Suisse Rando | Propositions de randonnée • Suisse Rando

1598 entrées ont été trouvées
Dans les Alpes vaudoises N° 1339
Col de la Bretaye — Col de la Croix • VD

Dans les Alpes vaudoises

Quatre chemins de fer à voie étroite circulent dans les Alpes vaudoises. Parmi ceux-ci, le Golden Pass, qui est le plus connu, quitte Montreux pour rejoindre La Lenk en passant par Zweisimmen. Les trois autres lignes qui desservent les villages d’altitude au départ d’Aigle ou de Bex ne sont pas moins spectaculaires. C’est de Bex que part le train qu’il convient d’emprunter pour cette randonnée. Il s’élève calmement jusqu’au col de Bretaye, par Villars, en enclenchant plusieurs fois la crémaillère. A partir de Villars, le train dispose même d’un wagon au toit ouvert. La randonnée s’annonce belle. Au col de Bretaye, il est conseillé de faire une première pause, voire un pique-nique au bord du lac de Bretaye ou du lac Noir, en attendant que les passagers que le train vient de déverser en nombre rejoignent leur but, qui est le restaurant du joli lac des Chavonnes. Une fois ce lac dépassé, il n’y a plus guère de marcheurs. Le chemin de montagne grimpe vers Vy Boveyre. En été, les myrtilles permettent d’adoucir les 100 mètres de dénivellation. Le parcours est ensuite moins pénible, mais hélas bétonné, avant que le chemin ne monte à nouveau vers L’Encrène, d’où la vue panoramique est magnifique. La descente s’effectue à travers un flanc, passe devant les pyramides de gypse et aboutit au col de la Croix. C’est là qu’il y a plus de 200 millions d’années, au cours du Trias, du gypse s’est déposé avant d’être recouvert par des couches de grès, des marnes et des calcaires. Au cours de la formation des Alpes, le gypse est redevenu visible. Enfin, au fil du temps, l’eau et le vent ont créé ces formations rocheuses se terminant en pointe.
De Chlisterli au Ranft N° 1194
Stöckalp — St. Niklausen OW, Alpenblick • OW

De Chlisterli au Ranft

Frère Nicolas, ou Nicolas de Flue (1417-1487), était un paysan de montagne, soldat, homme politique, ermite, ascète et mystique suisse. Quand le dernier de ses dix enfants atteignit l’âge de 20 ans et fut en mesure de reprendre l’exploitation agricole, Nicolas de Flue quitta sa famille avec le consentement de sa femme Dorothée et partit en pèlerinage à destination du Rhin supérieur. En chemin, il eut une vision. Il fit alors demi-tour et décida d’élire domicile au fond d’un ravin, le Ranft, pour y vivre en ermite. Jusqu’à sa mort, il se consacra intensément à la prière et eut d’autres visions. Il resta toujours en contact avec le monde profane, prodiguant des conseils sur des questions politiques. La randonnée sur les traces de Frère Nicolas débute près de la station inférieure de la télécabine de Stöckalp et fait un crochet par l’alpage de Chlisterli. De là, le panorama sur les montagnes d’Obwald est à couper le souffle et la tentation est grande de s’attarder. Mais le chemin est encore long. Le prochain tronçon longe la rivière Melchaa jusqu’à Mur. La place de pique-nique dotée d’une aire pour barbecue offre en outre des possibilités de baignade. On continue ensuite sur l’ancien chemin de la vallée de Melchtal jusqu’à Flüeli, où se trouvent la maison de naissance de Frère Nicolas et celle où il a vécu. De là, il faut grimper jusqu’au Ranft. Il est conseillé de prévoir suffisamment de temps sur place, car l’ermitage et l’église sont des lieux intéressants et enrichissants pour tout un chacun, que ce soit d’un point de vue spirituel ou historique. En haut des gorges, la randonnée se poursuit sur le sentier remis en état en 2016 et le pont détruit par les inondations de 2005. Ce projet a pu être mené à bien grâce au large soutien des communes voisines de Sachseln et Kerns et des organisations intéressées, ainsi qu’au soutien financier complémentaire octroyé par le fonds de projets Chemins de randonnée pédestre de l’organisation faîtière Suisse Rando et de l’Association des Amis du Chemin de Saint-Jacques.
Entre le pied sud du Jura et le Fricktal N° 1373
Salhöhe — Frick • SO

Entre le pied sud du Jura et le Fricktal

A Wittnau, le panneau du banc en bois massif, de quelque 2,5 mètres de long et 50 centimètres de haut, nous apprend que la quantité de bois utilisée pour le fabriquer pousse en 20 secondes seulement dans la forêt argovienne. Notre accompagnatrice, surprise, pense que la forêt doit être bien grande. Près de la moitié de la randonnée va en effet traverser la forêt, caractérisée par une grande variété d’espèces. Après le départ de la Salhöhe, d’où l’on voit la Wasserflue, le Jura plissé et le Jura tabulaire, nous piétinons de l’ail des ours. L’aspérule odorante est en fleurs, un oiseau chante. Des panneaux signalent des espèces peu courantes comme l’aulne glutineux, le troène vulgaire et le pin sylvestre. A la sortie de la forêt, les pommiers et les cerisiers bordent le chemin. Au printemps, ils croulent sous les fleurs. Après deux heures environ, nous atteignons Wittnau, l’estomac dans les talons, et faisons un détour de cinq minutes pour aller manger au Landgasthof Krone, en découvrant le vieux moulin au bord du Bruggbach, en face de l’ancienne serrurerie. C’est d’ici que vient la farine du pain du Parc du Jura argovien. La randonnée se poursuit même au restaurant car la terrasse et les toilettes sont indiquées par les célèbres panneaux jaunes. Nous renonçons à la glace maison car une bonne montée (de 404 à 670 mètres) nous attend. Nous nous élevons sur le versant ensoleillé, entre les vignes. Les prairies fleuries invitent à la sieste, mais nous grimpons plutôt vers la ruine d’Alt Homberg. Le site est exposé, les douves sont impressionnantes mais les murs sont plutôt cachés. Une demi-heure plus tard, voici la ruine d’Alt Tierstein où l’emplacement des anciennes chambres est bien visible. On peut grimper sur les murs et jeter un coup d’œil dans le vieux puits. Après un passage sur le Fricktaler Chriesiwäg (chemin des cerises), nous voici à Frick. C’est le moment d’acheter à la boulangerie Kunz une glace aux cerises locales et un pain du Parc du Jura argovien.
Randonnée par le col de Jaman N° 1377
Allières — Les Avants • FR

Randonnée par le col de Jaman

Non loin du col, de fins filets noirs sont tendus sur deux rangées d’environ 30 mètres de long et 8 mètres de haut. Assis sur les pierres à côté de grands télescopes sur pied, des ornithologues observent les oiseaux dans ce lieu qu’ils connaissent bien. Depuis le début des années 1990, quelque 10 000 oiseaux et chauves-souris sont attrapés chaque année au col de Jaman pour être bagués, ce qui permet d’étudier les changements de comportement des oiseaux migrateurs. Le Golden Pass Express s’arrête à Allières sur demande. L’air est encore frais, la vallée est dans l’ombre. Chemin faisant, nous admirons les beaux toits en tavillons de l’Hôtel de la Croix de Fer, des maisons voisines et plus haut, ceux des chalets d’alpage. Peu après Les Cases, nous franchissons la frontière entre Fribourg et Vaud. Le chemin s’élève en zigzag. Après deux heures environ, nous rejoignons un haut-marais de petite taille. Le ruisseau serpente joliment, le soleil brille à travers les branches. Nous voici au col, d’où la vue sur le lac Léman, le Lavaux et la vallée de la Baye de Montreux est à couper le souffle. Profitons-en pour respirer profondément. Derrière la maison se dressent des bidons à lait, à côté d’un poulailler et d’une porcherie. A l’alpage du col de Jaman, on travaille sans relâche, notamment pour fabriquer le fromage local, le Jaman, qui est à la carte du restaurant Le Manoïre. Nous commandons la polenta gratinée avec ce fromage. Autour de nous, les hôtes ont opté pour la fondue. La première partie de la descente, assez raide, traverse la forêt humide et offre un bon contraste avec la deuxième partie, qui s’effectue sur une petite route asphaltée débouchant dans le village des Avants.
Du col de l’Albis à la vallée de la Sihl N° 1378
Albispasshöhe — Sihlwald • ZH

Du col de l’Albis à la vallée de la Sihl

«On l’a fait! 152 marches et une vue géniale sur la mer de brouillard!» Une phrase positive parmi d’autres lues dans le livre du sommet, à la tour panoramique d’Albis-Hochwacht. Nous montons sur la plateforme de la tour, qui dépasse les arbres, par des escaliers en colimaçon et en bois pour découvrir un superbe panorama à 360 degrés: Zurich, lac de Zurich, Tödi, Rigi, lac de Zoug, Pilate, Uetliberg et à nouveau Zurich. La randonnée débute au col de l’Albis. Peu après, le Wildnispark Zürich Sihlwald est annoncé par un panneau, derrière lequel commence la forêt naturelle. Cascades de branches moussues, grosses racines surgissant de terre, oiseaux gazouillant … Ce chemin des crêtes est passionnant car la forêt est entretenue sur le versant sud-ouest, alors que le versant nord-est reste intouché. Après avoir été exploitée intensivement des siècles durant pour chauffer la ville de Zurich, la forêt de Sihlwald est laissée à elle-même depuis l’an 2000. Après 30 minutes de marche, voici la tour panoramique. Le restaurant Albishorn n’est qu’à 50 autres minutes. Après avoir dégusté des spätzli maison et un «Eichhörnli-Kafi» – un cappuccino à l’arôme de noisette, arrosé de 2 cl d’eau-de-vie de pomme et de cannelle – nous abordons la descente. Elle s’effectue en pente douce, dans la forêt au sol meuble: arbres morts couverts de lierre, sous-bois humide et partout, de la mousse. Près d’un ruisseau, six grenouilles sautent se cacher. Etonnant: elles restent immobiles et presque invisibles à côté des feuilles. Après 40 minutes environ, nous rejoignons la rivière Sihl, la gare de Sihlwald, puis, plus en avant, le centre des visiteurs, où se trouve une vaste place de jeux mais aussi des loutres, des poissons et des insectes.
Lac de Seeberg, la perle du Diemtigtal N° 1379
Zwischenflüh, Anger — Schwenden i. D. • BE

Lac de Seeberg, la perle du Diemtigtal

Deux chasseurs discutent devant le restaurant Seeberg. L’un dit avoir vu plus de 100 bouquetins vers l’Alpetli. L’autre raconte avoir compté exactement 116 chamois en direction de Wiriehore. Ils s’appuient contre le mur de la maison et boivent leur «Chüjerkafi» surmonté de crème. De Zwischenflüh, nous sommes montés au Meniggrund en passant notamment sur une petite route bétonnée. Le parcours de découverte à travers la forêt est parsemé de gros morceaux de bois noueux et de branches brisées. On y voit des aroles séculaires et, au pied d’un érable sycomore, le rare lichen lobaria pulmonaria. Depuis le passage de l’ouragan Lothar, en 1999, le site est intouché. Soudain apparaît derrière une colline arrondie le lac de Seeberg, qui semble protégé par de hauts rochers à l’une de ses extrémités. Nuages et sommets se reflètent à la surface de l’eau dans laquelle une maman et sa petite fille trempent les pieds. Le lac, situé dans la réserve de Spillgerten, est à l’état naturel. Avant la descente, un détour par le restaurant Seeberg et son alpage exploité tout l’été s’impose. Dans notre assiette, un fromage d’alpage, le «Mutschli», des rebibes et du fromage de chèvre. Ici, on fabrique aussi le fromage d’alpage certifié vendu dans les grandes surfaces de la région de Berne. Le steak vient de l’un des cochons de la porcherie voisine, où les bêtes sont nourries avec le petit-lait de la fromagerie. Après une brève montée vers une montagne, le Stand, commence la descente en pente raide sur un étroit sentier en lacets. Le balisage est rouge-blanc-rouge et nous sommes contents d’avoir de bonnes chaussures de randonnée. Depuis ce chemin très pittoresque, on voit, sur la droite, l’alpage de Schwenden, entouré d’une imposante paroi rocheuse. Mètre après mètre, nous rejoignons le Diemtigtal.
Circuit dans les Franches Montagnes N° 1380
Saignelégier • JU

Circuit dans les Franches Montagnes

Dans la région, on l’appelle respectueusement le «roi du Doubs» mais il se nomme aussi apron du Rhône. Au Centre Nature Les Cerlatez, ouvert aux visiteurs sur demande, un programme est consacré à ce poisson menacé d’extinction. La randonnée baptisée «La Randoline» commence à la gare de Saignelégier. A la sortie de la localité, nous passons près de l’ancienne halle du Marché-Concours de 1904 et voyons derrière elle le Manège des Franches-Montagnes. Ici, tout tourne vraiment autour du cheval. Dans le giratoire, des sculptures de métal ont la forme de l’animal, des fers à cheval sur des panneaux de circulation bruns montrent la voie à suivre lors de sorties à cheval. Nous croisons aussi des calèches et pouvons observer, derrière les palissades, des poulains lors de leur entraînement au saut. Le site www.chevaux-jura.ch propose en outre une carte interactive qui montre où se trouvent les animaux. Les caractéristiques du paysage jurassien sont de plus en plus visibles: murs de pierres sèches couverts de mousse, sol meuble, calcaire blanc du Jura, forêts de sapin et pâturages boisés, où élevage et sylviculture vont de pair. On peut commander sur le site Internet du Parc du Doubs un guide sur ces pâturages boisés propres à la région. Ce parcours est idéal pour des familles grâce aux emplacements avec des foyers pour grillades, un tracé à plat et la possibilité de raccourcir le parcours en empruntant les transports publics. Après deux heures de marche, nous voilà au but, l’étang de la Gruère. Bouleaux, passerelles en bois et marécage évoquent la Scandinavie. Assis près de l’eau, nous observons les canards et les foulques, les poissons dans l’eau brune marécageuse et les araignées d’eau entre les plantes aquatiques. Un moment de repos avant de prendre le chemin du retour en direction de Saignelégier.
Une boucle vers la cabane Kesch N° 1381
Bergün, Tuors Chants • GR

Une boucle vers la cabane Kesch

Encore une petite tranche de saucisse de bouquetin? Celle de la cabane Kesch est vraiment bonne: «Le garde-chasse a tiré proprement sur la bête et, comme il est aussi boucher, la saucisse vient directement d’ici», explique Reto, le gardien. A sa carte, on trouve aussi de la tisane du Val Poschiavo et de la tourte aux noix des Grisons maison. De la terrasse, on admire le Piz Kesch et le Piz Ela, qui a donné son nom au parc naturel, le Parc Ela. De Chants, tout au fond du Val Tuors, nous sommes montés agréablement vers des montagnes isolées. Il souffle un léger vent, seule une traînée dans le ciel rappelle la civilisation. Petite pause sur les rochers, entre les deux lacs Lai da Ravais-ch Suot et Sur. L’eau s’écoule d’un côté vers l’ouest et, de l’autre, vers l’est, car nous sommes ici sur la ligne de partage des eaux entre le Rhin et l’Inn. Si nous posions un petit bateau en papier sur chacun des lacs, l’un rejoindrait la mer du Nord et l’autre la mer Noire, en passant par le Danube. «Allez, fais le beau pour la photo!» Incroyable mais vrai, la marmotte s’exécute. Après avoir posé, elle s’en va rapidement et saute sans hésiter par-dessus le ruisseau pour disparaître dans son palais, un monticule de terre qui compte pas moins de huit entrées. Ici, cerfs, bouquetins et chamois vivent aussi en grand nombre et nous voyons même un batracien dans une mare. Le chemin pédestre longe les méandres du joli ruisseau. Sur la gauche, le Val Funtauna et, sur la droite, le Piz Kesch avec le glacier Vadret da Porchabella. Cette vue superbe nous aide lors de la montée vers la cabane Kesch, qui n’est pas de tout repos. Après avoir repris des forces, il faut redescendre vers Chants, à travers des buissons de myrtilles et des prairies d’un vert toujours plus intense.
Nuitée au Susten N° 1320
Gadmen, Fuhren — Guttannen • BE

Nuitée au Susten

Comme la cabane Windegg se situe au cœur de la région du Susten arrosée par de nombreux cours d’eau, l’approvisionnement énergétique semble aller de soi. Or, ce n’est pas le cas: soleil, bois et gaz en bonbonnes jouent toujours un rôle important. Pas étonnant que les randonneurs cherchent en vain une douche et une prise pour recharger leur portable. Ces «lacunes» contribuent au charme de la cabane, où flotte l’odeur du feu de bois et du pain frais. Les ambiances vespérales sur le Hasliberg sont légendaires, tout comme le «Haslichueche», le gâteau aux noisettes de la gardienne. La cabane Windegg est d’un accès agréable. A partir de l’arrêt de car postal de Fuhren (Gadmen), le chemin descend avant de passer sur le versant est de la vallée où coule la Triftwasser et de monter par la forêt jusqu’à la station supérieure du téléphérique. Là, l’itinéraire franchit les eaux tourbillonnantes, puis rejoint le Bosslis Stein, un rocher où il faut bifurquer pour rejoindre le pont suspendu. Réservée aux plus courageux, sa traversée n’est pas nécessaire pour se rendre à la cabane. Près du pont, le «Ketteliweg» permet de rejoindre l’édifice. Les enfants aimeront ce tronçon spectaculaire qui passe par des rochers arrondis et où cordes et câbles facilitent la montée. Le lendemain, l’itinéraire se poursuit par le Furtwangsattel jusqu’à Guttannen. Ce col peu fréquenté offre des vues superbes sur le Triftkessel et son glacier qui s’amenuise.
Nuitée glaronnaise N° 1321
Bergst. Tierfehd-Kalktrittli — Burleun • GL

Nuitée glaronnaise

La construction du barrage a changé bien des choses pour la cabane du Muttsee (GL). Le passage par la galerie, très apprécié des randonneurs, ayant été fermé, il fallait monter par le Chalchtrittli, un endroit exposé déconseillé aux personnes souffrant de vertige. Pendant les travaux, le nombre de nuitées a reculé et la cabane est devenue la cantine des ouvriers. La décision mûrement réfléchie de la rénover et de l’agrandir pendant la durée du chantier s’est concrétisée durant les étés 2012 à 2014. Depuis sa transformation, la cabane dispose d’un raccordement électrique qui suffirait pour un grand ménage et est sûrement la seule du CAS à être équipée de la fibre optique. La randonnée par le Kistenpass a elle aussi un nouveau tracé, construit en 2016 par des bénévoles: de la cabane du Muttsee, il traverse le mur du barrage, puis descend dans une dépression de terrain. La construction de la centrale de pompage-turbinage de Limmern a commencé en 2009 et s’est terminée en 2016. L’installation pompe de l’eau dans le lac de Limmeren et l’injecte dans le lac de Muttsee, situé plus haut, triplant ainsi les performances de l’ancienne centrale. Il est surprenant de n’apercevoir aucune trace de l’immense chantier. A partir de 2018, il devrait à nouveau être possible de rejoindre la cabane par la galerie.
Des hauteurs jurassiennes variées N° 1190
Moutier — Gänsbrunnen, Bhf. • BE

Des hauteurs jurassiennes variées

En quittant Moutier en direction des hauteurs du Graitery, on a l’impression de remonter le temps du printemps à l’hiver. Car là-haut, sur les hautes crêtes, on trouve encore souvent de la neige fraîche à la fin avril et les feuilles des hêtres, qui sont déjà sorties de leurs bourgeons dans la vallée, sont encore bien emballées par ici. On fait d’abord un bout de chemin sur du plat pour se mettre en condition, puis on se retrouve au pied du Graitery. Le chemin le plus difficile sur ces hauteurs du Jura passe par les échelles du Graitery. Il ne s’agit pas d’échelles en piteux état, mais de solides escaliers métalliques pourvus de rampes, qui nous permettent de surmonter l’escarpement rocheux dans la forêt. Lorsque le vent souffle sur les prairies du vaste plateau et que l’on a moyennement envie de s’installer sous l’un des magnifiques épicéas ou hêtres pour faire une pause, on peut sans autre répondre à l’appel chaleureux de l’auberge du Graitery. Sur le reste du chemin, qui mène au sommet de l’Oberdörferberg, on rencontre une dernière descente sécurisée par des chaînes, qui demande une certaine concentration, surtout lorsque le temps est neigeux ou humide. Puis on continue sur de petites montées et descentes jusqu’à l’Oberdörferberg. On tombe alors sur le téléski construit en 1967, toujours en service, qui dessert un petit domaine skiable comportant trois kilomètres de pistes. De là-haut, on contemple la vallée verdoyante au printemps de Gänsbrunnen, qui fait partie du parc naturel de Thal. Le restaurant Oberdörfer offre une nouvelle occasion de s’installer confortablement avant de redescendre dans la vallée. Le sentier, raide et cahoteux, qui descend à Gänsbrunnen sollicite jusqu’au bout notre concentration.
Printemps et rivières N° 1187
Bremgarten AG — Hedingen • AG

Printemps et rivières

Bremgarten est une charmante petite ville. Mieux vaut prévoir assez de temps pour explorer ses alentours, car la randonnée traîne parfois en longueur. Mais en contrepartie, elle est très variée. Tout d’abord, il faut longer la rivière Reuss en s’éloignant de la ville. La balade débute à l’ombre d’une forêt de feuillus, tandis que l’eau scintille sous les premiers rayons de soleil. Un petit détour agréable est ici possible le long de la rive. Après la forêt, le chemin se poursuit par une première traversée de la Reuss sur un très joli pont en bois couvert. Sur l’autre rive, certains arbres portent les traces du passage de castors. Dire que ces animaux parviennent à les faire tomber simplement à l’aide de leurs dents! Le prochain passage près de Hermetschwil, dans la réserve naturelle longeant le lac Flachsee, est, sans surprise, plat et tout en longueur. Les férus d’observation de la faune ne seront pas déçus. Il est recommandé de bien se protéger du soleil, car cette portion n’offre pas d’ombre. Il faut atteindre l’extrémité du lac et quitter la réserve naturelle pour en retrouver. Là, une courte halte sur la rive romantique s’impose. Ensuite, la randonnée continue par la traversée du village de Jonen, puis par la découverte d’une merveille au beau milieu de la forêt, dans la vallée de Jonental: une chapelle. Puissant et mystérieux, le lieu dégage une grande sérénité. La promenade se prolonge par la première et seule vraie ascension dans la forêt pour déboucher sur le village de Zwillikon puis, à travers champs, sur Hedingen d’où partent des RER en direction de Zoug et de Zurich.
Les virages du Piz Tagliola N° 1335
Oberalppass — Andermatt • UR

Les virages du Piz Tagliola

L’unique phare des Alpes culmine à 2046 m d’altitude, au col de l’Oberalp. L’original se trouvait autrefois à l’embouchure du Rhin, près de Rotterdam, à plus de 1300 km de là. Aujourd’hui, il signale l’endroit où le fleuve prend sa source, à côté de celles du Rhône, de la Reuss et du Tessin, qui partent dans diverses directions. Le sens du cours de l’eau se décide quelques mètres plus haut, au Piz Tagliola. On y trouve le Chemin des quatre sources, qui longe les sources en cinq étapes, de refuge en refuge. Si l’on ne veut pas tout faire, on rejoint Andermatt, dans la vallée d’Unteralp, depuis le col de l’Oberalp en passant par le refuge de Maighels et le Piz Tagliola. Le chemin mène au phare, puis il descend sur quelques centaines de mètres. A la première intersection, on prend le chemin, bien signalisé, du refuge Maighels. En dessous du refuge, un panneau indique la direction du Piz Tagliola. On marche sur quelques mètres sans chemin. On peut tomber, même en été, sur des champs de neige ancienne qu’il vaut mieux contourner. Au Piz Tagliola, les moutons accueillent bruyamment les marcheurs. Et ça devient très raide! L’armée a autrefois aménagé un sentier muletier ici, qui rend praticables les 500 mètres de dénivelé entre le Piz Tagliola et la vallée d’Unteralp, grâce à 44 virages en épingle sur un espace réduit. Pour finir, le chemin suit l’Unteralpreuss jusqu’à Andermatt en alternant route naturelle et revêtement dur. A noter que la seconde partie de la randonnée, qui va du Piz Tagliola à Andermatt, dans la vallée, est très difficile.
De Schwarzenburg à Mittelhäusern N° 1189
Schwarzenburg — Mittelhäusern • BE

De Schwarzenburg à Mittelhäusern

Le terminus se situe à Schwarzenburg. Le S-Bahn parti de Berne ne continue pas et les voyageurs doivent prendre un car postal. Ou alors, ils marchent. Par exemple en direction de Mittelhäusern, situé de l’autre côté du Schwarzwassergraben. Après avoir traversé des quartiers résidentiels, on quitte le village sur un chemin montant à pic. L’église de Wahlern trône au sommet. Sa construction remonte au XIIe ou XIIIe siècle. Les randonneurs empruntent ensuite un chemin de campagne en direction de Klus. La nature s’y développe librement, de nombreuses fleurs sauvages ont poussé à l’orée de la forêt. On monte et descend légèrement le long de nombreux hameaux et fermes isolées jusqu’à ce que la route descende après Nydegg. Les randonneurs pénètrent alors dans la zone alluviale de la Singine et de la Schwarzwasser. La descente est raide, seuls un banc et une table invitent à s’arrêter. Le chemin devient encore plus raide et même un peu glissant, avant d’arriver au Schwarzwassergraben. L’eau de la petite rivière n’est pas noire, au contraire, elle est claire et verdâtre. Un chemin escarpé traverse les gorges silencieuses. On n’y croise que peu d’excursionnistes, ceux-ci se trouvent plus en aval, près de l’ancien pont «Alte Schwarzwasserbrücke». Le paysage fluvial est impressionnant: les deux côtés montent à pic, à la jonction avec la Singine, on suit un chemin creusé dans le grès. On ne risque pas de chuter de haut, mais il vaut mieux se tenir aux chaînes fixées le long du chemin. Tout du long, des bancs de gravier se prêtent parfaitement aux grillades ou à un bain de soleil. Le S-Bahn file sur le pont situé à des dizaines de mètres au-dessus. La randonnée longe la Singine jusqu’à l’imposant rocher surnommé «Büffel» (buffle), le sentier qui mène à Mittelhäusern bifurque à droite. Il est préférable se rafraîchir à la fontaine avant l’effort. Il faut monter des marches raides, le long d’une cascade et à travers la forêt et les prés pour rejoindre Mittelhäusern.
Sentiers solitaires vers Uri N° 1332
Val Russein, Alp Cavrein Sut — Tal (Bristen) • GR

Sentiers solitaires vers Uri

Il n’est pas toujours aisé de comprendre les dialectes montagnards. Que diable veut dire un Uranais par «Dr Feen, wo nit ghiraatet hett», et pourquoi cherche-t-il son «Fazenetli»? Les patois créent l’identité. Felix Aschwanden, dialectologue, a réuni plus de 50 000 mots de patois uranais dans un ouvrage pesant plus de 1 kilo. Pas question donc de l’emporter dans son sac à dos! L’«Urner Mundartwörterbuch» est à la fois une aide à la traduction et une histoire sociale courant sur plusieurs générations. Le chemin qui mène aux habitants de la vallée de Maderan, lesquels semblent parler quelque secret idiome, débute à Disentis en passant par Fuorcla da Cavardiras. Un joli dénivelé. Pour l’éviter partiellement, on peut prendre le TaxiAlpin qui mène jusqu’à l’alpage Cavrein Sut. L’itinéraire se poursuit en montant à l’alpage Cavrein Sura. Ici, les marcheurs empruntent la vallée de gauche, le val Cavardiras. Un passage escarpé les mène d’abord à l’alpage du même nom, puis à la Capanna da Cavardiras. Le deuxième jour est consacré à la descente, tout d’abord jusqu’au glacier Brunnifirn, puis à la cabane de Hinterbalm, en passant par l’alpage Brunni. On atteint la vallée de Maderan à la hauteur de Blindensee. D’ici, on marche vers l’aval jusqu’à l’arrêt d’autobus situé près de la station inférieure du téléphérique Golzern. Au fait: le «Feen» est un fœhn encore jeune qui souffle avec véhémence et impétuosité. Quant au mot «Fazenetli», il a été emprunté par les Uranais à l’italien «fazzoletto» – qui signifie le mouchoir – au moment de la construction du premier tunnel ferroviaire, quand de nombreux saisonniers italiens ont séjourné à Uri.
Souvenirs d’Isenthal N° 1333
Ristis — Isenthal, Seilbahn St. Jakob • OW

Souvenirs d’Isenthal

La vallée d’Isenthal est la vallée la plus au nord du canton d’Uri. Elle est un peu à l’écart, isolée, perchée au-dessus du lac des Quatre-Cantons. Jusqu’en 1951, la liaison avec le reste du canton d’Uri se faisait uniquement par bateau et c’est peut-être cette longue solitude qui lie les gens d’ici entre eux. Car les habitants d’Isenthal sont restés fiers de leur village et de leur vallée. Mais comment vivaient-ils près de 100 ans plus tôt? Des photos ont été publiées sur le site Internet de la commission culturelle d’Isenthal et montrent les habitudes de travail et de loisirs des habitants, ainsi que les fêtes qu’ils organisaient. Ces photos dressent un portrait social impressionnant de ces 100 dernières années et forment à elles seules une étude de la vie des individus et des familles. La randonnée d’Isenthal commence sur le Ristis, au terminus du téléphérique de Brunni. De là, on accède à un chemin de montagne blanc-rouge-blanc qui mène au refuge Rugghubelhütte, puis au Rot Grätli, le point culminant de la randonnée, qui est aussi le point de passage dans le canton d’Uri. On passe devant le petit glacier Schöntaler Firn, puis on traverse l’Unter Engelberger Egg et la vallée de Schöntal, balisés blanc-bleu-blanc, jusqu’à Grossalp. On aperçoit l’Uri Rotstock, la plus haute montagne alentour, avec son chapeau de roche rouge. Et l’on ressent toute l’étendue et la générosité de la vallée d’Isenthal. Au bout de la grande vallée, on arrive à la station inférieure du téléphérique de St. Jakob.
La nature à l’état pur N° 1334
Meien, Gorezmettlen • UR

La nature à l’état pur

Le Meiental est une vallée aride et belle. Il n’y a plus beaucoup d’habitants dans ses quelques hameaux épars, mais ils apprécient le calme et la nature intacte. Ils acceptent aussi qu’en hiver, des avalanches les coupent du monde durant plusieurs semaines. En été, un circuit passant par la cabane Sewen constitue une excursion familiale idéale. L’ascension coûte quelques efforts aux parents et enfants, mais elle est tout à fait faisable en prévoyant assez de temps. On peut se détendre en cueillant des myrtilles au début de la montée. Le chemin raide monte longtemps à travers la forêt. Les sapins se font plus rares à la hauteur de Sellflue, tout comme les myrtilliers un peu plus loin. Une flèche non officielle pointe peu après à droite vers le lac, mais il s’agit d’un sentier non entretenu. On peut aussi continuer de monter et tourner plus loin au panneau jaune en direction du lac. Un tour en barque est une alternative bienvenue pour tout randonneur qui n’ose pas entrer dans l’eau glacée. La cabane, où l’on peut se restaurer ou passer la nuit, ne se trouve plus très loin. Il ne faut pas passer à côté de la tyrolienne, même si elle peut être intimidante pour les enfants. La descente, plus raide que l’ascension, commence directement devant la cabane. Elle ne pose généralement pas problème aux enfants, mais les adultes qui ne sont pas à l’aise peuvent choisir un autre chemin vers le village de Meien pour leur famille. Dans tous les cas, il convient de prévoir suffisamment de temps, le car postal ne circulant pas souvent dans la vallée.
Le val de Trient à l'ancienne N° 1336
Finhaut — Vernayaz • VS

Le val de Trient à l'ancienne

Le petit village de Finhaut se situe dans un paysage sauvage. Vu sa topographie, le val de Trient était pratiquement impénétrable autrefois. Seul un sentier muletier y menait. Avec le développement touristique dans la région du Mont-Blanc, on aménagea la Route des diligences, qui resta un axe de transport important durant plusieurs dizaines d’années, puis fut comme jetée aux oubliettes lors de la mise en service de la ligne de chemin de fer entre Martigny et Chamonix en 1906. Une chance, en réalité, car elle n’a quasiment rien perdu de son caractère d’époque. Aujourd’hui, elle ne sert presque plus que pour le tourisme pédestre et constitue un chemin de randonnée de première classe. Le meilleur morceau commence en dessous de Salvan. Il se déroule en une cascade de virages sillonnant le versant. En chemin, des points de vue permettent d’admirer le tracé magnifique et très varié qui traverse un paysage de montagne féérique et se termine dans la vallée du Rhône. A vol d’oiseau, ce sont moins de 700 m jusque dans la vallée. Une distance que les bâtisseurs du chemin ont quadruplée afin de créer une pente très faible, qui ménage les genoux et les hanches. On a rarement autant de plaisir à redescendre en randonnée. De plus, on apprend des choses intéressantes à Salvan. Par exemple, le bloc erratique «Pierre bergère» servit au physicien Guglielmo Marconi pour faire ses premiers essais de transmission sans fil de l’information. Ses découvertes, pour lesquelles il reçut le Prix Nobel en 1909, ont été à la base de la télégraphie sans fil, de la radio, et plus tard de la téléphonie mobile et du Wi-Fi.
Au bord du glacier de Moiry N° 1337
Barrage de Moiry • VS

Au bord du glacier de Moiry

Hervé Hirt est sévèrement malvoyant: un seul de ses yeux fonctionne, et à 5% seulement. Ce handicap n’empêche pas le Vaudois de randonner par monts et par vaux, généralement en compagnie de sa fidèle guide, Pierrette Amstutz. Cette dernière lui dispense, tout au long du trajet, des informations sur la nature du terrain: «marche», «barrage», etc. Lorsque le chemin se fait plus technique, Pierrette passe devant, afin qu’Hervé puisse s’agripper à son sac à dos. Après avoir accepté sans hésiter qu’une journaliste de RANDONNER.CH l’accompagne lors d’une de ses excursions en montagne, Hervé a proposé de se rendre à la cabane de Moiry. L’occasion de tordre le cou, sur le ton de la plaisanterie, à de nombreux clichés sur la malvoyance. L’itinéraire choisi par Hervé débute au barrage de Moiry. Après avoir traversé l’impressionnant ouvrage de 148 mètres, on longe le lac éponyme, dont la couleur turquoise est particulièrement intense. Avant d’attaquer la montée au-dessus du lac de Châteaupré, on s’offre une pause bienvenue sur l’un des bancs «lounge», avec vue sur le glacier. L’ascension démarre tranquillement, puis le sentier épouse la moraine et se fait caillouteux. Depuis la vallée d’ablation du glacier, on entame le plat de résistance de la randonnée, à savoir le chemin qui grimpe en zigzag jusqu’à la cabane de Moiry. Au retour, on emprunte le même itinéraire jusqu’au point 2522, puis on met le cap sur la Fêta d’Août de Châteaupré, afin de rejoindre le barrage de Moiry par les hauteurs.
Dans les Alpes vaudoises N° 1338
La Marnèche — Col du Pillon • VD

Dans les Alpes vaudoises

Le gâteau traditionnel des Diablerets est la salée ormonanche, mais contrairement à ce que son nom laisse penser, il n’est pas salé. Cette spécialité régionale se compose de cassonade importée de Belgique, de farine, de beurre, de crème et de cannelle. La salée est donc très douce et sa surface un peu crémeuse. Ceux qui l’achètent à la laiterie ou dans une boulangerie des Diablerets se réjouiront de mordre dans ce gâteau sucré au terme d’une randonnée familiale ensoleillée vers le lac Retaud. Le long de la randonnée autour de La Palette, les possibilités de restauration sont nombreuses. La première est celle du restaurant de la station supérieure qui offre, de sa terrasse, une très belle vue sur la vallée, vers Les Diablerets. Une petite route en gravier monte ensuite à Isenau et à sa buvette, avant que le sentier pédestre ne s’élève vers le col des Andérets, d’où l’on voit le Pays de Gessenay (Saanenland). Au-dessus du joli lac d’Arnon, le chemin est bordé de massifs de rhododendrons jusqu’à la buvette de l’alpage de Chalet Vieux. Les marcheurs passent ensuite par le col de Voré puis, le long d’un flanc rocheux, à nouveau vers l’ouest, admirent les sommets du Mont Brun, de la Becca d’Audon et du Scex Rouge. Le plaisir du bain dans le lac Retaud ou d’une boisson rafraîchissante à la terrasse du restaurant homonyme se rapproche. Ceux qui optent pour une randonnée en boucle remontent depuis le lac à la station supérieure de la télécabine. Ceux qui descendent vers le col du Pillon peuvent faire un détour d’un quart d’heure pour admirer la cascade du Dar.
Les mythiques Tours de Leysin N° 1327
La Comballaz, centre — Berneuse • VD

Les mythiques Tours de Leysin

Cette excursion difficile qui passe par deux sommets des Alpes vaudoises doit se faire par beau temps. Un grand moment est celui lorsque l’on rejoint la Tour de Famelon. Sur les derniers mètres, la montée est si raide que l’on s’aide d’une chaîne, mais le panorama est grandiose. Le chemin vers la Tour de Mayen traverse le paysage austère et changeant des lapiaz de Truex. On oublie alors la première heure de marche monotone sur une petite route en gravier vers la Pierre du Moëllé. De profonds sillons se sont creusés dans la roche, percée de nombreux trous ronds. Le karst s’étend sur plus de 15 kilomètres. Les spéléologues ont découvert ici des grandes grottes, des cavités s’étendant sur plus de 100 mètres ainsi que des glacières et ont répertorié 320 cavités. L’un des «gouffres», situé à 504 mètres au-dessous du niveau de la mer, est l’un des plus profonds de Suisse. L’un des effets de ce beau paysage est qu’il rend toute prévision de durée peu fiable. Le recours aux mains est souvent indispensable pour ne pas perdre l’équilibre et, pour monter, il faut franchir des petites fissures et contourner des blocs de rochers. Il est conseillé de garder un œil sur les balisages pour ne pas quitter le bon chemin. Cette partie de l’itinéraire n’est pas recommandé lors de temps pluvieux car il y a risque de glissade. En haut, sur l’arête, on admire le lac Léman. Le chemin se poursuit à une altitude constante, passe près du lac Segray, puis s’élève vers la Tour de Mayen. La voie, raide, est assurée par des chaînes sur un long passage. Elle est déconseillée aux personnes souffrant de vertige. Les efforts sont payants: une fois arrivé sur le large sommet, on a droit à un panorama à 360 degrés qui va de Montreux au Cervin et au Mont Blanc. Un arrêt prolongé s’impose avant d’entamer la descente.
Sur les hauts de Villars N° 1330
Col de la Croix — Solalex • VD

Sur les hauts de Villars

Des volcans dans les Alpes? A priori, cela semble improbable. Néanmoins, lors d’une randonnée dans la réserve naturelle de Taveyanne, les grès de Taveyanne se révèlent être les rares témoins d’une activité volcanique ancienne. Les randonneurs curieux quitteront le bus à l’arrêt du col de la Croix. Ils longeront ensuite la route principale direction Taveyanne et Les Chaux. La montée vers Taveyanne, qui est adossé au massif des Diablerets, se fait sur une petite route. Peu avant les chalets en madrier du hameau, on bifurque à gauche pour entamer l’ascension. Les panneaux indicatifs se parent alors de blanc-rouge-blanc. Suivre Chaux Ronde. C’est dans cette région que les plus observateurs pourront peut-être voir ces rares roches verdâtres mouchetées de blanc. La présence de ces débris volcaniques est expliquée par les géologues de la manière suivante: «La collision entre l’Europe et l’Afrique, voici 30 millions d’années, qui a induit une activité volcanique momentanée à proximité de la zone de contact entre les deux continents, puis l’édification des Alpes proprement dite.» Après cette leçon, le randonneur, éprouvé par la montée, appréciera un repos bien mérité à la croix, et entamera la descente. Devant le restaurant des Chaux, il prendra sur la gauche en direction de Solalex par la Mérine sur un chemin bien aménagé. La descente se fait à flancs de coteaux. En sortant de la forêt, Solalex se dévoile en contrebas. De là, le bus emmènera le randonneur à Villars-sur-Ollon, d’où il pourra rejoindre Aigle.
Retour à l’âge de glace près de Niedergesteln N° 1188
Station Gampel-Steg — St. German • VS

Retour à l’âge de glace près de Niedergesteln

Entre sa source dans le glacier du Rhône et son embouchure dans la Méditerranée, le Rhône s’étend sur 812 kilomètres, le long desquels ce cours d’eau de montagne agité se transforme en un puissant courant. De nombreuses années s’écoulent avant qu’une goutte d’eau issue de la fonte du glacier aboutisse en Méditerranée en suivant le cours du Rhône. La traversée du lac Léman pour une goutte d’eau dure à elle seule onze ans en moyenne. Le chemin de randonnée part de la gare de Gampel-Steg et remonte le cours du Rhône. On aperçoit de loin le château de Niedergesteln et ses drapeaux qui flottent au vent. En revanche, la grotte datant de l’époque glaciaire est bien enfouie dans les entrailles du rocher du château. On grimpe au sommet de la colline sur le chemin des chevaliers, bordé par des sculptures en bois représentant d’anciens habitants du château. Au XIIe siècle, il y avait ici une forteresse rebelle, qui fut partiellement reconstruite 600 ans plus tard. Un peu plus haut, un sentier mène à l’entrée de la grotte creusée patiemment par l’eau de fonte durant les périodes glaciaires. On pénètre dans la grotte éclairée par une courte rampe dans laquelle on a taillé des marches. Après une vingtaine de mètres, on ressort la tête de l’autre côté du rocher. Le chemin se poursuit à travers le village valaisan bien préservé, puis il longe la rivière Jolibach cachée dans les gorges en suivant le versant qui nous mène à la rampe sud du Lötschberg. D’en haut, on aperçoit désormais l’éperon rocheux de Niedergesteln. On marche d’abord sur le versant ensoleillé en admirant la vue sur la vallée du Rhône, puis on descend à St. German, pour déambuler un peu dans les rues ou s’offrir une pause gastronomique au restaurant.
En route avec les pèlerins N° 1319
Treib — Flüeli-Ranft • UR

En route avec les pèlerins

250 000 personnes accomplissent chaque an le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, parcourant des milliers de kilomètres à travers l’Europe à pied. Le Ranft de Frère Nicolas, à Flüeli au-dessus de Sachseln, se trouve sur leur chemin. Le saint y a passé les 20 dernières années de sa vie, recevant des hommes d’Etat de la moitié de l’Europe venant lui demander conseil. 100 000 personnes viennent le visiter chaque année. Bon nombre d’entre elles arrivent à pied par le «Bruder-Klausen-Weg», comme les pèlerins de Saint-Jacques. Cette randonnée se fait par la Via Jacobi de Treib à Beckenriend, puis à Stans, où les deux chemins de pèlerinage se rencontrent pour mener au Ranft. On atteint Treib en bateau depuis Brunnen. On emprunte l’itinéraire n° 2 en direction de Beckenried, avec un petit bain rafraîchissant à Rütenen entre les deux. On arrive à Stans, où le Bruder-Klausen-Weg débute, en passant par Buochs, Ennerberg et Waltersberg. Le chemin gravit la Knirigasse, et mène tout droit à St. Jakob par Meierskählen, Hubel et Murmatt, puis à la chapelle Maichäppeli, sur les hauteurs de Kerns. A partir de là, on suivra l’itinéraire n° 4, la Via Jacobi. Peu avant le Ranft, le chemin monte en direction de l’église St. Niklausen, puis redescend vers la chapelle Müsli. De là, les marcheurs rejoignent la rivière Melchaa, où un pont les emmène vers le Ranft. De nombreuses églises, chapelles et oratoires bordent le chemin. Une buvette, la Pilgerstübli, invite à faire halte, et des chambres pour les pèlerins offrent un toit pour la nuit.