Randonner en été • Suisse Rando

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Floraison hivernale N° 1262
Brè • TI

Floraison hivernale

En hiver, la localité de Brè est une belle terrasse ensoleillée. Si on effectue la randonnée sur le versant non exposé au foehn du nord, protégé par le Monte Boglia, on risque même d’avoir bien chaud. Depuis le stop du car postal «Brè paese» le chemin traverse le village jusqu’au parking de Brè. C’est ici que commence l’ascension du Monte Boglia, situé juste à la frontière entre la Suisse et l’Italie. De son sommet, si le temps est dégagé, on a une vue impressionnante sur le Sottoceneri et la plaine du Pô. Si le versant ensoleillé est déjà recouvert d’une neige généreuse, il vaut mieux contourner la montagne en passant par l’ouest, le long de la courbe de niveau. Sinon, le chemin de randonnée entretenu et bien balisé parcourt d’abord le versant sud, à travers une hêtraie clairsemée, où se dressent d’immenses et très vieux arbres isolés. Ces larges troncs auraient sûrement bien des choses à raconter ... Il se peut qu’un vent puissant balaye la crête et que l’on n’ait pas envie de rester longtemps sur le sommet dénudé. La descente en zigzags vers l’Alpe Bolla est courte mais raide. Sur le versant ombragé, la neige peut rendre la progression plus difficile. Et dire que les contrebandiers passaient par là, à la tombée de la nuit, chargés de marchandises! Aujourd’hui, les douaniers n’ont plus de raison de faire des rondes depuis l’Alpe Bolla. Après la descente raide, on parvient à Pian di Scagn, où le soleil réchauffe les pentes orientées vers le sud et où fleurissent de vigoureuses plantes vivaces, les ellébores noirs. La vue sur le massif du Mont Rose est splendide. En passant près de l’auberge de l’Alpe Bolla, fermée en hiver, on traverse la forêt de hêtres en suivant la courbe de niveau, puis on retourne à Brè en quittant l’ombre pour retrouver le soleil.
Fabuleuse Areuse N° 1143
Noiraigue — Boudry • NE

Fabuleuse Areuse

Une rivière qui réserve bien des surprises. C'est toujours quand on a l'impression qu'on ne la voit plus que l'Areuse réapparaît. Elle est fascinante et fabuleuse. Et ce depuis plus de 100 ans. La Société des «Sentiers des Gorges de l'Areuse» voit le jour en 1886. Son objectif: entretenir les sentiers, les chemins, les marches, les rampes et les passerelles le long des Gorges de l'Areuse. Et Dieu sait s'il y en a! La rivière, tantôt agitée, tantôt docile, sera franchie 17 fois au total au cours de la randonnée entre Noiraigue et Boudry, sous la forme de simples passerelles en métal, de ponts modernes design ou encore d'une arche en pierre au Saut de Brot. Par moments, le chemin longe tranquillement la rivière et parfois, on surplombe le vide et l'eau n'est presque plus visible. L'Areuse traverse le Val de Travers avant de se jeter dans le lac de Neuchâtel. Le point de départ de la randonnée est à Noiraigue et le chemin ne tarde pas à pénétrer dans les gorges et à passer le premier barrage d'une longue série. L'énergie hydraulique de l'Areuse est exploitée depuis le XIVe siècle; c'est suite à ces premiers barrages que les pierres au fond de l'eau endormie se sont parées de mousse verte. Mais les apparences sont trompeuses: le chemin suit le Saut de Brot, un endroit infranchissable jusqu'à l'aménagement du chemin de randonnée en 1876. Il passe des ponts et des volées de marches tandis que l'eau bouillonne en contrebas. Après un petit passage dans la forêt, le randonneur atteint Champ-du-Moulin-Dessous. Là, l'Areuse est plus large et plus docile. Juste après le Pont de Vert, une immense paroi rocheuse est suspendue au-dessus des têtes, avec un sentier à son sommet. Mais l'Areuse attire de nouveau l'attention sur elle: elle se confine une fois de plus dans une gorge étroite, pénétrant la terre en profondeur. Le chemin est vertigineux et spectaculaire. Après le Pont des Clées, c'est plus calme et les premières maisons de Boudry apparaissent. On laisse derrière soi la nature sauvage, non sans regret.
Une randonnée ludique et historique N° 1144
Praz • FR

Une randonnée ludique et historique

La randonnée commence au centre du village de Praz auquel on peut accéder soit en bus, arrêt «Praz (Vully), village», soit en bateau de Morat. On prend ensuite la direction Nord vers les vignes. Au début de la montée, on bifurque directement à gauche direction la Roche Grise. Le petit chemin herbeux se faufile entre les vignes. En haut du chemin, on rejoint une route sur la gauche. Après un virage en épingle, on tourne bientôt à droite sur un chemin de terre, et on entre dans la forêt toujours en montant. Plus loin, voici les Roches grises. Ici, les enfants pourront découvrir les grottes creusées dans la molasse et jouer aux explorateurs avec une lampe de poche. On continue la montée jusqu'au restaurant Mont Vully. On prend alors direction La Sauge/Cudrefin. Le chemin alterne pâturages et forêt, tout en montant et descendant. On doit parfois évoluer sur le béton, mais c'est le prix à payer si l'on veut rejoindre la Pierre Agassiz. Un bloc erratique tout droit venu des Alpes lors de la dernière glaciation. Une fois encore les enfants peuvent jouer et escalader (avec vigilance) ce rocher haut de 5 mètres. On repart dans la forêt. Le chemin, à flanc de talus, est très agréable. On rejoint le versant Nord du Mont Vully avant d'arriver à plan Châtel, point culminant du Vully à 650 m. Le panorama à 360° y est magnifique. Tout une série de bancs invitent à la détente et à jouir de la vue. On admire les Alpes et le lac de Morat d'un côté et le lac de Neuchâtel et le Chasseral de l'autre. On longe la crête jusqu'au lieu-dit Sur-le-Mont de Nant. Puis la descente commence d'abord dans la forêt, et à nouveau dans les vignes et sur l'asphalte. Mais la vue et le cadre magnifique de ces cépages automnaux arrivent à nous faire oublier le revêtement dur. Retour à Praz pour reprendre le bateau ou le bus.
Randonnée d’automne sur le Muetegg N° 1146
Äussere Altmatt — Unterägeri • SZ

Randonnée d’automne sur le Muetegg

Le randonneur atteint Dritte Altmatt au bord du haut marais de Rothenthurm en bus ou en train. Le chemin de randonnée mène directement au-dessus de la splendide tourbière, rendue célèbre dans toute la Suisse en 1987 lorsqu’une initiative pour la protection de la nature a empêché la réalisation de la place d’armes prévue par l’armée sur ce site. Après Bibersteg, le chemin monte vers le Schönenboden. Après un dernier coup d'oeuil sur la tourbière et le point de départ de la randonnée, le marcheur poursuit sa route à travers la forêt en direction de Saint-Jost. La chapelle et le petit bistrot ouvert le week-end invitent à s’attarder. La marche se poursuit agréablement jusqu’au col du Raten. La vue dégagée sur les Alpes et les environs est somptueuse. Nombreux sont les excursionnistes profitant de cette magnifique région pour se promener, par exemple jusqu’au Gottschalkenberg, que l’on peut atteindre en une demi-heure environ. Les randonneurs poursuivent sur le chemin panoramique de la vallée d’Ägeri en direction d’Abschwändi. Ici, il faut d’abord gravir une montée raide, puis le chemin conduisant au Muetegg redevient plat. La désignation de «chemin panoramique» ne semble pas tout à fait adaptée, car même à la fin de l’automne, la forêt ne permet d’admirer le paysage unique que de manière occasionnelle. En revanche, les couleurs de la forêt révélées par les rayons du soleil sont magnifiques. À la sortie de la forêt, après le col de Mangelhöhe, la vue sur le Rigi et le mont Pilate est superbe. Le chemin redescend ensuite jusqu’à la cabane Wanderhütte Grümel où un dernier arrêt s’impose. Plus bas, on arrive ensuite à la ferme Hintertann et, en suivant la route goudronnée, on atteint finalement Hinterschneit. Ici, le randonneur peut marcher directement jusqu’à Oberägeri, ou alors prendre le chemin à droite et gravir la brève montée pour atteindre Unterägeri en passant par Hinterwiden. De là, il prendra le bus Oberägeri - Sattel pour revenir à Rothenthurm ou celui en direction de Zoug.
Les hauteurs du lac Majeur N° 1179
Locarno — Tenero • TI

Les hauteurs du lac Majeur

Les randonneurs ont le choix entre trois itinéraires pédestres pour se rendre de Locarno à Tenero. Le sentier bétonné des bords du lac est praticable toute l’année. Le chemin «Collina bassa», aménagé à mi-hauteur de la colline, passe en grande partie sur un revêtement dur, mais offre de beaux coups d’œil sur le lac. L’itinéraire de la «Collina alta», lui, se situe encore plus haut. Il surplombe par endroits les zones d’habitation et traverse de vastes forêts de châtaigniers. On peut le parcourir en hiver s’il n’est pas recouvert de neige et admirer la vue sur le lac Majeur lors de belles trouées entre les arbres. De la gare de Locarno, on se dirige vers la vieille ville pour bifurquer peu avant la Piazza Grande dans la Via delle Monache et entamer la montée. On rejoint rapidement le chemin de croix pavé qui monte à l’église de pèlerinage de Madonna del Sasso. De Monti della Trinità, un escalier gravit la pente et rejoint la forêt. Avant d’y pénétrer, on jette un coup d’œil derrière soi sur le vaste delta de la Maggia et les îles de Brissago. Le chemin naturel traverse sur un faible dénivelé la belle châtaigneraie, franchit un ruisseau et passe par plusieurs endroits où des bancs invitent à une halte. Au lieu-dit All’Eco, le chemin se rapproche de la limite de la zone d’habitation, longe des maisons puis monte vers la bifurcation de Ronco di Bosco. L’itinéraire se poursuit à plat, par de beaux chemins naturels, s’élève parfois par une route asphaltée, jusqu’à ce que l’on rejoigne le vieux pont de pierre en arc Pont del Sipp. C’est ici que commence la descente, tout d’abord agréable sur un chemin forestier, puis sur la pente un peu plus raide d’une petite route et enfin de manière encore plus abrupte, par des escaliers. En passant devant l’église paroissiale de San Bernardo, à Contra, on rejoint Fraccia, puis Tenero.
Sommet aérien, arêtes saillantes et ciel infini N° 1138
Innerthal — Innerthal, Post • SZ

Sommet aérien, arêtes saillantes et ciel infini

Des chemins escarpés et des arêtes étroites mènent au sommet du Zindlenspitz. Les randonneurs qui n’ont pas le vertige et ont le pied sûr peuvent jouir ici d’une atmosphère alpine avec une vaste vue et un ciel infini. Si l’on choisit d’arriver en car postal, il faut commencer l’itinéraire à pied dès Innerthal. Il faut admettre que ce n’est pas optimal, car il faut parcourir près de trois kilomètres sur un chemin goudronné avant de pouvoir obliquer sur le chemin de randonnée. Si l’on vient en voiture, on peut rouler jusqu’à Vorderbruch. Après le virage en épingle par-dessus le Ziggenbach, il y a un parking (au pt. 923); le chemin de randonnée commence juste en face. Un sentier parfois pierreux monte sur l’alpe Zindlen. Une fière aiguille rocheuse se dresse dans le ciel et c’est là-haut qu’il faudrait grimper? Le randonneur à qui cela donne soif est à sa place sur l’alpe Zindlen. Derrière une petite porte avec l’inscription «Selbstbedienung» (libre-service) se trouvent des boissons et une tirelire. Les promeneurs y trouveront aussi un panneau indicateur qui pointe clairement dans la direction du Zindlenspitz. Et on continue à monter le long des virages escarpés. Il faut même grimper quelques mètres dans les rochers et le sommet est plutôt aérien. Mais quelle récompense d’arriver là-haut! Le sentiment grandiose de se tenir au-dessus de l’univers quotidien, la vue sur la moitié de l’Arc alpin et, en cette période automnale, la lumière douce et le calme. Le randonneur qui n’a pas encore atteint ses limites peut redescendre par l’itinéraire balisé blanc-bleu-blanc, qui commence à peu près en dessous du sommet et mène sur le côté nord du Zindlenspitz. Une première partie le long de l’arête est assez exposée et équipée de quelques chaînes. La randonnée se poursuit sur une pente raide qui descend vers Hohfläschenmatt. On profitera de se détendre dans la dernière descente avec une pause à la petite auberge Hohfläsch-Hütte. Peu après, le chemin se sépare pour soit retourner à Innerthal, soit continuer vers Vorderbruch en passant par Aberliboden.
Une escapade au Mont Sujet N° 1127
Nods — Orvin • BE

Une escapade au Mont Sujet

Le Mont Sujet n’a rien à envier au Chasseral dont il renforce le flanc sud. Ce petit sommet, qui culmine à 1382 mètres, relativement peu fréquenté, est surprenant de beauté et de calme. Il faut en profiter maintenant car il pourrait bien se coiffer de quelques éoliennes. La randonnée débute à Nods, à la station de bus «Bas du Village», par une belle allée d’arbres comme on en voit plus beaucoup. Le chemin prend alors de la hauteur, en palier. L’occasion de jeter un coup d’œil le plateau de Diesse, cet interface de terrains agricoles et de villages situé entre le lac Bienne et le massif du Chasseral. Des pâturages semi-boisés annoncent une nouvelle grimpée, plus raide que la précédente. Elle se fait en forêt au milieu des rochers calcaires, typiques du Jura. A son terme, les pâturages font à nouveau leur apparition. Mais ce n’est pas encore le moment de se laisser aller. L’ascension se poursuit. Des arbres tordus, pliés par le vent, semblent donner raison aux promoteurs d’éoliennes. Peu à peu, le terrain se dénude. Des cairns se dressent ici et là. Et c’est le sommet. Magnifique! L’émetteur du Chasseral est bien loin, tout petit, à tout l’ouest. Presque à hauteur de vue. A l’est, le regard suit la chaîne jurassienne. A ses pieds s’ouvre l’éventail du plateau, en demi-cercle jusqu’à l’ouest, avec en toile de fond les Préalpes et les Alpes. Moment de sérénité. On reprend la route. Descendant en pente douce, le chemin se faufile entre les sapins. Un téléski montre que l’on s’approche des Prés-d’Orvin. Abondamment couverte de résidences secondaires, c’est l’une des stations d’hiver de l’Arc jurassien. Parallèlement, mais bien à l’écart tout de même de la route principale, un sentier bordé de beaux chênes conduit à Orvin, terme de la randonnée.
Les teintes surprenantes des lacs de Jöri N° 1140
Wägerhütta — Röven • GR

Les teintes surprenantes des lacs de Jöri

Wägerhütta, en contrebas du col de la Fluela, est le point de départ de cette fantastique randonnée en montagne qui, par des vallées primitives et des cols isolés, mène vers des lacs très particuliers. Au terme d’une ultime ascension aussi brève que raide, on parvient à la Winterlücke. En regardant derrière soi, on remarque le cône d’éboulis au point 2666, qui doit sa forme de petit volcan à l’activité d’anciens glaciers. Quelques mètres plus bas, après avoir franchi des petits lacs de montagne sans nom, on aperçoit soudain au loin des eaux turquoises. Par temps couvert, dans ce décor gris de pierres et d’éboulis, cette teinte paraît presque irréelle. Elle cadrerait bien dans un décor balnéaire, au pied des palmiers. Mais ici, à cette altitude, elle a de quoi surprendre. La descente sur les éboulis de roches instables nécessite une certaine attention avant d’atteindre les lacs de Jöri. Bien que ceux-ci soient situés à proximité les uns des autres, leurs eaux ne sont pas toutes turquoises et elles paraissent même un peu laiteuses. Certains lacs limpides reflètent les couleurs du ciel. À l’arrière s’étend le glacier de Jöri dont les eaux riches en poudre minérale parviennent par voie souterraine jusqu’à certains lacs, leur conférant leur magnifique teinte turquoise. Les lacs de Jöri ne manquent pas de faire leur effet, même par temps nuageux! Un chemin au tracé plus ou moins apparent mène vers le col de Jörifless. Il vaut mieux ne pas devoir chercher sa route dans le brouillard... Une fois le col passé, c’est à nouveau par un chemin de randonnée clairement défini qu’on amorce la descente vers le vallon de Fless, formé durant la période glaciaire. L’automne venu, les versants herbeux arborent des nuances brun ocre, les bâtiments d’alpage sont verrouillés avant l’hiver et les cloches des vaches et des chèvres restent muettes. Une petite route alpine longe les eaux pétillantes de l’Aua da Fless jusqu’à Röven, sur la route du col de la Fluela.
Colline ou montagne? N° 1254
Schinznach-Bad — Wildegg • AG

Colline ou montagne?

A peine a-t-on quitté l’intense trafic qui règne sur le Plateau que l’on entend déjà le bruissement des feuilles et le craquement des branches. Les feuilles des hêtres brillent au soleil. Bel itinéraire que celui de la randonnée sur le Chestenberg, qui comporte un château à ses deux extrémités. Il débute à la gare de Schinznach-Bad, à dix minutes à pied des bains. Pour nous, le chemin part dans la direction opposée et monte vers le village. On passe devant le cimetière, et voici déjà la forêt. On suit d’abord un chemin forestier avant d’emprunter à droite un étroit sentier. Des marches en bois facilitent les montées. Des bancs ont aussi été prévus pour se reposer, souvent là où l’on jouit d’une belle vue sur Holderbank et le château de Wildenstein. Au-dessus du Kernenberg, le chemin s’élève à nouveau, puis redevient plat. Nous voilà tout près du château de Wildegg, situé à une extrémité du Chestenberg. On quitte le Wildegg pour franchir le Chestenberg. «Berg» comme montagne, un nom mérité? Il s’agit plutôt d’une colline, d’où, par endroits, les pentes sont très raides de part et d’autre. Tout en bas, le Plateau. Si le point le plus élevé n’était pas signalé, on pourrait le manquer, ce qui ne serait pas si grave, car l’isolement et le caractère sauvage du lieu sont d’un intérêt suffisant. Le Chestenberg était habité à la fin de l’âge du bronze. Les maisons, dont les traces sont encore bien visibles, se situaient tout en haut. Le marcheur rejoint enfin le château isolé de Brunegg, qui est une propriété privée. Demi-tour, pour revenir le long du flanc du Chestenberg. Peu avant le château de Wildegg, on parvient aux abords du village de Möriken, puis l’on rejoint par un chemin rural la ferme qui fait partie du domaine du château.
Splendeur baroque aux portes de Soleure N° 1283
Rüttenen — Solothurn • SO

Splendeur baroque aux portes de Soleure

Jean Victor de Besenval, fils d’une famille patricienne de Soleure, eut l’occasion d’admirer les plus somptueux châteaux lors de son grand tour d’Europe, au début des années 1660. Vingt ans plus tard, sur le point de devenir l’homme le plus influent de Soleure, Besenval décida de concrétiser son propre rêve de château. Inspiré par des exemples français et italiens, il fit construire aux portes de la ville une véritable œuvre d’art baroque, le château de Waldegg. Il s’agit de l’un des édifices majeurs de l’art baroque profane en Suisse, doté de somptueux jardins et d’allées s’étendant loin alentour. Le château, qui reflète de manière éclairante le pouvoir et la noblesse de son propriétaire, est le point fort de cette randonnée familiale qui débute à Rüttenen. De l’arrêt de bus, on rejoint en quelques minutes l’ermitage et la chapelle de Sainte-Vérène, la chapelle Saint-Martin, la petite maison de l’ermite et diverses grottes. Là où la sainte aurait accompli des miracles vit aujourd’hui encore un ermite. L’itinéraire se poursuit dans la fraîcheur des gorges de Sainte-Vérène. Un noble français chassé de son pays par la Révolution fit aménager à la fin du XVIIIe siècle le ravissant chemin longeant la rivière, le Verenabach, dans le style d’un jardin paysager romantique. Si l’on souhaite se restaurer, il suffit de faire un petit détour jusqu’au restaurant Kreuzen ou de s’arrêter dans le jardin du restaurant Pintli, à l’ombre de vieux marronniers, à quelques centaines de mètres de la sortie de la gorge. Peu après apparaît déjà le château de Waldegg. Une exposition permanente y présente la grande époque durant laquelle Soleure était le siège des ambassadeurs de France. L’allée de tilleuls, dont la partie inférieure comporte encore les arbres d’origine, permet de descendre jusqu’au bord de l’Aar et enfin de longer la rivière jusqu’à Soleure.
Les châteaux de Bellinzone N° 1284
Bellinzona • TI

Les châteaux de Bellinzone

Trois imposantes forteresses barraient autrefois la vallée de la rivière Tessin, près de Bellinzone, empêchant les assauts des Confédérés. Ces beaux témoins du Moyen Âge nous escortent le temps d’une balade dans le passé. Un sentier pédestre monte directement depuis la gare. En passant par-dessus les voies, on traverse par des chemins en escaliers le quartier de Daro avant de rejoindre, en longeant en partie la route, le château féérique de Montebello. Suivent alors des raccourcis vers Artore et le château de Sasso Corbaro. Un petit détour vers la terrasse panoramique du château s’impose si l’on veut admirer la vue magnifique sur Bellinzone et le château de Catelgrande sur son plateau rocheux au cœur de la ville. Après le Grotto dei Pacifici, on rejoint la bifurcation vers Pian Laghetto à travers des vignes et des vergers avant d’entrer dans une forêt d’essences mixtes où poussent des châtaigniers. Le chemin se poursuit dans une ravissante gorge. Voici tout à coup des murs de pierres détruits, des ruines de maisons mais aussi de plus grands bâtiments dans le village abandonné de Prada, dont le nom vient du latin prata (pré). A la fin du XVIe siècle, près de 40 familles y vivaient encore, mais la région connut la peste dite «de Borromeo» et le lieu fut abandonné. Dans la petite église rénovée, bien entretenue jusqu’à nos jours, plusieurs services ont lieu pendant l’année, notamment le premier dimanche du mois d’août, lors de la fête de Prada. On a découvert récemment des fresques du haut Moyen Âge dans le chœur de l’église. La descente vers Bellinzone, depuis Prada, passe par Scarpapè, en direction de Giubiasco. La vue est magnifique puisqu’on voit aussi bien Castelgrande que la plaine de Magadino et même le lac Majeur. Un dernier regard depuis le sud sur le château de Montebello et nous voilà de retour dans le présent.
De Habsburg au château de Wildegg N° 1286
Brugg — Wildegg • AG

De Habsburg au château de Wildegg

La randonnée dans l’ancienne circonscription des Habsbourg relie deux importants châteaux argoviens: celui de Habsburg, le château d’origine de la puissante maison de Habsbourg et celui de Wildegg, un domaine baroque au vaste jardin. De la gare de Brugg, on rejoint le village de Habsburg et le château homonyme en suivant un charmant parcours boisé. Dans la cour du château, on comprend pour quelle raison Radbot de Habsbourg choisit ce lieu, au XIe siècle, pour ériger sa forteresse. En parcourant la «voie royale» (Königsweg), qui comprend six stations audio installées entre les ruines et le sommet de la tour, les visiteurs apprennent toutes sortes de choses sur l’essor des Habsbourg, la plus importante dynastie régnante d’Europe. Tout en haut, on peut admirer la vue superbe sur la région alentour. Par temps clair, le regard porte sur la Forêt-Noire, le Jura et même les Alpes. Du château, le chemin descend, passe devant le cimetière de Schinznach-Bad, puis remonte en pente raide jusqu’au point de vue du Scherzberg, d’où l’on reconnaît l’Aar et la Gisliflue. L’itinéraire se poursuit vers le Chärnenberg par un amusant sentier où affleurent des racines, puis redescend à Wildegg. On voit bientôt apparaître l’ensemble féodal de Wildegg, le château de Lenzburg et le Jura en arrière-plan. Le château de Wildegg, construit par les Habsbourg, passa à la fin du XVe siècle dans les mains de la famille Effinger, qui y vécut pendant onze générations. Dans l’éloquente galerie des ancêtres, les visiteurs découvrent les anciens seigneurs du lieu. Le domaine baroque du château, qui comporte un jardin, un bois et une ferme, est aujourd’hui unique en son genre en Suisse. Les jardins potager et d’agrément, la roseraie ainsi que le bistrot du château invitent à la détente au terme de la randonnée.
De la ville au château à travers la forêt N° 1287
Winterthur, Breite — Kyburg • ZH

De la ville au château à travers la forêt

Au début de cette randonnée variée dans l’ancien territoire de chasse de la famille Kybourg, on longe la forêt en regardant la coopérative d’habitation presque centenaire des employés de la poste et des transports publics, des bâtiments industriels et la tour Sulzer. L’itinéraire se poursuit dans la forêt vers Tugbrüggli et passe près de la rivière Mittlerer Chrebsbach, dont le nom allemand évoque les écrevisses que l’on y trouvait. Un peu plus loin, on verra des animaux d’un autre gabarit: cerfs, mouflons, bisons et loups peuplent l’un des plus vieux parcs animaliers de Suisse, le Bruderhaus. Cet ancien ermitage fut transformé en hospice, puis devint, au XIXe siècle, la maison du maître-forestier de la ville. D’ici, on rejoint l’ancien hameau d’Eschenberg où vivaient encore près de 100 personnes il y a deux siècles. Dans les dépressions de terrain poussaient des frênes qui ont donné leur nom au lieu. La forêt a été reboisée avec des sapins. Premier coup d’œil sur le château de Kybourg, but de la randonnée. Pour le rejoindre, on traverse une gorge étroite, puis la forêt plus bas, dans le Linsental. Ici, en 1846, un pont couvert en bois remplaça la simple passerelle qui était régulièrement emportée par les crues. Lorsque le niveau de la Töss est bas, on peut s’y rafraîchir les pieds. Encore 150 mètres de dénivelé ou 420 marches jusqu’au château de Kybourg. Le chemin est aussi un sentier forestier didactique. En haut, on visitera le musée qui relate l’histoire des comtes et des baillis qui empruntaient jadis le même chemin pour rejoindre Winterthour, à cheval probablement. Depuis le grand donjon, Rodolphe de Habsbourg pouvait admirer il y a 750 ans la chaîne volcanique de l’Hegau, l’Irchel, les Lägern, l’Uetliberg et même les Alpes bernoises. La grande chapelle devait autrefois abriter l’orbe et les autres insignes royaux.
Lac et château à Werdenberg N° 1285
Kurhaus Voralp — Schloss Werdenberg • SG

Lac et château à Werdenberg

Le petit lac de Werdenberg, au bas de la colline du château, est-il naturel ou artificiel? L’histoire ne le dit pas clairement, mais il servait en tout cas de réservoir d’eau. L’autre lac artificiel de la commune de Grabs est le Voralpsee, situé tout là-haut, dans la zone montagneuse de la chaîne de l’Alvier. C’est d’ailleurs le point de départ de la randonnée. Un éboulement de rochers de l’époque glaciaire créa ce lac situé au cœur d’un paysage alpin de carte postale. Lorsque l’on passe devant le lac de Werdenberg dans le car postal pris à la gare de Buchs, on voit déjà le but de l’excursion: le puissant château trône sur les contreforts d’une arête sous laquelle on voit deux ruelles bordées de maisons en bois qui datent presque de la même époque que la forteresse d’origine des comtes de Montfort. Du fait des méandres du Rhin, la plaine n’était ni cultivée, ni habitée, et c’est sur les pentes raides des arêtes haut perchées et en partie boisées que se dressent d’imposantes fermes. Les paysans élèvent toujours du bétail là où, en un lieu ensoleillé, le comte faisait estiver ses chevaux. Après avoir changé de bus à la poste de Grabs, on découvre à chaque contour de la route de montagne un paysage toujours plus étendu. Alors que la vue s’ouvre jusqu’au bas des montagnes et sur la vallée du Rhin, soudain, l’arête s’aplatit et les parois semblent toutes proches. La forêt, la prairie et le lac se fondent en un paysage infini qui n’a pas changé depuis l’époque des comtes. Depuis le lac, le parcours traverse des pâturages et longe brièvement le sentier «Rheintaler Höhenweg» de Chalchofen à Lidmäl. Un passage dans une belle forêt nous amène à la magnifique et surprenante vue sur la plaine du Rhin. Enfin, on passe devant la zone pour grillades d’Egeten avant de rejoindre le château depuis son versant escarpé.
Sur les rives du lac de Thoune N° 1288
Thun — Oberhofen a. T. • BE

Sur les rives du lac de Thoune

L’imposant donjon du château d’Oberhofen évoque une époque très lointaine, celle où, vers l’an 1200, les barons d’Eschenbach bâtirent leur forteresse sur la rive du lac de Thoune. La transformation d’un château fort médiéval en un confortable domaine situé dans un lieu idyllique aura pris de nombreux siècles et témoigne d’une histoire mouvementée. On doit la chapelle et ses fresques du XVe siècle à la famille de propriétaires de l’époque, les von Scharnachthal. De 1652 à 1798, un bailliage fut instauré et l’on créa des oubliettes. Le style du fumoir oriental, aménagé tout en haut de la tour, tranche résolument avec le lieu. Il fut réalisé à la demande du comte de Neuchâtel et de Prusse Albert de Pourtalès, qui acquit le château en 1844 et le fit transformer pour sa famille en résidence d’été. Le château comporte un parc planté de vieux arbres, d’artistiques parterres fleuris et une charmille ombragée. Si l’on n’opte pas pour le chemin des rives du lac, on peut agréablement rejoindre le château d’Oberhofen en suivant l’itinéraire de tourisme pédestre. Le musée est ouvert de mai à octobre et dispose d’un restaurant. Depuis le château de Thoune, le chemin suit d’abord la promenade du bord du lac, bien fréquentée, jusqu’à Hünibach. Là, il s’élève sur les traces des pèlerins de Compostelle, franchit la ceinture de l’agglomération et longe la forêt. D’ici, la vue sur le lac et les hauts sommets des Alpes bernoises est époustouflante. La descente vers le lac passe par la Balmflue, un site boisé où un gros éboulement, il y a 200 ans, entraîna la création d’un amas de blocs de pierres et ensevelit, dit-on, une mystérieuse grotte. A l’instar de cette randonnée sur la ligne de partage entre civilisation et nature sauvage, la visite du château d’Oberhofen fait elle aussi voguer entre rêve et réalité.
De Neirivue au château de Gruyères N° 1289
Neirivue — Gruyères, Bahnhof • FR

De Neirivue au château de Gruyères

Sur la colline surplombant la cité médiévale de Gruyères trône le château des comtes de Gruyères. La bourgade, située à 100 mètres au-dessus de la plaine de la Sarine, est le but de la randonnée d’un jour entre Neirivue et le château de Gruyères qui donne une image inédite des notions de proximité et de distance. Dès l’arrivée dans le village de Neirivue, dans le canton de Fribourg, le paysage et les sons des cloches de vaches mettent tout de suite dans l’ambiance. La majeure partie de la randonnée passe par des pâturages, ce qui n’est pas surprenant pour une région de grands producteurs de fromage. Les pieds apprécient les revêtements variés des prairies, des petites routes goudronnées et des chemins forestiers et la part équilibrée de descentes et de montées. Après un dernier passage dans une forêt, on voit pour la première fois le but de l’excursion et le superbe château de Gruyères. Il ne reste plus qu’à monter jusqu’à la petite ville, où l’on peut déguster une meringue et de la crème double de la Gruyère. Le spectacle multimédia du musée du château offre une bonne introduction aux huit siècles d’architecture, d’histoire et de culture du lieu. Bâti au XIIIe siècle, le château fut le siège d’une longue lignée de comtes de Gruyères jusqu’à la faillite du dernier d’entre eux, en 1554. Les villes de Fribourg et de Berne se partagèrent alors la propriété. Des baillis fribourgeois, puis des préfets s’y installèrent avant que les familles Bovy et Balland ne l’acquièrent. En 1938, le Canton de Fribourg racheta le château et créa l’actuel musée. On peut conclure la journée de la plus agréable des manières en mangeant une fondue dans l’un des restaurants. Il ne reste plus qu’une brève descente depuis la colline du château pour rejoindre la gare de Gruyères où se trouve aussi la Maison du Gruyère et sa grande fromagerie de dégustation.
Châteaux de Hallwyl et de Heidegg N° 1290
Boniswil — Gelfingen • AG

Châteaux de Hallwyl et de Heidegg

Pas de repos pour le glacier de la Reuss qui, en avançant et en reculant à plusieurs reprises, créa une vallée plate d’orientation nord-sud entre les Alpes et le Jura, connue sous le nom de Seetal. A la fin de l’ère glaciaire, la glace n’était plus présente que dans deux cuvettes, les actuels lacs de Baldegg et de Hallwil, dont la flore et la faune très riches sont très appréciées. Le Seetal, malgré la pression immobilière, ressemble toujours à un jardin paysager, au climat doux, d’où l’on a des vues spectaculaires sur la chaîne alpine qui se dresse au sud. La randonnée relie deux forteresses datant de plus de 800 ans: le château de Hallwyl, bâti dans l’eau, en Argovie, et celui de Heidegg sur son élévation, dans le canton de Lucerne. Tous deux ont appartenu pendant des siècles à des familles nobles. Alors que la plupart des châteaux du Seetal furent détruits par les Confédérés durant la bataille de Sempach, Hallwyl et Heidegg ont survécu. Vers 1900, leurs propriétaires, une Suédoise à Hallwyl et une Américaine à Heidegg, voulant disposer de plus grands espaces verts pour elles-mêmes et leurs hôtes, transformèrent les abords des châteaux en parcs à l’anglaise. Les chemins sinueux, les grands arbres exotiques et les recoins pittoresques sont désormais ouverts au public. Les quatre heures de marche s’effectuent sur un parcours ombragé, varié et offrant de belles vues. On longe le lac par des vignobles et des prairies jusqu’à Aesch. On peut aussi commencer la randonnée à Aesch, après une croisière sur le lac de Hallwil. D’ici, on poursuit le long du flanc du Lindenberg à travers des forêts jusqu’à l’ancienne commanderie des chevaliers de Hitzkirch. Si l’on ne veut pas rejoindre directement le but de l’excursion, on peut s’approcher du château de Heidegg par la gorge romantique qui n’était pas encore boisée au Moyen Age.
Du Bouveret à Chillon par les Grangettes N° 1291
Le Bouveret — Château de Chillon • VS

Du Bouveret à Chillon par les Grangettes

Le château de Chillon, joyau architectural serré dans le plus bel écrin que l’on puisse rêver: le lac Léman et les montagnes. Ce monument millénaire n’a cessé d’enflammer l’imagination des artistes, de Rousseau à Hugo, de Delacroix à Courbet. Sans doute tomberont randonneurs et randonneuses également sous le charme surtout en bénéficiant d’une mise en condition 100% nature! Cet itinéraire nous l’offre en nous proposant un réel retour aux sources: quitter la civilisation et ses bruits pour redécouvrir son âme d’enfant, éveiller sa curiosité tout en aiguisant ses sens. Ecouter, sentir, regarder, toucher, respirer! La réserve naturelle des Grangettes offre le plein d’oxygène et d’émerveillement au fil de sa traversée. Vestige des marais du Rhône qui recouvraient la plaine il y a 150 ans, c’est à présent un site humide d’importance mondiale. Paradis des animaux, on peut y observer une multitude d’oiseaux, d’écureuils, de grenouilles, même de castors pour les plus chanceux, sans oublier les insectes (dont il est conseillé de se prémunir en période estivale!). La nature s’y dévoile dans toute sa splendeur et se voit sublimée par le jardin instinctif de Gérard Bonnet et la tour d’observation ornithologique. Faire corps avec la nature; sérénité et apaisement nous envahissent, le stress du quotidien s’échappe. A Villeneuve, le château de Chillon apparaît au loin. Le voir ainsi se rapprocher au fil des pas attise l’impatience de le découvrir: sa visite sera-t-elle à la hauteur de nos espérances? Nous voilà prêts à y entrer pour le confirmer. Faire sa connaissance, c’est en tomber amoureux! Proposition pour un retour à la réalité tout en douceur: embarquer à bord de l’un des magnifiques bateaux de la CGN permettant ainsi de rêver à cette journée si particulière qui restera gravée en nous, tel un trésor d’enfant devenu grand …
De Concise au château de Grandson N° 1292
Grandson — Concise • VD

De Concise au château de Grandson

Cette agréable balade longe le beau lac de Neuchâtel jusqu’à l’imposant château de Grandson, le lieu où les Confédérés écrivirent une page de l’histoire suisse au XVe siècle, lors des guerres de Bourgogne. Situé entre les vignobles du pied du Jura et le lac de Neuchâtel, Concise est un point de départ idéal. Desservi par le train et par le bus depuis Yverdon-les-Bains, le village est aussi accessible en bateau, le temps d’un agréable trajet sur l’eau (horaires irréguliers). Depuis la gare, le joli village se traverse rapidement. On entre dans une paisible petite forêt. Difficile, dans ce lieu idyllique, d’imaginer que l’on se trouve sur l’emplacement de la sanglante bataille de Grandson. C’est bien ici pourtant qu’en 1476, le duc Charles le Téméraire de Bourgogne dut s’incliner devant les armées des Confédérés. La randonnée qui se déroule entièrement à plat traverse une jolie forêt située le long du lac. A intervalles réguliers, des sites de baignade et des zones pour les grillades invitent à une pause. Par beau temps, on peut même profiter d’une belle vue sur les Alpes. Ceux qui le souhaitent quitteront le chemin majoritairement goudronné pour découvrir la rive du lac sur des sentiers forestiers. Au terme de deux heures de marche, le chemin entre directement dans la jolie bourgade médiévale de Grandson. On peut voir de loin déjà la grande bâtisse aux tours imposantes et aux murs fortifiés, qui domine la localité. Une atmosphère médiévale particulière plane sur l’ancienne forteresse, qui abrite une exposition sur les guerres de Bourgogne. L’exceptionnelle collection d’armes, d’armures et d’arbalètes, mais aussi de modèles réduits du château et de la bataille, fait revivre de manière forte ce moment important de l’histoire suisse.
Entre pâturages verdoyants et roches grises N° 1136
Restaurant Simmenfälle — Engstligenalp • BE

Entre pâturages verdoyants et roches grises

Un petit café avant de prendre la route? La terrasse déjà ensoleillée du restaurant Simmenfälle vous tend les bras. Les randonneurs encore un peu endormis pourront y puiser un peu de courage. Avec une dose de caféine dans le sang, les 1300 mètres de montée qui se profilent à l’horizon paraissent insignifiants. Mais soyez sans crainte: même sans dopant, les sensations fortes sont garanties et les heures comme les mètres de dénivelé deviennent secondaires sur ce chemin pittoresque. Dès le départ, on est séduit par les eaux furieuses de la jeune Simme. Selon le niveau des eaux, le sentier qui longe la rive est parfois même interdit. Mais en bas des gorges et plus haut, près du pont de Barbarabrücke, le chemin de randonnée officiel permet aussi d’approcher de près les chutes de la Simme et de se laisser éclabousser. Le débit dépend d’une part de la fonte des neiges et de la pluviosité, d’autre part des lacs glaciaires situés en altitude près du glacier de la Plaine Morte. Le lac des Faverges, qui se remplit régulièrement d’eau provenant de la fonte des neiges, peut en effet déborder à tout moment, laissant un grand volume d’eau se déverser d’un coup dans la vallée. Plus loin, le chemin de montagne traverse des flancs parsemés de fleurs, franchissant des pentes raides par-ci, grimpant à travers des pâturages en légère pente par-là. Régulièrement, on a envie de s’arrêter pour profiter de la vue, avec à l’arrière la vallée verte de l’Obersimmental, en amont le Wildstrubel et son univers de pierre et de glace. Sur le tronçon supérieur, on emprunte les nombreux lacets étroits pour arriver en haut de la pente raide. Puis le terrain s’aplanit et la vue se dégage très loin dans toutes les directions: c’est le col de l’Ammerten avec son panorama à 360°. Le vaste alpage d’Engstligenalp, but de la randonnée, est déjà en vue. La descente et les restaurants d’altitude ne sont plus loin. Peut-être même y aura-t-il un «Älplerchilbi», une de ces fêtes d’alpage avec de la musique folklorique accueillant les randonneurs fatigués.
Fraîcheur estivale et lieux de pouvoir N° 1137
Stockhütte — Niederrickenbach • NW

Fraîcheur estivale et lieux de pouvoir

La cabane de Stockhütte est facilement accessible aux touristes montagnards. En sortant de la télécabine, on accède à une grande terrasse ensoleillée. Le divertissement est assuré: une place de jeu se trouve sur la gauche, on peut aussi louer des bikeboards pour descendre à Emmten et la mascotte Goldi, qui indique les offres régionales adaptées aux familles, salue les visiteurs à la lisière de la forêt. Dans cette forêt, on peut faire un safari de tir à l’arc où l’on chasse de faux cerfs qui paraissent presque vrais. On accède à l’alpage de Klewenalp par un chemin adapté aux poussettes et aux fauteuils roulants, qui offre de nombreuses possibilités de s’arrêter: l’auberge de montagne, le village de tipis et son bistro d’alpage, et même des places de pique-nique avec des tables, des bancs et la possibilité de faire un feu. La première place de pique-nique de ce type-là se trouve sur le sentier Twäregg. Après une ascension de 200 m à travers la forêt, on accède à un éperon rocheux saillant. De là-haut, on a une vue imprenable sur le Schwalmis: une paroi rocheuse imposante, escarpée, sauvage et magnifique, la nature à l’état pur. Sur la droite, on reconnaît le «Satteli» (arête) à l’horizon par lequel on passe une heure plus tard. On accède maintenant à l’arrière-pays, plus sauvage et authentique, des montagnes de Suisse centrale. Le chemin s’étend à plat jusqu’à la cabane de Brisenhütte du CAS, un point de départ pour des randonnées riches en aventures sur la crête ou pour l’itinéraire du Brisen. La descente raide se fait par un sentier étroit à travers les pâturages fleuris. On croirait sentir l’énergie que les mystiques modernes disaient avoir mesurée à cet endroit. Depuis l’iconoclasme survenu au XVIe siècle, Niederrickenbach est devenu un lieu de pèlerinage. Une communauté bénédictine de 15 soeurs vit dans le couvent Maria-Rickenbach.
Dans le Seeland lucernois N° 1175
Sursee — Menziken • LU

Dans le Seeland lucernois

En 1790, les chanoines du couvent Saint-Michel de Beromünster firent aménager au-dessus du village un sentier de promenade et de méditation en donnant à de nombreux arbres et arbustes la forme d’une cathédrale. Depuis, la forêt a repris ses droits mais on distingue encore clairement la structure sacrée: une nef centrale, de 7 mètres de large et de 115 mètres de long, flanquée de nefs latérales de 4 mètres de large. On découvre ce lieu étonnant à la frontière entre Lucerne et Argovie, dans une région agréablement vallonnée. De la gare de Sursee, on traverse la jolie vieille ville en direction de Mariazell. Depuis la plage, une belle vue s’ouvre sur le lac de Sempach. Après avoir traversé l’autoroute, on rejoint au-dessus de Schenkon un lieu au calme bienfaisant. Un large chemin carrossable monte dans la forêt de Chäseriwald. En poursuivant l’ascension, on traverse les hameaux de Grüt et de Waldi pour rejoindre le Blosenberg. Sa tour de 217 mètres était le fameux émetteur de Radio Beromünster, qui diffusa pendant des décennies des émissions dans toute la Suisse. Après sa mise hors service fin 2008, la tour émettrice principale a obtenu le statut de monument d’importance nationale. D’ici, le marcheur a une très belle vue sur le Mittelland argovien et la chaîne de collines des Erlosen. L’itinéraire descend en pente douce vers le Schlössliwald, qui abrite la «cathédrale forestière» et la collégiale de Beromünster. L’édifice du XIe siècle fut transformé aux XVII et XVIIIe siècles en l’une des plus belles églises de style baroque tardif de Suisse. Après avoir traversé la rue Fläcke à l’est de la commune, on rejoint la rivière Wyna que l’on longe sur un étroit sentier à travers une jolie gorge dans la forêt. Peu après Maihusen, nous voilà sur sol argovien. Nous parvenons assez vite au centre de Menziken, le but de la randonnée.
Dans le Jura bâlois N° 1176
Rothenfluh — Tecknau • BL

Dans le Jura bâlois

On peut se promener presque toute l’année sur le doux relief jurassien de collines de la campagne bâloise. Le haut-plateau de la partie supérieure de la vallée de l’Ergolz, par exemple, est idéal pour une randonnée hivernale. Le plus souvent, du fait de l’altitude modérée, la neige ne recouvre pas longtemps la région, ce qui facilite la marche sur les chemins ruraux et les petites routes. Le parcours traverse un très joli paysage cultivé où se dressent d’innombrables cerisiers dénudés au charme particulier. Tout au long du chemin, on rencontre des villages aux belles fermes anciennes. Le point de départ se situe dans le village paysan de Rothenfluh, construit de manière circulaire, d’où l’on se dirige vers Anwil, à travers prairies et forêt. Sur la place de ce village, une imposante fontaine octogonale attire le regard. Le parcours se poursuit sur un terrain dégagé, faiblement dénivelé, jusqu’au ravissant village d’Oltigen. L’église paroissiale réformée construite sur un beau site, au-dessus du village, possède d’importantes fresques de style gothique tardif. Le tronçon suivant, qui nous mène à Wenslingen, nous offre de belles vues sur les élévations du Jura tabulaire. L’ancien village paysan a lui aussi été bien préservé et dispose d’une jolie place principale. Deux itinéraires différents permettent de descendre à Tecknau: s’il y a beaucoup de neige ou que le terrain est gelé, il vaut mieux choisir la variante du nord, qui longe la rivière Aletenbach. En l’absence de neige, on optera pour la voie directe qui passe près des ruines d’Ödenburg, d’où l’on a une belle vue. Ce château fort qui date certainement de plus d’un millénaire fut abandonné en 1180 déjà. Comme son nom d’origine se perdit au fil des siècles, on le baptisa simplement «öde Burg» (château désert, solitaire).
Foins sauvages 2 N° 1282
Grafenort — Engelberg • OW

Foins sauvages 2

Cette randonnée est dédiée aux paysans qui font les foins sauvages à Nidwald et à Engelberg. Contrairement au canton d’Uri, ici la fenaison sauvage ne bénéficie pas de subventions. C’est pourquoi les foins de rocher sont devenus rares (5% de ce qu’il y avait autrefois à Engelberg). Mais on trouve encore quelques taches carrées au-dessus des champs clôturés, comme sur l’alpe Lutersee, où mène cette randonnée, ou sur le Hahnen, symbole d’Engelberg. De la gare de Grafenort, on se dirige vers la vallée, jusqu’à la station de téléphérique de Mettlen. Une petite cabine, avec un changement à Rugisbalm, emmène à l’alpe Eggen. On aperçoit les foins de rocher sur les versants abrupts du Steinigberg. Un câble y est tiré pour les faire dévaler dans la vallée. Autrefois, ils s’étendaient du col de Storegg jusqu’au Grüeblenberg. Le chemin mène de l’alpe Eggen jusqu’au pied du Widderfeld Stock, puis à l’alpe Lutersee. Ici, il bifurque à droite pour monter sur l’alpe Bocki et ensuite sur le mont Bockigrat. Les amateurs de sommets trouveront ici une piste qui les mènera sur le Widderfeld. On retourne sur le Bockigrat et on se retrouve sur un ancien site de foins sauvages très pentu, qui nous mène à l’alpe Stafel. D’ici, le terrain devient moins raide jusqu’à l’alpe Halten. Enfin, on arrive au refuge Wanghütte, au plat. De l’autre côté de la route, un sentier descend à travers des prairies, la forêt et la belle et fraîche grotte Arniloch, but de notre randonnée. Le chemin passe devant les fermes d’Eggli et de Mattli et rejoint le fond de la vallée d’Engelberg. On fait une boucle en suivant la rive sud du lac Eugenisee jusqu’à la gare. Un raccourci longe d’abord la route principale, puis une route perpendiculaire et enfin le chemin de fer.