesheim.
Vers Schwägalp par les gorges d’Ofenloch (AR) N° 1626
Seebensäge — Schwägalp, Passhöhe • SG

Vers Schwägalp par les gorges d’Ofenloch (AR)

«Un cours d’eau puissant, violent, rapide»: dans les gorges de l’Ofenloch, en jetant un œil aux roches environnant la source du Necker, on comprend aisément pourquoi il se nomme ainsi. «Necker» vient du celte «nik» et signifie «jaillir brusquement». C’est précisément ce que fait ce cours d’eau lorsque le temps se déchaîne. À Ofenloch, il a creusé un profond canyon parcouru par un chemin de montagne exposé par endroits, et donc réservé aux plus téméraires. Le début de la randonnée met tout de suite dans l’ambiance. On grimpe à l’assaut de l’alpage d’Ellbogen par le fossé de Rappenloch, où les rochers de poudingue requièrent un pied sûr. Après l’alpage, on suit la route forestière en direction de Horn. Bientôt apparaît le balisage du chemin de montagne menant aux gorges. Ici, la prudence s’impose: après quelques mètres, l’abîme s’ouvre sur le côté gauche face à un impressionnant à-pic. Une fois en bas de la gorge, on atteint le plus bel endroit du tour: le Necker se jette d’une falaise de plus de 100 mètres de hauteur et le sentier passe sous la chute. La sortie des gorges n’est pas moins impressionnante et quelques passages délicats plus tard, on attaque la montée jusqu’à l’alpage de Neuwand. L’aventure n’est pas terminée, car la source du Necker a plusieurs branches et il faut franchir deux autres gorges. Une fois sur l’alpage de Horn, on respire enfin et on profite du panorama: la vue sur le versant nord accidenté du massif de l’Alpstein est renversante. Une route de forêt et un sentier mènent à Schwägalp à travers une réserve forestière peuplée de grands tétras et de tétras lyres.
Château d’eau de Brugg N° 1707
Brugg AG — Turgi • AG

Château d’eau de Brugg

Près de Brugg, l’Aar, la Reuss et la Limmat se rejoignent pour former le château d’eau (Wasserschloss). Le Bruggerberg offre une vue idéale sur ce paysage exceptionnel. En traversant la vieille ville depuis la gare, le randonneur arrive à la tour Noire, le plus ancien bâtiment de la ville. Cette tour de guet et de prison est située juste à côté du pont enjambant l’Aar, qui a donné son nom à la ville. Là, le fleuve est un cours d’eau étroit de 15 m de large et 17 m de profond. Du côté nord du pont, un chemin en pierres naturelles monte vers la forêt à travers les quartiers résidentiels. De là, des sentiers et des petites routes de graviers montent modérément jusqu’au belvédère Alpezeiger. Une ancienne carte panoramique protégée par un panneau en tôle rabattable y a été installée. Le chemin continue jusqu’à l’aire de repos Wasserschlossblick, offrant une vue splendide sur le confluent de la Limmat, de l’Aar et de la Reuss. Le randonneur descend à Vorderrein à travers la forêt. De là, il dépasse l’église, visible de loin, en direction du monument aux soldats dans la campagne de Villigen, puis traverse l’Aar par le pont routier de Stilli. Vers la tête de pont orientale, un escalier descend au chemin de rive. La randonnée continue en remontant la rivière, sans toutefois longer l’eau directement, mais en traversant la forêt alluviale située un peu plus haut. Aux abords se dresse la ruine Freudenau; entre les vestiges de murs, des tables en bois, bancs et grills invitent au repos. Au-dessus de la centrale de Stroppel, le marcheur atteint la Limmat. Le chemin de rive suit alors directement le cours d’eau, puis mène par un grand arc à Turgi et à la gare.
Galm, commune des arbres N° 1721
Gurmels — Ulmiz • FR

Galm, commune des arbres

La forêt domaniale du Galm, entre Laupen et Morat, est unique: elle constitue une commune à part entière, peuplée d’animaux, de fleurs et d’arbres. Son secrétaire communal n’est autre que le garde forestier. Le domaine, qui abrite des hêtres tricentenaires, doit son statut unique à Napoléon. Ce dernier l’avait attribué au canton de Fribourg parce que les communes voisines l’exploitaient trop. La forêt majestueuse et calme vaut le détour. Son importance historique accompagne chaque foulée. Un sentier mène aux chênes les plus anciens et les plus caractéristiques. Le circuit s’intègre parfaitement à une randonnée de Gurmels à Ulmiz. Peu après la sortie du village, le chemin rejoint la Bibera, un ruisseau qui doit son nom au maître des lieux, le castor («Biber» en allemand). Ce dernier se plaît dans le cours d’eau revitalisé. On entrevoit ses barrages et les troncs rongés sur les berges. À Liebistorf, l’itinéraire s’éloigne de la Bibera pour monter jusqu’à la forêt du Galm. Empruntant des chemins tour à tour larges ou étroits, il s’enfonce entre les arbres jusqu’à un panneau blanc avec une fée colorée. C’est Galmeline, la fée qui guide les randonneurs sur le sentier de la forêt. Il n’est pas toujours aisé de la suivre sans perdre de vue l’étroit sentier, mais les lieux qu’elle fait découvrir sont magiques. De retour sur le chemin de randonnée, on atteint bientôt la cabane du Galm et sa grande aire de grillade. Il ne reste plus qu’à parcourir durant une bonne heure de larges chemins forestiers pour atteindre Ulmiz, un village tout aussi petit et calme que Gurmels, départ de la randonnée.
Là où Zurich touche la Suisse centrale N° 1778
Albispasshöhe — Zug • ZH

Là où Zurich touche la Suisse centrale

L’histoire de la soupe au lait de Kappel tient peut-être plus de la légende que du fait historique. Mais randonner dans la région frontalière des cantons de Zurich et de Zoug donne envie de croire à la réconciliation des Zurichois protestants avec les catholiques de Suisse centrale. C’est en 1529 que les fantassins des deux armées cuisinèrent et dégustèrent une soupe ensemble. Les soldats de Suisse centrale avaient apporté le lait, et les Zurichois le pain. Aujourd’hui, le mémorial «Milchsuppenstein» rappelle ce repas décisif. De la chaîne de l’Albis, on aperçoit presque toutes les terres des anciens ennemis. Et la vue est vraiment fantastique. Du col d’Albispasshöhe déjà, où débute la randonnée, on voit le lac de Zurich. Le chemin monte à la tour d’observation de Hochwart, puis à Bürglen, et enfin à la colline de l’Albishorn. En redescendant par les jolis hameaux d’Oberalbis et de Husertal, le regard est aimanté au loin par le lac de Zoug et les Alpes de Suisse centrale. Sur le chemin qui mène à Baar, on franchit la frontière entre les deux cantons. Un petit détour par le mémorial de la soupe au lait est obligatoire avant de venir longer le ruisseau Lissibach jusqu’à la rivière Lorze. Dès lors, il est presque impossible de se perdre: jusqu’au bord du lac, l’itinéraire suit toujours la rivière. Il n’y a que près du biotope, après le passage souterrain de l’autoroute à Baar, qu’il faut faire attention de suivre l’Alte Lorze et non le canal de la Lorze. Le canton de Zoug a récemment aménagé le dernier tronçon manquant du chemin le long de la jolie petite rivière jusqu’au lac, ce qui lui a valu le Prix Rando 2020 de Suisse Rando.