Randonner en été • Suisse Rando Home

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Oreilles grandes ouvertes N° 1316
Pradatsch — Il Fuorn • GR

Oreilles grandes ouvertes

Pour Kurt Eggenschwiler, qui dirige la section de l’acoustique et du contrôle du bruit de l’institut fédéral de recherche Empa, une randonnée dans le Parc national suisse s’apparente à une pièce de théâtre composée de multiples sons et bruits. Pour cet acousticien, qui écoute et analyse ce que d’autres ne remarquent même pas, la forêt est comme une grande salle de concert naturelle, où les arbres jouent symboliquement l’ouverture de l’itinéraire. Viennent ensuite des paysages de ruisseaux, qui sont l’incarnation d’un lieu calme, des endroits complètement silencieux, des cloches de vaches – qui font partie du décor acoustique d’une balade en montagne –, le mugissement du vent qui couvre tout le reste, une élévation de terrain qui fonctionne comme un mur antibruit et, enfin, une route très fréquentée, qui ramène à la civilisation. La randonnée sonore débute à Pradatsch, dans le Val S-charl. Le chemin s’élève dans le Val Mingèr jusqu’à la place de repos de l’Alp Mingèr, puis quitte provisoirement le Parc national à hauteur de Sur il Foss. Jusque-là, la marche n’est pas difficile, mais la montée qui suit jusqu’à la Fuorcla Val dal Botsch, à 2677 mètres, est raide. En haut, on revient dans le Parc national. Vient alors la longue descente, sur une pente moins raide qu’à l’aller, vers la route du col de l’Ofen. Un torrent accompagne en permanence les marcheurs qui peuvent faire une halte à mi-chemin sur une place aménagée sur sa rive. Après le croisement avec la route du col de l’Ofen, l’itinéraire longe l’Ova dal Fuorn jusqu’à l’Hôtel Il Fuorn, d’où le bus rejoint Zernez. Il est interdit de quitter les chemins dans la zone du Parc national.
Fraîcheur estivale au Val-de-Travers N° 1317
St-Sulpice, poste — La Brévine, poste • NE

Fraîcheur estivale au Val-de-Travers

Qui a dit qu’il fallait se rendre au fin fond des Alpes pour tâter de la neige en plein été? Nichée au cœur du Val de Travers, la glacière de Monlési offre une bouffée de fraîcheur bienvenue au randonneur. Forte de ses 6000 mètres cubes de glace, elle constitue la plus grande curiosité naturelle de son genre dans la chaîne jurassienne helvétique. Pour l’atteindre au départ de St-Sulpice, on s’enfonce dans la forêt au-dessus du village, dont on ressort plus haut, dans un décor reposant et champêtre. Après avoir passé plusieurs domaines agricoles, on emprunte un chemin conduisant à Monlési. A hauteur des Petites Charbonnières, il est important de bien rester sur ce chemin balisé: même si cela implique un détour, on évite ainsi tout conflit avec les vaches allaitantes. Les abords de la glacière sont trompeurs: on peine à croire, en voyant ce paisible plateau, qu’une grotte emplie d’or blanc se cache une vingtaine de mètres plus bas, au fond d’un puits. On accède à l’entrée de la glacière par un sentier escarpé équipé d’un câble, puis par une échelle métallique. Dans l’antre de Monlési, il fait un frileux 0 degré. Il n’est donc pas superflu de prévoir, outre une lampe frontale, une bonne doudoune. A l’intérieur, grâce à un subtil jeu entre l’eau infiltrée, la neige et les courants froids, on se croirait en plein Jurassique. Et la beauté des sculptures de glace n’a d’égal que la température, qui force après une quinzaine de minutes à quitter cet endroit hors du temps. Heureusement, une autre attraction de taille attend les marcheurs qui poursuivent leur randonnée en direction de La Brévine, via Les Bans: le lac des Taillères, dans lequel il fait bon se rafraîchir.
Belles découvertes aux Diablerets N° 1322
Col du Pillon — Les Diablerets • VD

Belles découvertes aux Diablerets

Cette randonnée nous fait découvrir deux endroits étonnants, un peu ignorés, situés en dessous du célèbre Glacier 3000. La cascade du Dar est proche du lieu de départ. Le Dar se précipite ici en deux niveau, l’un de 72 mètres et l’autre de 79 mètres, en direction de la vallée. Ces deux chutes d’eau peuvent être observées, l’une depuis le haut, l’autre depuis le bas, en suivant des chemins pédestres. La cascade inférieure n’est située qu’à un quart d’heure à pied du col du Pillon. A l’arrêt du car postal, on suit le panneau indicateur en longeant brièvement la route principale vers Les Diablerets. A peine l’a-t-on quittée que l’on voit la cascade s’élancer par-dessus d’imposantes parois rocheuses. Au pied de la cascade inférieure, les choses se calment. Un ruisseau serpente entre les rochers amenant l’eau écumante dans de petits bassins ronds qu’elle a creusés et polis. La randonnée se poursuit le long du Dar sur des pâturages et dans la forêt. Cette balade dans des sous-bois ombragés au sol couvert de grosses racines ne demande pas de grands efforts. Un chemin bifurque à gauche: un pont suspendu en cordes, branlant, invite à un petit détour. On peut aussi choisir de poursuivre sur la rive droite. Les deux chemins se rejoignent un peu plus loin. Le pont est un pendant modeste au «Peak Walk by Tissot» du Glacier 3000 qui relie deux sommets. Ici, aucune vue imprenable, mais un frisson garanti lorsque l’on franchit l’ouvrage en cordages. On pense aux intempéries de juin 2005 et aux gros dégâts que la rivière, sortie de son lit, causa aux Diablerets. Les ouvrages de protection érigés le long des rives, visibles à la fin de la randonnée, rappellent la force de l’eau avec laquelle les indigènes composent depuis des siècles.
Destination: la Quille du Diable N° 1323
Glacier du Scex Rouge • VD

Destination: la Quille du Diable

Il y a bien longtemps, les habitants des Diablerets n’osaient pas s’approcher du glacier de Tsanfleuron, considéré comme le repaire du diable. On disait de la vallée des Ormonts qu’elle était le lieu de réunion de démons. Quand l’orage grondait en été ou que se produisaient des avalanches en hiver, les indigènes pensaient que le diable jouait aux quilles, d’où le nom du grand rocher situé à l’extrémité sud du glacier: la Quille du Diable. Lorsque les démons s’adonnaient à leur jeu diabolique, il arrivait qu’ils manquent leur coup et que de gros blocs de pierre finissent leur course sur les alpages d’Anzeinde ou autour du lac de Derborence. Les bergers, inquiets, levaient alors les yeux vers la Quille du Diable et priaient ardemment. Le refuge l’Espace, en contrebas de la Quille du Diable, qui porte le nom officiel de Tour St-Martin, est le but de la courte randonnée qui passe par le glacier. Le retour s’effectue par le même itinéraire. Pas après pas, la forme imposante grossit à l’horizon. De la terrasse de la jolie cabane, on la voit en taille réelle. Le parcours, plat et assez facile, n’est pas balisé en tant que chemin de randonnée d’hiver, mais les exploitants du domaine skiable l’entretiennent toute l’année. Attention à la neige lourde et mouillée et aux flaques profondes lors des chaudes journées d’été. Il est conseillé de se munir de chaussures hautes et imperméables. Ceux qui, à ce stade, n’ont pas encore assez profité de la montagne se risqueront sur le «Peak Walk by Tissot», un pont suspendu de 100 mètres de long librement accessible, qui relie deux sommets et d’où l’on admire 24 sommets de plus de «4000 m»; ou dévaleront à toute allure la piste de luge Alpine Coaster. Un moment diablement excitant!
Tout en haut, à la Videmanette N° 1324
Château d'Oex — Rougemont • VD

Tout en haut, à la Videmanette

Château-d’Oex est un petit village que l’on contemple avec plaisir au début de la randonnée, notamment parce qu’il possède le plus vieux pont suspendu de Suisse romande, le pont Turrian. L’ouvrage en fer de 1883 est l’un des rares de ce type encore existants. La Sarine se faufile dans la vallée et nous indique la voie à suivre vers la montée. La forêt située à l’entrée de la réserve naturelle de La Pierreuse exhale des senteurs de résine et d’aiguilles de sapin. La Pierreuse doit son nom aux vastes cônes d’éboulis qui s’étendent au pied de hautes parois rocheuses et caractérisent le paysage. La plus grande réserve naturelle de Suisse romande que l’on ne quitte plus tout en prenant de l’altitude comporte des bas-marais, de nombreuses variétés botaniques, une faune intacte et des traces des périodes glaciaires. Les blocs erratiques et les gros amas de pierre, propres à la région, témoignent d’une époque disparue depuis bien longtemps. Le site fait le bonheur des connaisseurs de géologie ou de botanique, mais le profane sera lui aussi ravi d’admirer la vue qui s’offre dès la montée et de humer l’odeur des plantes. Avec un peu de chance, les bouquetins, peu craintifs, se montreront de près. La région abrite aussi des chamois, des marmottes, des lynx, des aigles royaux et des tétras-lyres. Un bref passage plat succède à la montée effectuée dans un terrain préalpin pierreux. A peine l’a-t-on franchi que s’ouvre après le dernier rocher à pic une vue impressionnante sur les Alpes bernoises et vaudoises. Le chemin qui descend vers Rougemont passe derrière le piton calcaire du Rubli, par des alpages, puis pénètre par moments dans la forêt au sol couvert de mousse et aux agréables senteurs.
Randonnée culturelle dans le Pays-d’Enhaut N° 1325
Les Combes — Rossinière • VD

Randonnée culturelle dans le Pays-d’Enhaut

Si le village de Château-d’Oex est avant tout connu pour son festival annuel de ballons – c’est ici que Bertrand Piccard a entamé en 1999 son tour du monde en ballon sans escale – il a bien plus à offrir que de l’air chaud. De majestueuses vieilles fermes ornent la localité qui connut plusieurs incendies dévastateurs. Après le dernier grand incendie de 1800, les maisons en bois furent reconstruites en pierre. Le village vit encore de l’agriculture, mais surtout du tourisme. La randonnée débute à l’est de Château-d’Oex dans le hameau des Combes et se dirige vers la Sarine. Après un passage par une petite gorge, on rejoint rapidement Château-d’Oex. Le chemin traverse le beau village avant que l’on ne prenne de la hauteur. Bien que la montée se fasse sur un revêtement dur, on ne le regrette pas lorsqu’on se retourne pour admirer la vue sur la vallée, le «Rocher Plat» et le «Rocher du Midi». Après avoir quitté Château-d’Oex, on poursuit la randonnée par des pâturages et une petite forêt pour rejoindre La Frasse et Rossinière. On peut admirer dans ce village de nombreux chalets en bois aux façades richement décorées. Le plus impressionnant est le Grand Chalet, la plus grande maison en bois de Suisse. Les cinq étages comptent 113 fenêtres et la façade est ornée d’un texte gravé et peint d’environ 2800 caractères. Le peintre Balthus a vécu dans le Grand Chalet autrefois nommé «Grande Maison» et de célèbres écrivains, peintres et artistes du XXe siècle y ont séjourné. Le Grand Chalet est une propriété privée que l’on ne peut pas visiter.
Une jolie boucle au pied de la Tour d’Aï  N° 1326
Berneuse • VD

Une jolie boucle au pied de la Tour d’Aï

Le trajet jusqu’à la Berneuse est déjà une aventure en soi. Depuis la gare d’Aigle, le train à crémaillère traverse tranquillement la localité. Un bref coup d’œil sur le château et voilà que le train s’élève courageusement à travers les vignes et la forêt jusqu’à Leysin. Pendant la montée, on a droit ici et là à une vue prometteuse sur les sommets. On dit de la Berneuse qu’il s’agit de l’un des plus beaux points de vue panoramiques de Suisse romande et la confirmation ne se fait pas attendre: la vue s’étend sur le lac Léman, la plaine du Rhône, les Dents du Midi, l’Eiger, le Cervin ou le Mont Blanc. Le restaurant Le Kuklos, à côté de la télécabine, est l’unique restaurant tournant de Suisse romande. L’architecture du bâtiment en verre, qui tourne sur lui-même en 90 minutes, s’inspire de deux sommets proches, la Tour d’Aï et la Tour de Mayen. La randonnée débute par une petite descente jusqu’au lac d’Aï et ses vieux mayens. Puis le chemin monte en zigzags à la Chaux de Mont, en dessous de la Tour d’Aï. Un bref passage sur l’arête permet de rejoindre, en face, la croix de sommet de la Chaux de Tompey. C’est un bel endroit pour une halte, pour autant que le vent soit clément. La descente qui suit vers le col de Tompey est raide et là, le décor change. On traverse une forêt odorante, où les racines forment de vastes réseaux et où poussent des fougères. Au point le plus bas de la randonnée, la forêt s’ouvre sur un alpage d’où l’on voit la vallée. C’est le bon endroit pour un nouvel arrêt avant d’entamer la deuxième descente raide de cette boucle. Encore quelques kilomètres le long de la pente et nous voilà à nouveau près de la télécabine, qui était notre point de départ.
A la découverte de l’Oberland zurichois N° 1268
Gibswil — Steg im Tösstal • ZH

A la découverte de l’Oberland zurichois

La randonnée par les collines de l’Oberland zurichois a de beaux atouts: foyers pour grillades, bancs, tour panoramique et un petit étang pour la baignade. De quoi passer une belle journée récréative si les enfants sont endurants et patients. En quittant le joli village de Gibswil, on monte sur la colline avant de se diriger tout droit vers un lieu enchanteur: dans la forêt, une chute d’eau clapote gaiement devant une grotte naturelle recouverte de paille. L’endroit est idéal pour une première pause. Le chemin monte ensuite en pente douce et régulière jusqu’à l’étang de Bachtel, à Hintersennenberg. Attention, il faut ignorer le premier panneau et traverser la route. Le balisage intermédiaire se trouve 10 mètres plus bas. On rejoint ainsi le Bachtel en passant par l’étang et non par la route. La montée est parfois assez raide, mais le chemin est bien aménagé et des traverses ont été posées sur les parties les plus escarpées, ce qui facilite l’accès au point sommital du Bachtel. La vue sur les Alpes récompense l’effort. Et du sommet de la tour, elle est encore plus belle. La place de jeux du restaurant de Bachtel Kulm, elle, répond à tous les souhaits. Après une bonne pause, il est temps de poursuivre sa route. Peu avant la Schufelberger Egg, on voit à nouveau les lacs de Greifensee et de Zurich. Au niveau de l’indicateur pédestre, on traverse la route pour monter les escaliers de l’autre côté du champ. On peut se rafraîchir ici à la source. L’itinéraire passe par la forêt, des pâturages et près d’une bruyante pension pour chiens jusqu’à la gare de Steg, où l’on emprunte le RER pour Winterthour ou Rüti en songeant à la belle journée écoulée. Ceux qui veulent profiter davantage de la cascade, de la place de jeux et de l’étang commencent la randonnée à Steg et parcourent l’itinéraire dans le sens opposé.
Par le Mont Sujet et les gorges de Douanne N° 1269
Les Prés-d'Orvin, Bellevue — Twann • BE

Par le Mont Sujet et les gorges de Douanne

La randonnée entre Les Prés-d’Orvin et Douanne traverse les gorges de Douanne, lieu où Friedrich Dürrenmatt a situé son passionnant roman policier «Le juge et son bourreau». Dans celui-ci, le commissaire Bärlach cherche à élucider le meurtre de son jeune officier de police retrouvé dans sa voiture à la sortie des gorges de Douanne. La querelle entre Bärlach et le criminel Gastmann, sur qui pèsent les soupçons, est ancienne. Le crime parfait, jamais découvert ni puni, existe-t-il? La première partie de la randonnée n’a rien à voir avec le polar. Elle débute aux Prés-d’Orvin, passe par des routes forestières, puis par de vastes hauts-plateaux jurassiens jusqu’au sommet du Mont Sujet, qui offre une vue superbe sur les Alpes. A partir de Lamboing, on se retrouve sur les lieux du roman de Dürrenmatt. La question de la frontière linguistique y est aussi évoquée. L’agent de police de Douanne, Alphonse Clenin, apprend à Bärlach que Lamboing se dit Lamlingen en allemand, ce que Bärlach trouve d’ailleurs plus beau. Le ruisseau qui alimente les deux moulins aux Moulins se nomme encore ici la Douanne et ne devient le Twannbach que plus bas, dans la gorge. L’atmosphère mystique et sombre de la gorge convient à merveille à l’histoire policière. Au début, la rivière coule calmement sur des rochers couverts de mousse mais bientôt, elle se transforme en torrent qui dévale la pente sous forme de cascades. Le chemin passe par des endroits spectaculaires et par des marches taillées dans les rochers. A la sortie, il faut s’acquitter d’un modeste «péage» qui permet à la commune de financer les onéreux travaux d’entretien. A Douanne, on peut attendre le bateau en dégustant un verre de chasselas. Attention: le chemin des gorges de Douanne est fermé chaque année dès le 1er novembre. Il rouvre le week-end de Pâques ou à la mi-avril.
Du San Salvatore à Morcote N° 1270
San Salvatore — Morcote • TI

Du San Salvatore à Morcote

Le funiculaire s’élève le long d’une pente raide entre Paradiso et le San Salvatore. Une fois au sommet, il faut faire un détour par le belvédère: d’ici, on peut admirer une vue à 360 degrés sur Lugano, le lac et les Alpes. La randonnée commence juste derrière le restaurant de montagne par une descente raide. Le chemin redevient assez vite plus plat et traverse les forêts de châtaigniers, typiques du Tessin, en direction de Ciona, un très joli hameau aux maisons colorées et aux jardins enchantés. L’itinéraire se poursuit à travers de denses châtaigneraies vers Carona et le jardin botanique de San Grato, connu pour ses nombreux rhododendrons qui, au printemps, transforment le parc en une mer de fleurs. C’est l’industriel et fondateur des aciéries Monteforno, de Bodio, dans la vallée de la Léventine, qui acquit en 1957 le terrain sur lequel le jardin est aménagé. Il le fit défricher et planta des variétés adaptées au type de sol et aux conditions météorologiques. Peu après l’Alpe Vicania, le chemin descend par quelque 1200 marches d’escalier à Morcote. La vue, à nouveau étendue et superbe, fait heureusement oublier ses genoux douloureux. Un peu avant de rejoindre le bord du lac, on peut voir l’église Santa Maria del Sasso, construite dans le style Renaissance, puis transformée plus tard en église baroque. Rien de tel qu’un arrêt dans l’un des cafés ou à l’une des terrasses ensoleillées de Morcote pour se reposer. Les palmiers, les gelaterie et les boutiques de spécialités nous donnent l’impression d’être dans un petit village italien.
Vers le point le plus élevé du Baselbiet N° 1271
Bergstation Wasserfallen • BL

Vers le point le plus élevé du Baselbiet

Reigoldswil, situé tout au bout de la partie orientale de Bâle-Campagne, possède de superbes fermes qui confirment que le village a connu une belle prospérité. Pendant plus de deux siècles, les habitants ont principalement vécu de la confection à domicile de passementerie (rubans de soie). Comme ils ne faisaient pas confiance au papier-monnaie des citadins bâlois, les paysans se faisaient payer en pièces de 5 francs (les Fünfliber), d’où le nom populaire de la vallée, le Fünflibertal. En se dirigeant vers le haut du village, on rejoint la télécabine qui monte à Wasserfallen. On laisse sur sa gauche l’attirant parc accrobranche que l’on retrouvera au retour et on monte à travers des réserves naturelles, par la Waldweid, jusqu’au point le plus élevé du canton de Bâle-Campagne, Hinderi Egg. Le Chellenchöpfli, toujours qualifié à tort de plus haut sommet, mesure 10 mètres de moins et se trouve en partie dans le canton de Soleure. Ce qui est vrai, par contre, c’est que la vue sur le Plateau et sur la crête des Alpes est plus belle depuis le Chellenchöpfli. On descend maintenant par des pâturages à chevaux vers la chapelle Saint-Roch, le protecteur des malades de la peste. D’ici, la randonnée se poursuit sur un chemin couvert de feuilles de hêtre, si douillet qu’on aimerait le parcourir pieds nus. Peu après, des blocs de calcaire brillant se dressent sur le chemin de crête qui mène plus haut, au Vogelberg. On profite encore de ces hauteurs avant de redescendre par le flanc nord du Passwang. De la pente calcaire du Schattberg, un passage taillé dans la roche, on traverse à nouveau des pâturages à chevaux jusqu’à la station de la télécabine de Wasserfallen. Là, le restaurant Heidi-Stübli accueille les marcheurs avec une assiette richement garnie de fromages locaux et de viande séchée ou une autre spécialité.
Une variante du «Schwyzer Höhenweg» N° 1272
Rotenflue — Mostelberg • SZ

Une variante du «Schwyzer Höhenweg»

C’est au début de l’itinéraire, à la station supérieure de la nouvelle télécabine de Rotenflue, que l’on prendra la plus belle photo de la fière pyramide du Grand Mythen. Cette randonnée tout sauf monotone nous mène à travers prairies et forêt sur de jolies routes alpestres et d’étroits sentiers et passe près d’auberges accueillantes. Par exemple la buvette Zwüschet Mythen, qui sert des produits de l’alpage. Un détour de 15 minutes par le point de vue homonyme permet d’admirer une vue splendide sur le fond de la vallée de Schwyz et jusqu’au Pilate. On peut souvent observer ici des chamois et d’autres animaux. Peu après la Haggenegg, on peut opter pour la variante décrite ici, qui quitte le «Schwyzer Höhenweg», en suivant le panneau «Hochstuckli». Le chemin de montagne traverse des alpages derrière le Hochstuckli jusqu’à la Banegg et, d’ici, rejoint le but en descendant par le Lungenstutz à travers la forêt. Attention, si le terrain est mouillé, on empruntera le sentier panoramique depuis la Haggenegg pour rejoindre Mostelberg en passant par Mostelegg. La région du Hochstuckli est en effet une zone marécageuse et Mostel signifie «Moostal», vallée des marais. Au Mostelberg, tandis que leurs parents se reposent sur la terrasse ensoleillée, les petits marcheurs découvriront de superbes possibilités de jeux. Lors de la descente vers Sattel, on peut admirer une dernière fois le panorama tandis que la télécabine tourne lentement sur son axe.
Perles naturelles N° 1307
Genève-Cornavin • GE

Perles naturelles

Cette randonnée, qui a pour thème le génie botanique des Genevois, commence sur l’île Rousseau et se termine près de l’horloge fleurie. Entre les deux, 200 ans de recherche scientifique sur les végétaux et l’occasion de faire connaissance avec différentes variétés de plantes, ainsi qu’avec différents personnages. On accède au point de départ par la rue du Mont-Blanc. Elle descend de la gare Cornavin jusqu’au bord du lac et de cette petite île dédiée à Jean-Jacques Rousseau. C’est lui qui a éveillé l’intérêt du public pour la nature. Des générations de scientifiques se sont prises au jeu et ont commencé à herboriser. La bonne société, de son côté, a transformé ses jardins en parcs, les plantant d’arbres exotiques. Cette randonnée s’attache à la découverte des plantes indigènes de la ville de Genève, celles qui ont toujours poussé sur ses murs ou qui se sont frayé un chemin vers elle. Les marcheurs suivent donc le cours du Rhône jusqu’au pont Butin, puis, depuis l’autre rive du fleuve, reprennent plus tard la direction de la ville en suivant l’Arve. Après la plaine de Plainpalais, ils traversent le parc des Bastions et gagnent la promenade de la Treille, où se trouve un des marronniers les plus connus de Suisse: chaque année est consignée la date d’apparition de sa première feuille. Les randonneurs passent devant plusieurs églises jusqu’à la place du Bourg-de-Four avant de regagner le jardin anglais et l’horloge fleurie, qui est sans doute, à côté du jet d’eau, l’attraction la plus connue de la ville. Le tourisme lui aussi veut apparemment s’attribuer une tranche du génie botanique genevois.
Vuache en fleurs N° 1306
Chevrier • EU

Vuache en fleurs

Les amateurs de botanique peuvent se réjouir de cette randonnée riche en découvertes. Fin mars, pendant la floraison de la dent-de-chien, le sol de la forêt du Vuache se pare de touches de rose. L’itinéraire prend son départ à Chevrier. Tout d’abord, il faut gravir quelques mètres en forêt. La signalisation française, rouge et blanc, est bien visible. Dès les premiers blocs de calcaire, l’oeil se pose sur les premières dents-de-chien qui se fraient un chemin à travers les failles du calcaire. A gauche, un peu plus en amont, se trouve un joli poste d’observation qui donne sur Genève. Tout en haut, sur la crête, c’est l’occasion de faire une pause près de la petite chapelle, posée sur un tapis de cyclamens sauvages. Il convient ensuite de rejoindre tranquillement l’arête du Vuache sur un chemin idyllique bordé de dents-de-chien à perte de vue. Au point La Balme Nord, le randonneur restera sur l’arête de la montagne pour suivre pendant une demi-heure la direction du Sommet du Vuache. Une fois au Golet du Pey, il est possible de faire un petit détour pour gagner le point de vue sur la droite. Ensuite, on redescend à travers la forêt en direction de Vulbens et assez vite on bifurque de nouveau à gauche, toujours vers Vulbens. Ce chemin forestier de rêve mène vers un petit réservoir d’eau. Ici, il faut rester à droite pour traverser les prés en direction du parking de La Cisette, avec une vue magnifique sur le Mont Blanc. L’itinéraire continue sur la gauche pour déboucher sur la ferme La Chavanne, puis longe la forêt jusqu’à Chevrier.
Au fil de la Versoix genevoise N° 1308
Sauverny, douane — Versoix • GE

Au fil de la Versoix genevoise

Selon la légende, Gargantua aimait voyager et découvrir de nouvelles contrées. Peut-être que, lors de ces pérégrinations, il a eu l’occasion de passer dans la région de la Versoix et d’enjamber cette jolie rivière. La randonnée familiale part du petit village frontalier de Sauverny. A l’arrêt de bus «Sauverny, douane», on part sur la gauche et on commence directement à longer la rivière jusqu’à La Bâtie. Le chemin balisé passe un peu plus haut, mais comme la rive de la Versoix est magnifique en cette saison, les familles préféreront suivre le fil de l’eau. Attention néanmoins, car le chemin n’est pas entretenu et peut être glissant en cas de pluie. Il peut aussi y avoir des obstacles. A La Bâtie, on rejoint la route et l’itinéraire balisé. On traverse le village et après avoir bifurqué à droite, on se retrouve de nouveau dans la forêt. Après être redescendu vers le cours d’eau, on traverse un joli petit pont de bois et on suit cette fois le canal parfaitement droit. Au moulin de Richelien, on rejoint le bitume et on longe le ruisseau sur le côté de la route pour passer ensuite sous l’autoroute. Une dernière fois, on entre dans les bois et on longe le canal de la Versoix qui s’écoule au rythme des randonneurs. Les enfants apprécieront d’y lancer des pissenlits et de les voir ainsi évoluer. Le dernier tronçon se fait dans les quartiers d’habitation sur le haut de Versoix. On peut directement rejoindre la gare ou marcher jusqu’au lac pour y faire un pique-nique bien mérité et observer le beau travail réalisé par Gargantua. En effet, selon la légende, le lac est son œuvre!
Excursion champagnarde genevoise N° 1309
Athenaz — Avusy • GE

Excursion champagnarde genevoise

La Champagne, dans la campagne genevoise, est l’une des rares régions de Suisse, si ce n’est la seule, qui abrite encore des perdrix grises. Ce bel oiseau, à la parure gris-brun, est devenu très rare. Le programme de conservation dont il fait l’objet depuis 25 ans n’a pas donné les résultats escomptés. Si l’on a ainsi peu de chances de l’apercevoir, on peut, en revanche, découvrir son environnement en entreprenant une randonnée qui part d’Athenaz. Au début, tout est plat, mais le paysage s’anime rapidement. A partir de Sézegnin, jolie bourgade au passé agricole, le relief se creuse. La Laire, un cours d’eau primesautier, trace la frontière avec la France. Une route asphaltée conduit à la localité française de Malagny. Le chemin, balisé ici par des plaques directionnelles blanches, a retrouvé un revêtement naturel. Il descend dans un ruz verdoyant. Après le passage d’un petit pont, c’est un sentier qui permet au randonneur de remonter la pente. Le terrain est vallonné, planté de grands hêtres et de pins. La réserve naturelle des Teppes de la Repentance enrichit les lieux, caractérisée qu’elle est par une diversité floristique qualifiée «d’exceptionnelle». Le retour sur territoire genevois se fait en traversant à nouveau La Laire. Les bosquets, les champs et les zones en friche rythment la randonnée jusqu’à Avusy, son terme. Ces éléments du paysage valent leur pesant d’or pour l’avifaune de la région. Grâce au projet de conservation des perdrix grises, les populations de diverses espèces d’oiseaux se sont densifiées. Que du bonheur pour les yeux et les oreilles!
Les ponts de la Via Gottardo N° 1310
Erstfeld — Göschenen • UR

Les ponts de la Via Gottardo

Les parties uranaises de la Via Gottardo montrent, en clair-obscur, le trafic de transit au col du Gothard. De longs tronçons de chemin longent la voie de chemin de fer, l’autoroute et la route cantonale. Mais il y a aussi de nombreux bouts qui ont pour théâtre un beau paysage naturel. Les plaines sont rares et précieuses au pays d’Uri. Seule la vallée entre Flüelen et Erstfeld offre de longues portions plates. Tout autour, on monte et on descend, parfois sur un terrain très raide. Plus la vallée se rétrécit, plus les parties animées se font présentes: agglomérations, routes et voies de chemin de fer surgissent et encerclent le randonneur de toutes parts. Il reste alors peu de place pour les chemins de randonnée. Ainsi, la Via Gottardo se rapproche par moments très près de l’autoroute A2 entre Amsteg et Gurtnellen; on voit, on entend et on sent parfois aussi le trafic. Les parties peu esthétiques ne sont cependant pas une raison de renoncer à la randonnée qui va d’Erstfeld à Göschenen. On traverse aussi des prairies fleuries et des forêts de montagne tranquilles sur des chemins vicinaux. De jolis passages accompagnent le chemin des rives de la jeune Reuss, qui gronde et qui bouillonne entre les rochers à cet endroit. On découvre aussi des choses très intéressantes le long du chemin, par exemple la magnifique paroisse de St-Albin, à Silenen, ou les ruines de Zwing Uri non loin de là. Il y a aussi le sentier didactique du chemin de fer «Sentier Gottardo», qui suit la même direction que la Via Gottardo. Le chemin thématique permet de découvrir la technique de construction et l’histoire du chemin du fer du Gothard.
Sur la large crête du Jura N° 1311
La Heutte — Tavannes • BE

Sur la large crête du Jura

Les habitants des montagnes du Jura bernois disent d’elle qu’elle est «mordante»: c’est la bise, la «méchante» bise. Il faut les croire sur parole: si l’on n’a jamais affronté ce vent frisquet, on peine à s’imaginer qu’il puisse faire si froid alors que le soleil brille. Par endroits, les collines du Jura semblent même avoir été taillées par ce vent glacial et vif. C’est le cas sur la chaîne de Montoz, dont les flancs s’étirent entre Granges (SO) et Tavannes (BE). La randonnée, qui franchit cette chaîne montagneuse par son extrémité ouest, débute à La Heutte, un village situé non loin de Bienne et desservi par le train. Le chemin en direction de la métairie de Werdt est escarpé et paisible. En dépit de la ville et des villages proches, un agréable sentiment de solitude envahit le randonneur. Un petit détour par le chalet du Ski Club vient renforcer cette impression. Devant cette maison située à 1100 m d’altitude, on se demande à quelle époque il y a bien pu y avoir assez de neige pour skier. Peu avant l’ultime ascension jusqu’au Werdtberg, le terrain prend des contours préalpins. Certes, la présence de feuillus rappelle que l’on est encore à basse altitude. Toutefois, l’herbe est rase et grasse, et les sentiers des vaches rappellent des altitudes bien plus élevées. Au sommet, la largeur de la crête et son aspect aplani ne manquent pas d’étonner. Par temps clair, on a une vue sublime sur les Alpes bernoises. Et lorsque la bise tombe, on peut se restaurer dehors, sur la terrasse du restaurant Werdtberg. Souvent, la bise chasse les nuages de la crête du Montoz. C’est le prix à payer pour profiter des rayons du soleil.
Concerto pour grenouilles N° 1313
Laupen — Düdingen • BE

Concerto pour grenouilles

Les rainettes sont à la fois diurnes et nocturnes. Les amateurs de coassements peuvent profiter d'un concert assourdissant tous les soirs autour de 21h00 dans la réserve naturelle de l'Auried. Mais pour cela, il faut partir dans l'après-midi. Les premiers petits vocalistes verts se font entendre (jusqu'à 90 décibels, quand même) à la tombée de la nuit. Dans la masse, il est difficile de localiser chaque individu, c'est pourquoi il est conseillé d'emporter une bonne lampe de poche. Le bassin de formation permet aux visiteurs d'attraper les petits amphibiens pour les observer dans un récipient transparent. Le plus efficace est de se poster à un endroit et d'éclairer un point fixe dans l'eau. La randonnée, qui offre de nombreuses possibilités de faire des pauses et des grillades, se prête parfaitement à une excursion en famille. On commence par suivre le sentier des sens et des sons jusqu'à St. Johann, puis on traverse un pré avec place de jeu et un emplacement pour faire des grillades. Apparaît ensuite le lac de Schiffenen, avec une échelle qui longe la rive, puis un petit bout de route asphaltée. Une fois à Schiffenen, il vaut la peine de faire la boucle sur la presqu'île avant d'arriver au restaurant Seepark, qui propose un minigolf et une baignade publique. On passe sur le barrage, puis sur une petite passerelle plus bas, avant d'atteindre la rive sud de la Sarine et une première réserve naturelle. Traverser la Sarine au niveau du marais d'Auriedstäg permet de visiter l'ancienne gravière. La randonnée se termine sur la route forestière après Laupen.
Un dimanche sur la Hohe Winde N° 1312
Brunnersberg — Beinwil SO, Schachen • SO

Un dimanche sur la Hohe Winde

Le car postal ne dessert Brunnersberg que les dimanches et les jours fériés. Il s’agit donc d’un itinéraire pour le dimanche, sans longues montées à surmonter. L’objectif est la Hohe Winde qui, avec ses 1204 mètres, culmine exactement à la même hauteur que le Passwang, aussi situé sur la troisième chaîne du Jura. Mais c’est la première de ces deux montagnes qu’on rallie. Depuis Brunnersberg, le chemin commence direction «Güggel», le premier restaurant de montagne du trajet, qui offre surtout un poste d’observation en amont. Après avoir passé Stierenberg, où se trouve un autre restaurant, cap sur le col Scheltenpass, qui se trouve déjà sur la troisième chaîne du Jura. Le chemin délaisse joliment les nombreux conducteurs en sortie, qui apprécient les virages de ce col. A Vorder Erzberg, un détour au-dessus d’un versant mène droit parmi les vaches et veaux. Le chemin disparaît dans le pâturage et ne redevient visible que sur la crête en hauteur. A partir de là, la Hohe Winde est toute proche et les dernières minutes en forêt laissent deviner la vue grandiose sur l’herbage sans arbres qui attend en haut. Par beau temps, la vue s’étend sur le Chasseral, le ballon d’Alsace, Bâle, la Forêt-Noire et tout le panorama alpin. Les amateurs de parapente apprécieront les courants thermiques qui caractérisent ce point de départ. La descente vers Schachen est rapide. Le sentier parcourt une forêt et des alpages et passe devant des fermes, traversant un paysage peu fréquenté à la ruralité primitive.
Le long de la Thur 2 N° 1295
Bischofszell — Weinfelden • TG

Le long de la Thur 2

Le vieux pont près de Bischofszell, de 116 m de long, est le pont le plus important sur la Thur. Inauguré en 1487, en tuffeau et grès, il est le plus long pont médiéval en pierre naturelle préservé de Suisse. De ce fait, il bénéficie d’une protection nationale. Ce vieux pont se distingue par sa forme. Il a été construit suffisamment en hauteur pour être à l’abri des crues. Sa courbe se love dans les contours naturels des récifs de conglomérat sur lesquels il repose. Une légende explique son origine: une mère, dont les deux fils se seraient noyés dans les flots de la Thur, aurait fait don du pont. En lieu et place d’un droit de passage, elle demandait que le notre père soit prononcé à chaque passage, en mémoire de ses fils. Cet emblème de Bischofszell marque le prélude de la randonnée le long de la Thur, jusqu’à Weinfelden. Avant de rejoindre la rivière en aval de la gare, une balade dans la vieille ville pittoresque, avec ses nombreux jardins de roses, est recommandée. Ensuite, le chemin de randonnée longe la Thur jusqu’à Kradolf. Seul un petit détour est nécessaire, par le village de Halden. Sur ce premier tronçon, il est possible d’observer des hérons et, avec beaucoup de chance, des martins-pêcheurs et des castors. Après Kradolf, l’itinéraire change de caractère. Le paysage est fait de forêts et de champs labourés, et on s’éloigne de la Thur. Le chemin change plusieurs fois de rive. A Weinfelden, cela vaut la peine d’emprunter le Thurweg jusqu’au pont suspendu Ganggelisteg. Ce pont suspendu, de 120 m de long, a une longue histoire derrière lui, et les randonneurs s’amusent à le passer. On salue sa récente rénovation totale. La randonnée prend fin à la gare de Weinfelden.
Au bord du domaine skiable d’Arosa N° 1265
Talstation Hörnlibahn — Hörnlihütte • GR

Au bord du domaine skiable d’Arosa

Ces lacs de montagne peu distants l’un de l’autre puisqu’on les rejoint en 45 minutes à pied, tous deux alimentés par l’eau de la jeune Plessur, ne pourraient guère être plus différents. Le Schwellisee, né suite à un éboulement, est entouré de prairies. En été et en automne, ses eaux sont assez chaudes pour la baignade. A l’origine, le lac était situé au cœur d’une forêt d’aroles que les Walser défrichèrent lorsqu’ils s’installèrent dans la région d’Arosa. Aujourd’hui encore, on peut voir depuis la rive les troncs d’aroles au fond du lac. L’autre lac, l’Älplisee, formé de sédiments glaciaires, est situé environ 200 mètres plus haut, mais son paysage est beaucoup plus ancien. Il est dominé par les imposants champs d’éboulis qui s’étendent de l’Älpliseehorn jusqu’au bord de l’eau. Dans celle-ci se reflète la pyramide rocheuse de l’Älplihorn, souvent couverte de neige à la fin de l’automne et lors de coups de froid. Même en été, l’eau limpide du petit lac est d’un froid glacial. Il faut dire que huit mois par an, le lac est gelé et qu’en automne, il est parfois presque asséché. Le mieux est de commencer la randonnée à la station inférieure de la télécabine du Hörnli. Pour rejoindre le Schwellisee, on marche sur une route alpestre bordée de nombreux bancs. Peu avant l’Älplisee, on franchit la Chlus, un ressaut escarpé assuré par des câbles en acier. De l’Älplisee, il faut descendre brièvement dans un couloir, puis traverser la pente. Après, le chemin serpente joliment le long de la «verborgene Weng», un pierrier né suite à un éboulement, jusqu’à la cabane du Hörnli. Lors de la descente à bord de la télécabine du Hörnli, on peut voir l’ensemble du domaine skiable d’Arosa.
Chemin faisant en Argovie N° 1266
Bremgarten (AG) — Muri (AG) • AG

Chemin faisant en Argovie

Une promenade le long de la Reuss dans le Freinant d’Argovie permet de profiter pratiquement toute l’année d’une belle nature et d’un paysage charmant. Mais avant de l’effectuer, il est conseillé de flâner dans les ruelles tortueuses de la petite cité habsbourgeoise de Bremgarten. Depuis la cour de l’école de la localité, le promeneur rejoint le large chemin riverain en gravier qui longe la rivière jusqu’au barrage. Là, la Reuss est large et indolente comme un lac. Dans l’étroit méandre qui entoure le Zofka, il n’est pourtant pas facile de s’orienter: le chemin tourne à près de 270 degrés sur quelques centaines de mètres. Le tronçon jusqu’au pont de Rottenschwil est très attrayant. Une partie de la plaine a été inondée par la retenue d’eau de la centrale hydro-électrique. Sur les bancs de gravier et les îles boisées de la réserve naturelle du Flachsee, on peut voir des martins-pêcheurs, mais aussi de nombreux autres oiseaux ainsi que des plantes rares. En poursuivant sur le même chemin, on remonte encore la rivière jusqu’au pont de Werd. Là, on bifurque à droite. En traversant le marais de Rottenschwil, on parvient au petit village d’Althäusern, d’où l’on a une belle vue sur la plaine de la Reuss et la chaîne de l’Albis. En passant par Kapf, on rejoint Hasli, puis les bords de la rivière Bünz. Il suffit de la longer pour parvenir à Muri et à son ancienne abbaye bénédictine. L’église baroque, qui est un vrai bijou architectural, est considérée comme l’un des plus beaux édifices religieux de Suisse. Au musée de l’abbaye joliment conçu, les visiteurs découvrent l’histoire du lieu et de ses moines.
Vue panoramique depuis le Stockhorn N° 1267
Chrindi (Mittelstation) — Stockhorn • BE

Vue panoramique depuis le Stockhorn

Dans la salle d’attente du téléphérique du Stockhorn, on se doute bien qu’il doit y avoir un lac là-haut. Le week-end, des randonneurs, des grimpeurs mais aussi des pêcheurs munis de sièges pliants et de matériel se pressent dans la cabine. La plupart d’entre eux passeront la journée au bord du charmant Hinderstockesee, situé à quelques minutes de la station intermédiaire de Chrindi. Ceux qui veulent voir les pêcheurs faire le plein de truites arc-en-ciel peuvent les suivre et prévoir un agréable détour par ce lac. L’itinéraire direct longe d’abord la crête puis franchit la paroi raide au-dessus du lac. Après la première montée jusqu’à l’Alp Vorderstocke, une vue superbe s’ouvre sur la vallée de la Simme et la chaîne du Niesen. Peu après, depuis un petit col, on aperçoit l’Oberstockesee, un autre joli lac très calme. Le lieu est parfait pour une pause. On peut aussi s’attabler, un peu plus haut, à la terrasse de l’auberge de l’Oberstockenalp pour reprendre des forces avant la dernière montée jusqu’au Stockhorn. À ne pas manquer: la vue au loin et celle, plongeante, vers le nord. Pour l’admirer, on suit depuis le restaurant le sentier didactique sur la flore alpine jusqu’au sommet. Ou alors on traverse la galerie percée dans la montagne pour rejoindre la plateforme panoramique construite dans la paroi nord du Stockhorn, si l’on ne souffre pas de vertige. Son sol grillagé permet de regarder en dessous de soi. La vue sur la ville de Thoune et sur le Plateau, jusqu’au Jura, est fantastique. À la station intermédiaire de Chrindi, les pêcheurs nous rejoignent. Leur sourire satisfait en dit long sur leur pêche au trésor. La plupart d’entre eux ont dans leur sac les six truites qu’ils ont le droit d’emporter.