Randonner en été • Suisse Rando

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L’escalier des records N° 0883
Mülenen — Niesen • BE

L’escalier des records

Une fois par an, des dizaines de sportifs montent en courant l’étroite rampe d’escaliers qui longe la voie ferrée jusqu’au Niesen. Le plus long escalier du monde a ses adeptes! Même si grimper 11 674 marches en un peu plus d’une heure n’est pas à la portée de tous. C’est un Colombien qui détient le record de vitesse. Francisco Sanches n’a mis que 52 minutes et 22 secondes pour atteindre le sommet de cet «escalier des records». Le rythme des randonneurs est tout autre. Comme les escaliers ne sont accessibles aux piétons qu’une fois par an, en juin, ils empruntent le chemin assez raide, qui longe plus ou moins la voie ferrée et rejoint le sommet en cinq heures environ. Là-haut, la vue est imprenable. Le chemin commence à Mülenen, à droite de la station inférieure, et passe par le pont sur la Kander. Les débuts sont plutôt agréables, puis la pente devient de plus en plus raide et l’on monte en entendant les grincements du funiculaire. A plusieurs reprises, les marcheurs ont le choix entre la voie directe et un itinéraire moins raide un peu plus long. Jusqu’à la station intermédiaire de Schwandegg environ, le chemin traverse surtout la forêt. Au-delà de la limite de la forêt, on découvre un panorama dégagé, où le bleu profond des lacs de Thoune et de Brienz tranche avec la blancheur des sommets de l’Oberland bernois. Pourquoi ne pas profiter d’une telle vue près de Schwandegg, le temps d’une grillade? Les virages en épingles à cheveux sont ensuite toujours plus étroits et plus nombreux, car le sommet se rapproche. Il se peut que l’on se fasse dépasser par un athlète qui s’entraîne pour la course du Niesen. Alors qu’il se rafraîchit un peu plus tard sous la douche publique de la station supérieure, le marcheur, lui, boit une boisson fraîche au restaurant. Le sommet est vaincu, et lors de la descente d’une demi-heure, les randonneurs peuvent observer, depuis le funiculaire, les 11 674 marches que les coureurs défieront en juin.
Le plus haut chemin de randonnée N° 0884
Gruben • VS

Le plus haut chemin de randonnée

Le chemin de randonnée le plus élevé d’Europe permet de découvrir un panorama exceptionnel et de marcher en haute altitude. Le randonneur est entouré des neiges éternelles et d’une végétation qui, très vite, se fait rare. Lors du départ, à l’aube, le soleil atteint les sommets du versant opposé de la vallée, alors qu’ici, il fait frais. Juste après la cabane de Tourtemagne, voici le Gässi, passage le plus délicat de l’itinéraire. Les pierres détachées crissent de manière inquiétante sous les semelles. Les gradins rocheux sont assurés par des chaînes et des cordes. Le niveau de difficulté est celui d’un chemin de randonnée alpine balisé en blanc-bleu-blanc. On sort du couloir pour rejoindre une arête. Derrière nous se dresse l’imposant glacier de Tourtemagne. Le chemin longe la moraine: à droite, le glacier de Brunnegg et à gauche, des formations rocheuses abstraites. Au-dessus trône le Barrhorn. Ce paysage désertique est apaisant. Au moment où le glacier semble à portée de main, la pente devient plus raide. On rejoint par un pierrier le Schöllijoch, où d’étranges formations rocheuses témoignent de la permanence du vent. Le chemin bifurque alors vers le nord et passe par le flanc du Barrhorn. En montant vers le sommet, entre les plaques de neige, on marche sur des éboulis, dans lesquels le pied s’enfonce presque à chaque pas. Mais on ne regrette pas l’ascension. Du sommet, on admire le glacier de Brunnegg, l’imposant groupe des Mischabel et les Alpes bernoises. La randonnée peut s’effectuer en un jour, mais comme l’accès au lieu de départ prend déjà du temps, il est conseillé de prévoir deux jours et, par exemple, de passer la nuit à la cabane de Tourtemagne.
Chasse aux citrouilles à Pfungen N° 0886
Pfungen — Tössegg • ZH

Chasse aux citrouilles à Pfungen

La région de Pfungen détient un record du monde: Beni Meier cultive des citrouilles géantes dans sa pépinière. Cet horticulteur originaire du weinland zurichois a raflé ses premiers prix aux Championnats suisses de pesée de citrouille il y a quelques années. En 2013, il a présenté à la balance une cucurbitacée d’une circonférence de 5 m et d’un poids de 1053,5 kg. La randonnée familiale commence à Pfungen, que le S-Bahn de Winterthour dessert. De la gare, on suit le quai jusqu’au croisement, puis on se tourne vers la Töss et on traverse une passerelle au-dessus de la rivière. Un crochet à droite mène à l’exploitation de Beni Meier. Le chemin grimpe ensuite dans la forêt pour rejoindre les hauteurs de l’Irchel et la ferme Oberhueb par la campagne. Un coup d’oeil en arrière, sur la ville de Winterthour, vaut la peine. La randonnée continue sur une route forestière jusqu’à la clairière de Breitmatt. La cabane romantique en rondins invite à la détente. Les chemins forestiers, bien balisés, mènent à la tour d’Irchel, haute de 28 m, controversée à une époque en raison de son antenne. Au sommet, une vue dégagée s’offre au randonneur sur le weinland zurichois jusqu’à la chaîne volcanique de l’Hegau. Les chemins et les sentiers forestiers alternent en direction du point de vue Hochwacht. Là aussi, la vue s’étend de la plaine de Rafzerfeld et du village d’Eglisau jusqu’à une grande partie de la Forêt-Noire. Puis la descente depuis le mont Hörnli mène au village viticole de Teufen. La randonnée peut se terminer ici, à l’arrêt du car postal. Mais il est conseillé de continuer jusqu’à la jonction de la Töss et du Rhin (1,5 km de plus). L’itinéraire passe devant de somptueuses maisons à colombages et rejoint le restaurant d’excursion Tössegg.
Sur les sept ponts de Flims N° 0887
Flims Dorf — Stn. Alp Naraus • GR

Sur les sept ponts de Flims

Ouvert en 2013, le Trutg dil Flem relie sept ponts, véritables oeuvres d’art du célèbre ingénieur Jürg Conzett (né en 1956). Ce nom signifie à peu près «trottoir au bord du torrent de Flims», et une telle originalité ne peut qu’éveiller la curiosité de parcourir ce sentier primé du Prix Rando 2014. Un chemin abrupt mène à une sorte de gorge, puis traverse un labyrinthe sauvage et enchanteur de rochers moussus, qui exige une très grande prudence. Après le Punt Gronda (point 1297), le sentier court sur la berge, et c’est là que le Trutg commence à dévoiler son secret: fin et élancé, le pont Muletg traverse la Flem, puis, de l’autre côté, le chemin abrupt mène au pont suivant, le Wasserfallbrücke, un arc élégant au-dessus des tourbillons. Plus haut, la vue sur ces deux ponts est fascinante: leurs différences de matériaux et de construction semblent créer un dialogue. Le troisième ouvrage, le Punt da Max, lui aussi différent, fait entrer l’art du pont dans une nouvelle phase. Le milieu de la symphonie est atteint au Punt Tarschlims, au plus profond du lit du torrent. Puis le sentier se remet à monter jusqu’au pont Pilzfelsen, qui semble être une passerelle renversée sur les talus de pierre, posée à un saut de puce des minces piliers de bois du Verweilbrücke. Le point d’orgue de ces superbes réalisations est le petit Oberste Brücke, posé aussi légèrement et audacieusement qu’un haïku. Sur la dernière portion du sentier, jusqu’à la station de Naraus, le randonneur a l’impression d’avoir traversé une symphonie de ponts en sept mouvements. Il ne s’agit alors plus qu’une simple randonnée, mais bien d’une véritable expérience artistique.
Sihl sauvage, lac paisible N° 0889
Sihlbrugg — Wädenswil • ZG

Sihl sauvage, lac paisible

Le chemin des rives du lac entre Richterswil et Wädenswil, d’une longueur de 1,6 kilomètre, est un bel itinéraire mais pour de grands randonneurs, il ne peut s’agir que d’un dessert. Si l’on veut goûter au plat principal, il vaut mieux commencer par engloutir quelques kilomètres avant de déguster la friandise qui s’est vu décerner le Prix Rando 2014. Le circuit, à travers la vallée sauvage de la Sihl, se conclut par le joli chemin riverain de l’association zurichoise du tourisme pédestre. Il commence à Sihlbrugg Dorf, un lieu peu attirant entre les cantons de Zurich et de Zoug. Peu après le départ, heureusement, à l’exception de quelques fermes, les traces de civilisation disparaissent, et seule la rivière et son gargouillis nous accompagnent. Une vue spectaculaire s’offre à nous au Sihlsprung, où la Sihl se faufile entre d’imposants blocs de pierre. On oublierait presque qu’il s’agit de la même eau qui coule paisiblement quelques kilomètres en aval à travers Zurich. Après l’usine électrique, le chemin quitte la Sihl et gravit une colline. On rejoint enfin Schönenberg et Samstagern à travers prairies et forêts. Le relief offre ici une vue imprenable sur le lac, ce qui explique que la région soit très construite. Si l’on veut éviter les routes asphaltées, on emprunte le bus local jusqu’à la gare de Richterswil. C’est là que commence le chemin des rives du lac, que l’on suit jusqu’à Wädenswil. Par moments, l’itinéraire passe par des passerelles construites directement sur l’eau. Cette solution montre qu’un chemin de randonnée pédestre peut être conçu de manière attrayante dans une région densément bâtie. Peu avant d’arriver au but, on peut faire une halte sur la tour panoramique en bois.
Prolongement de la rampe sud N° 0890
Eggerberg — Brig-Glis • VS

Prolongement de la rampe sud

Il n’est pas très agréable de marcher sur l’asphalte ou le béton. La rampe sud du Lötschberg a été prolongée afin de ménager les pieds des randonneurs. Elle mène aujourd’hui jusqu’à Naters, en passant par un escalier de pierres naturelles spectaculaire le long du bisse de Drietschneri. Auparavant, on descendait dans la vallée depuis le haut de Brigerbad, puis on continuait sur une route asphaltée jusqu’à Brigue. Avec son projet, la Communauté d’intérêt du chemin de randonnée du Lötschberg a comblé une lacune. Cela lui a valu le Prix Rando spécial décerné aux chemins de randonnée sans revêtement dur. L'excursion classique commence à Hohtenn, son prolongement à la gare de Lalden. Tous les chemins ont été réaménagés dès Brigerbad, où se trouve la place équipée de tables en bois. Le premier chemin de randonnée ferroviaire d’Europe ne séduira pas que les férus de trains, son nouveau tronçon passant majoritairement au coeur de la forêt de protection, bien au-dessus de la ligne BLS. Cette forêt de protection n’existerait pas sans les nombreuses conduites d’eau et les bisses le long du chemin. Sans elle, la ligne de chemin de fer et le chemin de randonnée aménagé à grands frais seraient exposés aux chutes de pierres et à l’érosion. L’eau jaillit des conduites un jour par mois. En été, elle rafraîchit également les randonneurs. On gravit ensuite quelque 825 marches magnifiques en pierre naturelle jusqu’à Naters. Certes, les jambes font mal, mais l’itinéraire en vaut la peine, avec ses nombreux points de vue donnant sur la vallée. A Naters, les randonneurs retombent sur un chemin en revêtement dur. Mais le pittoresque centre du village redonne du charme à l’itinéraire jusqu’à la gare de Brigue.
La plus vieille maison en bois d’Europe N° 0885
Klein Sternen — Schwyz • SZ

La plus vieille maison en bois d’Europe

La bâtisse qui détient le record de la plus ancienne maison en bois d’Europe n’en laisse rien paraître. Jusqu’à la moitié des années 1980, on ne savait guère que la maison Bethlehem, à Schwytz, datait du XIIIe siècle. Construite avant même la création de la Confédération, elle survécut au grand incendie de Schwytz de 1642 et abrita de nombreuses générations. Bien qu’ayant acquis au fil des siècles des fondations en pierre, une galerie et subi quelques changements, la maison a largement conservé son état d’origine. Ce témoignage du Moyen Age, devenu un petit musée, peut se visiter un jour de randonnée. L’itinéraire proposé mène de la région du Hoch-Ybrig à Schwytz, en passant par l’Ibergeregg et l’Alp Zwüschet Mythen. Il commence à la station supérieure du télésiège de Sternen, au-dessus de Weglosen. La marche se fait d’abord à plat, le long de l’arête, jusqu’au Wilde Maa. Une petite montée jusqu’au Spirstock, puis l’on poursuit vers Laucheren Chappelen, une chapelle en bois à la façade de bardeaux, dont l’autel est dédié à saint Wendelin, patron des paysans, des Alpes et du bétail. Le chemin passe ensuite par l’Ibergeregg, ce col qui relie la partie du canton de Schwytz orientée vers Zurich à celle dirigée vers la Suisse centrale. D’ici, le sentier mène à la Holzegg, au pied du Grosser Mythen, d’où l’on peut faire un détour d’un peu plus de deux heures (et 500 mètres de dénivelé) par le sommet. Il est aussi possible de poursuivre directement vers l’alpage de Zwüschet Mythen. Depuis le site du même nom, la vue porte déjà sur Schwytz, but de la randonnée et chef-lieu du canton. La maison Bethlehem se situe dans l’enceinte de la fondation Ital Reding, juste au-dessus de la place principale.
Au cœur de l’Alpstein N° 0924
Ebenalp — Wasserauen • AI

Au cœur de l’Alpstein

Le massif de l’Alpstein offre une vue à couper le souffle à ceux qui quittent l’Ebenalp pour rejoindre Wasserauen. La randonnée parcourt un cercle, ce qui permet de profiter de l’impressionnant panorama depuis tous les côtés. A la station supérieure d’Ebenalp, on peut prendre un petit quelque chose à l’auberge avant de se rendre au célèbre Wildkirchli. Cette suite de grottes préhistoriques se compose d’une caverne transformée en 1657 en chapelle, où se dresse un autel, de la «Kellerhöhle», où vécurent des ermites entre le XVII et le XIXe siècles et enfin de la grotte transformée aujourd’hui en un restaurant. Ces grottes ne furent jamais habitées par l’homme, mais par des ours des cavernes, jusque vers 90 000 avant J.-C. Ces ours étaient si grands que les hommes qui découvrirent leurs ossements au Moyen Age pensèrent d’abord qu’il s’agissait de vestiges de dragons. A voir le paysage, on pourrait presque le croire. Après la visite des grottes, les randonneurs peuvent affronter la montée assez raide vers le Schäfler. Là-haut, au cœur du somptueux décor de l’Alpstein se trouve une auberge isolée, qui accueille depuis près de 100 ans des hôtes assoiffés et affamés. La marche se poursuit de manière spectaculaire sur la crête, entre le Schäfler et Lötzlisälpli. La cuvette où se trouve le lac de Seealp semble menacée par les sommets alentour. Le but de la dernière grande montée à travers un paysage rocheux est l’auberge Mesmer. On redescend ensuite à nouveau vers le lac de Seealp, en suivant un trajet raide, avec, devant soi, le bleu de l’eau et les montagnes qui semblent monter la garde sur la vallée. Le lac de Seealp est un lieu idéal pour se baigner, faire un tour en bateau à rames ou manger à l’auberge Seealpsee. L’auberge Alpenrose de Wasserauen offre la dernière possibilité de prendre des forces.
Le chemin des Walser de la vallée de Safien N° 0918
Turrahus — Safien Platz • GR

Le chemin des Walser de la vallée de Safien

Le Turrahus est un lieu certes isolé, mais plus riche qu’on ne l’imagine. Le musée de l’association des étables de Safien, ainsi que l’auberge Turrahus donnent un avant-goût de l’hospitalité locale. Cette randonnée aux beaux panoramas se dirige à travers forêts et pâturages vers la sortie de la vallée et passe devant les étables très anciennes de Safien. L’itinéraire débute à l’arrêt de car postal Thalkirch-Turrahus, suit la route puis franchit un petit pont et longe la Rabiusa, à côté d’un pâturage. A la sortie du hameau de Thalkirch, on ne voit pas seulement les étables de Safien, mais aussi, de très près, de nombreuses vaches. Les étables typiques de la région datent du XIVe siècle, période à laquelle les Walser, venus du Rheinwald, s’établirent sur des sites dispersés. Cette vision pittoresque accompagne la randonnée qui se poursuit, plus haut, à travers des pâturages, où les randonneurs doivent être attentifs à leurs pas et refermer les barrières derrière eux. Après avoir franchi un tourniquet, ils pénètrent dans la forêt de Bawald, où un petit lac offre une possibilité d’arrêt. Belle atmosphère que celle qui règne dans cette vieille forêt aux pierres couvertes de mousse et aux arbres élevés. Après un bref passage dans la forêt de Camana, on rejoint la Camaner Hütta, où s’alignent de nouvelles jolies étables de Safien. Quelques cabanes ont été transformées en résidences de week-end. La vue sur la vallée est très belle. La descente mène à Camanaboda, où l’on suit la route goudronnée jusqu’à Hof. L’itinéraire traverse ensuite la forêt pour descendre à Safien Platz. On ne manquera pas une visite à la «Spensa» pour acheter des produits régionaux, et à l’auberge Rathaus ou au «Z’Cafi» pour se restaurer, avant de prendre le car postal (qui circule toutes les deux heures) jusqu’à la gare de Versam.
A nos pieds, la plaine de Magadino N° 0916
Alpe Foppa (Corte di Sopra) • TI

A nos pieds, la plaine de Magadino

A la station inférieure de la télécabine du Monte Tamaro, le doute n’est plus permis: nous nous dirigeons vers un haut-lieu des loisirs. Les affiches nous montrent des vététistes en plein effort, des fans d’accrobranche, des adeptes de tyrolienne et des bolides en luge. Après un trajet de 20 bonnes minutes vers l’Alpe Foppa, le Monte Tamaro se présente pourtant sous des traits très paisibles. A quelques pas du restaurant se dresse l’église Santa Maria degli Angeli, dessinée par le célèbre architecte Mario Botta. Telle une passerelle de bateau s’étendant sur l’éperon rocheux, elle offre une vue magnifique sur Bellinzone et les sommets alpins enneigés. Il faut prévoir du temps pour visiter ce chef-d’œuvre de l’architecture contemporaine. Les parents ont toutefois une grande décision à prendre: d’abord marcher ou se luger? Comme le départ de la randonnée est situé à côté de la piste de luge, il s’agit d’être persuasif. Peut-être la vue sur le buffet de gâteaux de la Capanna Tamaro facilite-t-elle la décision. La montée sur la route d’alpage créée pour la construction de l’émetteur présente un faible dénivelé. Une variante plus difficile, qui exige que l’on utilise brièvement ses mains, franchit la crête pour rejoindre la tour émettrice. D’ici, seules quelques minutes nous séparent de la Capanna Tamaro et de sa superbe terrasse. Le sentier raide et étroit qui descend à l’Alpe Duragno quitte la crête et bifurque peu avant la montée vers le Monte Tamaro. Sur cet alpage, on fait du fromage de vache, de brebis et de chèvre, servi ou vendu sur place. Le dernier tronçon de la randonnée en forme de boucle quitte l’Alpe Duragno, sur un chemin d’altitude qui longe la pente, et nous ramène à l’Alpe Foppa. Au loin résonnent déjà les cris joyeux des adeptes de la tyrolienne. Il n’en faut pas plus pour que les enfants hâtent le pas.
Les diligences de la vallée du Trient N° 0917
Vernayaz, Gare MC — Finhaut • VS

Les diligences de la vallée du Trient

Tout au long des 37 virages qui relient Vernayaz à Salvan, on a tout loisir de s’imaginer les diligences attelées à un ou à deux chevaux qui transportaient des touristes anglais pendant la seconde moitié du XIXe siècle. Après la construction du chemin de fer de la vallée du Rhône dans les années 1850 puis celle de la gare de Vernayaz, les communes de la Vallée du Trient décidèrent de construire une route carrossable passant par Salvan, Finhaut et Le Châtelard afin de profiter du trafic touristique venant de Chamonix et s’y dirigeant. La «Route des diligences» vit ainsi le jour entre 1855 et 1876. De beaux hôtels furent construits dans les villages paysans du versant ensoleillé de la vallée. Après l’inauguration, en 1906, de la ligne ferroviaire Martigny–Chamonix, la route perdit de son importance. Sur deux bons tiers du parcours, le chemin de randonnée pédestre suit l’ancienne route naturelle, bien large, qui n’a presque pas changé depuis le XIXe siècle. Sur le tronçon du milieu de l’itinéraire, entre Salvan et Le Trétien, le chemin traverse des quartiers d’habitation et passe par un sentier nouvellement aménagé. Le zoo alpin des Marécottes se situe le long de l’itinéraire. On peut y voir des espèces animales locales: lynx, loups, marmottes et oiseaux de proie. Juste à côté, la piscine creusée dans la roche, entourée d’un paysage naturel, est unique en son genre. La partie suivante passe par une route goudronnée, peu fréquentée, qui mène aux gorges du Triège et à ses trois ponts audacieux. Du Trétien à Finhaut, le chemin parcourt à nouveau l’ancienne route des diligences puis rejoint le village très calme de Finhaut, d’où le Mont-Blanc Express ramène les marcheurs à Martigny. Ceux qui ne veulent pas accomplir la totalité du trajet à pied peuvent l’interrompre à Salvan, aux Marécottes ou au Trétien et monter dans un train.
Le «Sentier des Toblerones» du lac Léman N° 0921
La Cézille — Nyon • VD

Le «Sentier des Toblerones» du lac Léman

Mieux vaut prévenir les enfants avant la randonnée pour éviter toute déception: le long du sentier des Toblerones, rien n’est comestible, pas de chocolat en vue. Il s’agit d’un chemin de randonnée pédestre à caractère historique, aménagé le long de la ligne de fortification de la Promenthouse qui avait été édifiée avant et pendant la deuxième guerre mondiale. Alors, pourquoi ce nom? Tout simplement parce que les éléments rappellent de loin un immense Toblerone. Des personnes passionnées d’histoire se sont regroupées pour préserver ces intéressantes fortifications de la destruction et créer un sentier didactique historique. Le parcours, parsemé de blocs de béton, commence à La Cézille. La ligne fortifiée, comme le chemin, serpente, généralement à l’ombre de la forêt, le long de ruisseaux, parfois près de maisons ou de terres cultivées. Les blocs de béton, recouverts d’une quantité plus ou moins importante de mousse ou de lierre, servent de refuges à des oiseaux et à des insectes. A hauteur de la Villa Rose, le chemin s’écarte de la ligne fortifiée et la partie intéressante du parcours prend fin. Ce bâtiment est en fait un fortin camouflé en maison qui fait partie des fortifications. Le chemin passe ensuite à travers l’immense terrain de golf de Gland. La dernière demi-heure s’effectue sur un parcours goudronné, le long de propriétés de nantis. On n’en verra guère que les haies de thuyas hautes de plusieurs mètres, de fastueux portails d’entrée et des toits de tuiles. On ne manquera sous aucun prétexte le Musée national suisse installé dans le beau château de Prangins du XVIIIe siècle. Outre les expositions, on peut aussi admirer les salles meublées dans le style de l’époque ainsi que le jardin potager créé selon les plans d’origine, où sont cultivées des variétés rares et anciennes.
Vue plongeante sur le lac des Quatre-Cantons N° 0922
Stoos — Fronalpstock • SZ

Vue plongeante sur le lac des Quatre-Cantons

De Schwyz/Schlattli, le funiculaire de Stoos, construit vers 1930, met dix minutes environ pour rejoindre la localité. Dans le tunnel, les deux véhicules ont juste la place pour se croiser et dans la faible lumière, on imagine à quoi devait ressembler le travail dans les mines de montagne. A Stoos, le chemin passe devant le Wellnesshotel en direction du village. Après les dernières maisons, voici déjà la première montée en lacets qui mène par des prairies au Chlingenstock. Cette marche assez raide offre une belle vue dégagée sur le Grosser Mythen. Si l’on veut s’éviter des efforts, on empruntera le télésiège. La randonnée sur la crête commence à 1935 mètres d’altitude. Le chemin de montagne est très bien aménagé et sécurisé, mais il est essentiel d’être bien chaussé. Seuls ceux qui ont le pied sûr et ne souffrent pas du vertige peuvent entreprendre cette marche. Que le temps soit ensoleillé et dégagé ou que l’on se trouve au-dessus de la mer de brouillard, la vue est splendide. Sous le regard des imposantes Alpes de Suisse centrale, l’étroit sentier suit la crête. A droite, Stoos reste constamment visible. A gauche, tout en bas, les eaux du lac des Quatre-Cantons scintillent sous nos yeux. La randonnée mène par un relief contrasté au Huser Stock, en passant par le Rot Turm et le Nollen (où l’on peut descendre à Stoos, via l’Alp Firenboden). Le Huser Stock se contourne sur la gauche. Après un bref passage aux virages étroits, le chemin s’élargit et les pas gagnent en souplesse. Du Huser Stock, on descend vers la cabane d’alpage de Furggeli avant d’affronter une dernière petite montée raide pour parvenir en un lieu qui semble nous rapprocher du ciel. Le Fronalpstock et sa terrasse panoramique nous invitent à une longue pause. Lorsque toutes les photos sont faites, les randonneurs descendent à Stoos en télésiège.
Deux jours aux limites du Jura N° 0867
Olten — Sommerau • SO

Deux jours aux limites du Jura

Cette randonnée de deux jours vous mènera sur les traces des pionniers qui ont façonné le Chemin des Crêtes du Jura. C’est en 1905 que les membres de l’Association du Jura suisse ont entamé le marquage jaune et rouge du Chemin des Crêtes du Jura entre Aarau et Balsthal, qui devait être prolongé vers l’est et l’ouest au fil des ans. Un véritable travail de pionnier, sachant que le marquage des itinéraires de randonnée n’en était qu’à ses premiers balbutiements. La randonnée, désormais signalisée en jaune, s’étend d’Olten à Trimbach, puis monte raide jusqu’aux ruines du château de Froburg, qui date du XIVe siècle. Ici, on contemple six siècles. La tour de refroidissement de la centrale nucléaire de Gösgen se dresse au loin. Peu après les ruines de Froburg, la randonnée se poursuit sur l’itinéraire no 5 de La Suisse à pied: le Chemin des Crêtes du Jura. Par monts et par vaux, on atteint le point culminant de la randonnée, le Geissflue, avant de quitter l’itinéraire no 5. De là, on emprunte le versant droit au-dessus de Barmelweid, avant la descente raide qui mène au restaurant Barmelhof. On poursuit vers Erlinsbach, puis jusqu’à Aarau. Le deuxième jour de la randonnée mène vers le nord via le point de vue Alpenzeiger, d’où l’on monte dans le Jura. Suit un tronçon à travers bois. L’itinéraire serpente au-dessus de Loränzebad, puis remonte vers Barmelweid et suit le chemin panoramique en terrasse jusqu’à Romatt. Après une descente escarpée, on arrive à Oltingen. La randonnée se poursuit à travers des vergers de cerisiers jusqu’au Zigflue, puis redescend sur Zeglingen. A Rünenberg, l’itinéraire bifurque à gauche dans les gorges de Stierengraben et à travers une vallée tranquille jusqu’à la gare de Sommerau, d’où l’on retourne à Olten. Seuls quelques tronçons de la randonnée sont sur route goudronnée.
Le Gambarogno au printemps N° 0871
Piazzogna, Rist. Gambarogno — Ranzo, Paese • TI

Le Gambarogno au printemps

La région du Gambarogno, située sur le versant ombragé du lac Majeur, est bien plus attrayante qu’on ne pourrait le penser au premier abord. Son Parco botanico compte une collection de magnolias mondialement, connue et le site offre de belles possibilités de randonnées. Les chemins ne sont pas très fréquentés. La promenade à travers une châtaigneraie sauvage se fait dans le calme. La montée de Vairano à Monti di Vairano n’est pourtant pas de tout repos et ne s’effectue pas sans quelques gouttes de sueur. A Sasso di Grumo, un arrêt sur la terrasse de l’établissement Alp Grüm est bien mérité. Le chemin longe ensuite agréablement la courbe de niveau, passant par des cuvettes raides creusées en direction du lac, puis remontant vers les monts. Cette randonnée peut tout à fait être effectuée en mars ou au début avril, mais la vue sera plus belle un peu plus tôt dans la saison car les châtaigniers n’auront pas encore de feuilles. Le chemin de randonnée pédestre, qui mène de Monti en Monti, est très bien aménagé et se parcourt commodément. De Monti di Vairano à Monti di Sant’Abbondio, en passant par le Monti di Gerra, on rencontre plusieurs jolis ruisseaux et l’on tente d’apercevoir le lac Majeur et ses eaux d’un bleu sombre. Là-haut règne un calme absolu, la forêt nous invite à faire une pause. A partir de Monti di Sant’Abbondio, le chemin escarpé descend vers le lac et passe devant la Chiesa del Lauro, construite sur un site magnifique. Après une descente longue et raide, les marcheurs sont heureux d’arriver à la gare de Ranzo.
Le Gambarogno au printemps N° 0872
Alpe di Neggia • TI

Le Gambarogno au printemps

Gambarogno: un nom qui sonne comme une promesse de jolies localités, de collines boisées, de jardins fleuris d’anciens rosiers, de pergolas ombragées recouvertes de vigne et, bien entendu, de magnolias et de camélias à floraison précoce. Ce petit bout du Tessin se découvre au cours d’une randonnée autour du Monte Gambarogno. Cette boucle, qui part de l’Alpe di Neggia et y revient, offre une vue unique sur le lac Majeur. On quitte rapidement l’élévation en traversant une prairie menant vers une petite forêt de hêtres. Les troncs noueux de ces vieux arbres pourraient bien abriter quelques esprits de la forêt. Après ce passage au milieu des arbres, nous voyons pour la première fois la plaine de Magadino et une minuscule partie du lac Majeur. Il faudra attendre Sopra Lirna (point 1554) pour admirer le vaste panorama, qui s’étend des îles de Brissago à la plaine de Magadino, en passant par le delta d’Ascona et Locarno, au bord de ce lac Majeur d’un bleu profond. Ce lieu est particulier, et on ferait bien de s’y attarder un peu avant de grimper vers le Monte Gambarogno. D’ici, on voit le barrage à l’entrée du Val Verzasca, mais aussi de nombreux autres détails. A l’Alpe Cedullo, une halte culinaire s’impose. Dans la quiétude des montagnes, on peut déguster calmement les variétés de fromages aux délicieuses odeurs que Maurizio et Sylvia Minoletti fabriquent sur l’alpage. Après avoir repris des forces, on repart pour la dernière partie du parcours qui traverse principalement une hêtraie fraîche et verte. Derrière l’église Sant’Anna, un chemin mène dans le joli village d’Indemini, construit tout en pierres, mais c’est le sentier de gauche qu’il faut emprunter pour rejoindre l’Alpe Neggia en suivant une légère pente qui s’élève.
Des témoins du temps passé N° 0873
Muttenz, Mittenza • BL

Des témoins du temps passé

La boucle passant par le Sulzchopf, la Schauenburgflue et les trois ruines du Wartenberg est attrayante à plus d’un titre et peut occuper une journée entière. Les enfants comme les adultes aiment en effet griller des saucisses et découvrir des ruines. Le train, puis, à Muttenz, le bus amènent les randonneurs à l’arrêt Mittenza. Après la sortie de la localité, une grande partie du trajet passe par la forêt et de petites routes naturelles. Le premier foyer à grillades se trouve peu après le lieu-dit Chlosterchöpfli et à partir du Sulzchopf, les endroits convenant à un pique-nique ne manquent pas. Le premier beau site panoramique est le Sulzchopf, d’où l’on voit aussi bien la ville de Bâle que la France et l’Allemagne. Le week-end, la Schauenburgflue, que l’on rejoint peu après, est un peu moins fréquentée que le site précédent et se prête à une longue pause de midi, à condition de prendre garde au précipice. L’itinéraire se poursuit à la descente, passe devant la ruine de Neu Schauenberg, hélas fermée au public, et parvient à l’Egglisgraben, où se trouve une auberge. Vient ensuite une partie peu intéressante, mais courte, sur une route goudronnée et sous des lignes à haute tension. On peut découvrir ici des signes de l’extraction du sel: le sel gemme est extrait à Zinggibrunn, Sulzhof et Eigental, à 400 mètres de profondeur, où il est mélangé à d’autres roches, ce qui explique sa couleur grisâtre. Le mot sel vient d’ailleurs du latin sal, qui signifie «trouble» ou «sale». Enfin, le moment tant attendu par les enfants est arrivé: près des trois ruines du Wartenberg, hautes tours, couloirs sombres et murs élevés leur permettent de rêver au monde des chevaliers et des nobles dames.
Un oiseau rare dans le Seeland N° 0874
Murten — Cudrefin, La Sauge • FR

Un oiseau rare dans le Seeland

Cette promenade printanière entraîne les visiteurs du Seeland au cœur de la nature et les incite à garder les yeux grands ouverts. Elle commence à Morat par un tour dans les ruelles animées de la jolie cité des Zähringen, où l’on peut accompagner son café de la célèbre spécialité locale, le gâteau à la crème. Bien revigorés, les marcheurs quittent la ville par la porte du nord et descendent, sur leur gauche, vers le lac. Le chemin longe la rive, passe devant la buvette du camping de Löwenberg et pénètre dans la forêt du Chablais. Bien qu’éloigné de quelques mètres seulement, le lac est invisible, dissimulé par les roseaux et la végétation. On entend cancaner des oiseaux d’eau, les chants des rossignols et du coucou résonnent dans la forêt. Le populage des marais ou l’anémone des bois aux fleurs blanches et jaunes poussent à la lisière du chemin. Les premières feuilles éclosent sur les arbres et buissons. Sur quelques kilomètres, l’itinéraire passe par la route, devant le terrain d’entraînement de la protection civile et la gare de Sugiez. Il se poursuit sur un chemin naturel, le long du canal de la Broye. Des sites de pique-nique sont prévus près du pont en bois qui surplombe le canal. On voit des hérons cendrés au bord de l’eau. Le centre-nature de La Sauge abrite un site de nidification des martins-pêcheurs. Avec un peu de patience, on peut en voir depuis un observatoire, grâce aux jumelles que l’on aura emportées. Une webcam dévoile la vie de l’oiseau dans sa cavité de nidification. Le centre propose aussi des expositions, un laboratoire écologique, un parcours sur un sentier et des observatoires. Après la marche et l’observation, place à la restauration, sur la terrasse de l’auberge.
Sur une arête du Mittelland N° 0869
Dielsdorf — Baden • ZH

Sur une arête du Mittelland

L’itinéraire qui mène du village zurichois de Dielsdorf à la cité argovienne de Baden, par Regensberg et la Lägern, a un charme insoupçonné. Les maisons à colombages du début du parcours donnent au visiteur un avant-goût de ce qui l’attend à Regensberg: un retour au Moyen Age. En effet, 750 ans d’histoire s’offrent ici aux regards. Regensberg est l’une des cités les mieux préservées du pays et compte bien des particularités. La petite ville du flanc oriental du contrefort de la Lägern présente le caractère généreux des habitations typiquement savoyardes, telles qu’on en voit souvent en France et en Suisse romande, mais guère en Suisse alémanique. On dit souvent de Regensberg qu’elle a un petit air français, que l’on doit à la situation patrimoniale de l’époque. Il ne faut pas manquer de visiter la place du village, le puits profond, le château et sa tour. Et pourquoi ne pas prendre le temps de monter à son sommet pour admirer, par temps dégagé, un vaste panorama? On reconnaîtra à cette occasion que le mariage de l’histoire et de l’époque contemporaine s’est fait avec intelligence. On quitte l’histoire de Regensberg pour céder au charme des beautés naturelles lors de l’agréable montée sur la Lägern. Sur l’arête, on peut s’intéresser aussi bien à la géologie qu’à l’astronomie (chemin des planètes). Les vues superbes sur les Alpes, le Rhin et l’Allemagne, de l’autre côté, rendent ce sentier spectaculaire encore plus attrayant. Le chemin de montagne est étroit, exige un pied sûr et mieux vaut ne pas être sujet au vertige, offre des sensations fortes, mais ne nécessite aucune condition physique particulière. Au bout de la croupe, l’itinéraire descend en pente raide et rejoint la charmante ville de Baden, qui mérite elle aussi une visite.
Ode à la nature vers Aarau N° 0870
Schönenwerd — Auenstein • SO

Ode à la nature vers Aarau

Canalisé, bétonné et monotone: tel est le cliché. Mais en suivant le cours de l’Aar entre Schönenwerd et Auenstein, c’est une toute autre impression qui se dégage. Une impression faite de contrastes, de diversité et de rencontres avec le milieu aquatique. Le parc Bally, à Schönenwerd, a été aménagé aux XIXe et XXe siècles. Depuis le passage au nouveau millénaire, il offre de nouveau des sites naturels et aquatiques bien entretenus, mais aussi des lieux restés intacts au sein desquels la rivière dessine son lit. Les nombreux travaux de revitalisation menés depuis 2003 ont apporté une grande diversification: échelles à poisson, cours d’eau de contournement, marécages, lacs d’eau souterraine et tronçons qui laissent à nouveau la rivière exercer toute sa puissance, par l’érosion, le charriage et la sédimentation. Le castor, l’ombre et le nase aiment s’y ébattre. Et des oiseaux de toutes sortes, des amphibiens, des poissons, la flore et la faune aiment y revenir. On peut aisément découvrir cette diversité au cours d’une randonnée. Celle-ci débute sur terrain plat, emprunte quelques volées d’escalier et de petites montées et descentes. La ballade est dominée par l’Aar qui coule tranquillement dans son lit, le clapotis des jolis cours de contournement, le babil des oiseaux, le battement d’ailes d’un cygne ou le bruissement d’un lézard qui prend la fuite. Les randonneurs peuvent faire halte pour reprendre des forces dans les restaurants et buvettes situés au bord de la rivière. Alternativement, ils peuvent emporter un pique-nique et s’arrêter aux nombreuses places et aux foyers prévus à cet effet.
A pied à travers l’agglomération N° 0868
Birmensdorf — Bremgarten • ZH

A pied à travers l’agglomération

Cet itinéraire offre un mélange de nature, de civilisation et de traces des pendulaires de notre temps. De la gare de Birmensdorf, une légère descente à travers la localité permet de rejoindre la rivière Reppisch. Le chemin au léger dénivelé se poursuit dans la forêt, par des prairies et des champs jusqu’à Friedlisberg. Cette localité aux villas décorées avec le plus grand soin semble compter plus de nains de jardin que d’êtres humains. On coupe ensuite à la descente, vers Rudolfstetten, en passant à l’arrière de cette localité étendue pour remonter vers l’ouest. Ceux qui s’intéressent à l’histoire du trafic feront un petit détour par la gauche pour rejoindre Berikon-Widen ou le Mutschellen, comme on le nomme communément. Ligne ferroviaire et route se côtoient sur ce petit col. Avec ou sans crochet par ce lieu, Widen est le point d’orientation suivant et nous voilà marchant vers la Reuss. Près de Giren, l’itinéraire contourne sur la droite un joli étang et se poursuit vers Bremgarten. La moitié de la randonnée se parcourt sur un revêtement dur, l’autre sur des chemins naturels.
Etangs et pâturages des Franches-Montagnes N° 0915
Bollement • JU

Etangs et pâturages des Franches-Montagnes

L’étroitesse de la Combe Tabeillon est telle que les ingénieurs ferroviaires ont dû imaginer un virage en épingle à cheveux pour la franchir. Au cours du trajet en train, nous nous élevons de quelques mètres puis traversons plusieurs tunnels avant de descendre à la halte de Bollement et de rejoindre le hameau. Aujourd’hui, le grand étang de Bollement est placé sous la protection de la nature. Autrefois, le moulin d’une scierie utilisait la force de l’eau qui s’écoulait de l’étang. Le sentier pédestre suit le ruisseau Tabeillon dans le fond de la vallée ombragée et humide dont la flore évoque la forêt vierge, avant qu’une digue n’arrête sa course dans le haut-marais de Plain de Saigne. Ici, la combe s’ouvre sur le paysage typique des Franches-Montagnes. Seul le «train rouge qui bouge» rompt le calme des lieux. Après un repas à l’Auberge de la Gare du Pré Petitjean, où l’on peut goûter l’une des bières au goût âpre de la Brasserie des Franches-Montagnes, une imposante allée mène à Montfaucon. Ne pas manquer ici le joli magasin «Couleurs du Terroir», riche en produits régionaux. La balade se poursuit vers l’est, le long des pâturages. On distingue au loin des éoliennes. Plus tard, en passant tout près d’elles, on entendra la puissance de leurs ailes qui tournent. La vue dégagée jusqu’aux Alpes suscite la réflexion: comment l’énergie hydraulique a-t-elle marqué le paysage du fond de la vallée, quelle sera, demain, l’empreinte de l’énergie éolienne? Les éoliennes seront-elles un jour à l’arrêt et considérées comme des monuments historiques? Ou aura-t-on droit ici à un parc d’attractions qui les transformera en grandes roues? Plus qu’une descente courte, mais raide, pour rejoindre Saint-Brais, d’où un bus mène à Glovelier. Il est aussi possible de s’enfoncer à nouveau dans la combe et de revenir au point de départ.
De belles vues dans la région du Baselbiet N° 0923
Arlesheim — Frenkendorf • BL

De belles vues dans la région du Baselbiet

A quelques minutes à pied à l’est du centre historique d’Arlesheim se trouve le point de rencontre de cinq petites vallées du massif de Gempen. C’est là qu’est situé l’un des plus importants jardins paysagers anglais de Suisse, l’Ermitage d’Arlesheim. A l’inverse de ce que propose la stricte architecture géométrique des jardins baroques français, les jardins «à l’anglaise» suivent les principes du paysage naturel, offrant aux visiteurs des visions variées tout au long du parcours: grottes naturelles, beaux points de vue, le château de Birseck et les espaces naturels aux formes multiples et aux étangs charmants situés au pied de la colline du château permettent de passer des moments calmes dans un cadre romantique. Mais le temps passe et d’autres beaux lieux attendent le promeneur qui se rend à Frenkendorf. Le chemin longe des étangs, passe par le lieu-dit «Im Finsteren Boden» pour monter à la Schartenflue. D’ici, et mieux encore, de la tour de Gempen, on jouit d’une vue fantastique sur la plaine du Haut-Rhin, insérée entre les Vosges et la Forêt-Noire, et sur Bâle, entourée de son agglomération française et allemande. Dans la direction diamétralement opposée, la Schauenburgflue, qui est le but suivant, offre elle aussi une belle vue sur le haut du Baselbiet. Entre les deux, on peut manger au restaurant d’altitude de Gempen ou à celui de Schönmatt. De la Schauenburgflue, le chemin se poursuit en passant par la ruine de Neu Schauenburg jusqu’au Bienenberg, hélas à nouveau sur un chemin goudronné. Heureusement, la vue sur la colline du Bienenberg et le Röserental nous fait oublier cet inconvénient. C’est au restaurant Bienenberg que l’on passe les derniers moments dans la nature. Il est temps de se remémorer la journée avant de redescendre vers la partie ancienne de Frenkendorf et de rejoindre la gare.
Sur la première chaîne du Jura N° 0920
Untergrenchenberg — Kurhaus Weissenstein • SO

Sur la première chaîne du Jura

Marcher, boire ou manger? Pas moins de cinq auberges de montagne se situent le long de cet itinéraire et trois autres sont accessibles moyennant un bref détour. Nul besoin de s’encombrer d’un pique-nique, on fera halte dans le lieu de son choix. La randonnée n’offre pas seulement de bons moments culinaires, mais aussi une grande variété de sentiers, des vues superbes et un sommet pour couronner le tout. Du Restaurant Untergrenchenberg, l’itinéraire traverse des pâturages jurassiens en direction de la Wandflue. Après une petite demi-heure, on quitte le chemin des crêtes. Au niveau du spectaculaire site panoramique proche de l’Ängloch, un sentier raide descend au Bettlachberg. Si la soif se fait sentir, un bref détour de cinq minutes permet de rejoindre le restaurant homonyme. Sinon, on bifurque sur la route alpine, qui, en contrebas de l’imposante paroi rocheuse, mène au restaurant Oberes Brüggli. Trois quarts d’heure plus tard, nous voilà devant le bistrot suivant, le Schauenburg, d’où l’on a une belle vue sur la montée bien raide vers la Hasenmatt qui nous attend. Pourquoi ne pas reprendre des forces? Du col de la Müren, un petit détour mène à une autre auberge, l’Althüsli. D’ici, la Hasenmatt n’est plus qu’à 20 minutes. On resterait volontiers sur ce site pour admirer le panorama alpin grandiose. Incroyable mais vrai: le «pierrier» proche de la croix du sommet a été créé par une seule et même personne qui a patiemment monté les pierres jusque-là des années durant. Avant de rejoindre l'auberge de Hinter Weissenstein, les randonneurs doivent traverser un «désert de la soif» assez long. Mais après, les voilà tout près du but, le restaurant Sennhaus à Weissenstein.