Suisse Rando | Propositions de randonnée • Suisse Rando

1598 entrées ont été trouvées
Sous l'eau glaciale N° 1073
Klöntal, Plätz — Rhodannenberg • GL

Sous l'eau glaciale

On raconte deux histoires sur la glace dans le Klöntal, l’une révolue et l’autre actuelle et sucrée. La première commence durant l’hiver 1862, lorsque Gabriel Leuziger eut l’idée de découper des blocs de glace à la scie dans le lac gelé. Il les amena à Netstal et les conserva. On se moqua de lui jusqu’à ce que l’on réalise les bonnes affaires que l’on pouvait en tirer. Dix ans plus tard, des centaines de travailleurs étaient à l’œuvre sur le lac, armés de pioches, de scies, de cordes et de crochets, chargeant des quantités de glace sur des charrettes tirées par des chevaux. Les brasseries, les hôtels, les hôpitaux et même les bateaux à vapeur navigant sur les mers réclamaient de la glace. De nos jours, au printemps, lorsque le niveau de l’eau du lac de Klöntal est bas, on aperçoit encore les murs d’anciennes cabanes près d’Unter Herberig. C’est ici qu’était conservée la glace avant d’être livrée en été. Les affaires fleurirent jusque dans les années 1950 et l’invention du réfrigérateur. Cette histoire a inspiré André van Sprundel. Chaque été depuis plus de 25 ans, l’hôtelier de Rhodannenberg traverse le lac à bord de son Ice Dream Express et approvisionne randonneurs et baigneurs en glaces. On voit venir son petit bateau coloré de loin, et tous attendent l’appel du «Glacemaa», l’homme aux glaces. Celui-ci n’a d’ailleurs pas beaucoup de temps pour faire sa tournée, car les glaces fondent vite. Le petit bateau est une agréable récompense au terme d’une randonnée familiale le long du lac de Klöntal, qui commence derrière le Restaurant Im Plätz, à l’extrémité ouest du lac. Une fois sur le chemin balisé, il est quasi impossible de se perdre. La randonnée plane reste majoritairement dans la forêt ombragée, passant des lieux de baignade, une cascade et le Bärentritt, qui renfermerait dans ses profondeurs le trésor de guerre du général russe Souvorov depuis 1799.
Dans l’univers de Babeli 1 N° 1075
Start point — Schönengrund • SG

Dans l’univers de Babeli 1

A droite s’étend le Toggenbourg, à gauche le pays d’Appenzell. Au sommet du Wilket, un randonneur admire les collines couchées à ses pieds et constate: «Si l’on passait la région au fer à repasser, elle serait trois fois plus vaste.» La première des trois étapes du chemin d’altitude du Neckertal mène de Mogelsberg au Wilkethöchi, puis à Schönengrund, en passant par le restaurant de montagne Bergli et d’autres points de vue. Le Neckertal n’est pas une des grandes régions touristiques de Suisse, ce qui lui a permis de préserver son authenticité: c’est précisément ce qui fait son charme. Et parce que les villages et les fermes ressemblent encore à ceux d’il y a cent ans, le panorama rappelle les paysages des peintures paysannes d’Appenzell. Une des grandes représentantes de cet art populaire se nomme Anna Barbara Aemisegger-Giezendanner (1835–1905), dite «Babeli». Elle peignait avec un foisonnement de détails des scènes de la vie de tous les jours. Aujourd’hui, les collectionneurs d’art paient très cher pour acquérir ses tableaux, alors que l’artiste, veuve et élevant seule ses enfants, dut lutter sans répit pour survivre. Après Mogelsberg, les collines sont tout d’abord rondes et douces, et pas encore très hautes. Quelques kilomètres plus loin, les petites vallées se font plus escarpées et les arêtes plus vives. Au Toggenbourg, les Alpes descendent bas, et le caractère alpin s’impose déjà à 800 mètres d’altitude. Le week-end, on peut faire une première halte à l’auberge de montagne Alp Wimpfel avant d’entamer l’ascension du Wilkethöchi. L’itinéraire monte et descend ensuite à travers un paysage typique parsemé de jolies fermes isolées. Avant Schönengrund, les collines se font à nouveau plus basses, rondes et douces comme les âmes des paysans de la contrée.
Dans l’univers de Babeli 2 N° 1076
Schwägalp — Hemberg • SG

Dans l’univers de Babeli 2

La 3e étape mène du chemin panoramique du Neckertal par un enchaînement de coteaux sur près de 20 kilomètres, jusqu’à Hemberg. C’est là qu’Anna Barbara Aemisegger-Giezendanner, peintre surnommée «s’Giezedanners Babeli», est décédée. C’était en 1905 dans la maison des pauvres, après une longue odyssée emprunte de pauvreté, qui l’a menée avec ses crayons et pinceaux à travers le Toggenbourg. Le mieux est de partir du col Schwägalp Passhöhe. Un chemin passe par la tourbière et mène au Chräzerenpass , puis une route conduit à l’alpage Alp Horn. Ici, c’est le Neckertal. Le chemin continue ensuite vers l’alpage Ellbogen, offrant une vue impressionnante sur la gorge Ofenloch, tout en pierrailles. La montée vers le sommet du Hinterfallenchopf en fait suer plus d’un sous le soleil. Mais, en guise de récompense, la vue magnifique sur le Säntis et surplombant le Toggenbourg jusqu’aux Alpes est enchanteresse. Après une bonne pause, la randonnée se poursuit par une descente vers l’alpage Chlosteralp. La montée vers le petit sommet Gössigenhöchi se fait en partie hors sentier, mais on peut difficilement s’égarer. La crête mène au point panoramique où les marcheurs pourront se requinquer avant d’amorcer la descente en lacets jusqu’à Kehren. Ensuite, ils traversent la forêt jusqu’à Grundlosen, puis un petit bout sur la route, avant de prendre un chemin de prairie et de forêt (qui peut être très mouillé) le long des collines (Schlattegg) jusqu’à Bendel. C’est dans ce hameau qu’est née en 1831 «s’Giezedanners Babeli». Son œuvre est riche de représentations de maisons, de villages et de scènes paysannes autour de Hemberg et Kappel. A Bendel, le seul restaurant du trajet attend le randonneur: le «Sternen». La maison juste à sa droite serait la maison natale et parentale de Babeli. Avant le hameau, une route mène dans la forêt et conduit jusqu’à Hemberg, en passant par Riegelschwendi. Dans le temps, un atelier de tissage de mousseline y perpétrait une longue tradition, assurant aussi à Babeli, veuve et mère éduquant seule ses enfants, un revenu accessoire indispensable.
Les gorges de la Tamina N° 1011
Bad Ragaz • SG

Les gorges de la Tamina

Cette randonnée est particulièrement adaptée aux familles ou aux groupes dans lesquels il faut satisfaire différentes envies. Culture et nature, plat et pentu, au soleil et à l’ombre, exigeante et reposante, pique-nique et restaurant, et deux voyages dans le temps: voici tout ce que l’on peut vivre en une journée près des gorges de la Tamina. Mais, une chose après l’autre. A la sortie de Bad Ragaz, un chemin large et confortable mène à la forêt, le long de la Tamina. Le chemin est adapté au passage de poussette ou de fauteuil roulant. A mi-parcours, on arrive même à un emplacement pour faire des grillades de Schweizer Familie. C’est donc une sortie idéale pour les familles. Ceux qui ont leur compte de randonnée en arrivant aux anciens thermes de Pfäfers peuvent rentrer en car postal (ce qui est une possibilité récurrente tout au long de la randonnée). Mais il faut d’abord avoir visité au moins le musée du couvent et des thermes ou la chapelle (entrée libre) ou les gorges de la Tamina (entrée: 5 francs au distributeur, accès interdit aux chiens). Sur le chemin d’accès aux gorges, bien conçu, on peut observer de très près la force sauvage de la Tamina. En regardant vers le haut, on peut comprendre pourquoi les malades que l’on descendait à l’aide d’une corde portaient un bandeau sur les yeux. Les gorges sont profondes et sombres. Il vaudrait mieux que l’eau à 36°C réveille les esprits fatigués, car ensuite, cela grimpe. Après avoir traversé le pont naturel, il faut sortir en montant un escalier assez raide qui traverse la forêt pour atteindre Ragol. On marche à travers un pré et le long des champs pour arriver à Pfäfers. A cet endroit, il ne faut pas manquer la bifurcation pour se rendre aux ruines du château de Wartenstein! On peut à nouveau y faire un pique-nique, mais aussi apprécier une magnifique vue sur la vallée et sur les ruines qui vous emportent dans une autre époque. Après un tel voyage dans le temps, la descente vers Bad Ragaz est une partie de plaisir.
Le mystérieux trésor du Sihlseeli SZ N° 1102
Vorder Richisau — Studen • GL

Le mystérieux trésor du Sihlseeli SZ

Lors d’une nuit glaciale de Vendredi saint, un garçon de la région de l’Ybrig monta au petit lac de Sihlseeli. Il avait entendu dire qu’il contenait un trésor inestimable que l’écho du Lauiberg pouvait délivrer. Son cri résonna contre les rochers et la neige. Chose étrange, le lac n’était pas gelé. Soudain, un nuage de brume surgit hors d’une faille de la paroi rocheuse en vis-à-vis. Il se transforma bientôt en une silhouette féerique au visage entouré de boucles blondes. A cette vision, le jeune homme poussa un profond soupir. La forme brumeuse disparut en ne laissant qu’une trace d’empreintes dorées à la surface de l’eau… Connaissez-vous, bien au-dessus du lac de barrage du Sihlsee, le petit lac Sihlseeli, considéré comme le berceau de la rivière homonyme? Et savez-vous que le Lauiberg renvoie un écho très net, qui résonne trois fois, voire quatre au cours de certaines nuits? Bien sûr, l’accès à ce lieu complètement retiré se mérite. La montée depuis la Schwelaui, dans le Klöntal, ne se fait pas sans mal, mais permet de découvrir une région de montagne largement intacte, loin des sentiers fréquentés, et d’apprécier la vue superbe sur les sommets de Glaris et de Schwyz. Là-haut, les montagnes semblent tellement vivantes que l’on n’est pas surpris qu’elles portent des noms qui sonnent aussi bien. Une autre montée un peu ardue mène à l’Alp Hinterofen, au cœur d’un paysage karstique préservé (rester attentifs aux balisages du chemin). Ceux qui font paître ici leurs troupeaux doivent tutoyer des êtres étranges. Pour redescendre à Studen, il reste maintenant 800 mètres de dénivellation à franchir, en plusieurs étapes et à travers des paysages variés, en ayant souvent le grand Sihlsee sous les yeux. Qui aimerait s’enfoncer ici dans une profonde couche de neige, la nuit de Vendredi saint?
La grotte enchantée du Parc du Gantrisch BE N° 1103
Riffenmatt — Süftenen Schutzhütte • BE

La grotte enchantée du Parc du Gantrisch BE

Un jour, il y a de cela fort longtemps, un garçon chevrier trouva un portrait de Helva, la reine des fées. Pris d’un indicible désir de la rencontrer, il se mit à la recherche de son château caché du Helisee. Après avoir longuement parcouru la contrée, sans succès, le chevrier vit apparaître Helva en personne qui l’invita dans son royaume, profondément enfoui sous la terre. Elle posa une seule condition à son hôte, qui promit de la respecter. Ils pénétrèrent dans l’univers enchanté de Helva par la porte d’une grotte. Bientôt, la curiosité du jeune homme fut la plus forte, et il rompit sa promesse… Au pied du col de Horbüel s’étendent des forêts naturelles. Ici, chaque pierre et chaque racine ont vu passer des nains. Si l’on suit le chemin sans en dévier, on rejoint le sommet de la chaîne de collines, d’où l’on a une vaste vue sur la Suisse occidentale. Au lieu-dit Obere Hällstett, des rochers groupés s’élançant vers le ciel évoquent de vieux menhirs. Le chemin panoramique longe la crête jusqu’au col de Horbüel, assez proche, puis se poursuit vers le légendaire Cheeserenloch (suivre les panneaux). Selon la légende, il s’agirait là de l’entrée du royaume des fées, le Helisee. On se rendra dans la grotte en faisant preuve de prudence respectueuse (les nains préfèrent la lumière des bougies à celle des lampes de poche). Non loin, une place de pique-nique invite au repos. Du sommet de la Pfyffe, le Jura et la chaîne des Préalpes se découpent admirablement. Le dernier tronçon du chemin mène vers une attraction étonnante du Parc du Gantrisch: une longue passerelle traverse une superficie boisée détruite par la tempête Lothar. Depuis 15 ans, la nature règne en maître sur les lieux et une forêt primaire préalpine est en train de reprendre vie. Un phénomène que l’on doit à la fée aux pouvoirs magiques et à sa suite?
Autour des Sibe Hängste N° 1081
Innereriz • BE

Autour des Sibe Hängste

Au nord du lac de Thoune, le Seefeld est une contrée riche en légendes. Lorsque l’on traverse ces paysages boisés, on découvre pourquoi, ici, tout ne s’explique pas. Les prairies dorées de l’automne sont parsemées de dalles de roche poreuse et de collines couvertes de buissons de myrtilles. Dans un tel décor, il n’est pas difficile de se représenter des sorcières et le diable dansant autour d’un feu et soumettant à la tentation trois frères du pays. Ces derniers ne s’étaient pas tenus à l’interdiction de rendre visite à leurs belles le vendredi, dans leur cabane retirée au-dessus de Habkern. Les ayant aperçues s’envoler sur un balai par la cheminée, ils firent de même et se retrouvèrent à la fête en question, où un breuvage leur fut offert. Deux des frères le burent, mais le troisième s’y refusa et fut immédiatement foudroyé. Une fois réveillé, un homme en vert s’approcha de lui. Sur ses épaules un perchoir portant huit corbeaux identiques, dont les frères ensorcelés. Pour les libérer, le troisième frère devait les reconnaître. Il y parvint: deux des corvidés avaient des larmes aux yeux. De telles histoires ne peuvent que rendre plus palpitante l’exigeante randonnée autour des Sibe Hängste. Au départ, le massif domine sur la gauche, à droite trône le Burst, tandis qu’en face le Sichle, en forme de cuvette, invite à la marche. Vient ensuite le Justistal vers Hinterberg avec sa ferme-auberge. Le chemin monte alors vers la réserve naturelle du Seefeld, traverse une vallée paisible d’où l’on voit bien le sommet du Niesen. Au niveau du Mittlers Seefeld, la montée au Tropfloch vaut le détour: de cette grotte en forme de goutte, on croirait entendre le dragon que saint Beat chassa il y a bien longtemps, l’obligeant à se retrancher dans le lac de Thoune. Quelques mètres plus loin, vers l’ouest, on appréciera la vue vertigineuse sur les pittoresques lapiaz, avant de prendre le chemin du retour à travers ces paysages enchanteurs.
De la Corbatière à la Sagne N° 1151
La Corbatière — La Sagne • NE

De la Corbatière à la Sagne

Le Jura neuchâtelois est un endroit idéal pour les randonnées en raquettes: le large plateau se situe à une altitude de 1000 m, où l’enneigement est assuré, et est séparé par de vastes collines en pentes douces. Différents sentiers de randonnée en raquettes balisés traversent également ce paysage légèrement vallonné. De plus, la région est accessible rapidement en transports publics également depuis la Suisse alémanique. Le pâturage tout en longueur du Communal sépare la ville de La Chaux-de-Fonds de la Vallée de La Sagne située au sud. Alors que les flancs de la colline sont recouverts d’une forêt dense, son sommet sert de pâturage en été. Çà et là, de petits groupes de sapins majestueux ornent les vastes prairies enneigées en hiver. Le paysage offre une étendue bienfaisante. Mis à part quelques étables, il n’y a aucun bâtiment. Depuis la gare de La Corbatière, il faut monter de quelques pas dans une petite rue. Alors que la piste de ski de fond grimpe en faisant de grands virages, le sentier de randonnées en raquettes balisé bifurque vers la forêt et monte en ligne droite. L’effort est de courte durée, car on atteint rapidement le haut plateau du Communal. Le sentier continue en direction du sud-ouest. Des balises rose vif indiquent le tracé de manière fiable. La bise, qui souffle parfois un air froid dans la région, est toujours dans le dos des randonneurs. On gagne encore quelques dizaines de mètres de dénivelé au cours d’une légère montée avant que le sentier ne redescende en pente douce. Au point 1158, le sentier se sépare. En continuant tout droit, on arrive au Restaurant Du Grand Sommartel et, de là, il est possible de descendre en direction du Locle. En prenant à gauche, en revanche, on entame la descente dans la Vallée de La Sagne. Ce sentier conduit, en parallèle à une petite route, à travers la forêt jusqu’au village de La Sagne.
Des Paccots aux Guedères N° 1152
Les Paccots • FR

Des Paccots aux Guedères

Le village de vacances des Paccots est un domaine skiable apprécié des familles en Suisse romande. Les remontées mécaniques et les pistes ont conquis les versants de Corbetta et de Borbuintze, situé en face. Au milieu se trouve le grand parking des Joncs. Lors des journées hivernales ensoleillées, il y règne une belle animation. Mais dès qu’on laisse le domaine skiable derrière soi, on plonge dans un monde d’un calme féérique. Le promeneur qui vient en transports publics descendra au terminus du bus, Les Rosalys, et rejoindra Les Joncs par un chemin forestier idyllique. Les premiers mètres jusqu’au restaurant Les Rosalys se parcourent encore sur une petite route, puis le chemin bifurque et monte à l’écart des pistes de ski. Les Joncs offrent une vue panoramique. Le Lac Léman lui-même n’est certes pas visible, mais les sommets du Bas-Valais et de Savoie du côté sud le sont. La randonnée continue sur un chemin pratiquement plat, d’abord dans des alpages enneigés, vers le chalet d’alpage Les Crêtes, puis à nouveau à travers les bois. On progresse confortablement sur le large chemin forestier et la tension monte progressivement alors que l’on se demande ce que l’on peut bien voir après la forêt. Ce moment est vraiment une expérience magnifique. Une petite haute vallée se découpe dans le lointain, de sombres forêts de sapin ornent ses flancs et au milieu se dresse une belle montagne imposante, le Vanil des Artses. Presque aucun bruit ne trouble le calme et l’harmonie de ce somptueux paysage. Quel contraste avec l’animation joyeuse et bruyante du domaine skiable voisin! Le chemin de randonnée d’hiver balisé s’arrête ici, là où les chemins de montagnes se séparent en été vers le Col de Lys et le Col de Soladier. Ici, au-dessus du chalet d’alpage Les Guedères, deux bancs de bois invitent à faire une pause au soleil. La descente vers les Paccots s’effectue par le même chemin.
D’Aminona à Montana N° 1153
Aminona — Montana • VS

D’Aminona à Montana

Les plus hautes montagnes de Suisse se trouvent dans le Valais. Le haut plateau de Crans-Montana offre une vue particulièrement belle sur la série des sommets de 4000 m et plus. Ce plateau ensoleillé est situé au pied d’un domaine skiable qui s’étend jusqu’au glacier de la Plaine Morte. En hiver, un vaste réseau de sentiers y est préparé pour les randonneurs. Le chemin panoramique d’Aminona à Montana offre une vue magnifique. Le sentier longe parfois le bord du domaine skiable et traverse de nombreuses pistes, mais il y a toujours entre deux des parties incroyablement calmes dans les forêts de montagne isolées. La petite route qui monte vers l’est depuis l’arrêt de bus d’Aminona n’est empruntée en hiver que par des piétons, des lugeurs et des skieurs de randonnée. En passant d’abord par les bois, puis par un terrain alpin ouvert, elle monte modérément mais constamment. La vue s’élargit à chaque pas. Le Weisshorn et la Dent Blanche dominent le panorama et l’on aperçoit aussi le Cervin et le Mont Blanc. Le mayen de Colombire est le point le plus élevé de la randonnée. Ce petit restaurant proposant des spécialités locales est aussi ouvert en hiver. L’Ecomusée voisin offre un aperçu de la vie austère que menaient jadis les gens dans les Alpes de la région (ouvert en hiver pour des groupes dès dix personnes; sur réservation au 079 888 87 88). Le chemin balisé conduit en légère descente vers le restaurant de Ploumachit et, de là, avec des dénivellations minimes, à la station de télécabine intermédiaire des Marolires. Deux galeries sont à la disposition des randonneurs pour traverser les pistes. Au-dessus de Vermala, on arrive à Signal, la station intermédiaire d’une autre télécabine, et juste après on atteint la cabane de montagne l’Arnouva. D’ici, il ne reste plus que quelques virages avant d’arriver au centre de Montana.
De Heiligenschwendi à Schwanden N° 1154
Schwendi — Schwanden • BE

De Heiligenschwendi à Schwanden

Il faut moins d’une demi-heure de bus pour rejoindre Heiligenschwendi depuis Thoune, c’est pourtant un voyage dans un autre monde. Alors qu’une activité intense règne sur les routes et les rues de la troisième ville du canton de Berne, les heures semblent s’écouler plus lentement en haut, sur la terrasse ensoleillée. Le quotidien de la plaine est très loin, la nature est en profonde hibernation et son calme se transmet doucement au visiteur. Une dense forêt de sapins et une vaste prairie dominent le paysage. Le panorama est grandiose: au centre se dresse la pyramide harmonieuse du Niesen. A son pied scintille le lac de Thoune, bleu foncé, à l’arrière-plan se succèdent les sommets des Hautes alpes bernoises et vers l’ouest, les aiguilles rocheuses du Stockhorn et la chaîne du Gantrisch forment l’horizon. Ce décor pittoresque accompagne une perspective changeant constamment sur le chemin de randonnée d’hiver vers Schwanden. Le départ du circuit se fait au Restaurant Alpenblick. Une légère montée traverse le quartier de Schwendi et mène au centre de réhabilitation (Reha Zentrum) puis, de là, dans les bois. Au point 1130, l’itinéraire quitte la route dégagée et conduit entre les arbres en montant légèrement. Cette partie n’est pas préparée à la machine. Cependant, comme le chemin est régulièrement fréquenté, une trace praticable à pied se forme toujours rapidement après les chutes de neige. À Margelsattel, la vue s’ouvre sur la large paroi rocheuse du Sigriswiler Rothorn. Il convient ensuite de descendre quelques minutes le long de la petite route dégagée puis de bifurquer à nouveau sur un petit chemin balisé qui longe le versant. L’itinéraire alterne entre ciel ouvert et forêt pour atteindre le hameau de Sagi, qui fait partie du village de Schwanden.
À travers le Tüfels-Chäller N° 1155
Baden — Kindhausen • AG

À travers le Tüfels-Chäller

Il neige rarement à Baden. Mais dès qu’on laisse derrière soi le joli centre-ville médiéval par une froide journée d’hiver et que l’on grimpe le long de la chaîne montagneuse entre la vallée de la Limmat et celle de la Reuss, on a de bonnes chances de voir des cristaux étincelants, que ce soit sous forme de neige ou d’un voile enchanteur de gelée blanche sur les arbres. En longeant l’ancienne gare de Baden-Oberstadt, on arrive rapidement dans les vastes bois de Chrüzliberg et Baregg. Une partie de la surface boisée a été réaffectée comme réserve et est abandonnée à son évolution naturelle depuis 1999. Le Tüfels-Chäller est particulièrement attirant avec ses pentes raides et ses étranges tours de poudingue. Si l’on n’y prend pas garde, on peut rapidement être désorienté dans cet énorme labyrinthe. C’est pourquoi il est préférable pour les personnes ne connaissant pas les lieux de respecter les indicateurs de chemins pédestres jaunes. Près de la cabane Herzoghütte de Spittelau, le chemin commence à monter. L’itinéraire suit parfois les chemins forestiers, parfois des sentiers plus étroits. De temps en temps, la chaîne proche de Lägern apparaît entre les arbres. À partir de Rüsler, la randonnée suit un chemin pratiquement plat. Au-dessus des villages de Staretschwil et Oberrohrdorf, on longe la forêt en profitant d’une vue magnifique sur la vallée de la Reuss. Par temps clair, on aperçoit à l’horizon les sommets des chaînes des Alpes bernoises et de Suisse centrale. En passant par Hinterhau, on arrive à Widenhau en suivant le Sennhof. Entouré d’une dense forêt de hêtres, le fabuleux lac d’Egelsee s’étend au fond d’une dépression. Ses flots sombres semblent cacher quelque secret. D’après la légende, la dépouille d’un chevalier irascible qui tyrannisait le peuple de la région en son temps se trouverait au fond. Une légère descente conduit dans la forêt, puis à une prairie ouverte jusque dans le petit village de Kindhausen.
De Dornach à Seewen N° 1156
Dornach — Seewen • BL

De Dornach à Seewen

La randonnée facile et diversifiée de la plaine de la Birse (Birsebene) dans le jura soleurois est un circuit classique à faire toute l’année. En règle générale, elle peut aussi être entreprise sans problème en hiver. Deux curiosités touristiques bordent le chemin au cours de la montée. Peu après la gare de Dornach, on longe le Goetheanum. Avec ses arêtes brisées caractéristiques et ses coins arrondis, l’édifice fait office d’emblème du mouvement anthroposophique fondé par Rudolf Steiner. Un peu plus haut, hors des régions habitées, les ruines du château de Dorneck trônent dans un site pittoresque. Ces vieux murs sont les témoins d’une fortification autrefois importante. La randonnée suit d’abord une douce montée au-dessus du Schartenweg, puis un sentier étroit, sensiblement plus raide, qui mène à la Schartenflue, appelée Gempen en langage populaire. La tour de Gempen (haute de 28 m), située à côté du restaurant Gempenturm, offre une vue à 360° littéralement illimitée et ce jusqu’en France dans les Vosges, jusqu’à la forêt noire en Allemagne et, en direction du sud, jusqu’aux crêtes boisées de la Schwarzbubenland. Après la traversée du village voisin de Gempen, on atteint le plateau de Gempen que l’on traverse du côté est. La randonnée alterne régulièrement entre forêt et vastes clairières. À l’horizon se dessinent le Hinteri Egg et le Passwang. Et bientôt apparaissent les nombreux toits à deux versants de Seewen, destination de la randonnée. Conseil: dans l’ensemble, le circuit présente nettement moins de montée dans le sens opposé. Le chemin en contrebas de la Schartenflue peut toutefois être gelé en hiver et rendre ainsi la première partie de la descente en direction de Dornach quelque peu pénible et exigeante dans certains cas.
Circuit de randonnée sur le Zugerberg N° 1157
Zugerberg • ZG

Circuit de randonnée sur le Zugerberg

Le Zugerberg est un plateau panoramique fantastique qui surplombe de lac de Zoug. On y cherchera en vain un sommet pointu. C’est un plateau légèrement vallonné et couvert de tourbières un peu partout. La laîche colorée est certes cachée sous la neige en hiver, mais les quelques bouleaux et conifères isolés confèrent au paysage un caractère très attrayant qui rappelle un peu la Scandinavie. La région est à une hauteur de près de 1000 m et se trouve donc le plus souvent en dehors de la mer de brouillard. Les jours d’hiver ensoleillés, on jouit d’une splendide vue sur le Rigi voisin et le Pilatus. Quatre circuits différents sont balisés et signalisés sur le Zugerberg en hiver. Il est possible d’en parcourir un seul ou de les combiner. Si l’on combine plusieurs boucles, cela donne une randonnée diversifiée sans grand dénivelé. La plus grande partie de celle-ci se fait sur des petites routes à faible trafic qui servent principalement à l’exploitation des fermes du Zugerberg. Elles sont toujours dégagées après les chutes de neige. Le point de départ du circuit est la station supérieure du funiculaire. Une fois l’institut Montana dépassé, on rejoint, en passant à travers un bosquet, la vaste surface qui s’étend en ondulations jusqu’à la frontière avec le canton de Schwyz. En passant par Ewegstafel, on atteint la ferme Früebüel, exploitée par l’EPF en tant que station de recherche agricole. Ici, on oblique en direction du sud pour arriver dans une légère descente vers Balisbrugg et, de là, dans un grand arc passant par Stafel et Pfaffenboden, vers Buschenchappeli. Ensuite, on grimpe par Banholz en direction de Räbrüti. Avant de terminer la boucle en retournant au point de départ, il reste un beau point culminant: la place de pique-nique dotée d’une aire de grillade au point de vue de Brand invite à faire une pause avec son magnifique panorama.
Sur de hautes terrasses d'Italie N° 1059
Cannobio • EU

Sur de hautes terrasses d'Italie

L’itinéraire entre Cannobio et Cármine Superiore par le Monte Carza permet de remonter le temps. Pas au premier coup d’œil, puisque la randonnée séduit d’abord le marcheur par les vues superbes sur le lac Majeur, les belles forêts et les villages bâtis sur les hauteurs. Mais en y regardant de plus près, on voit qu’il s’agit aussi d’un voyage dans le passé. On observe partout les traces des nombreux paysans de montagne qui exploitaient autrefois les versants de manière intensive et qui, à partir des années 20, ont commencé à quitter les lieux pour des raisons économiques. Aujourd’hui recouvertes de végétation, ces terrasses destinées aux cultures ont marqué la montagne au même titre que les sentiers qui reliaient autrefois les villages entre eux et sont aujourd’hui de beaux chemins de randonnée. Les vieux canaux d’irrigation en pierre témoignent eux aussi du temps passé. Et c’est en effet dans une autre époque que l’on se sent transporté une fois que l’on est à Cármine Superiore. Le village n’a jamais été relié au réseau routier et les maisons ont été rénovées ces dernières années par les descendants des habitants et d’autres amoureux des vieilles pierres. Les ruelles du village construit autour de la demeure fortifiée d’une famille noble sont très pittoresques. L’église du village et ses fresques du XVe siècle méritent un arrêt prolongé. En cherchant bien, on peut même retrouver les traces d’un chapitre plus récent de l’histoire. Durant la Première Guerre mondiale, le Monte Carza faisait partie de la ligne de défense érigée par l’Italie pour se protéger des troupes austro-allemandes qui auraient pu passer par les cols suisses. Les marcheurs attentifs découvriront des vestiges de ces ouvrages défensifs.
Ouest sauvage du Valais N° 1061
Col du Gd St-Bernard, Hosp. — La Fouly • VS

Ouest sauvage du Valais

Dans l’ouest du Valais, l’ancestral val Ferret s’étend d’Orsières au Grand Saint-Bernard, vers le sud. La région est restée sauvage: c’est ici que les vaches d’Hérens se battent cornes contre cornes pour la domination du troupeau, ou que le loup est réapparu en Suisse pour la première fois en 1995, quand «La Bête du Val Ferret» a mis la population en émoi. Longtemps, le Grand Saint-Bernard a été considéré comme le plus dangereux des cols alpins. C’est dans cette zone, aride, rocheuse et menacée par les brusques changements météo et les avalanches que saint Bernard d’Aoste a fondé le premier hospice. Il offrait aux moines de la congrégation l’isolement nécessaire à la méditation. Pour nombre de randonneurs surpris par le brouillard, il devient un refuge et Barry, le plus célèbre des chiens saint-bernard, un héros. Cette région, parfois très rude, offre des paysages d’une beauté époustouflante. Les Lacs de Fenêtre, auxquels on accède au mieux par le col du Grand Saint-Bernard, en constituent le joyau. Les randonneurs logeant à La Fouly, centre touristique du val Ferret, disposent d’un service de bus pratique reliant tous les jours La Fouly au col en passant par Orsières. Après l’effort de l’ascension, facile et bien signalée, la récompense semble d’autant plus méritée. La Fenêtre de Ferret, point culminant de cette randonnée, est une ouverture sur le paradis: entourés des sommets du massif du Mont Blanc, trois petits lacs s’étendent aux pieds du marcheur. Avec une atmosphère unique et une vue des plus splendides, le pique-nique sur la rive est sans doute le couronnement de la journée. La descente mène ensuite à l’arrêt du car postal de Ferret ou le long de la Drance de Ferret en direction de La Fouly.
Le «Fujiyama» du Valais N° 1062
La Douay — Champex • VS

Le «Fujiyama» du Valais

Une montagne de rêve! Ce triangle isocèle, cette pyramide parfaitement formée se dresse peu avant Martigny au milieu de la vallée. Ce n’est pas pour rien que le Catogne est aussi surnommé le Fujiyama du Valais. Un nom qu’il doit entre autres à la présence de neige à son sommet. En s’en approchant, on s’imagine gravir sa pente; nous voilà déjà au milieu du parcours et hop, en une fraction de seconde, au sommet. Comme ce doit être magnifique de se tenir là-haut! Mais la pesanteur nous ramène sur terre, ou plutôt dans le siège du train. Le Catogne est maintenant un gardien qui veille sur le Valais et ne se dresse pas seulement au milieu de la vallée, mais aussi au milieu du chemin. Va-t-il le bloquer? Ou, comme les Templiers, ne laisser passer que ceux qui s’en montrent dignes? Et qu’est-ce donc que cette étrange faille, ce trou dans la montagne, au-dessous du sommet? Cette randonnée va nous permettre de rejoindre le sommet du Catogne, près de Martigny, et de percer son secret. Comme on l’attend d’un gardien, il ne nous facilite pas les choses. Une forte volonté et une bonne condition physique sont requises. Heureusement, le chemin est facile à trouver. A partir de La Douay, il traverse d’abord la forêt, grimpe sur les pentes raides des prairies jusqu’à la Matagna-Vyra. De nombreux blocs de granits, les restes de la moraine d’un ancien glacier, sont répartis dans cette cuvette presque plate. Le chemin longe son arête jusqu’au sommet, d’où l’on découvre une vue superbe. Mais il reste la descente, raide elle aussi, et longue. Le Catogne fait réellement transpirer ceux qui veulent fouler son sol. Les indigènes ne l’ont-ils pas surnommé la «montagne de la soif»?
Nature à l’état pur N° 1064
Crêt du Midi — Vercorin • VS

Nature à l’état pur

Cette randonnée sur la crête ressemble à un exercice sur la corde raide. On entame la balade sur un faîte d’où dévalent, de chaque côté, des pentes herbeuses à forte déclivité. Derrière le Roc d’Orzival, le chemin plonge sur la gauche dans le paysage hélas défiguré du domaine skiable de Grimentz. Le lendemain, à la droite de la crête, il emmène au vallon de Réchy, un petit bijou où la nature a encore tous ses droits, grâce à l’action de protecteurs de la nature. Durant les années 1980, il était en effet prévu d’y développer le ski. Heureusement, depuis 1998, cette petite vallée valaisanne est inscrite à l’Inventaire fédéral des paysages d’importance nationale, ce qui la préserve des atteintes. En parcourant la vallée de haut en bas, on fait un véritable voyage dans le temps et l’on découvre un paysage façonné par les glaciers et l’érosion. Le chemin s’élève sur une pente raide de la station supérieure de Crêt du Midi vers le sommet de La Brinta et la crête. Assuré par des chaînes et parfois exposé, un étroit sentier s’étire jusque vers les étranges formations rocheuses aux tons lumineux situées de l’autre côté, près du Roc d’Orzival. Ici, il ne faut pas souffrir du vertige. En traversant le domaine skiable et en montant brièvement de l’autre côté dans des éboulis, on rejoint derrière le col des Becs de Bosson la cabane du même nom où l’on peut dormir. Le jour suivant, le chemin descend dans le vallon de Réchy vers la plaine, d’abord à travers un paysage rocheux parsemé de dolines, qui n’est pas sans rappeler une zone arctique. Il passe ensuite par des prairies herbeuses comparables à des steppes et par des marais traversés par des méandres capricieux. En admirant les jeux d’eau, puis des cascades, on rejoint enfin un bisse que l’on suit à travers la forêt, jusqu’à Vercorin.
La gorge de Twingi N° 1065
Binn — Niederernen • VS

La gorge de Twingi

Il faut être valaisan pour avoir entendu parler des «Bozen», ces esprits qui, selon les locaux, vivent «derrière chaque pierre». Un type particulier d’entre eux s’est installé dans le tunnel routier par lequel on rejoint le village de montagne de Binn. Ce sont les esprits du tunnel, dont on peut suivre les traces en traversant la gorge de Twingi. Celle-ci commence et se termine aux deux extrémités du tunnel dont l’accès est interdit aux piétons. La randonnée débute dans le village de Binn, passe devant l’église, puis traverse le hameau Ze Binne en direction du lac d’accumulation qui marque le début de la gorge de Twingi. Le chemin est large et agréable. Ici et là, on traverse un petit tunnel, accompagnés par le bruit de la rivière Binna. Avant la construction du tunnel routier, la gorge était le seul passage qui reliait les habitants de Binn au monde extérieur. En hiver, le fort risque d’avalanches rendait souvent le village inaccessible. Le tunnel changea donc totalement la vie des villageois au début des années 1960. Mais, il ne fut pas bien construit. De l’eau de source s’écoula et le tunnel dut subir des réparations après quelques années seulement. Ces événements sont à l’origine de la légende des esprits du tunnel. Au bout de la gorge, le chemin traverse longuement la forêt. Au niveau du pont romain, il franchit la Binna, puis rejoint le hameau inhabité de Hockmatta. Après un autre pont, on monte vers Wasen et sa forêt enchantée, un lieu d’aventure pour les enfants où se trouvent des épicéas aux troncs noueux et d’imposants rochers. Les enfants peuvent découvrir l’histoire de la dame écureuil Brüna sur la place de jeux et le long du sentier thématique. Et qui sait, peut-être tomberont-ils soudain sur un mystérieux esprit?
Une croix bien en vue N° 1066
Laubbärgli — Restaurant Simmenfälle • BE

Une croix bien en vue

Cette randonnée mène de l’auberge Laubbärgli jusqu’au pied du Seewlehore et monte sur le Tierberg. Au nord, on distingue les sommets des Préalpes tels que les Vanils et les Gastlosen gruériens ou la chaîne du Stockhorn près de Thoune. A l’est, il y a Adelboden et, au sud, la couronne montagneuse qui entoure La Lenk, d’où se dresse le Wildstrubel et le glacier de la Plaine Morte à gauche, le Wildhorn au centre et Les Diablerets tout à droite. Avant, près de La Lenk, il y a le Betelberg et le Flösch. Mais qu’est-ce que cette croix verte que l’on aperçoit dans une prairie en face? On la voit à l’œil nu, brillante au centre de la pente raide recouverte d’herbes sauvages. Durant l’été 2014, le magazine RANDONNER.CH a rencontré celui qui la trace sur le «Grüen Blätz», cette grande croix, depuis 20 ans déjà. Bruno Schletti, 34 ans, plombier, exerce aujourd’hui plusieurs activités dans le tourisme. Il a «tondu» sa première croix sur le versant à 13 ans. D’abord une petite, puis une plus grande. D’abord seul, puis avec son père. Aujourd’hui, il est accompagné de son ami Simon Schletti, un charpentier qui vit également à Lenk. Aux premières notes du festival de jazz de La Lenk, lorsque l’ambiance monte, Bruno et Simon se rendent sous les rochers du Fölsch pour offrir une attraction supplémentaire au village. «Un véritable massacre», s’excusent-ils en lançant le moteur des tondeuses. Une petite heure plus tard, la mission est terminée et la croix, fraîchement tondue, retrouve un profil neuf et flamboyant. Elle est particulièrement belle le 1er août, lorsque Bruno et ses amis y plantent 34 torches et les allument à la nuit tombante. La croix est visible longtemps au début de la randonnée. On atteint bientôt le col du Hahnenmoos en passant par l’abrupt Laveygrat, puis on poursuit par le col du Bummere jusqu’aux chutes de Simmefäll, là où il y a le bus pour La Lenk.
Impressionnantes gorges de Saxeten N° 1015
Wilderswil • BE

Impressionnantes gorges de Saxeten

Le drame remonte à plus de 15 ans. Pourtant, la première image qui nous traverse l’esprit à la simple évocation de ces gorges est la noyade en 1999 de 21 jeunes touristes qui y faisaient du canyoning. Sous l’effet d’un orage, les eaux de la petite rivière s’étaient muées en un torrent meurtrier. Aujourd’hui, les activités de canyoning ont de nouveau cours dans ce lieu idyllique. Lorsque l’on randonne dans les impressionnantes gorges, on entend ici et là des cris de joie. Mais après avoir quitté la station touristique de Wilderswil, l’ambiance redevient vite paisible. Un vieux sentier qui lorgne à travers bois sur le joli hameau de montagne de Saxeten mène dans les gorges. Deci delà, une petite clairière accueille une vieille grange transformée en modeste résidence secondaire. Les maisons sont uniquement accessibles à pied. Après la forêt de Sytiwald, une vue impressionnante s’offre au randonneur: Saxeten s’étend tout au fond de la cuvette, entouré de hautes cimes, dont le Morgenberghorn. Une fois qu’on a franchi les prairies verdoyantes, on atteint Ausserfeld. D’ici, il n’y a plus très long à marcher jusqu’à Saxeten. Si on le souhaite, on peut tourner le dos au village et reprendre l’ascension à travers champs et forêts en direction de l’Abendberg. A Schwendi, on a un premier aperçu du lac de Brienz. D’ici, on longe un moment une route goudronnée fort peu fréquentée, puis on bifurque à nouveau vers un petit sentier. Il vaut la peine de faire un bref détour sur l’Abendberg, où se dresse un vieil hôtel. Le chemin traverse le site encore habité, des chaises et des tables invitent au repos et au pique-nique. On peut acheter des boissons sur place. Une fois rassasié, on attaque la descente, raide par endroits, en direction de Wilderswil.
Des lézards verts sous les châtaigniers N° 1014
Intragna — Tegna • TI

Des lézards verts sous les châtaigniers

A Intragna, où les lézards des murailles filent le long des murs des maisons et où des lauriers se tiennent dans des bacs à fleur devant les maisons, le fort soleil de mai diffuse une atmosphère presque méditerranéenne. Le clocher, visible de loin, trône au-dessus du village. Avec ses 70 mètres, il est le plus haut du Tessin. Après quelques minutes, le promeneur prend un chemin en dalles qui monte la pente boisée. D'impressionnantes fougères bordent le chemin. Ici pousse entre autres la fougère royale (aussi appelée osmonde royale ou fougère fleurie), qui atteint quasiment deux mètres. A presque chaque pas, le randonneur entend les bruissements des lézards des murailles dans les feuilles mortes. Parfois, le bruissement est nettement plus fort lorsque les lézards verts, un peu plus grands et lourds, se retirent. Le marcheur a l’occasion d'observer un de ces magnifiques lézards bleu-vert sur une pierre à plusieurs reprises. Dans la clairière de Ronconaia, la vue s'ouvre sur les chaînes de montagnes vertes et plissées de la vallée des Centovalli. Celle-ci n'a pas que 100 vallées latérales, comme son nom le suggère, mais 178. Autrefois, beaucoup d'habitants de cette région pauvre et sauvage devaient émigrer et travaillaient comme dockers à Livourne, comme ramoneurs ou couteliers dans d'autres villes italiennes. De nos jours aussi, nombreux sont ceux qui cherchent du travail à l'extérieur. Le chemin se poursuit, plus plat, à l'abri de puissants châtaigniers formant un toit ombragé agréable lorsqu'il fait chaud. Les randonneurs qui aimeraient encore se promener un peu longent la gargouillante rivière Melezza, jusqu'à ce qu'elle se jette dans la Maggia. Le lit de la rivière, qui semble surdimensionné, en direction du lac indique au promeneur que des quantités d'eau énormes coulent ici après de fortes précipitations.
Sous le signe de l’eau N° 1069
Restaurant Simmenfälle • BE

Sous le signe de l’eau

Certaines personnes ont été tellement fascinées par le Flueseeli qu’elles ont fondé une association, entretiennent une cabane sur place et parcourent plusieurs fois par année le chemin difficile qui y mène. Le chemin est placé sous le signe de l’eau: il longe d’entrée le cours d’eau en dessous des cascades de la Simme. Franchissant des rochers, traversant la forêt et empruntant des escaliers, il est en partie mouillé par la bruine. La prudence est de mise durant l’ascension. Au-dessus des eaux rugissantes, à une courte distance de l’alpage de Rezlibergli, le relief est plus plat, et les derniers pas avant l’alpage se font facilement. Ici encore, le chemin longe un petit ruisseau. Un point fort de cette randonnée est la halte aux cascades «Bi de Sibe Brünne» (aux sept fontaines). A quelques pas du Rezlibergli, l’eau sort de la paroi rocheuse sous forme de petites cascades. Une pause est conseillée pour admirer pleinement ce spectacle naturel. L’ascension jusqu’au Flueseeli mène à travers la paroi rocheuse du Flueschafberg et fait encore transpirer les randonneurs. Néanmoins, les vieux mélèzes noueux qui bordent le chemin et les bandes rocheuses fleuries compensent le dénivelé fatiguant. Ici, il faudra encore traverser des petits ruisseaux et des couloirs d’avalanche avant d’accéder à la terrasse du Flueseeli. La vue sur la vallée de la Simme est spectaculaire. Les rochers derrière le petit lac et la cime de l’Ammertehore sont très impressionnants. Plus haut, sur le Flueseehöri, la vue est meilleure sur le Flueseeli bleu turquoise et les parois imposantes. La fascination éprouvée par les fans du Flueseeli se comprend bien. Les randonneurs qui ont encore suffisamment d’énergie peuvent poursuivre la randonnée jusqu’au Rezligletschersee avant de rebrousser chemin.
Des pionniers au Grimsel N° 1070
Räterichsboden • BE

Des pionniers au Grimsel

Les lichens, petits et insignifiants, le sont nettement moins dès que l'on s'y intéresse. Une randonnée familiale vers la cabane Bächlital, dans la région du Grimsel, nous en donne l'occasion. Elle commence au barrage du Räterichsboden, où, la xanthorie élégante (Xanthoria elegans) de couleur orange ou le lichen géographique (Rhizocarpon geographicum) d'un vert jaunâtre poussent. Ici, on constate que la croissance de ces organismes est des plus lentes: le mur du barrage a plus de 70 ans, mais chaque lichen n'a poussé que de quelques millimètres. Un regard alentour permet de voir des pans de rochers entiers qui brillent d'une lueur verte au soleil: les lichens géographiques. Difficile d'imaginer leur âge. A titre de comparaison, les enfants réalisent que leur grand-père, âgé de 70 ans, est bien jeune. Sur le chemin menant à la cabane, neuf postes du sentier des lichens (A–-I) présentent ce monde fascinant. Grâce à un dépliant (en allemand) et à une brochure contenant des photos de lichens, leurs secrets se dévoilent. La première partie de la randonnée passe surtout par des escaliers qui montent dans la roche. A 2100 mètres environ, voici une petite plaine alluviale. A son extrémité, le chemin de montagne balisé part vers l'ouest. Un deuxième sentier, non balisé, mène par des dalles de pierre vers le Bächlisee, où s'ouvre la grande plaine alluviale du Bächlisboden. Le chemin balisé parvient au même endroit, sans passer par le lac. On peut traverser la plaine sans danger, s'y arrêter pour se baigner ou détourner le cours des ruisseaux. Il reste une montée raide jusqu'à la cabane. Si l'on tourne à droite au bout de la plaine, on rejoint un joli lac niché entre des blocs de rochers couverts de lichens. Depuis la cabane, on peut poursuivre dans la vallée sur un chemin qui mène presque jusqu'à la langue du glacier du Bächli.