Propositions de randonnées • Suisse Rando

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Tour panoramique au-dessus de Saint-Gall N° 1035
Stn. St. Gallen-Haggen — Stn. Schwarzer Bären • SG

Tour panoramique au-dessus de Saint-Gall

Par une belle et chaude journée d’été, que souhaiter de mieux qu’une balade facile, située pas trop haut, pas trop éloignée de la civilisation et offrant un délicieux rafraîchissement sur la fin? Alors départ pour Saint-Gall, en prévoyant assez de temps pour un parcours qui saura séduire les enfants. Inutile de s’encombrer de lourdes chaussures de randonnée car l’itinéraire passe en partie dans la ville, sur un revêtement dur. En partant du quartier de Haggen, on traverse le domaine de la ferme de Wilen, où un chien nous accueille aimablement. A la bifurcation pour Riethüsli, on suit le panneau indicateur vers Solitüde, un site idéal pour un premier arrêt, qui offre une belle vue sur les sommets alentour et la ville. Le chemin surplombe la vallée de la Demut et rejoint la forêt (Berneggwald). Nous voici près du premier des trois haut-lieux annoncés aux enfants: la grande balançoire de la Solitüde. Pendant des décennies, sur ces hauteurs, enfants et amoureux se sont balancés sur cette installation avant qu’elle ne soit remplacée, l’an dernier, par un engin plus silencieux et plus sûr. On trouve ici également un emplacement pour les grillades, parfait pour griller du «pain bâton» ou des cervelas. Après cette pause, l’attraction suivante ne se fait pas trop attendre. Au lieu-dit «Drei Weieren», des étangs et des établissements de bains accueillent les baigneurs qui plongent avec bonheur dans l’eau fraîche! Le restaurant Dreilinden, juste à côté, propose d’excellents plats ou une boisson rafraîchissante aux marcheurs. Le troisième point fort de la journée est proche: il s’agit d’un minigolf. Lorsque petits et grands ont fait le tour de la question, il ne leur reste plus qu’à quitter le Chrüzhof pour rejoindre par Ober Kapf le Schwarzer Bären, d’où le RER les ramène en 17 minutes à la gare principale de Saint-Gall.
Du Schwarzbubenland aux rives de la Birse N° 1036
Mariastein — Aesch (BL) • SO

Du Schwarzbubenland aux rives de la Birse

La randonnée commence à l’abbaye de Mariastein, bâtie au bord d’un plateau rocheux. On raconte que c’est là précisément qu’un jeune berger serait tombé de la falaise tandis que sa mère dormait dans une grotte pour se protéger de la chaleur de midi. Selon la légende, lorsque la mère s’éveilla, ne voyant plus son fils, elle se hâta de descendre dans la vallée où elle le retrouva, indemne. Il lui raconta avoir été rattrapé dans sa chute par une femme. On pensa qu’il s’agissait de l’apparition de Marie, mère de Dieu. Pour la remercier, une chapelle fut construite au-dessus de la grotte dans laquelle la mère s’était endormie. On peut voir une image pieuse dans la chapelle de la grotte située en contrebas de l’actuelle abbaye bénédictine. Cette grotte sainte sera suivie de grottes mystiques, mais les marcheurs passent tout d’abord devant le château fort de Rotberg, bâti au XIIIe siècle et transformé en auberge de jeunesse. Les groupes peuvent séjourner ici dans un décor unique. La montée raide vers le Blaueberg passe par le Chälegraben, au milieu duquel est installé un emplacement pour des grillades, près de petites et de grandes cavités rocheuses recouvertes de mousse. On dit, là encore, qu’une famille composée de géants aurait vécu dans cette gorge et que les enfants, en jouant et en se battant, laissèrent de larges empreintes de leurs talons et de leurs orteils, formant ainsi ce paysage de cavités et de grottes. Que d’histoires et de légendes, dont on parlera volontiers entre marcheurs, que ce soit devant une pâtisserie au restaurant Bergmatten, durant la randonnée sur la crête allongée du Blauen, où l’on traverse de belles forêts de hêtres, ou encore en buvant un verre de Pinot noir dans la petite cave à vins de la Vordere Klus ou, une fois au but, au restaurant Gasthof Mühle à Aesch.
Du Val Onsernone aux Centovalli N° 1037
Loco, Paese — Intragna • TI

Du Val Onsernone aux Centovalli

Le Val Onsernone se situe tout au sud de la Suisse, au cœur de ce qui pourrait devenir le Parc national du Locarnese. Cette zone des extrêmes, au relief escarpé, entaillé et aux gorges profondes, est recouverte d’une immense forêt semblable aux forêts primitives. La randonnée courte et facile entre Loco et Intragna se prête à merveille à une découverte de la région. De Locarno, les bus ne desservent pas souvent le Val Onsernone. Par chance, le TaxiAlpino attend les randonneurs à l’heure souhaitée à la gare d’Intragna et les mène à Loco, le lieu de départ. La descente dans la «gorge de l’enfer» de la rivière Isorno passe par le village de Niva, dont le vignoble en terrasses donne naissance à un vin bio de qualité. Après la traversée du pont métallique, le chemin commence à s’élever, souvent à travers des chênaies et des châtaigneraies qui offrent une ombre bienvenue en été. On perçoit brièvement, à travers le feuillage dense, les villages de Loco et d’Auressio sur le versant opposé. Ici et là, des petits calvaires se dressent le long du chemin. Ils ont été érigés pour que les Saints protègent la région des dégâts dus aux forces naturelles. Le sentier muletier était utilisé au Moyen Age déjà pour le transport de marchandises entre le Val Onsernone et le port d’Ascona. La randonnée s’effectue presque intégralement sur un revêtement dur, non pas d’asphalte ou de béton, mais de pierres naturelles. Ces pavages ainsi que les innombrables murs de pierres sèches sont encore dans un état impeccable et nécessitent peu d’entretien. Les artisans d’antan connaissaient leur métier. A la hauteur de Pila, le chemin sort définitivement de la forêt et le regard se porte vers Locarno et le lac Majeur. Après une brève descente, on rejoint Intragna où le train régional blanc et bleu ramène les marcheurs à Locarno ou à Brigue, par Domodossola.
Le sentier d’observation de la faune N° 1038
Stn. Klewenalp — Stn. Niederbauen • NW

Le sentier d’observation de la faune

La Klewenalp, un domaine skiable très apprécié en hiver, propose dès la sortie du téléphérique des restaurants, des places de jeu, un parc aux marmottes et des sentiers à thème. Ceux qui partent vers Niederbauen en voulant se restaurer passent près de cinq établissements au cours des 30 premières minutes de marche. Il n’y en a plus par la suite et il faudra alors piocher dans son sac à dos. Si l’on se trouve à la période de la floraison, entre début juin et fin août, un détour par le chemin des fleurs des Alpes s’impose. Très bien préparé, il quitte le chemin carrossable après quelques minutes et fait le tour du Klewenstock. Jusqu’à Ronen, le chemin traverse le domaine skiable sur une route large naturelle. Ici commence le sentier d’observation de la faune, qui suit d’abord le versant en passant par une forêt clairsemée. Des panneaux présentent la faune locale. On peut voir des animaux si l’on a de la chance et qu’on se lève tôt, car les heures fraîches du petit matin sont les plus propices à l’observation. Au lieu-dit Wandeli, une belle place de pique-nique accueille les marcheurs près d’une cabane. On quitte bientôt la forêt pour traverser des pâturages en passant devant des cabanes de vachers. L’une d’elles porte le nom de «Plattenschutz», qui dérive de «Plattenschuss» (tir de plaques) et date de l’époque où les vachers ne quittaient pas l’alpage de tout l’été et ne disposaient ni de téléphones portables ni de télévision. Faute de distractions, ils passaient le temps en faisant des concours de lancer de… plaques d’ardoises. La descente entre le Fulberg et la route de montagne se fait par une sorte d’escalier aux marches hautes et par temps humide, ce passage raide peut s’avérer délicat. Voilà déjà Niederbauen: de la belle terrasse de l’auberge, on a une vue superbe sur le lac des Quatre-Cantons et le Rigi.
Autour de l’Arête de L’Argentine N° 1039
Solalex • VD

Autour de l’Arête de L’Argentine

La région sauvage et isolée autour des deux grands massifs des Diablerets et du Mouveran est connue et appréciée des randonneurs de montagne exigeants qui la parcourent sur plusieurs jours, de cabane en cabane. Les amateurs de randonnées plus courtes peuvent découvrir les lieux en optant pour le Tour de l’Argentine, au cours d’un programme varié qui offre de belles vues, toutes différentes. Le point de départ et d’arrivée, le hameau de Solalex, se trouve au bout d’une cuvette située au pied du massif des Diablerets. La brève montée vers Anzeinde passe en partie par la route de montagne que les hôtes des auberges de montagne peuvent, sur demande, emprunter en taxi. L’alpage d’Anzeindaz, sur son vaste haut-plateau situé au-delà de la limite des arbres, est exploité depuis le XIIIe siècle. De la terrasse du Refuge Giacomini, le coup d’œil sur les parois rocheuses abruptes en contrebas des sommets des Diablerets est très beau. La bordure blanche qui sépare les rochers du ciel fait penser que des glaciers et des neiges éternelles recouvrent le versant nord. Lors de l’ascension vers le Col des Essets, il ne faut pas manquer le chemin qui quitte la route carrossable pour rejoindre la Cabane Barraud. Du Col des Essets, on descend à travers une vallée pour rejoindre l’alpage de La Vare. Enfin, le chemin remonte jusqu’à La Motte, d’où l’on voit le lac Léman. La descente raide vers Solalex commence au niveau du Roc du Châtelet. Tout en haut, un passage sécurisé par des chaînes peut s’avérer délicat en cas de pluie. De retour à Solalex, on admire de la terrasse du refuge la vue sur la paroi nord lisse du massif, le Miroir d’Argentine. Elle est à l’ombre, comme le matin, au moment du départ. Attention: le bus de Villars-sur Ollon à Solalex ne circule que pendent la saison d'été, de débout juin à mi/fin septembre.
Le royaume des orchidées N° 1046
Bargen, Busstation • SH

Le royaume des orchidées

Le Tannbüel est une terre isolée près de Bargen, à la pointe nord de la Suisse. Or, il s’agit d’une des régions les plus connues du pays pour les botanistes. Les amateurs d’orchidées viennent ici au printemps, pour voir fleurir des milliers de sabots de Vénus. A la fin du XIXe siècle, le Tannbüel est acquis par la ville de Schaffhouse. La population secouée par les crises économiques et la famine part s’installer dans les villes ou en Amérique et vend toutes ses possessions. Lorsque la ville achète le terrain, elle y plante des pins pour s’assurer de juteux bénéfices. Le bois est alors une matière première précieuse et la plus grande source d’énergie. Cependant, la forêt ne se développe pas aussi bien que prévu, les pins restant plutôt rares. Néanmoins, la forêt qui a poussé est intéressante d’un point de vue botanique. Elle présente un mélange de feuillus assez dense tout en restant suffisamment clairsemée pour que les orchidées, dont des sabots de Vénus, puissent idéalement s’y développer. En 1961, la région est mise sous protection par la Ville de Schaffhouse. Puis elle prend depuis des mesures d’entretien pour que la forêt ne se densifie pas trop. En effet, les sabots de Vénus et autres orchidées qui poussent au Tannbüel nécessitent un apport de lumière très particulier. En général, les sabots de Vénus fleurissent de fin mai à début juin et attirent des milliers d’amateurs d’orchidées dans le Tannbüel. Combinée à une randonnée dans le Hoher Randen, le long de la frontière, cette excursion dans la forêt de hêtres printanière, avec vue sur la Forêt-Noire, est une expérience très spéciale.
Joyau sur le Wannenberg N° 1047
Guntmadingen — Stn. Wilchingen-Hallau • SH

Joyau sur le Wannenberg

La promenade dans la réserve du Winterihau, ancien site d’extraction du fer pisolithique du Wannenberg, commence dans le petit village de Guntmadingen. Le chemin pédestre traverse d’abord des prairies flanquées de forêts. Dans la forêt, la pente devient très vite plus raide. Entre Schneeschmelzi et Erlenboden, le parcours passe sur la frontière entre la Suisse et l’Allemagne. Il se poursuit sur des chemins plats jusqu’à la Wasenhütte; où une place de pique-nique bien aménagée invite à des grillades. Le biotope n’est pas facile à trouver. Le mieux est de suivre la petite route forestière (non balisée en tant que chemin de randonnée) qui se dirige vers le nord à partir de la Wasenhütte. Après un trajet de 2 kilomètres assez plat mais riche en contours, on découvre un petit bloc erratique au bord du chemin (coordonnées: 681 050/281 100). Ici, il faut suivre un étroit sentier pédestre qui quitte la route sur la gauche. Voici déjà les premières fosses creusées il y a plusieurs siècles pour extraire le minerai de fer. La forêt devient rapidement plus clairsemée et cède la place à une végétation mixte et colorée. Plusieurs fosses sont remplies d’eau. Ces mares constituent l’espace vital de grenouilles, crapauds, salamandres et de diverses plantes aquatiques. Le sentier traverse le biotope en faisant mille et un détours avant de déboucher sur l’itinéraire de randonnée menant de la Wasenhütte à Wilchingen. Cette route de forêt est un peu monotone. Elle descend à travers le Wannenrain pour re* joindre la clairière d’Armenfeld où se trouve la bifurcation pour Wilchingen. Après une brève montée dans la forêt, on atteint le point de vue de Stuel. En traversant la forêt d’Oberholz, on arrive rapidement à Wilchingen.
Mystérieux Kesslerloch N° 1048
Thayngen, Bahnhof — Herblingen, Post • SH

Mystérieux Kesslerloch

Le public a découvert l’existence du Kesslerloch grâce au diorama du Museum zu Allerheiligen à Schaffhouse créé en 1939. La planche murale no 30 d’Ernst Hodel réalisée en 1941 comporte elle aussi des similitudes avec le Kesslerloch. Ces deux représentations ont donné une certaine vision du quotidien des chasseurs de rennes pendant des décennies. Croyant qu’ils habitaient dans des cavernes, on leur donna le nom d’«hommes des cavernes». Mais on se trompait. Cette randonnée permet de voir l’évolution des connaissances historiques. Aucun chemin de randonnée ne mène à la grotte de Kesslerloch. On peut s’y rendre au cours d’une randonnée jusqu’à Herblingen, mais il faut marcher une demi-heure sans croiser de panneau indicateur jaune, et de plus, principalement sur des routes. De la gare de Thayngen, on prend la direction de la marche du train. On traverse d’abord un passage souterrain, puis on passe devant une carrière de calcaire désaffectée et une ancienne cimenterie avant d’arriver à la grotte. Sur place, table et banc invitent à se ravitailler. A gauche de la grotte, un sentier mène aux places de parc réservées aux visiteurs et à la route pour Thayngen. Elle n’est pas très fréquentée, mais est sinueuse et les voitures y roulent vite. Le deuxième sentier suit la route en direction de Lohn. A la hauteur du chemin du Churzloch, le sentier pédestre balisé tourne à gauche. Il traverse ensuite le Langloch par une voie naturelle en forêt. Le chemin rejoint bientôt la route qu’il suit en descendant à gauche jusqu’à Hindere Feldbrunne. Il suit alors la lisière du bois avant de pénétrer dans le Schlossholz. Le dernier bout jusqu’à Herblingen se fait en rase campagne.
Vues splendides N° 1018
Stn. Hannig — Saas Fee • VS

Vues splendides

Dans le village des glaciers, les nuances sombres l’emportent: aussi bien les splendides décors montagneux que l’architecture révèlent l’atmosphère envoûtante du clair-obscur qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. La randonnée commence doucement à travers des ruelles tortueuses et légèrement en pente, en passant devant des granges et des chalets, jusqu’aux remontées mécaniques de Hannig. Tranquillement, la télécabine aux tons argentés délavée par le temps emmène les visiteurs à la station d’altitude. Celle-ci offre une vue splendide sur le trio qui trône en face: le Lagginhorn et le Weissmies, de véritables sommets des quatre mille, à côté du plus modeste Fletschhorn. On se laisse facilement tenter par un petit en-cas dans le restaurant d’altitude rustique. La randonnée de montagne vers Mällig n’est pas longue. Le chemin monte en serpentant. Après quelques virages, il redevient plat et mène à un point de vue splendide donnant sur l’Allalinhorn, l’Alphubel et la chaîne des Mischabel, orientée vers le nord. Après un peu plus d’une heure de marche, on atteint Mällig. Il ne reste maintenant plus qu’à admirer les Alpes bernoises. Dominés par les sommets impressionnants du Bietschhorn, de l’Aletschhorn et du Finsteraarhorn, les sommets défilent. En dépit de la beauté de toutes ces cimes étincelantes, ce point de vue invite à la descente. On redescend tout droit. Le chemin est très pierreux, serpente à travers des éboulis et des rochers, mais est toujours praticable. Au pt. 2274, un panneau indiquant le nord prête à confusion. On peut en effet descendre par le versant nord pour rejoindre Saas-Tamatten. Un peu plus au-dessus de ce charmant hameau, le sentier débouche sur le célèbre chemin d’altitude de Grächen. Il reste un tronçon agréable au milieu d’une belle forêt de mélèzes qui borde le versant oriental de Saas-Balen et Saas-Grund. Bientôt, nous rejoignons à nouveau les premières maisons de Saas-Fee.
Autour de Genève N° 0944
Bernex — Satigny • GE

Autour de Genève

C’est le tram – le 14, à prendre à la gare de Genève Cornavin – qui se prête le mieux pour rejoindre Bernex, point de départ de cette virée dans la campagne genevoise. Entre les villas et les immeubles locatifs, quelques maisons évoquent le passé agricole et viticole de ce village. Cette vocation historique ne s’est, d’ailleurs, pas complètement perdue. On en veut pour preuve les vignes qui apparaissent après quelques minutes de marche déjà. Mais avant de les voir de plus près, une petite descente, à flanc de coteau, s’impose pour apprécier l’Aire renaturée, une rivière qui était, dit-on, l’une des plus dégradées du canton. Le vignoble de Lully en jette, comme on dit. Il fait oublier la ville, la pression immobilière. Rien de mieux pour bien le voir que de monter au Signal de Bernex. La vue est magnifique: au sud, le Salève, au nord, la chaîne du Jura, à l’est – on la voit à peine –, la Cité de Calvin. Le coquet village de Sezenove passé, ce sont les champs qui se succèdent. Le bruit des avions qui ont choisi de voir Cointrin rappelle que la ville n’est pas loin. Le hameau de La Petite Grave pointe son nez. Un peu plus loin, le chemin suit une rivière primesautière et ombragée, le Nant de Goy, et passe à proximité de l’ancienne pisciculture de Saint-Victor. Signalé par son clocher, Aire-la-Ville expose ses maisons aux origines agricoles et ses villas. Un village que les passagers des avions qui arrivent à Genève par l’ouest ne voient pas... Ils passent juste au dessus. Après avoir traversé le Rhône, que le barrage de Verbois a élargi et apaisé, le randonneur quittera avec plaisir la route principale pour une dernière incursion dans la nature. Un sentier bucolique l’invite à découvrir le Nant d’Avril et ses eaux chantantes. Mais tout à une fin. Satigny est là, sa gare, son train pour Genève.
Veysonnaz en hiver 1 N° 0912
Les Mayens-de-Sion, Ouest • VS

Veysonnaz en hiver 1

Le Grand Bisse de Vex a été conçu en 1453 afin de capter les eaux de la Printse à Planchouet pour irriguer les terres de Veysonnaz, de Salins, des Agettes et de Vex. En 1971, ce cours d’eau de 12 kilomètres s’est vu abandonné, avant d’être progressivement remis en service pour arroser les jardins environnants. Depuis 1995, une grande partie de son tracé est ouverte aux petits et grands promeneurs, quel que soit leur degré de mobilité: le sentier est aussi accessible aux poussettes et aux fauteuils roulants. Durant la saison hivernale, lorsque le sentier recouvert d’aiguilles de conifères se tapisse d’une épaisse couche de neige, nul besoin de renoncer aux charmes du bisse: une bonne paire de chaussures de marche suffit à parcourir sans embûches le tronçon Mayens-de-Sion/Veysonnaz. Le promeneur profite alors des jeux de lumière générés par les rayons du soleil filtrant entre les hauts mélèzes et les épicéas, qui font scintiller la poudre blanche. A plusieurs endroits, le chemin surplombant la vallée du Rhône se faufile en lisière de forêt, offrant au passage des dégagements bienvenus pour les photographes amateurs. Ceux qui sont davantage adeptes d’architecture peuvent s’attarder devant la Chapelle protestante, construite en 1901. Cet édifice de pierre mandaté par la Société évangélique de Genève afin d’accueillir les touristes est le plus ancien sanctuaire réformé du canton. Quant aux randonneurs qui font la balade en famille, ils ont la possibilité d’impressionner leur progéniture en distillant les informations didactiques préalablement glanées sur le site web www.sentier-geographie-nendaz.com.
Veysonnaz en hiver 2 N° 0913
Veysonnaz, station • VS

Veysonnaz en hiver 2

Faut-il éviter les stations de ski lorsqu’on n’est soi-même pas un amateur de glisse? Pas forcément! Soucieux de toucher les sportifs pour qui montagne ne rime pas uniquement avec descente tout schuss, de plus en plus de lieux de villégiature hivernaux proposent aux touristes de découvrir différemment les plaisirs de leur belle région. C’est le cas de Veysonnaz, dont l’office du tourisme liste notamment sur son site web 30 kilomètres de chemins pédestres hivernaux, quatre sentiers pour poussettes et quatre randonnées balisées pour raquettes. Ces dernières, à défaut de faire oublier la présence des télésièges et autres cabines, permettent aux promeneurs de jouer à cache-cache avec les remontées mécaniques. L’itinéraire numéro 2, baptisé «Fôret de l’Ours», démarre au pied même de la télécabine du village et traverse la forêt jusqu’au Restaurant Les Caboulis. Plus loin dans les bois, on atteint un observatoire en bois. S’il s’aventure ensuite sur l’itinéraire numéro 3, appelé «La Zeu», et décide de récompenser ses 800 mètres de montée par une fondue ou une croûte au fromage bien méritées à Thyon 2000, le promeneur doit là encore compter sur la présence de nombreux skieurs. Ailleurs sur le parcours, il a au contraire le loisir de profiter en solitaire des conifères en manteau de neige - le sentier raquette fait la part belle à la forêt - ou de la vue saisissante sur la plaine. A la croisée des chemins 2 et 3, le sportif peut même pousser l’effort jusqu’à gravir en courant les marches de l’observatoire en bois niché dans les arbres. En redescendant à Veysonnaz par le Drus, le promeneur se frottera à nouveau aux skieurs, par exemple en trinquant avec eux sur la terrasse de «La Remointze», un restaurant proche des pistes et du sentier à raquettes.
Traces de castor dans le vallon de l’Allondon N° 0914
Choully — Dardagny • GE

Traces de castor dans le vallon de l’Allondon

Sur les rives de l’Allondon, à la frontière française: l’impression d’avoir quitté la Suisse. Le bruit de Genève semble très loin. Aucune maison en vue. Seul le murmure de la petite rivière, les noisetiers en fleurs et la forêt nue de l’hiver parsèment le chemin. Des champignons rouge-brun poussent sur les troncs d’arbres, et les premières primevères éclairent le feuillage brun. Dans le lit de l’Allondon, des cincles plongeurs sont perchés sur des pierres et, déterminés, fendent l’eau froide en quête d’insectes. Au niveau du vieux pont du moulin Fabry, l’étroit sentier sinueux se faufile le long de la rive suisse de la rivière. Des troncs d’arbres rongés, des copeaux de bois sur le sol et des barrages sur la rive révèlent la présence des castors. Toutefois, il faut avoir beaucoup de chance pour les apercevoir. Mais les traces de ce rongeur donnent une idée de l’importance de son travail. Il laisse son empreinte sur la rive et crée un milieu de vie pour une grande diversité d’espèces. Les huttes sur la rive réduisent également les effets des inondations. Les troncs couchés à terre et les racines sont aussi très beaux, en particulier après la pluie: densément couverts de mousse, ils font penser à des oeuvres de «land art». Après la pluie, certains passages sont argileux et glissants. Le risque de glissement existe aussi par temps froid. Après Les Granges, le chemin de randonnée longe la route peu fréquentée pour monter jusqu’au charmant village viticole de Dardagny. Sur le chemin, les vitrines de la Boulangerie Tea Room Todesco dévoilent des confiseries typiquement romandes, quasiment introuvables ailleurs, idéales pour une pause. C’est ainsi que cette sympathique randonnée se termine, par un délicieux flan ou une prune au chocolat.
Randonnée au château de Kyburg-Buchegg N° 1027
Kyburg — Schnottwil • SO

Randonnée au château de Kyburg-Buchegg

Le car postal ou une marche à pied d'une demi-heure amène le randonneur de Bätterkinden à l’auberge Bad Kyburg. Après une petite montée, il arrive au sommet où trône le Schloss Kyburg-Buchegg. Une ligne de car postal va aussi directement à Buchegg. De cet ancien château surplombant le Limpachtal, il ne reste plus que la tour et des ruines laissant entrevoir la grandeur de l'ancien site. A la hauteur des dernières maisons, le marcheur quitte le village paysan en prenant un chemin forestier à gauche, qui le conduit presque sans montée à une aire de repos vers le hameau de Wolfstürli. Avant d'atteindre le village d'Aetikofen, le chemin traverse encore une fois la forêt. Situé sur un versant qui le protège, ce village fait partie de la commune de Buchegg depuis 2012. Le chemin de randonnée passe en partie derrière ce village, le long de la forte pente du Ramserenberg. De nombreux bancs et foyers invitent au repos. Le randonneur peut ainsi pleinement apprécier la magnifique vue sur les Alpes bernoises. Après avoir traversé la route, il continue à travers la forêt jusqu'à la maison forestière Biezwiler Forsthaus. Une place de jeux équipée d'un foyer et de tables couvertes permet de faire une longue pause, même lorsqu'il pleut. Une fois revigoré, le promeneur traverse la forêt Schorenwald, aux couleurs automnales. Il vaut bientôt la peine de faire un petit crochet par le point de vue de Rapperstübli, qui surplombe le village de Balm. En sortant de la forêt, le marcheur est surpris par un panorama impressionnant s'étendant de la vallée de l’Aar jusqu'au Jura. De là, la destination de la randonnée, Schnottwil, n'est plus très loin. Ce village groupé est connu pour sa kermesse «Schnottwiler Chilbi» qui a lieu chaque année en août. Point de jonction de plusieurs lignes de bus, le randonneur a ici des correspondances en direction de Berne, Bätterkinden ou Soleure. Attention: le weekend (sa et di) il n'y a pas de correspondance de Schnottwil à Kyburg!
Autour du lac de Trübsee N° 0950
Stn. Trübsee • NW

Autour du lac de Trübsee

Il est toujours agréable de se promener à Engelberg, même en hiver. La gare n’est qu’à quelques minutes à pied de la station des remontées mécaniques du Titlis, dans la vallée. Il faut alors emprunter de petites cabines munies chacune d’un drapeau différent pour survoler la station de Gerschnialp. L’arrivée se fait à la station de Trübsee, au début du chemin de randonnée d’hiver. Ce chemin part tout d’abord sur la droite, au milieu de quelques sapins, puis, s’éloignant du tumulte de la station de ski, débouche sur un chemin vaste et plat qui longe le lac. Cette randonnée d’hiver est adaptée à tous les âges et toutes les conditions physiques, car elle peut être raccourcie à loisir et offre de nombreuses haltes possibles. Ceux qui souhaitent prolonger la balade plutôt que de faire simplement le tour du lac peuvent bifurquer à mi-chemin, au niveau du refuge Hüethütte, en prenant à droite en direction d’Obertrübsee. La Hüethütte est un refuge pour skieurs, où l’on peut passer la nuit sur réservation. Le chemin de randonnée devient ensuite plus raide, mais une superbe vue attend les promeneurs persévérants. Le parcours continue dans un paysage vallonné jusqu’au refuge Bitzihütte. De là, on aperçoit la station de montagne d’Obertrübsee. Il faut ensuite rebrousser chemin jusqu’à la Hüethütte afin de terminer le tour du lac. Sur la rive droite du lac se trouve le snowXpark, où l’on peut louer des motoneiges électriques silencieux et respectueux de l’environnement. Le chemin se poursuit à travers la piste de ski pour débutants, jusqu’à la station de Trübsee. Là se trouve l’hôtel-restaurant en libre-service Trübsee, avec sa terrasse ensoleillée et son bar. Les randonneurs pourront encore y admirer le panorama hivernal devant une tasse fumante, avant de reprendre la télécabine qui les ramènera à Engelberg.
Une randonnée sous les parapentes N° 0951
Tschentenalp — Adelboden • BE

Une randonnée sous les parapentes

Cette randonnée hivernale part de la Tschentenalp, qui offre une vue magnifique, et nous mène vers la vallée d’Adelboden en passant par des forêts clairsemées et d’autres plus denses. Elle convient parfaitement aux familles car le chemin est très varié et se trouve loin des pistes de ski très animées. En outre, il y a suffisamment d’endroits pour faire des pauses ou un pique-nique le long de la route. Mais ce n’est pas tout: dès le début, vous avez la possibilité de vous éloigner du chemin de randonnée hivernale et de monter sur la Schwandfälspitz, afin d’admirer par beau temps les nombreux parapentistes au départ. Les parapentes sont déployés avec précaution sur la neige et les ceintures sont bouclées. Après quelques pas rapides vers le bas, les sportifs courageux sautent, puis tournoient dans les airs tels une bande de chocards colorés. Les randonneurs quant à eux gardent les pieds sur terre et entament le chemin en direction de Schermtanne. On appréciera les nombreux passages ensoleillés. Le long du chemin, plusieurs bancs invitent à profiter amplement de cette chaleur. Si toutefois vous avez trop chaud au soleil, continuez sur le chemin qui mène directement à travers la forêt fraîche. Arrivés à la Schermtanne, il nous faut traverser la route, puis continuer sur le chemin de randonnée qui traverse à nouveau la forêt. Un pont nous mène ensuite au-dessus de la rivière Allebach, qui coule paisiblement. Après avoir parcouru un idyllique paysage hivernal enneigé, on arrive vers une petite cabane à Rossweid qui fut construite il y a 40 ans par le Club de yodel d’Adelboden pour faire office d’aire de repos et de grillades. On longe ensuite un petit moment la route, pour rejoindre ensuite le chemin de randonnée hivernale. Sur la dernière partie plate de la randonnée, on partage la route avec les skieurs et les snowboardeurs. Après une petite montée, on travers le village d’Adelboden pour rejoindre le car postal.
650 cimes embrassées du regard N° 0952
Maran — Weisshorn • GR

650 cimes embrassées du regard

A Arosa, les passionnés de sports d’hiver peuvent aussi trouver leur bonheur en dehors de l’agitation des pistes de ski et de luge. En hiver, il est d’ailleurs même possible de gravir un sommet de 2653 mètres. Mais attention: ce chemin de randonnée hivernale peut être fermé en fonction de ses conditions, des chutes de neige ou du risque d’avalanche. Il convient de s’informer en temps utile de la situation afin d’éviter les mauvaises surprises. La variante la plus sportive, part de Maran (accessible avec la ligne de bus jaune depuis la gare d’Arosa) et passe par la Scheidegg et la cabane Sattelhütte en direction du Weisshorn. Les randonneurs souhaitant profiter pleinement des paysages de montagne de la vallée de Schanfigg ne choisiront cependant pas l’itinéraire direct: ils opteront, peu après l’Ober Prätschsee, pour un crochet menant à la Scheidegg à travers la forêt, via Rot Tritt. Les marcheurs qui en auront assez une fois arrivés à la Sattelhütte (encore 300 mètres de dénivelé) prendront le télésiège au Brüggerhorn et redescendront jusqu’à la station intermédiaire. De là, ils emprunteront un chemin de randonnée plus plat et plus court. Les grimpeurs poursuivront leur route et graviront les 200 derniers mètres de dénivelé jusqu’au point culminant de cet itinéraire. Car effectivement, le sommet du Weisshorn offre une vue spectaculaire sur près de 400 cimes, comme la Jungfrau, le Säntis, le Piz Buin ou le Dom. Après cette performance, un goûter amplement mérité au Restaurant Weisshorngipfel ravira les papilles des plus gourmands. Les baies vitrées à 360° leur permettront de jouir d’une vue imprenable tout en dégustant un morceau de gâteau de la «pâtisserie la plus haute du monde». Ceux qui opteront pour la variante plus tranquille de cette randonnée hivernale se feront transporter jusqu’au sommet par les remontées mécaniques du Weisshorn (1 changement) et feront le plein d’énergie au restaurant avant d’attaquer les près de 2,5 h de descente, parfois assez raide: d’abord en direction de la Sattelhütte, puis jusqu’à Prätschli, avant de rejoindre Maran.
Emotions au-dessus de la vallée de Simmen N° 0955
Sparenmoos • BE

Emotions au-dessus de la vallée de Simmen

Le bus de Zweisimmen grimpe en sillonnant à travers le paysage onirique enneigé et s’arrête devant l’hôtel de montagne après un dernier virage. Soudain, c’est l’agitation. Des aboiements de huskys excités nous parviennent, des gens en vêtements de sport filent devant nous d’un pas décidé, des fondeurs croisent notre regard, les luges en bois s’empilent contre le mur: bienvenue au Sparenmoos, la destination hivernale proche de Zweisimmen, qui est également la Mecque du tourisme hivernal durable! La randonnée d’hiver promet de la tranquillité et un panorama spectaculaire. Après quelques pas, on abandonne le tumulte derrière un groupe de sapins enneigés pour plonger dans le calme blanc. Un premier banc en hauteur offre une vue plongeante sur le domaine skiable de Saanenmöser, tandis qu’à l’horizon on aperçoit les sommets du Pays-d’Enhaut vaudois. Le chemin se sépare en deux au niveau de l’auberge Hüsliberg Beizli, fermée en hiver, le raccourci à droite retournant au point de départ. Le chemin de gauche monte sur la dorsale, puis ondule jusqu’à Nüjeberg et continue son ascension pour rejoindre le bâtiment d’alpage de Schiltenegg. Il reprend la direction de l’est, le long de la piste de ski de fond qui serpente sur les versants doux. L’auberge de montagne Sparenmoos du lieu de départ étant fermée (situation en 2014), la terrasse ensoleillée de la buvette Muma, toute simple, répondra à bien des attentes des clients lorsqu’il fait beau. Muma signifie «chevaux de bois» en chinois. C’était la première désignation écrite du mot «skis», il y a 1400 ans. Si l’on ne souhaite pas prendre le bus pour retourner à Zweisimmen à la fin de la journée, on peut prendre place sur un «cheval de bois», c’est-à-dire une luge, disponible jusqu’en soirée le week-end.
Les arolles noueux du Männlichen N° 0956
Kleine Scheidegg — Stn. Männlichen • BE

Les arolles noueux du Männlichen

L’arolle est très robuste: il est paré contre le froid, la neige, le vent et les avalanches. En dehors de ce pin vigoureux, il n’existe pas d’autre espèce d’arbre supportant aussi bien les difficiles conditions de vie à plus de 2000 m d’altitude. La randonnée d’hiver qui va de la Petite Scheidegg au Männlichen côtoie de nombreux arolles ancestraux aux formes noueuses. On peut même visiter le «Jardin des arolles», situé juste au-dessous de la Petite Scheidegg. Le chemin de randonnée hivernale balisé descend quant à lui au hameau de Bustiglen, où l’on peut boire un verre au Arve Gade Bar dans une ambiance d’après-ski. Le chemin remonte ensuite le long du flanc de l’Honegg, la partie la plus belle et la plus tranquille de la randonnée. Il traverse la lisière du bois, puis s’enfonce dans une petite forêt clairsemée d’arolles, avant de passer au-dessus. On y découvre de majestueux arbres centenaires aux troncs déformés et aux aiguilles sombres. Et, au milieu de la neige, se dressent çà et là les restes de troncs morts, semblables à de l’ivoire brisé. Le flanc rocheux de l’Honegg n’est qu’en partie praticable à skis, c’est pourquoi les randonneurs y rencontrent rarement d’autres sportifs en hiver. Le trajet mène à travers une cuvette, puis grimpe jusqu’à la station supérieure du téléski de Tschuggen. Et là, c’en est fini de la quiétude: le chemin traverse le domaine skiable du Männlichen et l’on suit le large tracé des pistes. Arrivé à l’auberge du Männlichen, on se réchauffe autour d’un chocolat chaud en admirant la vue sur l’Eiger, le Petit Schreckhorn et le Wetterhorn. On ne regrettera pas de s’attaquer à la brève montée jusqu’au sommet du Männlichen, où l’on sera récompensé par une vue imposante sur les vallées de Lauterbrunnen et de Lütschen.
Parcours paisible au-dessus de Rougemont N° 0907
La Manche • VD

Parcours paisible au-dessus de Rougemont

L’itinéraire en raquettes baptisé «La Manche» traverse une vallée paisible, qui plaira aux personnes en quête de calme. L’isolement est propice à l’observation de la nature, de phénomènes non spectaculaires mais fascinants. Erables sycomore, pins, mélèzes et noisetiers bordent le chemin. Vers la fin du parcours, on voit même un petit arole. En automne, ces arbres se sont assoupis et attendent les premiers rayons du soleil printanier. En mai, un petit miracle se produit: les bourgeons s’ouvrent, dévoilant aiguilles et feuilles d’un vert tendre. Les fleurs et les pives suivront. Mais en hiver aussi, la nature est pleine de vie. La boucle débute à La Manche. Pour les familles, ce tracé en forme de manche présente l’avantage de pouvoir être abrégé presque partout. Le lieu de départ n’est hélas accessible qu’en voiture ou en taxi. Et pourtant, dès la première montée, on ne regrette rien: au-dessus de la vallée, les sommets s’alignent, le Rubli, le Rocher du Midi et le Rocher Plat. Avec ce panorama derrière soi, on poursuit sur un tracé qui mène à La Neirive, où la terrasse ensoleillée d’une cabane d’alpage invite à la détente. Le point le plus élevé de la randonnée se situe à la Raye du Baillif. Il est à la fois un belvédère et l’endroit d’où l’on entame la descente. Avec un peu de chance, on verra un aigle qui a installé son nid dans les parois abruptes des Rochers des Rayes. Le chemin du retour passe par des pâturages et des collines. Sur des branches émergeant de la neige, on voit de petites baies desséchées qui permettent aux oiseaux de survivre: les fruits du vinettier et du sorbier sont des sources d’alimentation essentielles. Les oiseaux propageront ensuite les graines qui permettront à de nouvelles plantes de pousser. Le printemps peut arriver.
Par-delà quatre terrasses N° 0908
H. Les Sciernes • FR

Par-delà quatre terrasses

La randonnée mène à la vallée de l’Intyamon, du nom donné par les Gruériens à cette vallée au sud de Bulle. Au fond, là où la Sarine passe dans le pays de Fribourg, il y a, un peu en hauteur sur le versant sud, les Sciernes d’Albeuve. C’est un hameau pittoresque, qui fut fondé il y a plusieurs siècles après que ses futurs habitants eurent défriché les forêts. Il en est de même pour les versants alentour. Ici, les sombres forêts alternent avec les pâturages blancs, recouverts de neige. Le paysage fait penser à une silhouette, voire à une illusion d’optique. Si l’on regarde l’étendue de neige entre ses paupières mi-closes surgissent des souvenirs d'été, de pâturages verdoyants, de vaches et de fromage. Lorsque l’on ouvre les yeux, on voit la forêt. Elle nous murmure des histoires provenant des fonds terrestres, de la pierre, du sol et de l’eau. Ici, rien n’a été laissé au hasard. Chaque arbre, haie et bout de forêt, aussi petits soient-ils, ont une raison d’être et, souvent, un rôle à jouer. Aux Sciernes d’Albeuve non plus, rien n’a été laissé au hasard. Chaque espace libre est une terrasse plate et fertile, et chaque forêt une bordure verticale qui protège les maisons des avalanches et des chutes de pierres. On monte aux Prés d’Albeuve tantôt à travers des espaces dénués d’arbres, tantôt par la forêt. Puis, on atteint les pâturages de la Dent de Lys. On distingue aisément l’influence du glacier, le terrain ayant pris forme avec son avancée depuis le sud. La randonnée se déroule dans un paysage hivernal solitaire. Pour se restaurer, il n’y a que l’auberge Les Préalpes aux Sciernes d’Albeuve, fermée de janvier à mars et ouverte uniquement les week-ends le reste de l’année. Quant à la buvette du club de ski de Lys, elle est ouverte de façon irrégulière.
Le long de la gorge de Plasselb N° 0909
Schwarzsee, Gypsera — Le Brand • FR

Le long de la gorge de Plasselb

Le Schwyberg, La Berra et Le Cousimbert, tels sont les noms des trois montagnes placées devant le Kaiseregg, le sommet cher aux Fribourgeois alémaniques. Elles forment une couronne montagneuse tel un fer à cheval dont la crête se prête à merveille à une randonnée en raquettes, de sommet en sommet. Le tout sur un faible dénivelé et avec une vue superbe sur les Alpes fribourgeoises et vaudoises, sur le Moléson et, tout à l’ouest, sur la chaîne du Jura. La vallée qui entoure ces montagnes est moins grandiose, mais inquiétante et fascinante à la fois. Son nom? La gorge de Plasselb, où règnent d’autres lois que dans les villages et sur les coteaux et montagnes alentour. Cette gorge avale la forêt, les pâturages et des maisons entières. Ici, la nature est rude et sans pitié. La randonnée mène du lac Noir au Schwyberg et, tout en longeant la crête de la gorge de Plasselb, se poursuit jusqu’à La Berra. De loin déjà, un point de triangulation montre la voie, ce qui prédit un point de vue hors du commun. La descente passe par Le Cousimbert, la troisième montagne de la couronne, et rejoint la station inférieure de la télécabine reliant La Berra au Brand. Un bus navette dessert ensuite La Roche de manière irrégulière. Un autre itinéraire un peu plus long, mais très beau, passe par le couvent de La Valsainte et rejoint Charmey. Non balisé, il exige de bonnes connaissances en matière d’orientation et de risques liés à la montagne. Une fois à Charmey, la récompense suprême est de s’offrir un plongeon délassant aux Bains de la Gruyère. A propos: les noms, à gauche et à droite du chemin, prouvent que l’on est ici sur une frontière linguistique.
Randonnée ensoleillée aux Monts-Chevreuils N° 0910
La Lécherette • VD

Randonnée ensoleillée aux Monts-Chevreuils

Sur le chemin des Monts-Chevreuils, les traces d’animaux sauvages racontent plus d’une histoire. Des empreintes de pattes fraîches, des trous creusés dans la neige et quelques gouttes de sang témoignent de la chasse nocturne réussie d’une martre en quête d’un campagnol. Incontestable, la double trace avec les empreintes juxtaposées des pattes antérieures et postérieures. Plus tard, les traces d’une hermine sont visibles, presque aussi petites que les empreintes d’un écureuil. Les traces de bonds de lièvres et les empreintes droites et minces d’un renard croisent le sentier de raquettes. Généralement, les animaux sauvages s’enfoncent dans la neige pour une bonne raison: ils sont à la recherche de nourriture. Le sentier de raquettes bien tracé part de La Lécherette et monte doucement à travers un environnement plein de charme avec des buttes douces, des petits bosquets et des groupes d’arbres. Les toits des chalets d’alpage sont recouverts de grosses couches de neige. Bientôt, le lac turquoise de l’Hongrin se profile. Ses ramifications pénètrent les vallons latéraux. Après une montée finale un peu raide, le plus haut sommet des Monts-Chevreuils est atteint. Les randonneurs à raquettes mais aussi à skis de fond viennent savourer ce splendide panorama. D’en haut, on aperçoit des sommets bernois, fribourgeois, vaudois et valaisans. En descendant par le versant nord, les raquettes s’enfoncent dans la poudreuse. Quelques minutes plus tard, le chemin passe par la jolie cabane des Monts-Chevreuils, près d’un ancien téléski. Puis, par petites montées et descentes, le sentier repart vers La Lécherette. Il est balisé avec des piquets roses. De là, les impressionnants sommets escarpés de la Gummfluh nous font face.
Appenzell sous la neige N° 0911
Schwägalp — Kronberg • AR

Appenzell sous la neige

Au sud du Pays d’Appenzell, au relief tout en collines, l’imposant massif de l’Alpstein, dont le Säntis est le sommet le plus élevé, évoque l’immense mur d’une forteresse. Il ressemble à une longue chaîne de tours, de créneaux et de crêtes et à certains endroits, les couches calcaires qui se sont créées lors du plissement des Alpes sont si compressées qu’elles s’élèvent tout droit dans le ciel. Le point de départ de cette randonnée sur la Schwägalp est très proche de ces parois calcaires, tandis qu’une fois arrivé sur le Kronberg, situé plus en avant, on jouit d’une belle vue dégagée sur le massif. L’itinéraire est bien fréquenté et balisé et si la neige tient bien, nombreux sont ceux qui le parcourent en chaussures de marche, sans raquettes. De l’arrêt du car postal de la Schwägalp, le chemin traverse une petite plaine parsemée de quelques fermes et étables, jusqu’à la cabane Chammhalden du CAS. Sur le tronçon suivant, qui traverse le Brugger Wald vers le nord, il faut impérativement suivre les balisages roses pour ne pas déranger la faune. On trouve une carte des sites de protection de la faune sur le site www.respecter-cest-proteger.ch. Après une descente d’une vingtaine de minutes suit une montée de tout juste 400 mètres sur le Kronberg. A côté de l’auberge se trouve la station supérieure de la télécabine, qui descend à Jakobsbad. Ceux qui le souhaitent peuvent aussi descendre à pied, sur l’itinéraire balisé qui mène à Gontenbad en passant par Scheidegg, Chlepfhütte et Blattersegg. Jakobsbad comme Gontenbad sont desservis par les petits trains rouges de la ligne de l’Appenzeller Bahn.