Randonner en été • Suisse Rando

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Nevère du Monte Generoso N° 1588
Generoso Vetta • TI

Nevère du Monte Generoso

Sur le Monte Generoso, deux mondes coexistent: depuis 2017, le restaurant «Fiore di pietra» se dresse en face de la station supérieure de la ligne ferroviaire Monte Generoso. Cette «fleur» composée de tours en pierre et de façades en verre a été conçue par l’architecte tessinois Mario Botta. A moins de 1 kilomètre, des nevère, «frigos» en pierre datant des XVIIIe et XIXe siècles, se dressent à flanc de coteau. Ce sont les vestiges d’une époque où le Monte Generoso était dédié à l’agriculture. Pour garder le lait frais assez longtemps pour en faire du beurre, les paysans conçurent des abris cylindriques à deux tiers creusés dans le sol et dotés d’un toit plat. En début d’année, ils les emplissaient de neige pour y poser en été de boilles à lait. Avant d’entamer le circuit de randonnée qui permet de voir onze nevère, un crochet par le sommet s’impose: la vue sur le sud du Tessin, le Piémont, les Alpes et le lac de Lugano est splendide. De la station supérieure de la ligne Monte Generoso, le circuit mène aux alpages abandonnés de Piana et Nadigh. Trois nevère sont libres d’accès; on peut descendre dans l’intérieur obscur de l’un d’eux à Nadigh. Le chemin ourlé d’anciennes dalles en pierre continue vers l’alpage abandonné de Génor, un vrai bijou. La vue sur la Valle di Muggio y est superbe. Il est agréable de se reposer à l’ombre des arbres qui dominent les quatre nevère avant de poursuivre sous un soleil de plomb jusqu’à l’arrêt Bellavista au sommet du Monte Generoso. Le dernier nevère de la randonnée se dresse à Generoso Vetta. L’alpage est encore exploité, comme en attestent les vaches qui paissent à l’ombre de l’œuvre de Mario Botta.
De San Lucio au Monte Bar N° 1589
Bogno — Corticiasca • TI

De San Lucio au Monte Bar

L’itinéraire commence à Bogno: à côté de l’ancienne douane, le chemin bifurque pour monter à l’Alpe di Cottino par le Val Giumela. Il traverse des forêts ombragées et prend rapidement de la hauteur. En chemin, des panneaux racontent l’histoire de la région. Après des catastrophes dévastatrices et une surexploitation des sols, la vallée a été reboisée à partir des années 1880. Aujourd’hui, le Val Colla compte quatre fois plus de forêts qu’il y a 150 ans et les alpages situés en contrebas du sommet de Gazzirola risquent de se transformer en terres boisées. Pour enrayer l’embroussaillement de l’Alpe di Cottino, pas moins de 360 vaches sont mises à contribution. Après une dernière petite montée, les randonneurs arrivent à la Capanna San Lucio. Il n’y a qu’un pas pour rejoindre le col Passo di San Lucio ainsi que le rifugio et l’église médiévale du même nom. La vue y est vaste et donne sur le Val Cavargna et le lac de Côme en Italie, puis le Val Colla et le lac de Lugano et même, au loin, le Mont-Rose. Derrière le Rifugio San Lucio, le chemin bifurque vers l’Alpe Pietrarossa en direction du Monte Bar. L’itinéraire zigzague sur un terrain presque sans dénivelé, bordé de ravins creusés par l’eau. Des vaches, des chèvres et des moutons paissent à l’alpage Pietrarossa, qui produit du fromage. Le tronçon suivant, toujours dans les hauteurs, mène au refuge forestier Piandanazzo, puis rejoint par la route forestière la Capanna Monte Bar, qui jouit d’un panorama splendide. Depuis la cabane, on emprunte le chemin qui descend à l’alpage Musgatina. On entre à nouveau un peu plus dans les forêts pour atteindre finalement l’arrêt de bus à Corticiasca.
La vallée de la Rontal, aux portes de Lucerne N° 1585
Luzern, Unterlöchli — Gisikon-Root • LU

La vallée de la Rontal, aux portes de Lucerne

Une soirée du samedi qui s’éternise et voilà que le dimanche est déjà bien entamé. Faut-il pour autant s’énerver d’avoir raté le premier train pour les montagnes? Non, car le chemin panoramique de la Rontal aux portes de Lucerne est magnifique, riche en aventures et aisément accessible en transports publics. L’itinéraire commence à l’arrêt «Unterlöchli», à dix minutes en bus de la gare de Lucerne. Tout le parcours est doté d’indicateurs de direction blancs. Il a été inauguré en 2018 grâce à une étroite collaboration entre les communes pour permettre à la population de jouir d’une randonnée en continu. Pour ce faire, le réseau de chemins de randonnée pédestre a été complété, de jolis bancs installés et trois belles aires de grillades aménagées. Ce chemin, qui alterne entre des prés ouverts invitant à oublier le stress quotidien et des passages silencieux en forêt, a beaucoup à offrir. Après avoir traversé le premier charmant ruisseau, les randonneurs empruntent un chemin plat à travers des vergers, longent un biotope et croisent des fermes très actives, dont certaines vendent des produits locaux. À partir de Spächte, le tronçon est en grande partie revêtu en dur et à Oberdierikon, il traverse une route très fréquentée. Après ce passage, les randonneurs sont plus fortement sollicités et la randonnée, plutôt raide, en devient vraiment une. L’itinéraire s’étend longuement dans la forêt en partie sur un sentier, traverse des ravins escarpés en empruntant parfois des escaliers. Le foyer aménagé, les tables et les bancs permettent une pause grillades avant de profiter de nouveau, à Obermettlen, d’une jolie vue sur la Rontal. À partir d’Unterkienzen, l’itinéraire quitte le chemin panoramique de la Rontal et retourne en terres civilisées, en redescendant sur un tronçon raide, en partie sur des routes, vers la gare de Gisikon-Root. On peut alors rejoindre Lucerne en train en un quart d’heure et profiter de la soirée du dimanche entre amis.
Au pays des rubans de soie N° 1529
Sommerau — Rothenfluh • BL

Au pays des rubans de soie

Cette randonnée suit les traces de la passementerie, un artisanat qui fut l’emblème de la région. La population locale vécut en effet longtemps du tissage des rubans de soie. Chaque maison, ou presque, disposait alors d’un métier à tisser. A l’apogée de l’activité, quelque 10 000 travailleurs à domicile fabriquaient de beaux rubans destinés aux grands et riches de ce monde. Une époque révolue: aujourd’hui, les rubans n’ornent plus que les nombreux arbres de mai, symboles de fécondité érigés près des fontaines des villages. La campagne bâloise, le Baselbiet, ravira les promeneurs. L’itinéraire commence à Sommerau, où le passage longeant brièvement la voie de chemin de fer vers le Giessen et Rünenberg permet d’éviter l’asphalte. La petite vallée se franchit par des forêts et des champs avant que les marcheurs ne débouchent au Stierengraben, où la chute du Giessen offre un bel exemple de la géologie du Jura tabulaire: l’eau se précipite depuis une roche plissée dans un site en forme de demi-arène. L’itinéraire se poursuit vers Rünenberg, traverse le village, puis des vergers de cerisiers. Suit alors la descente par l’Eital, une vallée dont le versant septentrional comporte plusieurs grottes. Il est possible de monter quelques mètres dans la grotte Bruderhöhle, en étant muni d’une lampe de poche. Voici bientôt Wenslingen, où un détour par la place principale s’impose. Si la traversée des champs et des prairies vers Oltingen se fait au printemps, la floraison des cerisiers sera au rendez-vous. Le joli jardin de curé d’Oltingen se prête au pique-nique. La randonnée se poursuit enfin le long du cours d’eau Ergolz jusqu’à une nouvelle cascade, puis passe près des étangs de Tal avant de rejoindre Rothenfluh.
Sur la Dent du Chamois N° 1535
Châtel-sur-Montsalvens — Estavannens-Dessous • FR

Sur la Dent du Chamois

Les armaillis, les fromagers d’alpage fribourgeois, la confectionnaient avec des ingrédients simples ou disponibles sur place, en montagne. Désormais, c’est dans les buvettes d’alpage qu’elle fait la joie des marcheurs: la soupe de chalet, un potage copieux à base de pommes de terre, de cornettes, de lait, d’épinards sauvages et d’orties. Sans oublier la crème double et le Gruyère AOP. Si on peut aisément confectionner ce plat coupe-faim chez soi et l’emporter en randonnée dans une bouteille thermos, il est tout aussi agréable de se la faire servir sur la terrasse ensoleillée d’une auberge gruérienne, par exemple celle de la Pinte du Pralet, dans la vallée du Motélon. Pour préparer son estomac aux festivités, on attaque l’excursion à Châtel-sur-Montsalvens. Après une jolie descente vers le lac, l'itinéraire longe sa rive par un sentier forestier. Lorsqu’ils atteignent le ruisseau du Motélon, les marcheurs le suivent durant près d’une heure, jusqu’à la Pinte du Pralet. Malheureusement, une grande partie de ce tronçon est asphaltée. Après s’être régalés de soupe de chalet et d’autres spécialités régionales, les randonneurs entament sur le côté droite de l’auberge leur première montée du jour en direction du col de la Forcla, dans un paysage typiquement gruérien, parsemé de chalets d’alpage et de pâturages verdoyants. Depuis le col, un sentier escarpé permet d’atteindre le sommet de la Dent du Chamois, puis d’en redescendre. Cet aller-retour vaut la peine: la vue sur les Préalpes fribourgeoises est splendide! Revenus au col, les marcheurs amorcent leur descente en direction d’Estavannens-Dessous, d’abord à travers des pâturages, puis sur une alternance de petites routes de campagne et de sentiers.
Le long des voies ferrées en Appenzell N° 1534
Heiden — Wartensee • AR

Le long des voies ferrées en Appenzell

Cette randonnée suit la ligne ferroviaire Rorschach–Heiden, qui mesure 7 kilomètres de long, dont 5,5 s’effectuent sur un tronçon à crémaillère. En été, lorsque la météo est bonne, ce train circule avec des wagons ouverts et fermés. Les wagons ouverts ont plus de 140 ans. Ils datent de l’époque où la station de cure de Heiden était aussi réputée que Saint-Moritz ou Zermatt. Peu après le début de la randonnée à Heiden, les marcheurs jouissent d’un premier point de vue sur le lac de Constance avant de s’enfoncer dans la forêt en direction de Heidentobel. Des emplacements près du pont du Mattenbach invitent à pique-niquer et à se rafraîchir les pieds dans la rivière. L’itinéraire suit la ligne ferroviaire de plus ou moins près à gauche dans le sens de la marche. Troncs d’arbre, nichoirs et maisons en tavillons donnent du charme à la randonnée. Peu après Unterau, le chemin se dédouble, suit le panneau indiquant «Wienacht» et contourne Schwendi. Au-dessus de la gare de Wienacht-Tobel, une aire de grillade fournie en bois et dotée d’un gril attend les randonneurs. De là, le chemin continue à travers bois en direction de Wartensee. Ce tronçon est idéal pour une randonnée familiale, car il passe toutes les 30 minutes devant une halte des RHB. On peut ainsi monter où l’on veut à bord du train, ce qui est très pratique avec des enfants. Le château de Wartensee, avec ses vieux murs de pierre, ses fentes en forme de croix et son armure de chevalier, charme petits et grands. Cet ancien château médiéval héberge aujourd’hui un hôtel-restaurant et des salles de conférence.
Géologie autour de la colline du Hirnichopf N° 1528
Nunningen, Oberkirch — Wasserfallen • SO

Géologie autour de la colline du Hirnichopf

C’est le monde à l’envers dans le Jura plissé: les collines sont devenues des vallées, les vallées des collines. Les géologues nomment ce phénomène l’inversion du relief. Il résulte de l’érosion qui a détruit de hautes chaînes de montagnes. C’est arrivé à Nunningen, comme l’explique un panneau aux ruines de Gilgenberg. On y accède à travers les alpages depuis l’arrêt «Nunningen, Oberkirch». Depuis les ruines, le chemin passe sous le flanc ouest de la Geissflue, rejoint Chrüzboden, puis continue sur la droite vers Meltigerberg. Pour rejoindre le Hirnichopf, il faut d’abord suivre la route. Les randonneurs traversent des pâturages, empruntent une route forestière, puis un chemin à travers bois jusqu’au sommet. De là, ils parcourent le Zinglenberg, au-dessus des falaises abruptes de la Roti Flue, jusqu’au Nunningenberg. Des notions de géologie permettent d’associer ces collines et ces vallées à des chaînes de montagnes. Le col encaissé de Ulmethöchi devient alors une colline, le Geitenberg une vallée. Depuis le Nunningenberg, les randonneurs traversent les prairies sur la droite, puis suivent la route vers le Stierenberg. L’itinéraire monte, puis redescend à travers de maigres pâturages vers Ulmethöchi, puis traverse de riches alpages en direction du Geitenberg. Peu avant la ferme de Bürten, le chemin bifurque à droite vers le Schattberg. Après avoir emprunté une brèche dans la roche, on débouche sur la colline de Vogelberg, puis on remonte jusqu’au Passwang. Le chemin traverse une forêt clairsemée le long de l’arête rocheuse du Passwang, atteint Hintere Wasserfallen, puis monte jusqu’à la station supérieure de la télécabine de Wasserfallen.
Sur les hauteurs de la Valle Maggia N° 1584
Ponte Brolla — Maggia • TI

Sur les hauteurs de la Valle Maggia

Une mer de fougères, un pont en pierre pittoresque et trois ânes à flanc de talus: la vallée du cours d’eau Ri da Riei est un havre de paix. Seul le sommet de la Colma sépare cette vallée sauvage, où arbres et plantes peuvent pousser en toute sérénité, de la Valle Maggia, plus animée. Ici, des maisons en pierre vides, parfois en ruines, témoignent d’une autre époque. Le point de départ à Ponte Brolla impressionne: il suffit de traverser le pont, de laisser derrière soi quelques palmiers puis de plonger son regard dans les eaux turquoises pour oublier son quotidien. Après avoir traversé Tegna, on emprunte un chemin en pierre escarpé pour grimper à la petite chapelle Sant’Anna, sans oublier de se retourner pour admirer la splendide vue sur le delta de la Maggia et le lac Majeur. On longe ensuite la vallée enchanteresse le long du Ri da Riei, pour rejoindre le hameau de Streccia, où le cours d’eau prend sa source. Le chemin est parsemé d’imposants châtaigniers, de troncs creux et de souches d’arbres. Un panneau apprend aux marcheurs que ces arbres remportent le nom de «géant» lorsque leur circonférence atteint sept mètres. Trois géants se dressent aux alentours de Dunzio. Ils ont entre 350 et 700 ans, ont survécu à des incendies de forêt, des maladies et à la foudre et sont considérés comme monuments naturels. À partir de Dunzio, l’itinéraire suit une route asphaltée sur quelques kilomètres, avant de bifurquer sur un nouveau chemin de randonnée. Les marcheurs pénètrent progressivement dans la Valle Maggia, habitée, pour découvrir un autre point fort entre les villages bien conservés d’Aurigeno et de Moghegno: un petit détour les mène à la chute du Ri di Dentro, qui dévale une falaise pour s’engouffrer dans un bassin pittoresque. Enfin, en traversant le nouveau pont, on atteint Maggia, but de la randonnée.
Terrasses abruptes sur les hauteurs de Naters N° 1583
Brig — Blatten bei Naters • VS

Terrasses abruptes sur les hauteurs de Naters

Das Blindtälli zwischen Geimen und Blatten bei Naters war vor rund 100 Jahren noch eine grosse, offene Weidefläche, die von den Bauern für ihre Rinder genutzt wurde. Erst später wurden Nadelbäume angepflanzt, um Holz als Brenn- und Baustoff zu gewinnen. So entstand der Hexenwald. Riesige, moosbewachsene Felsblöcke, die von den steilen Felswänden herunterstürzten, machen das Tal zu einem verwunschenen Ort. Dass hier ab und zu Hexen tanzen, kann man sich bildhaft vorstellen. Die Wanderung beginnt am Bahnhof Brig und führt zuerst über Hartbelag zum sehenswerten alten Dorfkern von Naters. Hier beginnt der anfangs sehr steile Aufstieg durch das Strahlgässli nach Hegdorn. Der folgende Abschnitt nach Geimen verläuft abwechslungsreich auf schmalem Pfad über eine von Gletschern geformte Rundhöckerlandschaft, immer wieder mit tollen Weitblicken auf die Simplonregion und Tiefblicken hinunter nach Brig. Unterwegs kommt man bei der futuristischen Kapelle St. Laurentius vorbei, wo es einen perfekt eingerichteten Grillplatz gibt. Kurz nach Geimen betritt man den zauberhaften Wald im Blindtälli. Gleich zu Beginn sollte man den Umweg zum Walpurgisplatz nehmen. Auf dieser mystischen Waldlichtung befindet sich ein toller Picknickplatz mit Grillstelle am Bach. Unterwegs nach Blatten bei Naters gibt es noch weitere Grillstellen, die letzte befindet sich beim Wasserfall kurz vor dem steilen Schlussaufstieg nach Blatten bei Naters. Weil die Route mehrmals die Strasse zwischen Brig und Blatten bei Naters kreuzt, kann man die Wanderung perfekt abkürzen. Wer den steilen Start vermeiden will, steigt in Hegdorn aus dem Postauto und stösst nach rund zehn Minuten bei der Kapelle auf die Wanderroute.
Sensations au-dessus de la Sementina (TI) N° 1491
Monte Carasso, Cunvént • TI

Sensations au-dessus de la Sementina (TI)

L’élégante structure, faite de câbles métalliques et de planches de bois brêlés comme une toile d’araignée, mesure 270 mètres de long. Suspendu à 130 mètres au-dessus des gorges de la Sementina, le ponte tibetano est un pont suspendu comme on en trouve au Népal ou au Tibet. Il s’agit d’un lieu d’excursion et d’un sujet de photo très prisé, surtout le week-end. Un beau jour d’octobre est idéal pour partir à l’assaut de la vallée escarpée depuis Monte Carasso. On part du village de Sementina, d’où le chemin mène à la gorge. À l’ombre des châtaigniers, on progresse sur un tapis de feuilles mortes qui crissent sous les pieds. Le chemin sinueux grimpe et s’enfonce dans la vallée. Après deux heures de marche environ, les arbres se raréfient et permettent de découvrir le long pont suspendu. De nombreux visiteurs s’y pressent, chacun tentant de prendre un selfie sur le pont. «Et maintenant, tout le monde saute!», plaisante une excursionniste. Une jeune femme s’énerve: «Cette famille a fait assez de photos, c’est à nous maintenant.» Sa copine tempère: «Chacun a le droit de rester aussi longtemps qu’il veut.» La famille avance à présent sur le pont et les deux jeunes femmes se préparent pour leur selfie. Franchir le pont procure des sensations fortes: il vacille un peu, et à travers les planches on voit les arbres, bien plus bas. Certains s’agrippent à la rambarde pour se rassurer, d’autres progressent gaiement sur la construction aérienne. Le retour à Monte Carasso, par l’autre côté de la vallée, est aisé. Peu après le pont, on passe devant une vieille charbonnière puis on retraverse un bois de châtaigniers et des champs de fougères avant d’atteindre les premiers rustici et les jardins de palmiers.
Triton, lièvre et vanneau N° 1543
Ettiswil, Surseestrasse — Wauwil • LU

Triton, lièvre et vanneau

Au printemps, on peut observer un grand nombre d’espèces animales rares sur la plaine intensivement cultivée à l’ouest du Sempachersee. Cet itinéraire facile, dont la moitié suit de petites routes asphaltées à faible trafic ou des chemins de gravier, relie deux réserves naturelles. Peu après l’arrêt de bus «Surseestrasse» à Ettiswil (LU), on traverse le pont qui enjambe la Rot, rivière renaturalisée où pêchent des hérons cendrés. On tourne à gauche, puis on longe le cours d’eau pendant un quart d’heure jusqu’à Buchwald, lieu d’observation et de loisirs très prisé. Un biotope varié s’est développé dans cette ancienne gravière: grenouilles rousses et tritons dans les mares, lézards sur le gravier, papillons et sauterelles dans les prés. De retour sur le chemin de randonnée, on traverse la route principale puis, après avoir dépassé une agglomération, on s’aventure à travers champs, effarouchant un lièvre au passage. Les communes ont revalorisé la région sur le plan écologique grâce à de petites interventions: haies, tas de pierres et de branches, prairies humides et terres en friche. Ces dernières plaisent aux vanneaux huppés dans la réserve de Wauwilermoos. Des clôtures électriques posées par la Station ornithologique suisse en accord avec les paysans protègent ici une soixantaine de couples nicheurs. On peut admirer leurs figures acrobatiques en vol et repérer les oisillons bien cachés depuis la tour d’observation. De la gare de Wauwil, on accède facilement à la Station ornithologique de Sempach en transports publics. Dans le centre des visiteurs, moderne, on découvre le monde des oiseaux.
Les Walser du Liechtenstein N° 1542
Steg, Hotel — Steg, Tunnel • LI

Les Walser du Liechtenstein

La première halte de cette agréable randonnée en boucle a lieu au hameau liechtensteinois de Steg, bâti par les Walser en 1727 sous la forme d’un mayen. La disposition particulière des maisons, en deux rectangles, s’explique par la topographie et l’exploitation du lieu. En effet, le ruisseau Saminabach et des zones de chutes de pierre réduisaient l’accès au sol fertile. Les prairies à l’intérieur du rectangle sont restées des parcelles privées, alors que les pâturages situés à l’extérieur sont exploités de manière communautaire. Au XXe siècle, la vallée de Samina attirant de plus en plus de touristes, les étables et les maisons ont souvent été transformées pour les accueillir. La forme rectangulaire figure même depuis 1965 dans le règlement de la zone à bâtir. Après un bref passage pour découvrir Grosssteg et Kleinsteg, les marcheurs longent le ruisseau Valünerbach et rejoignent la vallée voisine de Valüna. Après 45 minutes environ, un arrêt à la buvette de l’Alp Valüna est le bienvenu. A la bifurcation en direction de Gapahl/Rappenstein, tourner à droite. Le chemin traverse le Välunerbach et suit l’autre versant de la vallée. Il s’élève constamment le long de prairies qui sont superbement fleuries au début de l’été. Au point culminant, à 1700 mètres environ, le chemin quitte la petite route non goudronnée. Le sentier panoramique traverse alors le Schwarztobel et le Schwarz Wand et les randonneurs voient clairement comment l’érosion a marqué la roche, de couleur noire. Le chemin d’altitude descend en pente douce par une forêt de pins. Sur les tronçons dénudés, le hameau de Steg et sa forme particulière sont bien visibles. Les marcheurs parviennent ensuite à l’auberge Sücka, où ils peuvent se restaurer.
Sur le sentier frontalier du Napf 2 N° 1541
Luthern Bad — Fankhaus (Trub), Schulhaus • LU

Sur le sentier frontalier du Napf 2

La journée est placée dès le début sous le signe du miracle: après un voyage matinal dans le car postal qui roule vers Luthern Bad, les randonneurs frissonnent encore un peu au moment de plonger bras et pieds dans les bains d’eau froide souterraine. Mais la source du Badbrünnli a des vertus réputées curatives depuis qu’en 1581, elle a guéri – du moins le dit-on – le paysan Jakob Minder qui souffrait depuis 20 ans de la goutte. Une fois bien revigoré, il faut monter à travers champs en direction du Napf, en passant devant les auberges de Badegg et de Niederenzi. A partir de celle-ci, la randonnée offre de beaux panoramas, passe par des prairies et des forêts, puis longe la Napfflue jusqu’au Napf. Par temps clair, les sommets célèbres sont nombreux: Titlis, Eiger, Mönch et Jungfrau, jusqu’à la chaîne du Jura, ainsi que la région de collines de l’Emmental et de l’Entlebuch. Mais la vue n’est pas tout, et la deuxième partie de la randonnée, qui suit toujours la frontière entre les cantons de Lucerne et de Berne, ne manque pas d’intérêt. Après Stächelegg et Trimle, la marche se poursuit sur la crête. Même ceux qui souffrent du vertige s’y sentiront en sécurité. Le chemin est large ou alors passe dans la forêt. La randonnée se déroule à nouveau dans les bois et les prés avec parfois un endroit dégagé où un banc permet souvent d’admirer la vue. Les grandes montées et descentes sont limitées. En contrebas, la faille profonde du Fankhausgraben. Ici, la randonnée est paisible. Peu après Hängeleflue, ne pas oublier de faire un petit détour par la buvette de la Schwesternbodenalp, qui vend une très bonne glace fabriquée par des paysans de l’Emmental. A déguster en rejoignant le Champechnubel et en admirant une nouvelle fois la vue.
Sur le sentier frontalier du Napf 1 N° 1540
Eriswil, Hinterdorf — Luthern Bad • BE

Sur le sentier frontalier du Napf 1

Au XVIe siècle, les Lucernois catholiques ne goûtaient guère au mouvement religieux qui se répandait dans le pays et voulaient freiner la Réforme. Il fallait donc marquer clairement la frontière qui les séparait du canton de Berne réformé, d’autant plus que des disputes territoriales survenaient régulièrement entre voisins. En 1565, l’avoyer et chevalier de Lucerne reçut l’ordre d’ériger dans le Napf, sur la crête séparant la localité bernoise d’Eriswil du village lucernois de Luthern, une «Hagstelli», une haie intangible plantée de hêtres, érables, frênes et épicéas. Celle-ci a survécu aux hostilités entre les deux cantons et, à quelques arbres près, se dresse toujours au même endroit. Elle est classée et protégée et certains de ses spécimens seraient âgés de plus de 400 ans. Pour voir de ses propres yeux la frontière végétale, il faut d’abord gravir l’Ahorn, en une heure et demie à travers la forêt, depuis Eriswil Hinterdorf. Après un détour par l’Alp Brestenegg vient l’itinéraire de la Hagstelli. De beaux passages attendent les marcheurs après l’Ahorn et à l’Alp Ober Scheidegg, où la rangée d’arbres est intacte. Les nombreux ravins et pentes abruptes à traverser rendent l’aventure palpitante. La région du Napf est sauvage, pleine d’ornières et donne parfois l’impression de tourner en rond, mais ce n’est pas le cas, comme le confirme l’arrivée sur le Hochänzi. Devant soi, le Napf puis, alignées à l’horizon, les Alpes bernoises. Un dernier passage jusqu’à Niederenzi et les terres bernoises réformées sont franchies. Reste la descente sur d’agréables sentiers, à travers forêts et prairies, vers le lieu de pèlerinage de Luthern Bad. Le Badbrünneli et ses eaux aux vertus curatives attire des pèlerins du monde entier, et même des Bernois!
Sur les rives du lac de Joux N° 1538
Vers chez Grosjean — Le Rocheray • VD

Sur les rives du lac de Joux

On comprend, en voyant le paysage calme et inspirant de la vallée de Joux et son lac, que l’horlogerie ait trouvé un terreau fertile pour se développer. Avec les paysans-horlogers d’abord, puis avec les ateliers et les fabriques. Convenant bien aux familles, cette randonnée le long des rives du lac de Joux permet de sentir cette atmosphère. Elle débute à l’arrêt de bus «Vers-chez-Grosjean» en direction de l’ouest. Le chemin, qui passe sous le «Camping à la Ferme», est asphalté sur 1 kilomètre environ, mais la vue sur le lac est belle et l’on n’y prend pas garde. A la hauteur des Bioux, la buvette «Altitude 1004» invite à faire une pause. Après le Bas des Bioux, l’itinéraire quitte la rive pour entrer dans une zone marécageuse. On la traverse, les pieds au sec, en empruntant avec un plaisir certain des passerelles en bois. Le bout du lac atteint, il faut suivre sur une centaine de mètres, en direction du nord, la route qui mène au Sentier. On reprend très vite le sentier du lac. Tout plat comme il l’a été jusqu’ici, il traverse des champs et une forêt avant de rejoindre à nouveau la rive du lac. L’asphalte est aussi de retour. La vue porte désormais sur la rive sud du lac ou, à l’est, sur la Dent de Vaulion. Les aires de pique-nique ne manquent pas. Au Rocheray, terme de la balade, une route en pente mène à la station de train de la ligne Le Brassus–Vallorbe.
S’enfoncer dans la forêt du Risoux N° 1537
Le Brassus — Le Sentier • VD

S’enfoncer dans la forêt du Risoux

La forêt du Risoux est immense: elle s’étend sur toute la longueur de la vallée de Joux, à la frontière avec la France. Comme il est facile de s’y perdre, il est vivement conseillé de ne pas quitter les chemins balisés et d’emporter une carte. Tous les lieux de la forêt se ressemblent. Même des garde-forestiers locaux avouent s’y être déjà perdus. La forêt donne vite l’impression aux marcheurs de se trouver au milieu de nulle part. Le lieu est plein de charme, car on sait que rien ne peut arriver. Tel n’était pas le cas pendant la Seconde Guerre mondiale pour les espions et les Juifs. Les premiers utilisaient la forêt pour transmettre leurs informations à leurs services secrets, tandis que les seconds fuyaient la France occupée par les Allemands, aidés par des Suisses et des Français courageux. En se promenant ici, les randonneurs peuvent bien imaginer ce que ces fugitifs devaient ressentir, de nuit, toujours sur le qui-vive, craignant d’être découverts. Impossible de faire l’impasse sur le béton au début et à la fin de la randonnée mais la vue sur la vallée de Joux, les vaches qui paissent et les champs fleuris détournent l’attention. L’itinéraire traverse d’abord la forêt sur des chemins forestiers, puis sur des sentiers plus étroits à partir du refuge «Rendez-vous des Sages». C’est ici que passeurs français et suisses se rencontraient pour s’échanger les fugitifs. Ces refuges, qui sont en fait de petites cabanes, sont nombreux dans la forêt. Ils comportent souvent un foyer à l’extérieur et un fourneau à bois à l’intérieur. Des lieux parfaits pour griller une saucisse, mais il est interdit d’y passer la nuit. Pour accèder le Chalet de la Jaique à La Gèque, il faut quitter brièvement la Suisse. Le chemin descend ensuite en direction du Sentier.
Les murs en pierres sèches du Mont Tendre N° 1536
St-Cergue — Le Pont • VD

Les murs en pierres sèches du Mont Tendre

Les murs en pierres sèches sont à la vallée de Joux ce que la Grande Muraille est à la Chine: un symbole incontournable, que viennent admirer aussi bien les randonneurs que les touristes. Il faut dire que ces ouvrages minéraux, réalisés sans mortier, impressionnent par leur beauté et leur solidité. L’art de leur construction a d’ailleurs été intégré par l’UNESCO au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. A l’origine, ils servaient à délimiter les parcelles, tout en permettant l’épierrage des pâturages. Mais avec les changements survenus dans les pratiques agricoles autour des années 1950, nombre d’entre eux ont cessé d’être entretenus. Heureusement, l’heure est à la restauration. Pour le bonheur des marcheurs, mais aussi des espèces animales et végétales qui aiment s’y nicher. La randonnée de deux jours reliant Saint-Cergue au Pont, via le col du Marchairuz, permet d’en observer plusieurs beaux exemples, notamment le mur de crête du Mont Tendre. Peu après s’être élevés au-dessus de la gare de Saint-Cergue, les randonneurs se retrouvent déjà en pleine nature, au milieu de la tendre verdure jurassienne. Ils suivent alors fidèlement l’itinéraire 5 de Suisse Mobile jusqu’au col du Marchairuz, en alternant essentiellement entre pâturages et forêts. A noter que le Crêt de la Neuve offre une très belle vue. Après une nuit à l’hôtel du Marchairuz, la randonnée se poursuit dans un paysage de crêtes jusque sur le Mont Tendre et son panorama à 360 degrés. Plus bas, au point 1284, on quitte l’itinéraire 5 pour rejoindre L’Abbaye par Les Croisettes. La dernière partie de la randonnée se déroule au bord du lac, jusqu’au Pont.
Le haut plateau de Greina N° 1590
Pian Geirett — Diga di Luzzone • TI

Le haut plateau de Greina

La Greina a inspiré plus d’un peintre, photographe ou poète. Avec leurs œuvres, ils ont gravé la beauté de ce haut plateau dans les mémoires. C’est en partie grâce à eux que cette toundra alpine n’a pas été inondée et que l’on peut y randonner aujourd’hui. La randonnée commence à Pian Geirett, au fond du Val Camadra. Le chemin descend à la rivière Brenno della Greina, la traverse et la suit un moment à travers la plaine alluviale. Il décrit ensuite de larges courbes en montant jusqu’à la Capanna Scaletta. Perché sur un rocher, le refuge offre une vue splendide sur la vallée. De là, on suit le tracé de la vallée jusqu’au Passo della Greina, qui marque la frontière avec les Grisons. Ce col marque aussi l’entrée dans la Plaun la Greina, le célèbre haut plateau sur lequel sinue la rivière Rein da Sumvitg. Au point 2230, le chemin rejoint ceux qui mènent au Val Sumvitg et à l’Alpe di Motterascio. L’itinéraire emprunte celui qui mène à l’alpage. Après une courte montée en direction du sud, on atteint Crap la Crusch, de nouveau contrée tessinoise où les cours d’eau se scindent. Aux pieds des montagnes Piz Ner et Pizzo di Güida, le chemin mène à la Capanna Motterascio, au bout de l’alpage du même nom. C’est ici que débute la descente. Raide et sinueuse, elle emprunte un chemin alpestre récemment élargi pour faciliter l’exploitation de l’alpage et mène au Lago di Luzzone. On longe alors ses rives sur un chemin panoramique jusqu’à l’alpage de Garzott. On emprunte ensuite la route de l’alpage jusqu’à l’arrêt du Bus alpin à l’entrée du tunnel, à moins de 1 kilomètre du bout du lac et du barrage.
Au-dessus du Seealpsee sur le Säntis (AI) N° 1506
Wasserauen — Säntis • AI

Au-dessus du Seealpsee sur le Säntis (AI)

Le Säntis fait partie des sommets que tout randonneur aimerait gravir une fois dans sa vie. Culminant à 2501 mètres et coiffé d’une antenne caractéristique, c’est la plus haute montagne du massif de l’Alpstein. La conquête de son sommet est certes astreignante, mais guère difficile sur le plan technique. En ce matin d’automne, le train emmène une bonne cinquantaine de randonneurs de tous âges à Wasserauen. Dehors, le soleil matinal baigne le paysage d’une lumière orange. La vallée de Seealp est encore à l’ombre et c’est bien ainsi, car la randonnée commence par une rude ascension en direction de Klein Hütten. Un étroit sentier traverse la forêt brun-rouge. Les feuilles crissent sous les pieds. Puis la vue se dégage sur le pays d’Appenzell. On continue par un beau chemin panoramique en direction de Meglisalp. De l’autre côté de la vallée, le Schäfler et Ebenalp sont baignés par les premiers rayons du soleil. À Meglisalp, les collines herbeuses et le restaurant offrent l’opportunité de faire une pause. C’est que la deuxième étape de la randonnée requiert du muscle: le chemin commence par un zigzag pentu à travers un paysage karstique tourmenté. Puis il traverse un pierrier où un escalier étroit et tortueux a été aménagé avec des pierres plates. Le but de la randonnée, l’ancienne auberge, semble à portée de main mais les derniers mètres sont les plus durs... On finit tout de même par y arriver, et même au belvédère situé un peu plus haut encore. Et devant la vue sur les Alpes, surtout sur les Churfirsten, toute fatigue s’envole! La descente est plus facile: le téléphérique ramène les randonneurs à Schwägalp en dix minutes.
Tour des quatre lacs au cœur de la Suisse N° 1502
Melchsee Frutt — Engelberg • OW

Tour des quatre lacs au cœur de la Suisse

Éclairé par le soleil matinal, le lac de Melchsee brille de mille feux. Sur le haut plateau de Melchsee-Frutt, l’air est frais et pur, et le paysage magnifique. En passant par les quatre joyaux que sont les lacs de Melchsee, Tannensee, Engstlensee et Trüebsee, cette randonnée jusqu’à Engelberg ravit le corps, l’esprit et l’âme des marcheurs. Elle parcourt presque 19 kilomètres en environ six heures, mais familles et enfants y trouveront leur compte, car les remontées mécaniques permettent de raccourcir le temps de marche. Peu après Melchsee-Frutt, l’itinéraire monte légèrement le long du Bonistock et rejoint le Tannensee. La vue est splendide et les sommets alentour se reflètent dans le lac. L’auberge Tannalp, accessible par le train de Fruttli, offre la possibilité de se restaurer. Quelque 130 mètres plus bas se trouvent Engstlenalp et l’hôtel du même nom, qui rappelle des temps anciens, lorsqu’on utilisait des bêtes de somme pour passer les cols. L’Engstlensee est un peu caché. Pour le voir, il faut d’abord atteindre la crête de la vallée de Schaftal. Les randonneurs arrivent ensuite au col du Jochpass, où le chemin de randonnée de montagne bifurque vers le nord-est en dessous de l’auberge de montagne. Une piste de VTT longe le télésiège jusqu’au lac de Trüebsee. Les randonneurs et les vététistes ont ainsi des itinéraires dédiés. Ce n’est qu’une fois arrivé au Trüebsee, pris d’assaut par les touristes, que l’on prend conscience du rayonnement international dont jouit Engelberg. La descente à Engelberg via Gerschnialp et Bänklialp est recommandée, mais les marcheurs fatigués pourront emprunter la télécabine.
Sur les traces de Souvorov par le Chinzig UR N° 1499
Gitschen — Biel • UR

Sur les traces de Souvorov par le Chinzig UR

La traversée du col du Gothard pour rejoindre Altdorf puis celle du col de Chinzig pour rejoindre la vallée de Muotatal, fin septembre 1799, ont certainement coûté des efforts surhumains au général Souvorov et à ses 21 000 hommes. Aujourd’hui, la randonnée par le Chinzig est bien plus agréable, avec des chaussures de randonnée confortables, le soleil dans la nuque et des chemins de randonnée de montagne bien balisés. Par ailleurs, deux téléphériques aident à modérer les dénivelés. Après un trajet sinueux en car postal (réservation obligatoire) de Sisikon à «Riemenstalden, Chäppeliberg», on rejoint Gitschen en téléphérique. Il faut faire preuve de patience en cas de forte affluence, car la cabine ne compte que quatre places. Le chemin débute tranquillement en direction de la cabane du CAS Lidernenhütte puis monte jusqu’au Mälchbödeli en passant devant Ober Hüttli, pour rejoindre enfin Chli Tisch par des alpages. Là, on a une vue plongeante sur le lac de Spilauer See. Peu avant le sommet de Rossstock, le chemin bifurque à gauche et descend jusqu’au col de Rossstocklücke par un court raidillon sécurisé par des chaînes, puis par un pierrier. Le chemin désormais blanc-bleu-blanc mène au flanc sud-est du Rossstock sur un couloir praticable. Ce passage clé est cependant accessible sans problème et réserve une bonne dose de plaisir aux enfants aguerris. L’on atteint bientôt le Chinzig par les prés. Aujourd’hui, on y trouve un refuge et une petite chapelle. Une messe de montagne y est célébrée tous les 15 août. Sur les traces de Souvorov, un large chemin redescend vers Biel, où une auberge de montagne permet de faire passer le temps en attendant le téléphérique. Heureusement que ce «bon vieux temps» est révolu!
Circuit vers les lacs de montagne de Maloja GR N° 1497
Maloja • GR

Circuit vers les lacs de montagne de Maloja GR

Les grands lacs d’Engadine – ceux de Sils, de Silvaplana et de Saint-Moritz – sont réputés pour leur beauté. En revanche, les deux petits lacs de Lägh da Bitabergh et Lägh da Cavloc, au-dessus de Maloja, ne sont connus que des initiés. Cette randonnée adaptée aux enfants débute dans le village de Maloja et se dirige vers la route du col qui mène au val Bregaglia. D’ici, la vue sur la vallée est un must. Peu après, on franchit l’impressionnant barrage d’Orden, qui retient les gravats déversés pendant les intempéries. Autrefois, la région était parsemée de chemins de contrebande. De précieuses marchandises comme le café et les cigarettes franchissaient le col de Muretto, entre le val Bregaglia et la Valteline. Sur le premier tronçon de l’itinéraire, un sentier thématique pour enfants parallèle au chemin de randonnée fait revivre cette époque. Dans la forêt clairsemée de mélèzes, on peut se représenter la vie au temps où les vivres et d’autres provisions venaient à manquer et qu’il fallait les faire venir de très loin à dos de cheval. Entre les mélèzes, on distingue soudain un lac de montagne idyllique: le Lägh da Bitabergh. Les contrebandiers faisaient peut-être halte ici... Les enfants commencent à fatiguer et dévorent les premières rations de nourriture. Les randonneurs qui le souhaitent peuvent monter jusqu’à la Motta Salacina, d’où la vue sur le val Forno est splendide. Quant au chemin direct, il mène au Lägh da Cavloc. Heureusement, le tabac des contrebandiers a cédé la place aux costumes de bain. Avant d’emprunter le chemin du retour, on peut manger un encas au restaurant Cavloccio avant la descente en pente légère sur la route d’alpage jusqu’à Maloja.
Fraîcheur et ombrage dans le Jura N° 1492
Bassecourt — Undervelier • JU

Fraîcheur et ombrage dans le Jura

Au IIIe siècle, Colombe de Sens refusa d’épouser le fils de l’empereur romain Aurélien et fut emprisonnée. Une ourse l’y aurait protégée. Autre fait remarquable: Colombe échappa aux flammes du bûcher. Elle fut décapitée. Aujourd’hui, une chapelle rupestre lui est consacrée, destination de cette randonnée, promesse de fraîcheur. Le départ s’effectue à Bassecourt, d’abord sur une route goudronnée. On monte ensuite sous les arbres vers la Côte de Frénois et on marque un premier arrêt à la cabane forestière (pt. 751). L’ascension qui suit, terminée par une petite montée raide, est facile. En passant la clôture des vaches, rester bien à droite, remonter le talus le long de la forêt et, en haut, continuer vers La Jacoterie. Juste avant la ferme, le chemin retourne dans les bois, s’étrécit et s’incline. Des vaches sont passées par là. Comment ont-elles fait? Un pied sûr est ensuite nécessaire: une descente de plus de 50 virages serrés sillonne la forêt jusqu’à la rivière La Sorne. Une merveille. La grotte de Sainte-Colombe est de l’autre côté. Pour éviter la route, il faudra patauger un peu. Quel soulagement par des températures élevées! La grotte, bien aménagée, est elle aussi bien fraîche. On aimerait s’attarder, écouter l’eau s’écouler, laisser les fleurs et l’encens produire leur effet à la lueur des bougies, et s’apaiser. Les croyants se lavent les yeux et les pieds dans l’eau qui aurait des pouvoirs de guérison. Un pèlerinage a lieu ici le 15 août. La grotte réserve bien des surprises: des fouilles ont mis au jour des ossements préhistoriques, des silex, divers os d’animaux ainsi que des céramiques de l’Âge du bronze.
Randonnée le long de la rivière Rom (GR) N° 1504
Ofenpass — Müstair, Claustra Son Jon • GR

Randonnée le long de la rivière Rom (GR)

Depuis le col de l’Ofen, le monastère bénédictin Son Jon (Saint-Jean) de Müstair n’est pas encore visible. En revanche, on aperçoit la cime enneigée de l’Ortler, qui culmine à 3905 m d’altitude, en Italie voisine. Longeant la vallée en direction de Tschierv, on traverse une forêt automnale et on aperçoit la source du Rom. À travers pâturages, sur de petites routes goudronnées ou d’étroits sentiers, l’itinéraire suit le tracé de la rivière dans le Val Müstair, où débute sa course jusqu’à l’Adriatique. Le chemin contourne les villages de Fuldera, Valchava et Sta. Maria. Mais les auberges et les arrêts du car postal sont à quelques minutes, si l’on ne veut pas faire la randonnée d’une traite. Tout près de la sortie du village de Müstair, un chemin mène au monastère Son Jon, placé sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Un arrêt de bus se situe à proximité. Mais Müstair et monastère vont de pair, et une visite s’impose. D’après la légende, Charlemagne aurait survécu à un terrible blizzard sur le col de l’Umbrail au VIIIe siècle. Il aurait érigé le monastère pour témoigner sa gratitude. Une statue en stuc dans l’église abbatiale lui est dédiée. Fondé par des moines, le site abrite depuis le XIIe siècle un couvent de bénédictines. Il se distingue par son église et la tour Planta, dotée de créneaux en queue d’hirondelle. Le musée offre un aperçu de la vie monastique. Quant à la boutique, les bénédictines y vendent, outre de la nourriture spirituelle, des produits bio issus de leur jardin potager ou qu’elles cuisinent elles-mêmes, des objets d’art, des cartes postales ou des cartes de randonnée.