Propositions de randonnées • Suisse Rando

1607 entrées ont été trouvées
Floraison hivernale N° 1262
Brè • TI

Floraison hivernale

En hiver, la localité de Brè est une belle terrasse ensoleillée. Si on effectue la randonnée sur le versant non exposé au foehn du nord, protégé par le Monte Boglia, on risque même d’avoir bien chaud. Depuis le stop du car postal «Brè paese» le chemin traverse le village jusqu’au parking de Brè. C’est ici que commence l’ascension du Monte Boglia, situé juste à la frontière entre la Suisse et l’Italie. De son sommet, si le temps est dégagé, on a une vue impressionnante sur le Sottoceneri et la plaine du Pô. Si le versant ensoleillé est déjà recouvert d’une neige généreuse, il vaut mieux contourner la montagne en passant par l’ouest, le long de la courbe de niveau. Sinon, le chemin de randonnée entretenu et bien balisé parcourt d’abord le versant sud, à travers une hêtraie clairsemée, où se dressent d’immenses et très vieux arbres isolés. Ces larges troncs auraient sûrement bien des choses à raconter ... Il se peut qu’un vent puissant balaye la crête et que l’on n’ait pas envie de rester longtemps sur le sommet dénudé. La descente en zigzags vers l’Alpe Bolla est courte mais raide. Sur le versant ombragé, la neige peut rendre la progression plus difficile. Et dire que les contrebandiers passaient par là, à la tombée de la nuit, chargés de marchandises! Aujourd’hui, les douaniers n’ont plus de raison de faire des rondes depuis l’Alpe Bolla. Après la descente raide, on parvient à Pian di Scagn, où le soleil réchauffe les pentes orientées vers le sud et où fleurissent de vigoureuses plantes vivaces, les ellébores noirs. La vue sur le massif du Mont Rose est splendide. En passant près de l’auberge de l’Alpe Bolla, fermée en hiver, on traverse la forêt de hêtres en suivant la courbe de niveau, puis on retourne à Brè en quittant l’ombre pour retrouver le soleil.
De Schwägalp à Urnäsch N° 1142
Schwägalp — Urnäsch • AR

De Schwägalp à Urnäsch

Cette splendide randonnée dans le massif de l’Alpstein part de l’alpage de Schwägalp, au pied du Säntis, avant de redescendre vers Urnäsch, d’où sont originaires le gardien de hockey sur glace Jonas Hiller et l’ancienne skieuse Sonja Nef. L’itinéraire sillonne de petites routes alpines et emprunte des sentiers étroits à travers bois et le long de paysages marécageux hauts en couleurs, cheminant devant des maisons ravissantes et sur des crêtes offrant un panorama grandiose. Le Säntis, avec ses pentes escarpées et ses parois à pic, est omniprésent. Le randonneur est rarement seul dans l’attrayante région de randonnée qu’est la Schwägalp: escorté d’autres marcheurs, on effectue d’abord la petite montée vers le refuge de Chammhaldenhütte, dotée d’une terrasse panoramique avenante. C’est l’unique lieu de restauration durant la randonnée. La plupart des marcheurs bifurquent près de Langälpli pour monter jusqu’au Kronberg, d’où l’on peut redescendre en téléphérique jusqu’à la gare de Jakobsbad. Le chemin monte et descend doucement sur la crête en direction du Spitzli, offrant des vues abyssales depuis les versants étonnamment raides. D’en haut, Urnäsch paraît déjà tout proche. Mais avant de pouvoir s’offrir un rafraîchissement dans la vallée, il faut d’abord vaincre la descente pentue du Spitzli jusqu’à Grossdürren. Une fois là, la déclivité s’amenuise et la randonnée se poursuit le long des versants ensoleillés jusqu’à Blattendürren, puis Urnäsch. Avant le départ du train, le charmant village et ses maisons bien conservées à l’architecture régionale typique valent le détour. Le 13 janvier, les «Silvesterkläuse», ces chanteurs masqués connus loin à la ronde, célèbrent une nouvelle fois la Saint Sylvestre en déambulant à travers la localité.
Fabuleuse Areuse N° 1143
Noiraigue — Boudry • NE

Fabuleuse Areuse

Une rivière qui réserve bien des surprises. C'est toujours quand on a l'impression qu'on ne la voit plus que l'Areuse réapparaît. Elle est fascinante et fabuleuse. Et ce depuis plus de 100 ans. La Société des «Sentiers des Gorges de l'Areuse» voit le jour en 1886. Son objectif: entretenir les sentiers, les chemins, les marches, les rampes et les passerelles le long des Gorges de l'Areuse. Et Dieu sait s'il y en a! La rivière, tantôt agitée, tantôt docile, sera franchie 17 fois au total au cours de la randonnée entre Noiraigue et Boudry, sous la forme de simples passerelles en métal, de ponts modernes design ou encore d'une arche en pierre au Saut de Brot. Par moments, le chemin longe tranquillement la rivière et parfois, on surplombe le vide et l'eau n'est presque plus visible. L'Areuse traverse le Val de Travers avant de se jeter dans le lac de Neuchâtel. Le point de départ de la randonnée est à Noiraigue et le chemin ne tarde pas à pénétrer dans les gorges et à passer le premier barrage d'une longue série. L'énergie hydraulique de l'Areuse est exploitée depuis le XIVe siècle; c'est suite à ces premiers barrages que les pierres au fond de l'eau endormie se sont parées de mousse verte. Mais les apparences sont trompeuses: le chemin suit le Saut de Brot, un endroit infranchissable jusqu'à l'aménagement du chemin de randonnée en 1876. Il passe des ponts et des volées de marches tandis que l'eau bouillonne en contrebas. Après un petit passage dans la forêt, le randonneur atteint Champ-du-Moulin-Dessous. Là, l'Areuse est plus large et plus docile. Juste après le Pont de Vert, une immense paroi rocheuse est suspendue au-dessus des têtes, avec un sentier à son sommet. Mais l'Areuse attire de nouveau l'attention sur elle: elle se confine une fois de plus dans une gorge étroite, pénétrant la terre en profondeur. Le chemin est vertigineux et spectaculaire. Après le Pont des Clées, c'est plus calme et les premières maisons de Boudry apparaissent. On laisse derrière soi la nature sauvage, non sans regret.
Les hauteurs du lac Majeur N° 1179
Locarno — Tenero • TI

Les hauteurs du lac Majeur

Les randonneurs ont le choix entre trois itinéraires pédestres pour se rendre de Locarno à Tenero. Le sentier bétonné des bords du lac est praticable toute l’année. Le chemin «Collina bassa», aménagé à mi-hauteur de la colline, passe en grande partie sur un revêtement dur, mais offre de beaux coups d’œil sur le lac. L’itinéraire de la «Collina alta», lui, se situe encore plus haut. Il surplombe par endroits les zones d’habitation et traverse de vastes forêts de châtaigniers. On peut le parcourir en hiver s’il n’est pas recouvert de neige et admirer la vue sur le lac Majeur lors de belles trouées entre les arbres. De la gare de Locarno, on se dirige vers la vieille ville pour bifurquer peu avant la Piazza Grande dans la Via delle Monache et entamer la montée. On rejoint rapidement le chemin de croix pavé qui monte à l’église de pèlerinage de Madonna del Sasso. De Monti della Trinità, un escalier gravit la pente et rejoint la forêt. Avant d’y pénétrer, on jette un coup d’œil derrière soi sur le vaste delta de la Maggia et les îles de Brissago. Le chemin naturel traverse sur un faible dénivelé la belle châtaigneraie, franchit un ruisseau et passe par plusieurs endroits où des bancs invitent à une halte. Au lieu-dit All’Eco, le chemin se rapproche de la limite de la zone d’habitation, longe des maisons puis monte vers la bifurcation de Ronco di Bosco. L’itinéraire se poursuit à plat, par de beaux chemins naturels, s’élève parfois par une route asphaltée, jusqu’à ce que l’on rejoigne le vieux pont de pierre en arc Pont del Sipp. C’est ici que commence la descente, tout d’abord agréable sur un chemin forestier, puis sur la pente un peu plus raide d’une petite route et enfin de manière encore plus abrupte, par des escaliers. En passant devant l’église paroissiale de San Bernardo, à Contra, on rejoint Fraccia, puis Tenero.
La Via Engiadina en hiver N° 1180
Lavin — Ardez • GR

La Via Engiadina en hiver

Le sentier de grande randonnée Via Engiadina, qui traverse la Haute et la Basse-Engadine, est partiellement praticable en hiver. Le tronçon situé en Basse-Engadine est probablement l’un des plus longs chemins de randonnée d’hiver de Suisse. Il relie les très jolis villages bien préservés de la vallée. La partie entre Lavin et Ardez est sans doute la plus belle de l’itinéraire. On la parcourt sur le versant ensoleillé, bien au-dessus de l’Inn, d’où l’on a de superbes coups d’œil sur le vaste paysage enneigé. De Lavin, le large chemin préparé s’élève en pente douce. Comme il franchit un versant sujet aux avalanches, le passage est parfois fermé sans préavis. L’itinéraire offre de beaux points de vue sur le bas de la vallée et sur la chaîne des sommets des Alpes du Val Müstair sur le versant opposé. Après avoir traversé une gorge étroite dans la forêt, on dépasse l’ancien moulin de Resgia en se rendant vers Guarda. Lorsqu’une nouvelle route fut construite dans le fond de la vallée durant la deuxième moitié du XIXe siècle, les villages situés dans les hauteurs, autrefois traversés par la route, furent délaissés. Cet arrêt du développement, très difficile pour la population, permit de sauver en particulier la qualité architecturale de Guarda. Le village, théâtre de l’histoire de «Schellenursli», le petit héros d’un célèbre récit pour enfants, reçut en 1975 le Prix Wakker du Patrimoine suisse. Le site possède un ancien milieu bâti conservé de manière exemplaire, caractérisé par de nombreux sgraffites décoratifs. L’itinéraire se poursuit, presque à plat, jusqu’au hameau de Bos-cha, puis en pente raide vers l’Alp Munt. Les efforts de la montée sont récompensés par la vue superbe sur la vallée de l’Inn et les sommets enneigés environnants. La descente vers le village d’Ardez se fait ensuite sur une pente douce et régulière.
Sommet aérien, arêtes saillantes et ciel infini N° 1138
Innerthal — Innerthal, Post • SZ

Sommet aérien, arêtes saillantes et ciel infini

Des chemins escarpés et des arêtes étroites mènent au sommet du Zindlenspitz. Les randonneurs qui n’ont pas le vertige et ont le pied sûr peuvent jouir ici d’une atmosphère alpine avec une vaste vue et un ciel infini. Si l’on choisit d’arriver en car postal, il faut commencer l’itinéraire à pied dès Innerthal. Il faut admettre que ce n’est pas optimal, car il faut parcourir près de trois kilomètres sur un chemin goudronné avant de pouvoir obliquer sur le chemin de randonnée. Si l’on vient en voiture, on peut rouler jusqu’à Vorderbruch. Après le virage en épingle par-dessus le Ziggenbach, il y a un parking (au pt. 923); le chemin de randonnée commence juste en face. Un sentier parfois pierreux monte sur l’alpe Zindlen. Une fière aiguille rocheuse se dresse dans le ciel et c’est là-haut qu’il faudrait grimper? Le randonneur à qui cela donne soif est à sa place sur l’alpe Zindlen. Derrière une petite porte avec l’inscription «Selbstbedienung» (libre-service) se trouvent des boissons et une tirelire. Les promeneurs y trouveront aussi un panneau indicateur qui pointe clairement dans la direction du Zindlenspitz. Et on continue à monter le long des virages escarpés. Il faut même grimper quelques mètres dans les rochers et le sommet est plutôt aérien. Mais quelle récompense d’arriver là-haut! Le sentiment grandiose de se tenir au-dessus de l’univers quotidien, la vue sur la moitié de l’Arc alpin et, en cette période automnale, la lumière douce et le calme. Le randonneur qui n’a pas encore atteint ses limites peut redescendre par l’itinéraire balisé blanc-bleu-blanc, qui commence à peu près en dessous du sommet et mène sur le côté nord du Zindlenspitz. Une première partie le long de l’arête est assez exposée et équipée de quelques chaînes. La randonnée se poursuit sur une pente raide qui descend vers Hohfläschenmatt. On profitera de se détendre dans la dernière descente avec une pause à la petite auberge Hohfläsch-Hütte. Peu après, le chemin se sépare pour soit retourner à Innerthal, soit continuer vers Vorderbruch en passant par Aberliboden.
Une escapade au Mont Sujet N° 1127
Nods — Orvin • BE

Une escapade au Mont Sujet

Le Mont Sujet n’a rien à envier au Chasseral dont il renforce le flanc sud. Ce petit sommet, qui culmine à 1382 mètres, relativement peu fréquenté, est surprenant de beauté et de calme. Il faut en profiter maintenant car il pourrait bien se coiffer de quelques éoliennes. La randonnée débute à Nods, à la station de bus «Bas du Village», par une belle allée d’arbres comme on en voit plus beaucoup. Le chemin prend alors de la hauteur, en palier. L’occasion de jeter un coup d’œil le plateau de Diesse, cet interface de terrains agricoles et de villages situé entre le lac Bienne et le massif du Chasseral. Des pâturages semi-boisés annoncent une nouvelle grimpée, plus raide que la précédente. Elle se fait en forêt au milieu des rochers calcaires, typiques du Jura. A son terme, les pâturages font à nouveau leur apparition. Mais ce n’est pas encore le moment de se laisser aller. L’ascension se poursuit. Des arbres tordus, pliés par le vent, semblent donner raison aux promoteurs d’éoliennes. Peu à peu, le terrain se dénude. Des cairns se dressent ici et là. Et c’est le sommet. Magnifique! L’émetteur du Chasseral est bien loin, tout petit, à tout l’ouest. Presque à hauteur de vue. A l’est, le regard suit la chaîne jurassienne. A ses pieds s’ouvre l’éventail du plateau, en demi-cercle jusqu’à l’ouest, avec en toile de fond les Préalpes et les Alpes. Moment de sérénité. On reprend la route. Descendant en pente douce, le chemin se faufile entre les sapins. Un téléski montre que l’on s’approche des Prés-d’Orvin. Abondamment couverte de résidences secondaires, c’est l’une des stations d’hiver de l’Arc jurassien. Parallèlement, mais bien à l’écart tout de même de la route principale, un sentier bordé de beaux chênes conduit à Orvin, terme de la randonnée.
Les teintes surprenantes des lacs de Jöri N° 1140
Wägerhütta — Röven • GR

Les teintes surprenantes des lacs de Jöri

Wägerhütta, en contrebas du col de la Fluela, est le point de départ de cette fantastique randonnée en montagne qui, par des vallées primitives et des cols isolés, mène vers des lacs très particuliers. Au terme d’une ultime ascension aussi brève que raide, on parvient à la Winterlücke. En regardant derrière soi, on remarque le cône d’éboulis au point 2666, qui doit sa forme de petit volcan à l’activité d’anciens glaciers. Quelques mètres plus bas, après avoir franchi des petits lacs de montagne sans nom, on aperçoit soudain au loin des eaux turquoises. Par temps couvert, dans ce décor gris de pierres et d’éboulis, cette teinte paraît presque irréelle. Elle cadrerait bien dans un décor balnéaire, au pied des palmiers. Mais ici, à cette altitude, elle a de quoi surprendre. La descente sur les éboulis de roches instables nécessite une certaine attention avant d’atteindre les lacs de Jöri. Bien que ceux-ci soient situés à proximité les uns des autres, leurs eaux ne sont pas toutes turquoises et elles paraissent même un peu laiteuses. Certains lacs limpides reflètent les couleurs du ciel. À l’arrière s’étend le glacier de Jöri dont les eaux riches en poudre minérale parviennent par voie souterraine jusqu’à certains lacs, leur conférant leur magnifique teinte turquoise. Les lacs de Jöri ne manquent pas de faire leur effet, même par temps nuageux! Un chemin au tracé plus ou moins apparent mène vers le col de Jörifless. Il vaut mieux ne pas devoir chercher sa route dans le brouillard... Une fois le col passé, c’est à nouveau par un chemin de randonnée clairement défini qu’on amorce la descente vers le vallon de Fless, formé durant la période glaciaire. L’automne venu, les versants herbeux arborent des nuances brun ocre, les bâtiments d’alpage sont verrouillés avant l’hiver et les cloches des vaches et des chèvres restent muettes. Une petite route alpine longe les eaux pétillantes de l’Aua da Fless jusqu’à Röven, sur la route du col de la Fluela.
Randonnée spectaculaire 1 N° 1255
Lehmen — Kronberg • AI

Randonnée spectaculaire 1

La randonnée commence par son point fort, mais elle se termine aussi, heureusement, sur un joli point d’orgue. Après un petit kilomètre, un sentier non aménagé mène les randonneurs, quelques centaines de mètres plus haut, à la chute du Leuen. L’eau se jette de 34 mètres de hauteur dans un petit bassin. Les vagues débordent sur la rive où le vent glacé emporte les gouttelettes d’eau qui sculptent de splendides créations de glace sur les parois rocheuses et les buissons voisins. Les randonneurs à raquettes doivent veiller à ne se faire mouiller que le visage, car les rives du bassin sont parfois glissantes. En janvier 2007, Felix Lämmler s’est élancé du haut de la chute avec son kayak, décrochant brièvement un record du monde, peu avant qu’un Américain ne franchisse les 57 mètres des chutes de Palouse, dans l’Etat de Washington. Après le Leuenfall, le chemin se poursuit dans la forêt jusqu’à l’Ahornkapelle, une chapelle fermée en hiver mais qui vaut le détour. Si on ne veut pas pique-niquer dehors, on peut faire halte au restaurant Ahorn, juste à côté. Car il faut gravir ensuite les quelque 600 mètres de dénivelé, ce qui représente la difficulté de cette randonnée, surtout pour ceux qui doivent tracer la piste dans la neige fraîche. La montée jusque sur la Wartegg est abrupte mais traverse une forêt idyllique. En haut, le panorama sur la chaîne du Säntis avec les sommets de l’Ebenalp, du Schäfler, des Altenalptürm, de l’Öhrlikopf et du Säntis est splendide. De là, le chemin suit le versant sud presque à plat et les randonneurs pourront apprécier la vue, le calme et le soleil. Bientôt, ils apercevront la plaine et le lac de Constance. Un petit effort encore pour atteindre le Kronberg, où s’achève cette randonnée spectaculaire.
Randonnée spectaculaire 2 N° 1256
Giswil • OW

Randonnée spectaculaire 2

En hiver, des formations de glace féériques apparaissent parfois sur les parois escarpées. La vallée de la Kleine Melchaa, derrière Giswil en Obwald, réunit toutes les conditions pour que ce spectacle soit possible: Il y fait assez froid, les rayons du soleil ne percent pas et l’eau de fonte ruisselle. Même durant les hivers plus doux, d’innombrables stalactites se forment sur les roches parfois verticales. Lorsqu’il fait très froid, le tout devient compact et semble glisser dans les profondeurs telles des cascades gelées. La partie inférieure de la gorge est si étroite qu’aucun chemin n’y passe au bord de l’eau. On doit donc faire un petit détour vers Zollhaus si l’on vient de Giswil. De là, une route forestière mène à la gorge. Plus haut, la vallée est toute aussi étroite et l’on a dû faire sauter la roche pour créer un tracé. Le chemin de randonnée n’est pas balisé en hiver. Sa largeur permet cependant de bien avancer. Et on peut toujours emporter une paire de raquettes en cas de doute. Lors du dégel, mieux vaut éviter la gorge. Des stalactites se détachent subitement, entraînant pierres ou blocs de pierre dans leur chute. Le long du chemin, des panneaux renseignent sur les lieux-dits, qui tirent leur nom de la sylviculture d’autrefois ou décrivent les passages les plus impressionnants. Ainsi, on découvre le refuge de Cholplatz, ou «place du charbon», à l’endroit où se trouvait autrefois une charbonnière, et le Bettlernest, ou «nid des mendiants», où les troncs d’arbres acheminés sur la rivière se retrouvaient coincés. Plus loin, il y a le Dom, une paroi rocheuse imposante sur laquelle se forment d’énormes cascades de stalactites. Un peu plus haut, les formations de glace sur le Böse Stieg et le Loch-Chäller ne sont pas moins impressionnantes.
Randonnée spectaculaire 4 N° 1258
Brambrüesch — Mutta • GR

Randonnée spectaculaire 4

Qu’est-ce qu’un beau paysage? Pourquoi certains paysages semblent-ils plus attirants que d’autres? RANDONNER.CH s’est posé ces questions en compagnie de trois femmes en route sur une montagne proche de Coire située entre le Domleschg et la vallée de Churwalden, au pied nord du Stätzer Horn, un vaste sommet arrondi. Et, bien qu’elle ne porte aucun nom, ce n’est pas n’importe quelle montagne puisque c’est là, sur un site offrant une superbe vue panoramique, que se dresse le Dreibündenstein (pierre des Trois Ligues) à l’endroit où se rejoignaient les Trois Ligues grisonnes. Il semble qu’une condition essentielle pour qu’un paysage plaise est son accessibilité. Dans notre cas, facile! Le téléphérique de Brambrüesch se trouve au centre de Coire. De la station supérieure, le chemin passe par les Spundisköpf et mène au télésiège des Hühnerköpfe que l’on emprunte pour éviter de monter trop près de l’installation ou sous celle-ci. Nous voilà déjà à Furggabüel, d’où l’on voit le Dreibündenstein, un obélisque de calcaire posé en bordure du large sommet arrondi. En passant devant cette borne frontalière, on poursuit en faisant un large arc de cercle par des collines au doux relief vers l’ouest, la station supérieure du télésiège de Mutta et le village de montagne de Feldis. Au final, la montagne sans nom et le paysage autour du Dreibündenstein sont-ils beaux? Les trois femmes interrogées ont répondu par l’affirmative, mais pour différentes raisons. Comme l’explique un spécialiste, la beauté est non seulement subjective, mais est aussi conditionnée culturellement. De toute façon, où d’autre que dans un site de toute beauté les représentants des Trois Ligues rhétiques auraient-ils pu, il y a des siècles de cela, établir leur frontière commune?
Tout au fond du Diemtigtal 1 N° 1259
Springebode • BE

Tout au fond du Diemtigtal 1

La vallée du Diemtigtal est un lieu féérique en hiver. Certes, elle possède des domaines skiables, mais ceux-ci sont petits et circonscrits. Il y a aussi de nombreux chalets d’alpage noircis par le soleil, mais ils sont vides durant la saison froide, semblant dormir du plus profond sommeil hivernal. C’est peut-être pour cette raison que les animaux sauvages aiment tellement cette région: lièvres, chevreuils, renards et chamois la peuplent en grand nombre. Ils se montrent rarement aux promeneurs, mais leurs traces, elles, sont bien visibles. Surtout dans la neige fraîche. C’est un plaisir que d’analyser les empreintes tout à fait particulières des lièvres ou les petites traces trottinantes et semblant dépourvues de but de l’hermine. Le chemin de randonnée d’hiver de Springenboden se prête bien à ce genre d’observations. Il débute à la station inférieure du téléski pour revenir sur une centaine de mètres par la route déneigée. Puis il bifurque sur un chemin alpestre recouvert de neige qui, plus loin, se met à grimper légèrement jusqu’à Chüeweid. Partout autour, on repère des traces d’animaux. Ceux qui préfèrent lever le nez, notons-le, profiteront aussi d’une très belle vue. Après Chüeweid, où se trouve un grand chalet d’alpage, on arrive bientôt à proximité d’un autre chalet flanqué de deux magnifiques érables sycomores. Le lieu se prête bien à une petite pause. Le chemin continue toujours le long du flanc de la montagne, puis fait un léger coude et traverse un ruisseau. On s’approche à présent du domaine skiable et les traces d’animaux se font plus rares. Ou peut-être sont-elles seulement moins visibles? Car la nuit, lorsque nous sommes confortablement assis au coin du feu, Springenboden est tout entier rendu à la faune sauvage.
Tout au fond du Diemtigtal 2 N° 1260
Grimmialp • BE

Tout au fond du Diemtigtal 2

Une bonne âme vit dans la vallée du Diemtigtal. Son nom vient de la région la plus reculée de la vallée: la Grimmialp. D’après la légende, le «Grimmimutz» habite dans la forêt. En hiver, lorsqu’il fait trop froid pour sortir, il ramasse du bois, en fait des fagots et les dépose la nuit devant la porte des maisons. Lors des grands froids, il nourrit les chevreuils et les chamois avec des herbes et aide ainsi la faune sauvage à survivre. Les histoires sur le Grimmimutz sont rassemblées dans un livre pour enfants intitulé «Der Grimmimutz und die Pfefferhexe» (en all.) de Peter Zahnd. L’été, un sentier découvert lui est consacré. En hiver, la piste de raquettes à neige se confond par endroits avec ce chemin. Elle débute également sur le parking de Senggiweid, à 500 mètres de l’arrêt du car postal «Grimmialp, Hotel Spillgerten», et monte doucement jusqu’à la cabane d’alpage de Nidegg. Ici, la piste quitte le chemin et s’enfonce dans le bois. Lorsque la neige recouvre les arbres, la forêt prend des airs féériques. On s’attend alors à surprendre le Grimmimutz assemblant soigneusement ses fagots, mais on aperçoit plutôt des traces fraîches d’animaux ... Plus loin, le sentier quitte la forêt pour rejoindre la station d’observation de la faune sauvage au terme d’une montée relativement raide. Ensuite, la piste de raquettes frôle le domaine skiable mais ne tarde pas à bifurquer sur la gauche. Ceux qui souhaitent se restaurer grimperont quelques mètres de plus jusqu’au restaurant de montagne Nideggstübli. Il faut ensuite attaquer une pente raide avant que le chemin ne s’égalise à nouveau pour rejoindre la cabane de Nidegg. Le retour se fait par le même chemin. Celui qu’emprunte le Grimmimutz pour aller déposer son bois devant les maisons de la vallée.
Randonnée en boucle près de Sedrun N° 1261
Bahnhof Tschamut-Selva • GR

Randonnée en boucle près de Sedrun

Dans la région de la Surselva, les habitants se fient à leurs propres méthodes, notamment celle du calendrier aux oignons, pour savoir quel temps il fera. Le 24 décembre, ils coupent un oignon en deux, détachent soigneusement ses couches, les placent l’une à côté de l’autre et y déposent du sel. Le lendemain, ils regardent si elles sont mouillées. Chaque couche correspond à un mois de l’année et l’eau qu’elle contient permet de prédire le temps. Si le beau temps est au programme, on en profitera pour effectuer une randonnée en boucle au soleil. Elle débute à la gare de Tschamut et se termine dans le même village, en contrebas de la gare. Jusqu’à Milez, le parcours suit le chemin de montagne. La montée, régulière, n’est pas pénible. Le panorama est beau et le calme des lieux apaisant. A Milez, on a droit au brouhaha du domaine skiable, mais pas pour longtemps, et l’on peut descendre en télésiège à Dieni si l’on veut interrompre la randonnée. La pente vers Planatsch est aussi fréquentée par des lugeurs. Les terrasses ensoleillées des restaurants invitent à une pause. Le chemin, en dessous de l’Ustaria Planatsch, redevient tout à fait calme et charmant. Il traverse une forêt jusqu’à la route du col à peine fréquentée que l’on suit jusqu’au village de Tschamut et au Restaurant Rheinquelle. Il ne reste plus qu’une petite montée jusqu’à la gare où l’on reprend le train en direction de Disentis ou d’Andermatt. Faut-il croire au pouvoir d’oracle du calendrier d’oignons? Libre à chacun de penser ce qu’il veut. Autrefois, l’Eglise, en tout cas, ne cachait pas son scepticisme face à cette pratique. Le couvent de Disentis, jadis puissant, ordonnait ainsi aux oracles de dire un Ave Maria au moment où ils disposaient les morceaux d’oignons.
De la ville au château à travers la forêt N° 1287
Winterthur, Breite — Kyburg • ZH

De la ville au château à travers la forêt

Au début de cette randonnée variée dans l’ancien territoire de chasse de la famille Kybourg, on longe la forêt en regardant la coopérative d’habitation presque centenaire des employés de la poste et des transports publics, des bâtiments industriels et la tour Sulzer. L’itinéraire se poursuit dans la forêt vers Tugbrüggli et passe près de la rivière Mittlerer Chrebsbach, dont le nom allemand évoque les écrevisses que l’on y trouvait. Un peu plus loin, on verra des animaux d’un autre gabarit: cerfs, mouflons, bisons et loups peuplent l’un des plus vieux parcs animaliers de Suisse, le Bruderhaus. Cet ancien ermitage fut transformé en hospice, puis devint, au XIXe siècle, la maison du maître-forestier de la ville. D’ici, on rejoint l’ancien hameau d’Eschenberg où vivaient encore près de 100 personnes il y a deux siècles. Dans les dépressions de terrain poussaient des frênes qui ont donné leur nom au lieu. La forêt a été reboisée avec des sapins. Premier coup d’œil sur le château de Kybourg, but de la randonnée. Pour le rejoindre, on traverse une gorge étroite, puis la forêt plus bas, dans le Linsental. Ici, en 1846, un pont couvert en bois remplaça la simple passerelle qui était régulièrement emportée par les crues. Lorsque le niveau de la Töss est bas, on peut s’y rafraîchir les pieds. Encore 150 mètres de dénivelé ou 420 marches jusqu’au château de Kybourg. Le chemin est aussi un sentier forestier didactique. En haut, on visitera le musée qui relate l’histoire des comtes et des baillis qui empruntaient jadis le même chemin pour rejoindre Winterthour, à cheval probablement. Depuis le grand donjon, Rodolphe de Habsbourg pouvait admirer il y a 750 ans la chaîne volcanique de l’Hegau, l’Irchel, les Lägern, l’Uetliberg et même les Alpes bernoises. La grande chapelle devait autrefois abriter l’orbe et les autres insignes royaux.
Lac et château à Werdenberg N° 1285
Kurhaus Voralp — Schloss Werdenberg • SG

Lac et château à Werdenberg

Le petit lac de Werdenberg, au bas de la colline du château, est-il naturel ou artificiel? L’histoire ne le dit pas clairement, mais il servait en tout cas de réservoir d’eau. L’autre lac artificiel de la commune de Grabs est le Voralpsee, situé tout là-haut, dans la zone montagneuse de la chaîne de l’Alvier. C’est d’ailleurs le point de départ de la randonnée. Un éboulement de rochers de l’époque glaciaire créa ce lac situé au cœur d’un paysage alpin de carte postale. Lorsque l’on passe devant le lac de Werdenberg dans le car postal pris à la gare de Buchs, on voit déjà le but de l’excursion: le puissant château trône sur les contreforts d’une arête sous laquelle on voit deux ruelles bordées de maisons en bois qui datent presque de la même époque que la forteresse d’origine des comtes de Montfort. Du fait des méandres du Rhin, la plaine n’était ni cultivée, ni habitée, et c’est sur les pentes raides des arêtes haut perchées et en partie boisées que se dressent d’imposantes fermes. Les paysans élèvent toujours du bétail là où, en un lieu ensoleillé, le comte faisait estiver ses chevaux. Après avoir changé de bus à la poste de Grabs, on découvre à chaque contour de la route de montagne un paysage toujours plus étendu. Alors que la vue s’ouvre jusqu’au bas des montagnes et sur la vallée du Rhin, soudain, l’arête s’aplatit et les parois semblent toutes proches. La forêt, la prairie et le lac se fondent en un paysage infini qui n’a pas changé depuis l’époque des comtes. Depuis le lac, le parcours traverse des pâturages et longe brièvement le sentier «Rheintaler Höhenweg» de Chalchofen à Lidmäl. Un passage dans une belle forêt nous amène à la magnifique et surprenante vue sur la plaine du Rhin. Enfin, on passe devant la zone pour grillades d’Egeten avant de rejoindre le château depuis son versant escarpé.
Sur les rives du lac de Thoune N° 1288
Thun — Oberhofen a. T. • BE

Sur les rives du lac de Thoune

L’imposant donjon du château d’Oberhofen évoque une époque très lointaine, celle où, vers l’an 1200, les barons d’Eschenbach bâtirent leur forteresse sur la rive du lac de Thoune. La transformation d’un château fort médiéval en un confortable domaine situé dans un lieu idyllique aura pris de nombreux siècles et témoigne d’une histoire mouvementée. On doit la chapelle et ses fresques du XVe siècle à la famille de propriétaires de l’époque, les von Scharnachthal. De 1652 à 1798, un bailliage fut instauré et l’on créa des oubliettes. Le style du fumoir oriental, aménagé tout en haut de la tour, tranche résolument avec le lieu. Il fut réalisé à la demande du comte de Neuchâtel et de Prusse Albert de Pourtalès, qui acquit le château en 1844 et le fit transformer pour sa famille en résidence d’été. Le château comporte un parc planté de vieux arbres, d’artistiques parterres fleuris et une charmille ombragée. Si l’on n’opte pas pour le chemin des rives du lac, on peut agréablement rejoindre le château d’Oberhofen en suivant l’itinéraire de tourisme pédestre. Le musée est ouvert de mai à octobre et dispose d’un restaurant. Depuis le château de Thoune, le chemin suit d’abord la promenade du bord du lac, bien fréquentée, jusqu’à Hünibach. Là, il s’élève sur les traces des pèlerins de Compostelle, franchit la ceinture de l’agglomération et longe la forêt. D’ici, la vue sur le lac et les hauts sommets des Alpes bernoises est époustouflante. La descente vers le lac passe par la Balmflue, un site boisé où un gros éboulement, il y a 200 ans, entraîna la création d’un amas de blocs de pierres et ensevelit, dit-on, une mystérieuse grotte. A l’instar de cette randonnée sur la ligne de partage entre civilisation et nature sauvage, la visite du château d’Oberhofen fait elle aussi voguer entre rêve et réalité.
De Neirivue au château de Gruyères N° 1289
Neirivue — Gruyères, Bahnhof • FR

De Neirivue au château de Gruyères

Sur la colline surplombant la cité médiévale de Gruyères trône le château des comtes de Gruyères. La bourgade, située à 100 mètres au-dessus de la plaine de la Sarine, est le but de la randonnée d’un jour entre Neirivue et le château de Gruyères qui donne une image inédite des notions de proximité et de distance. Dès l’arrivée dans le village de Neirivue, dans le canton de Fribourg, le paysage et les sons des cloches de vaches mettent tout de suite dans l’ambiance. La majeure partie de la randonnée passe par des pâturages, ce qui n’est pas surprenant pour une région de grands producteurs de fromage. Les pieds apprécient les revêtements variés des prairies, des petites routes goudronnées et des chemins forestiers et la part équilibrée de descentes et de montées. Après un dernier passage dans une forêt, on voit pour la première fois le but de l’excursion et le superbe château de Gruyères. Il ne reste plus qu’à monter jusqu’à la petite ville, où l’on peut déguster une meringue et de la crème double de la Gruyère. Le spectacle multimédia du musée du château offre une bonne introduction aux huit siècles d’architecture, d’histoire et de culture du lieu. Bâti au XIIIe siècle, le château fut le siège d’une longue lignée de comtes de Gruyères jusqu’à la faillite du dernier d’entre eux, en 1554. Les villes de Fribourg et de Berne se partagèrent alors la propriété. Des baillis fribourgeois, puis des préfets s’y installèrent avant que les familles Bovy et Balland ne l’acquièrent. En 1938, le Canton de Fribourg racheta le château et créa l’actuel musée. On peut conclure la journée de la plus agréable des manières en mangeant une fondue dans l’un des restaurants. Il ne reste plus qu’une brève descente depuis la colline du château pour rejoindre la gare de Gruyères où se trouve aussi la Maison du Gruyère et sa grande fromagerie de dégustation.
Châteaux de Hallwyl et de Heidegg N° 1290
Boniswil — Gelfingen • AG

Châteaux de Hallwyl et de Heidegg

Pas de repos pour le glacier de la Reuss qui, en avançant et en reculant à plusieurs reprises, créa une vallée plate d’orientation nord-sud entre les Alpes et le Jura, connue sous le nom de Seetal. A la fin de l’ère glaciaire, la glace n’était plus présente que dans deux cuvettes, les actuels lacs de Baldegg et de Hallwil, dont la flore et la faune très riches sont très appréciées. Le Seetal, malgré la pression immobilière, ressemble toujours à un jardin paysager, au climat doux, d’où l’on a des vues spectaculaires sur la chaîne alpine qui se dresse au sud. La randonnée relie deux forteresses datant de plus de 800 ans: le château de Hallwyl, bâti dans l’eau, en Argovie, et celui de Heidegg sur son élévation, dans le canton de Lucerne. Tous deux ont appartenu pendant des siècles à des familles nobles. Alors que la plupart des châteaux du Seetal furent détruits par les Confédérés durant la bataille de Sempach, Hallwyl et Heidegg ont survécu. Vers 1900, leurs propriétaires, une Suédoise à Hallwyl et une Américaine à Heidegg, voulant disposer de plus grands espaces verts pour elles-mêmes et leurs hôtes, transformèrent les abords des châteaux en parcs à l’anglaise. Les chemins sinueux, les grands arbres exotiques et les recoins pittoresques sont désormais ouverts au public. Les quatre heures de marche s’effectuent sur un parcours ombragé, varié et offrant de belles vues. On longe le lac par des vignobles et des prairies jusqu’à Aesch. On peut aussi commencer la randonnée à Aesch, après une croisière sur le lac de Hallwil. D’ici, on poursuit le long du flanc du Lindenberg à travers des forêts jusqu’à l’ancienne commanderie des chevaliers de Hitzkirch. Si l’on ne veut pas rejoindre directement le but de l’excursion, on peut s’approcher du château de Heidegg par la gorge romantique qui n’était pas encore boisée au Moyen Age.
Du Bouveret à Chillon par les Grangettes N° 1291
Le Bouveret — Château de Chillon • VS

Du Bouveret à Chillon par les Grangettes

Le château de Chillon, joyau architectural serré dans le plus bel écrin que l’on puisse rêver: le lac Léman et les montagnes. Ce monument millénaire n’a cessé d’enflammer l’imagination des artistes, de Rousseau à Hugo, de Delacroix à Courbet. Sans doute tomberont randonneurs et randonneuses également sous le charme surtout en bénéficiant d’une mise en condition 100% nature! Cet itinéraire nous l’offre en nous proposant un réel retour aux sources: quitter la civilisation et ses bruits pour redécouvrir son âme d’enfant, éveiller sa curiosité tout en aiguisant ses sens. Ecouter, sentir, regarder, toucher, respirer! La réserve naturelle des Grangettes offre le plein d’oxygène et d’émerveillement au fil de sa traversée. Vestige des marais du Rhône qui recouvraient la plaine il y a 150 ans, c’est à présent un site humide d’importance mondiale. Paradis des animaux, on peut y observer une multitude d’oiseaux, d’écureuils, de grenouilles, même de castors pour les plus chanceux, sans oublier les insectes (dont il est conseillé de se prémunir en période estivale!). La nature s’y dévoile dans toute sa splendeur et se voit sublimée par le jardin instinctif de Gérard Bonnet et la tour d’observation ornithologique. Faire corps avec la nature; sérénité et apaisement nous envahissent, le stress du quotidien s’échappe. A Villeneuve, le château de Chillon apparaît au loin. Le voir ainsi se rapprocher au fil des pas attise l’impatience de le découvrir: sa visite sera-t-elle à la hauteur de nos espérances? Nous voilà prêts à y entrer pour le confirmer. Faire sa connaissance, c’est en tomber amoureux! Proposition pour un retour à la réalité tout en douceur: embarquer à bord de l’un des magnifiques bateaux de la CGN permettant ainsi de rêver à cette journée si particulière qui restera gravée en nous, tel un trésor d’enfant devenu grand …
De Concise au château de Grandson N° 1292
Grandson — Concise • VD

De Concise au château de Grandson

Cette agréable balade longe le beau lac de Neuchâtel jusqu’à l’imposant château de Grandson, le lieu où les Confédérés écrivirent une page de l’histoire suisse au XVe siècle, lors des guerres de Bourgogne. Situé entre les vignobles du pied du Jura et le lac de Neuchâtel, Concise est un point de départ idéal. Desservi par le train et par le bus depuis Yverdon-les-Bains, le village est aussi accessible en bateau, le temps d’un agréable trajet sur l’eau (horaires irréguliers). Depuis la gare, le joli village se traverse rapidement. On entre dans une paisible petite forêt. Difficile, dans ce lieu idyllique, d’imaginer que l’on se trouve sur l’emplacement de la sanglante bataille de Grandson. C’est bien ici pourtant qu’en 1476, le duc Charles le Téméraire de Bourgogne dut s’incliner devant les armées des Confédérés. La randonnée qui se déroule entièrement à plat traverse une jolie forêt située le long du lac. A intervalles réguliers, des sites de baignade et des zones pour les grillades invitent à une pause. Par beau temps, on peut même profiter d’une belle vue sur les Alpes. Ceux qui le souhaitent quitteront le chemin majoritairement goudronné pour découvrir la rive du lac sur des sentiers forestiers. Au terme de deux heures de marche, le chemin entre directement dans la jolie bourgade médiévale de Grandson. On peut voir de loin déjà la grande bâtisse aux tours imposantes et aux murs fortifiés, qui domine la localité. Une atmosphère médiévale particulière plane sur l’ancienne forteresse, qui abrite une exposition sur les guerres de Bourgogne. L’exceptionnelle collection d’armes, d’armures et d’arbalètes, mais aussi de modèles réduits du château et de la bataille, fait revivre de manière forte ce moment important de l’histoire suisse.
Entre pâturages verdoyants et roches grises N° 1136
Restaurant Simmenfälle — Engstligenalp • BE

Entre pâturages verdoyants et roches grises

Un petit café avant de prendre la route? La terrasse déjà ensoleillée du restaurant Simmenfälle vous tend les bras. Les randonneurs encore un peu endormis pourront y puiser un peu de courage. Avec une dose de caféine dans le sang, les 1300 mètres de montée qui se profilent à l’horizon paraissent insignifiants. Mais soyez sans crainte: même sans dopant, les sensations fortes sont garanties et les heures comme les mètres de dénivelé deviennent secondaires sur ce chemin pittoresque. Dès le départ, on est séduit par les eaux furieuses de la jeune Simme. Selon le niveau des eaux, le sentier qui longe la rive est parfois même interdit. Mais en bas des gorges et plus haut, près du pont de Barbarabrücke, le chemin de randonnée officiel permet aussi d’approcher de près les chutes de la Simme et de se laisser éclabousser. Le débit dépend d’une part de la fonte des neiges et de la pluviosité, d’autre part des lacs glaciaires situés en altitude près du glacier de la Plaine Morte. Le lac des Faverges, qui se remplit régulièrement d’eau provenant de la fonte des neiges, peut en effet déborder à tout moment, laissant un grand volume d’eau se déverser d’un coup dans la vallée. Plus loin, le chemin de montagne traverse des flancs parsemés de fleurs, franchissant des pentes raides par-ci, grimpant à travers des pâturages en légère pente par-là. Régulièrement, on a envie de s’arrêter pour profiter de la vue, avec à l’arrière la vallée verte de l’Obersimmental, en amont le Wildstrubel et son univers de pierre et de glace. Sur le tronçon supérieur, on emprunte les nombreux lacets étroits pour arriver en haut de la pente raide. Puis le terrain s’aplanit et la vue se dégage très loin dans toutes les directions: c’est le col de l’Ammerten avec son panorama à 360°. Le vaste alpage d’Engstligenalp, but de la randonnée, est déjà en vue. La descente et les restaurants d’altitude ne sont plus loin. Peut-être même y aura-t-il un «Älplerchilbi», une de ces fêtes d’alpage avec de la musique folklorique accueillant les randonneurs fatigués.
Fraîcheur estivale et lieux de pouvoir N° 1137
Stockhütte — Niederrickenbach • NW

Fraîcheur estivale et lieux de pouvoir

La cabane de Stockhütte est facilement accessible aux touristes montagnards. En sortant de la télécabine, on accède à une grande terrasse ensoleillée. Le divertissement est assuré: une place de jeu se trouve sur la gauche, on peut aussi louer des bikeboards pour descendre à Emmten et la mascotte Goldi, qui indique les offres régionales adaptées aux familles, salue les visiteurs à la lisière de la forêt. Dans cette forêt, on peut faire un safari de tir à l’arc où l’on chasse de faux cerfs qui paraissent presque vrais. On accède à l’alpage de Klewenalp par un chemin adapté aux poussettes et aux fauteuils roulants, qui offre de nombreuses possibilités de s’arrêter: l’auberge de montagne, le village de tipis et son bistro d’alpage, et même des places de pique-nique avec des tables, des bancs et la possibilité de faire un feu. La première place de pique-nique de ce type-là se trouve sur le sentier Twäregg. Après une ascension de 200 m à travers la forêt, on accède à un éperon rocheux saillant. De là-haut, on a une vue imprenable sur le Schwalmis: une paroi rocheuse imposante, escarpée, sauvage et magnifique, la nature à l’état pur. Sur la droite, on reconnaît le «Satteli» (arête) à l’horizon par lequel on passe une heure plus tard. On accède maintenant à l’arrière-pays, plus sauvage et authentique, des montagnes de Suisse centrale. Le chemin s’étend à plat jusqu’à la cabane de Brisenhütte du CAS, un point de départ pour des randonnées riches en aventures sur la crête ou pour l’itinéraire du Brisen. La descente raide se fait par un sentier étroit à travers les pâturages fleuris. On croirait sentir l’énergie que les mystiques modernes disaient avoir mesurée à cet endroit. Depuis l’iconoclasme survenu au XVIe siècle, Niederrickenbach est devenu un lieu de pèlerinage. Une communauté bénédictine de 15 soeurs vit dans le couvent Maria-Rickenbach.
Le lac des Quatre-Cantons à ses pieds N° 1178
Rigi Kulm — Rigi Scheidegg • SZ

Le lac des Quatre-Cantons à ses pieds

En le regardant d’en bas, on peut se demander pourquoi on appelait autrefois le Rigi et sa croupe rocheuse la «reine des montagnes» («mons regina», en latin), mais cela devient une évidence dès que l’on a rejoint le sommet, car la vue est tout simplement majestueuse. En bas, plusieurs lacs aux eaux scintillantes attirent le regard tandis que vers le sud, l’œil se pose sur les imposantes cimes des Alpes glaronnaises, bernoises et de Suisse centrale. Une envie de descente à grande vitesse pour commencer? De Rigi Kulm, on peut rejoindre Rigi Staffel à pied ou en luge, sur un parcours distinct. Il faut ensuite remonter un petit bout et passer par le quai central de la gare pour retrouver le chemin de randonnée d’hiver qui mène au point de vue de Rotstock, au bord de la piste de ski. D’ici, on descend sur une pente peu abrupte vers Rigi First en ayant constamment sous les yeux le panorama alpin. À partir de là, tant le type de chemin que le paysage se modifient. On traverse tout d’abord des versants ombragés et bien enneigés. Le chemin épouse le terrain en de larges contours, sans grand dénivelé. Au XIXe siècle, une ligne ferroviaire avait été construite ici, mais faute de rentabilité, son activité cessa vers 1930. Aujourd’hui, le parcours tient lieu de chemin de randonnée et de piste de ski de fond. Des curiosités comme un viaduc, un court tunnel ou un vieux wagon recyclé en maison de vacances rappellent le but originel du tracé. Des panneaux renseignent sur l’histoire de la ligne ferroviaire panoramique. Au niveau de Hinder Dosse, à la bifurcation des chemins, on peut choisir de monter directement vers Rigi Scheidegg ou de poursuivre sur l’ancienne ligne ferroviaire et rejoindre le but de l’excursion le temps d’une boucle qui offre de belles vues, mais prend plus de temps.