Qui a dit qu’il fallait se rendre au fin fond des Alpes pour tâter de la neige en plein été? Nichée au cœur du Val de Travers, la glacière de Monlési offre une bouffée de fraîcheur bienvenue au randonneur. Forte de ses 6000 mètres cubes de glace, elle constitue la plus grande curiosité naturelle de son genre dans la chaîne jurassienne helvétique. Pour l’atteindre au départ de St-Sulpice, on s’enfonce dans la forêt au-dessus du village, dont on ressort plus haut, dans un décor reposant et champêtre. Après avoir passé plusieurs domaines agricoles, on emprunte un chemin conduisant à Monlési. A hauteur des Petites Charbonnières, il est important de bien rester sur ce chemin balisé: même si cela implique un détour, on évite ainsi tout conflit avec les vaches allaitantes. Les abords de la glacière sont trompeurs: on peine à croire, en voyant ce paisible plateau, qu’une grotte emplie d’or blanc se cache une vingtaine de mètres plus bas, au fond d’un puits. On accède à l’entrée de la glacière par un sentier escarpé équipé d’un câble, puis par une échelle métallique. Dans l’antre de Monlési, il fait un frileux 0 degré. Il n’est donc pas superflu de prévoir, outre une lampe frontale, une bonne doudoune. A l’intérieur, grâce à un subtil jeu entre l’eau infiltrée, la neige et les courants froids, on se croirait en plein Jurassique. Et la beauté des sculptures de glace n’a d’égal que la température, qui force après une quinzaine de minutes à quitter cet endroit hors du temps. Heureusement, une autre attraction de taille attend les marcheurs qui poursuivent leur randonnée en direction de La Brévine, via Les Bans: le lac des Taillères, dans lequel il fait bon se rafraîchir.